INTERNET-TRIBUNE-LIBRE

Du jeudi 18 avril 2013



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Sommaire

Article 1 : VIE DE POLITIQUES ET VUES DE CITOYEN

par Jean-Jacques REY

Article 2 : APPEL POUR LE REVENU DE VIE ou : de base, d'existence, citoyen...

par Collectif de citoyens indépendants  (Via appelpourlerevenudevie.org)

Article 3 : L’INTELLIGENCE DU FUTUR !

par Guy CREQUIE

Article 4 : QUEL PROJET SOCIAL ET POLITIQUE...POUR LE XXI ème SIECLE ?

par René CHABOY

Article 5 : LA TENTATIVE DE REHABILITATION DE JEAN-CLAUDE DUVALIER...HAITI

par Robert BERROUET-ORIOL

Article 6 : L'EVASION COMME MOYEN LEGITIME DE PROTECTION PHYSIQUE ?...GRECE

par Georgia BECHLIVANOU MOREAU

Article 7 : LA REVOLTE DES AUTOCHTONES DU CANADA

par Robert BIBEAU

Article 8 : RAPA NUI, L'ILE DE PAQUES

par Catherine DESTOM-BOTTIN  (envoi de Cerises)  

Article 9 : METASTASES TRANSCENDANTALES ET CANCERS DU RIEN

par Benoist MAGNAT



Article 1





illustration par détails d'édifice néoclassique et graphiques

illustration par affiche de jeu de pirates

illustration par oeil clignotant à travers ope


VIE DE POLITIQUES ET VUES DE CITOYEN
 
 
 
     Nous sommes dans la dernière étape de la bataille contre les néocons à travers le monde. Aux USA, Israël et en Europe, ils sont en grande difficulté et cela ira de mal en pis, tant ils apportent des réponses inadaptées aux problèmes du moment. Ils sont un peu comme des dinosaures sauf qu’eux, c’est plutôt le réchauffement et non la glaciation qui les disqualifie pour dominer.
 
     En France, dans le cadre de la moralisation de la vie publique, il y en a comme Mrs Copé, Guaino ou Guéant qui s’offusquent de devoir rendre public leur patrimoine… Ils taxent même cela de « voyeurisme et d’hypocrisie ». D’autres telle Mme Morano parle de « frontière entre vie publique et vie privée ». Etc. Ah ! bon ? Ils ne manquent pas d’air, les citoyen-ne-s ! Mais c’est vrai qu’ils sont spécialisés dans l’outrance qui se retourne régulièrement contre eux d’ailleurs.
Ces affaires et réactions ont le mérite de démontrer que la crise est avant tout morale dans notre société, et qu’elle vient par la tête, comme toute pourriture qui s’installe, serait-t-on un super prédateur ! Qui plus est, ces révélations au grand jour confirment (ce n’est pas une découverte) que certains – pas tous – voient d’abord dans la politique un moyen de se placer avantageusement et propice à s’enrichir facilement.
Pour l’anecdote, quand, pour le versement d’une aumône : le RSA, afin de le minorer en déduisant un pourcentage de leur montant, il s’est agi d’exiger la déclaration des économies qu’un défavorisé pouvait avoir sur son livret (A) d’épargne, défiscalisé et plafonné à 15000 euros à l’époque, avec un rendement d’intérêts dérisoire, faut-il le préciser ; ceux-là même qui s’indignent ces jours-ci de devoir « se déshabiller » en public (personnellement, je préfère un autre genre de danseuse...!) se sont-ils insurgés de cette crasse énorme faite aux pauvres : des gens qui de toute façon ne peuvent rien cacher et certainement pas dans des paradis fiscaux ? ... Non, tout le contraire ! les sermonneurs ont piétiné : les gueux devaient s’exécuter ou crever sans ressources, fi de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne, de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, et même des formes juridiques, nationales, les plus élémentaires ! …  Confer l' Internet-Tribune-Libre du 12 février 2010 à ce sujet.
Alors maintenant, enjoignons-les de fermer leur bouche, ne serait-ce que par pure décence, tous ces « gros minets » du clan sarkozien qui ont pris la France pour une cloche à fromage, tellement bien qu’ils l’ont vidé de sa substance !
J’ai dit : « pas d’oubli ! » Même si pour moi, l’affaire évoquée est close depuis le 28 février 2010 : tout simplement, il aurait été indécent d’en vouloir plus après cette date pour mon cas, j’ai été vengé au-delà de ce qui convenait, sans que la justice des hommes n’y soit pour quelque chose… Car les quelques centaines euros économisés sur mon dos, n’ont pas vraiment porté bonheur aux immoraux qui en ont décidé, à tous les échelons ! Et pour certains, ce n’est pas fini.
 
     Quand le « Petit » : (Sarkozy) tombera, certaines affaires et turpitudes, comme celles de Cahuzac, apparaîtront des jeux d’enfants. Mais tout cela est su et couru d’avance. Pour créer un choc salutaire dans l’opinion publique, des réformes radicales doivent être entreprises qui permettent une refondation complète de la pseudo démocratie représentative. Elles doivent permettre l’édification d’un autre modèle de société ; mieux vaudrait que l’entreprise soit à l’échelle européenne… C’est le moment de reformater « le disque » ! Sinon j’estime qu’un tiers grosso modo des Français, à l’heure actuelle, sont prêts à voter pour les « nazillons », au premier ou au deuxième tour d’une présidentielle, ce qui n’arrangerait rien et surtout pas les intérêts de la Nation, bien au contraire… Nous verrons bien où tout cela nous mènera.
Dans cette optique, et spécialement pour exister sur la scène politique en tant qu'alternative au F.N., Mr Mélanchon est obligé de faire ce qu’il fait : tirer sur l'ambulance pour éviter le guet-apens aux malades ! Et ce n’est peut-être pas la meilleure des solutions…
Certes, devrait-on dès maintenant mettre en chantier une 6ème République, avec des mesures phares, du genre à créer une nouvelle dynamique et objet de civilisation, étoffant nécessairement les dimensions de la citoyenneté pour se fortifier, ce qui nous changerait des sujets à la 5ème Républiques avec ses vues paternalistes, bien imparfaites… 
 
     Mais dans cette France, il y a trop de passéisme, c’est pour cela que diverses corporations ne savent pas combattre les fossiles néolibéraux avec efficience, et, pour certains esprits, sont tellement déstabilisés qu’ils ne savent que perdre l'existence pour exprimer leur refus de perdre leurs repères...
Par exemple, sur ce sujet de société, essentiel pour l'avenir, pourquoi autant de gens, dans les syndicats et les partis traditionnels de Gauche (ne parlons pas des Droites !) sont-ils peu enthousiastes ou opposés à l’instauration d’un Revenu de Base (ou de Vie, Citoyen, etc.) ? Parce que tout simplement (si j’ose dire !) plus que leurs certitudes, cela impacterait leurs rôles et revenus et probablement leur notoriété (déjà ambivalente…) Et comme chacun sait, il y a des conservateurs voire des intégristes, en nombre en France, à Droite ou à Gauche, et dans chaque case de l’échiquier d'influences, et ces individus ne se cachent guère de penser d’abord à leurs intérêts, pour justifier ensuite du bien-être collectif !
 
     Néanmoins pour conclure, je dirai qu'il ne faut surtout pas mettre dans le même sac, l'ensemble du personnel politique. Il y en a quand même parmi eux, nonobstant les qualités ou défauts individuels, qui sont méritants et sincères. Certains personnages comme Ségolène Royal ont même un tempérament d’artiste plus que d’éminence grise façon cardinal : ils veulent élever les gens, améliorer leur condition, et les entraîner à le faire. Le problème est que bien souvent cette louable intention est mal perçue voire considérée comme une insulte à la dignité de ceux qui en sont la cible. Cette réaction est particulièrement courante chez les gens qui souffrent de ne point bouger (en pensées) et qui peinent à sortir de leurs propres limites ; alors ceux-là ont recours à cette facilité de dénoncer le mépris supposé dont ils font l’objet, pour ranger des louables intentions et ambitions au rayon de l’élitisme (ce qui n’est pas toujours faux).
En général, dans cette France « moisie » (entre autres pays européens), quelle que soit la coloration idéologique, on n’en sort pas des interprétations malsaines et erronées, et les médiocres accusent toujours les autres de ce qu’ils ne savent pas faire, sans chercher à comprendre les possibilités pour améliorer leur sort ou du moins de faire ce qui est en leur pouvoir pour tenter de le faire ; et ; c’est ainsi qu’on a toujours un train de retard et même qu’on reste sur le quai de la gare !
Heureusement, pour ne pas trop rentrer dans le détail, il y a ceux qui « bougent », et ils seront de plus en plus nombreux, vu l’évolution des prises de conscience qui s’accélère, au grand dam des coteries et lobbies qui ont bien profité et même entretenu (par le biais d’une « société » dite de consommation) l’abêtissement des masses qui sert le pouvoir comme l’Histoire nous l’enseigne depuis l’Antiquité : du pain, des jeux et tout ce qui sert à faire oublier sa condition…
 
 
 
 
Des lectures édifiantes :
 
De la marchandisation des droits
http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/spip.php?article4469
"À quoi sert un droit si l’on est dépossédé des moyens concrets de le réaliser ?
Il y a ce que l’on appelle communément des droits acquis. C’est un peu un abus de langage parce que chacun sait bien que depuis le règne de Laurence Parisot et avant elle, celui de Madame Thatcher, que tout est précaire, surtout quand il s’agit précisément des droits des plus fragiles et que donc, rien ne doit jamais être tenu pour acquis
."
 
« Islande - La renaissance » – L’intervention du gouverneur de la banque centrale d’Islande
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/islande-la-renaissance-l-133577
"La combativité islandaise pour assainir la société - évolutions constitutionnelle, écologique, économique et civilisationnelle - en dehors des ornières idéologiques archaïques incarnées par les dogmes capitaliste et communiste, est payante. En l'occurrence, arrêtons-nous quelques instants sur le changement de cap économique appliqué par les élites politiques islandaises POUR DEFENDRE LE BIEN COMMUN DE TOUS les Islandais et non pas d'une infime minorité d'oligarques dans ce pays qui eu l'audace de mettre en accusation son ex-premier ministre pour trahison à la finance globalisée."
 
Trois mots sur Thatcher
http://www.michelcollon.info/Trois-mots-sur-Thatcher.html
"Ce qu’était le Thatchérisme me fut révélé un matin de rentrée des classes dans un petit village résidentiel du
Yorkshire au début des années 1980. Une manière d’épiphanie. .../...
Intellectuellement, Thatcher fut un mélange d’idéologie dure et de pragmatisme débridé. Le credo de toute son
existence est connu : « la société, ça n’existe pas » (There is no such thing as society), sauf, bien entendu, lorsqu’elle reçut diverses bourses durant toute sa scolarité et qu’elle bénéficia, à partir de 1945, de la gratuité totale des soins. Dans le domaine religieux, elle abandonna le méthodisme rigoriste et très petite-bourgeoisie de ses parents pour l’anglicanisme plus établi et plus chic de son riche mari divorcé. Comme parlementaire chevronnée, Thatcher fut une
artiste en matière de négociations et de compromis."
 
La Chine en révolte (II)
http://alencontre.org/laune/la-chine-en-revolte-ii.html
"Le jeudi 14 mars 2013, la «cheminée» du Grand Palais du Peuple, situé à Pékin, place Tiananmen – une place qui est
effacée de l’histoire officielle du Parti communiste chinois (PCC) car elle renvoie aux manifestations d’étudiants, d’intellectuels et d’ouvriers qui réclamaient des réformes démocratiques entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989, date à laquelle commence une opération de répression qui va bien au-delà de la «place» elle-même –, était observée par la presse internationale." 
 
Le cinquième pouvoir
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RAMONET/10395
"Contre les abus des pouvoirs.../... Il faut, tout simplement, créer un « cinquième pouvoir ». Un « cinquième pouvoir » qui nous permette d’
opposer une force civique citoyenne à la nouvelle coalition des dominants. Un « cinquième pouvoir » dont la fonction serait de dénoncer le superpouvoir des médias, des grands groupes médiatiques, complices et diffuseurs de la globalisation libérale. Ces médias qui, dans certaines circonstances, ont non seulement cessé de défendre les
citoyens, mais qui agissent parfois contre le peuple dans son ensemble."








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Article 2

Via site (ancien) : http://appelpourlerevenudevie.org/ ;
initiative relayée depuis l'été 2012 par : http://revenudebase.info/






drapeau Union Européenne, image fixe

Piles de billets d'euros par catégories de fortes valeurs faciales

illustration avec part de gateau sur pelle à tarte

 

APPEL POUR LE REVENU DE VIE
ou autres appellations :
de base, d'existence, citoyen...
 
 
 
[Evolution récente : voir l' Initiative Citoyenne Européenne pour le revenu de base inconditionnel ;
son but : explorer une voie vers des conditions sociales émancipatrices dans l’UE.
Signatures pour participer à :
http://basicincome2013.eu/ubi/fr/
[Note à JJ REY : après avoir rempli le formulaire, (munissez-vous d'une pièce d'identité nationale : son numéro vous sera demandé) en bas de celui-ci, inscrivez les 4 caractères de la clef de sécurité (sur fond bleu) dans la case prévue et laissant le curseur de la souris dedans, tapez ensuite sur la touche "Enter" de votre clavier pour valider (il n'y a pas de bouton pour ce faire dans le formulaire)...]
 
"un processus très officiel.../...Toutes les infos personnelles récoltées sur le site sont cryptées et leur stockage hautement sécurisé.../...hébergées gracieusement sur les serveurs de la Commission européenne. Mais seul un nombre très limité de personnes du comité de citoyens — engageant leur responsabilité pénale — ont accès aux clés de décryptage.../...aucun transfert de données n’est permis." Confer :
http://revenudebase.info/2013/03/lancement-initiative-citoyenne-europeenne-revenu-base/
Document de référence : Définition du revenu de base inconditionnel
http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/documents/1350
"Le Revenu de Base Inconditionnel ne remplace pas l’État-providence, mais le complète et transforme l’État-providence aujourd’hui compensateur en un État-providence émancipateur. Le Revenu de Base Inconditionnel émancipateur est défini par les quatre critères suivants : universel, individuel, inconditionnel, suffisant pour assurer une existence digne et une participation à la société."]
 
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Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue.” Victor Hugo
 
Au delà des clivages sociaux, des corporations, des écoles de pensée, nous, signataires du présent appel, voulons contribuer à provoquer dès maintenant une transformation réaliste et constructive de la société : celle du revenu de vie.
 
 
Qu’est-ce que le revenu de vie ?
 
L’idée est soutenue de longue date par de nombreuses personnalités, de tous horizons politiques, de toutes confessions et de toutes nationalités. Elle est connue sous des appellations diverses : allocation universelle, revenu d’existence, revenu citoyen, revenu universel, revenu social garanti, dividende universel, revenu de base, etc. (cf. Wikipedia)
 
Le revenu de vie ne doit pas être confondu avec le RMI, le RSA et autres allocations attribuées de manière conditionnelle. Le revenu de vie, lui, est automatique, inconditionnel et inaliénable. Il concerne tout le monde, riches ou pauvres. Il est attribué à chaque individu, de la naissance à la mort. Son montant est suffisant pour garantir à chacun une existence décente – quoi qu’il arrive -. Il est cumulable avec les autres revenus (salariés ou non). Il ne peut être saisi aux plus modestes, mais il entre dans l’assiette d’imposition des plus aisés.
 
 
Le revenu de vie ne rémunère pas l’emploi, mais le travail au sens large
 
Ni l’emploi salarié, ni les revenus du capital, ni les aides sociales classiques ne peuvent prétendre désormais garantir le droit à l’existence de chacun tel que défini à l’article III de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. C’est un fait : en raison de l’informatisation et de l’automatisation de la production, le plein-emploi ne peut plus être atteint. Par contre le travail est toujours d’actualité, et sa tâche est immense.
 
Il est plus que jamais nécessaire que chacun puisse travailler, d’abord à prendre soin de lui-même, de ses parents, de ses enfants et de ses proches, travailler ensuite pour contribuer aux biens communs accessibles à tous (connaissances, arts, culture, logiciels, etc.), travailler enfin à inventer et à mettre en oeuvre à toutes les échelles les moyens qui permettront de léguer une planète vivable aux générations futures.
 
Loin d’être un encouragement à la paresse, nous affirmons que le revenu de vie permettra à chacun, dans la mesure de ses capacités et de son désir, de s’engager de manière sereine, libre et responsable, dans des travaux essentiels pour l’intérêt général que les emplois traditionnels n’ont pas vocation à assumer.
 
 
Comment financer le revenu de vie ?
 
Il s’agit précisément d’engager pour le financement du revenu de vie tous les moyens alloués à l’entretien de la chimère du plein emploi. L’institution du revenu de vie implique pour les pays qui le mettront en place de revoir leur système fiscal et social, et probablement de reprendre un certain niveau de contrôle sur la création monétaire qu’ils avaient abandonné aux banques. Les calculs des économistes qui ont réfléchi en profondeur à cette question montrent que cela est parfaitement possible (cf. simulations).
 
Il n’est nul besoin d’attendre quelque cataclysme pour envisager cette profonde transformation. Cela peut se faire progressivement et sans dommage, à condition qu’il existe une prise de conscience et un engagement suffisamment massif. C’est à cet engagement que nous, signataires de cet appel, voulons amener.
 
 
Qu’avons-nous à perdre ?
 
L’illusion d’un emploi salarié et dûment rémunéré pour tous s’est volatilisé avec la crise. Avec cette disparition, va s’évanouir aussi pour beaucoup le réflexe de se définir en fonction de son activité professionnelle. Il ne faut pas le cacher, l’institution du revenu de vie amènera probablement à s’interroger plus encore, sur notre identité, notre rôle dans la société, notre aspiration à procréer en regard des problèmes de démographie, et sur la nature de ce que nous voulons transmettre à nos enfants.
 
L’institution du revenu de vie ne va pas sans mises en cause profondes de nombreuses habitudes. Nous pensons néanmoins que cette mutation des consciences et des comportements peut s’effectuer sans violence, et dans un esprit d’entraide mutuelle afin que se développe une nouvelle culture de la responsabilité.
 
 
Qu’avons-nous à gagner ?
 
L’institution du revenu de vie remet en cause le “travail” tel qu’il est compris usuellement, à savoir comme base du capital et des rapports sociaux. On le sait, la réduction du “travail” au seul “emploi” provoque automatiquement l’exclusion de ceux qui en sont privés, la peur du chômage chez les salariés, et le contrôle social des assistés. Cette confusion entre “travail” et “emploi” a un coût énorme pour la société aussi bien financièrement que socialement. Les pathologies sociales et psychiques qu’elle entraîne ne sont tout simplement plus soutenables.
 
Nous n’attendons pas du revenu de vie qu’il règle tous les maux, mais nous affirmons qu’il est absolument nécessaire pour surmonter la crise de confiance actuelle en réduisant le niveau intolérable, de pauvreté, d’exclusion et de peur.
 
 
Action
 
Au moment où les médias annoncent quotidiennement l’imminence de catastrophes provoquées par l’effondrement des économies, le réchauffement climatique ou les pandémies, nous affirmons qu’il existe un moyen efficace pour faire face collectivement et pour mobiliser les forces vives: c’est la voie du revenu de vie.
 
Nous, citoyens signataires de cet appel, demandons, aux politiques de tous bords, aux syndicats et aux experts, en France et partout dans le monde, de prendre en compte cette voie dans les délais les plus brefs et d’engager avec nous cette grande transformation.
 

Collectif de citoyens indépendants
http://appelpourlerevenudevie.org/about/
 
_____________
 
PRECISION IMPORTANTE :
Cet appel n’est le fait d’aucun parti, d’aucune confession ou groupe d’opinion constitué.
.../...
 

Pour compléter son info :
 
Initiative Citoyenne Européenne pour le revenu de base
http://revenudebase.info/initiative-citoyenne-europeenne/
http://basicincome2013.eu/ubi/fr/foire-aux-questions/
"Une initiative citoyenne européenne (ICE) en faveur du revenu de base a été officiellement lancée en janvier 2012 conjointement avec les réseaux militants et associatifs de 15 autres pays.
Concrètement, nous avons un an pour rassembler 1 000 000 (un million) de signatures en Europe, dont au moins 54000 en France, afin que le revenu de base devienne un sujet de débat officiel de la Commission Européenne et du Parlement, et que ceux-ci prennent des mesures en ce sens
."
 
Réponse aux objections
http://revenudebase.info/comprendre-le-revenu-de-base/argumentaire/
"Un revenu inconditionnel distribué à tous, sans l’exigence du moindre travail, s’oppose à notre culture et à nos principes moraux. N’est il pas écrit : tu gagneras ton pain à la sueur de ton front.
Ce qui était vrai aux temps les plus reculés de notre histoire ne l’est plus totalement aujourd’hui car, depuis, la nature et la place du travail ont fortement évolué dans notre société
."
 
Revenu de base inconditionnel - Explorer une voie vers des conditions sociales émancipatrices dans l’UE.
http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/ongoing/details/2013/000001/fr
En anglais : http://basicincome2013.eu/  (European Citizens’ Initiative for an Unconditional Basic Income)
 
Et si le RSA devenait un Revenu de Base Inconditionnel pour tous…
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/et-si-le-rsa-devenait-un-revenu-de-133565
"Alors qu´une initiative citoyenne européenne pour le revenu de base inconditionnel est ouverte à la signature depuis le début de l´année à l'adresse ci-dessous, cet article illustre comment une taxe spécifique et additionnelle de 30% sur tous les revenus en remplacement des 3 premières tranches de l´impôt progressif sur le revenu permet de financer sans efforts un revenu de base inconditionnel pour tous équivalent à l´actuel RSA."








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Article 3

Envoi par Guy CREQUIE : http://guycrequie.blogspot.com/




illustration avec enclume de nuage noir sur île-village
 

illustration par écureuil sur appareil photo


L’INTELLIGENCE DU FUTUR !
 
SI C’EST L’HOMO ECONOMICUS, LA REFERENCE = POURQUOI
LES ECONOMISTES ET LES DIRIGEANTS POLITIQUES
NE PROPOSENT PAS LES BONNES SOLUTIONS ?
 

(Logiques nationales-ou supra nationales = il faudra choisir.)
 
 
 
25/03/2013
Observateur social à finalité philosophique, je constate certains chiffres : Notre pays à 1, 9 million de travailleurs
pauvres. Le Smic a augmenté de 0,3% en janvier. Dans le même temps, les patrons du CAC 40 ont augmenté leurs rémunérations de 34% en 2011, bien qu’un certain nombre d’entre eux suppriment des emplois en France et profitent largement d’aides publiques et ils bénéficieront bientôt des 20 milliards de crédit d’impôt "compétitivité".
 
Le 12 février, le gouvernement a annoncé un nouveau tour de vis des dotations de l’Etat de 1,5 milliard d’euros chaque année jusqu’en 2015, sans concertation et deux fois plus que dans la loi de programmation budgétaire datée cependant de décembre dernier.
Le gouvernement français veut faire 60 milliards d’économie d’ici 2017, mais, la croissance a été en panne en 2012, elle le sera en 2013 et peut-être même en négatif.
 
Le pouvoir d’achat est en berne, le chômage augmente ; dans ces conditions, les rentrées fiscales baissent et l’objectif de stabiliser le déficit à 3% est présentement impossible à tenir. Dans la mesure où le PIB (Produit Intérieur Brut) baisse, le ratio de la dépense publique augmente.
Après le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’Etat a sérieusement remanié la promesse électorale du  candidat HOLLANDE devenu Président, de taxer les importants revenus à 75% . Ainsi, cette mesure (sorte de botte secrète) qui avait contribué  l’élection de François HOLLANDE = vole en éclats !
 
Alors, la crainte existe, que dans ce climat d’exaspération et de désillusion en France et en Europe, les sirènes populistes trouvent un écho grandissant sous la forme des partis et mouvements dits d’extrême droite, et que le prochain Parlement européen voit arriver un nombre croissant de chemises noires ou bleues foncées. 

 
Le gouvernement français tente de s’expliquer : Jeudi 27 mars, le Président  HOLLANDE, [s'est] adressé solennellement aux Françaises et Français pour expliquer le bien-fondé de sa politique : « Du courage, encore du courage, de l’effort, encore de l’effort, et le moment viendra de la reprise économique... »
 
Simplement, de façon cyclique depuis les chocs pétroliers, les différentes péripéties boursières et la crise de 2008, les Français commencent en avoir plus que marre de ces annonces et le discrédit des partis politiques, traditionnels, va grandissant, aggravé par les affaires juridiques de dirigeants appartenant à l’élite politique sur lesquelles je ne m’étends pas : les Françaises et Français sont abreuvés journellement dans les médias de ces tristes feuilletons judiciaires.
 
Il y a une contradiction dans le fonctionnement du système politique et économique international.
Les Institutions : ONU, UNESCO, OIT, OMC….fonctionnent  sur  la base du vote des Etats Nation (de leur
représentation.)
D’autres organismes agissent, imposant leurs observations, choix, décisions aux Etats comme les agences de notation,
la banque mondiale, le FMI….
Il faudra bien un jour choisir : si la citoyenneté au stade de la mondialisation est d’abord universelle, et donc celle de
citoyen du monde, ou si elle reste nationale voire continentale et dont le cap, la boussole, la cohérence, seront ceux d’œuvrer pour le bonheur des peuples.
 
L’Europe est en crise ! Alors, dans la lignée de mon propos précédent : ou bien l’avenir : celui de citoyen du monde passera par une monnaie unique, mondiale, avec un étalon non monétaire : ni le dollar, ni le Yen, ni le rouble, ni le Yuan, ni la roupie…mais aux économistes, de trouver le meilleur étalon = or ou autre. Sinon, en revenir aux monnaies nationales, mais avec la conception de l’argent comme moyen d’échange et non comme moteur ou but.
 
L’argent doit avoir un rôle pratique et non de détermination et d’objectif en soi ! Ceci, demandera de revoir, voire de supprimer les attributions actuelles de la bourse insensée,  alignée sur les spéculateurs, qui, loin de tenir compte de la réalité des investissements productifs, matériels et humains, encourage la spéculation financière et les dérives qui contribuent à faire de l’argent un déterminisme, ceci, au lieu d’un moyen basé sur la réalité de l’économie réelle.
 
A la retraite, on est considéré comme un charge ; ceci, alors que, par exemple, me concernant : si je cumule mon activité professionnelle, tant dans le secteur privé que dans une entreprise publique = j’ai cotisé 45 ans à la sécurité sociale, de 1958 à 2003, et ce, sans arrêt important, et sans hospitalisation durant mon activité. Plutôt qu’un prélèvement supplémentaire de 0,3%, ce type de situation mériterait un bonus.
 
Alors que l’espérance de vie grâce aux progrès médicaux va croissante, les artisans, commerçants, professions libérales, salariés, agriculteurs, devraient voir une élévation de leur pouvoir d’achat et pourquoi : Ceci, car ils pourraient contribuer à leur logique des besoins, en faisant travailler ou en pouvant souscrire à des assurances pour : l’aide à domicile, une femme de ménage, des soins infirmiers ou en partie hospitalier à domicile.
 
Ceci déchargerait les services d’urgence, à la limite du supportable dans certaines situations ne relevant pas vraiment de leurs prérogatives, et concentrer les hôpitaux sur leurs attributions indispensables.
Il faudrait investir dans plus de centres de soins et maisons de retraites pour personnes âgées afin que celles et ceux, nécessitant une attention permanente, terminent dignement leur existence.
 
Le financement de ces investissements qui créeraient de l’emploi, se ferait en partie avec la pension des retraités, une aide financière de l’Etat, et une aide des assurances vie et des caisses de retraites, ces dernières alimentées par un prélèvement dès l’entrée dans la vie active.
 
Alors : Guy CREQUIE = utopique, déraisonnable, voire illuminé ou inconscient ? Hé bien ! d’ici 20 ou 30 ans, nous en reparlerons même si je ne suis plus là pour le constater.
 

Présentement, avec ce que l’on entend dans les médias, ce que l’on lit, voit, comment les Françaises et Français pourraient-ils encore avoir de l’espoir ??
 
Dimanche, les manifestants hostiles au mariage homosexuel, à l’adoption par des couples homosexuel, etc. se sont  rassemblés par centaine de milliers à  Paris avec des slogans hostiles au gouvernement et qui débordaient  le sujet de la manifestation.
 
Présentement, avec le terrorisme et le fanatisme intégriste, le combat n’est plus entre des centaines de chars et des divisions de combattants, les terroristes, procèdent par enlèvements et attentats.
 
Ni en Afghanistan, ni en Irak, ni au Mali, l’arme nucléaire n’a pu être utilisée et évoquée. Certes, la menace que l’Iran possède cette arme inquiète la communauté internationale. Mais les grandes puissances ont largement contribué à cette course à l’arme nucléaire en faisant d’elle un signe de respectabilité, de puissance, et les premières à en avoir disposé composent le conseil permanent de sécurité de l’ONU. La respectabilité devrait avoir d’autres critères dont l’un des plus importants serait celui du bonheur du peuple.
 
Les économistes devraient mettre au point un calcul du BIB (bonheur intérieur brut) intégrant l’apport spécifique des femmes à  la vie économique, sociale et civique.
Oui : l’arme nucléaire ne peut contribuer au bonheur. La guerre moderne se déroule sur les ordinateurs, dans l’
espionnage dans l’espace, dans les mers, et dans les déserts.
La force française de dissuasion nucléaire : depuis le premier essai dans le Pacifique en Polynésie le 2 juillet 1966, et
malgré l’arrêt après 193 essais, le malheur et la peur demeurent !
 
La Polynésie compte aujourd’hui encore, un taux de cancer 15 fois supérieur aux normes de l‘OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
 
J’arrête [là] mes commentaires, réflexions et suggestions ; ceci, avant que la passion ne l’emporte sur la raison.
Comme écrivain à  finalité philosophique, je m’exprime et j’accepte logiquement les remarques, critiques. Si les adeptes du modèle de l’homo Economicus, trouvent et prennent les bonnes décisions pour les peuples et parviennent de nouveau…à nous faire rêver ; alors, je serai le premier à  m’en réjouir.
 
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Remarques supplémentaires à Guy CREQUIE
 

LA PAUVRETE EN FRANCE ET……EN ALLEMAGNE !
[Note à JJ REY: le modèle allemand, parlons-en ! ... ]
 

drapeau national françaisillustration avec garagiste interloqué devant automobile à malice      drapeau national allemandillustration avec type ouvrant trappe sous ses pieds
 

30/03/2013
Lorsqu’il est parlé de la France, cela fait saliver des amis d’Amérique du sud, d’Asie, qui continuent à considérer mon
pays comme celui de la richesse, des droits humains sans faille, etc. .
 
L’Europe du sud  est en crise ! Après la Grèce, présentement,  il y a la crise cypriote, auparavant, il y a eu  les crises portugaises, espagnole, italienne…
 
Mais dans L’Europe, des pays comme la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne, continuent  à faire espérer, mieux, rêver comme l’Eldorado recherché.  Des ressortissants d’Europe de l’est, du Maghreb, d’Afrique, du Proche Orient y viennent : y compris parfois clandestinement.
 
Mais quelle est la réalité ? Si plus d’un quart de la population est en état de pauvreté en Grèce, un cinquième en Espagne, pratiquement autant en Italie, et alors en France ? Le Président de la République a indiqué sa confiance, sa certitude d’une baisse du chômage à la fin de l’année, et d’une reprise de la croissance.  Selon le bimestriel  Vie Nouvelle n° 174,  avril/mai 2013 :
 
     -  8,6 millions de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté (964 euros) dont les bénéficiaires du RSA,  du minimum vieillesse, de l’allocation adulte handicapé ;
     -  3,6 millions de personnes sont allocataires des  minima sociaux faisant vivre 6 millions de personnes ;
     -  2.655 000 enfants vivent dans une famille pauvre (1 sur 5) ;
     -  12,4% des personnes de plus de 75% sont touchés par la précarité ;
     -  3,6 millions de personnes sont mal logés ;
     -  411000 personnes privées de domicile personnel sont accueillies  par des tiers ;
     -  85000vivent dans des habitats de fortune : squat, camping à l’année, bidonville
     -  133000 vivent dans la rue…
 
S’agissant du modèle économique allemand  tant vanté par les médias et des élus politiques : certes le chômage y est moindre que chez nous, le potentiel industriel mieux protégé, mais l’Institut allemand pour la recherche économique : DIW, indique :
Le nombre de pauvres en Allemagne a augmenté dans les dix dernières années de 8 millions à 15 millions, une évolution qualifiée d’alarmante par les auteurs de l’étude. Les conclusions de ce rapport mentionnent qu’une personne sur sept vit dans le pays le plus riche d’Europe avec moins de 60% du revenu médian.
 
Ce seraient les jeunes adultes et les enfants, les plus touchés par la pauvreté. L’Est de l’Allemagne (l’ancienne RDA) continue à être la plus touchée par la pauvreté et le chômage avec 19% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté contre 13% à l’Ouest. Un jeune sur quatre, malgré le système d’apprentissage dit performant se trouve en situation de pauvreté. Faute de ressources, certains, ont de la difficulté à terminer leurs études et à entrer ensuite sur le marché du travail….
 

© Guy CREQUIE
Ecrivain français à finalité philosophique
Auteur de Chroniques sur le monde et enjeux planétaires
Editions Edilivre Paris –février 2013
http://guycrequie.blogspot.com/
 
 
Pour compléter son info :
 
Citoyens gogos et irresponsabilité politique
http://eurocitoyen.blogspirit.com/archive/2013/04/17/citoyens-gogos-et-irresponsabilite-politique.html
"Gogo. En langage familier, le mot qualifie une personne naïve, qui peut être facilement roulée.
La crise financière - avec ses deux volets : l’endettement d’Etat et la fraude bancaire – a été favorisée par la
multiplication des gogos. L’irresponsabilité politique a nourri l'emballement. En Espagne, l’actuelle restructuration du secteur bancaire met au jour cette vérité : plusieurs centaines de milliers de petits actionnaires se sont laissé abuser. Ces gogos citoyens se désolent aujourd’hui d’avoir perdu leur argent en achetant des « produits financiers complexes », des placements pourris vantés par des institutions « respectables ». De modestes épargnants ont cru à des rendements annuels fixes de 7%, taux jamais vus dans l’histoire des petits patrimoines."
 
La France, un pays d’assistés… ??
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/la-france-un-pays-d-assistes-133290
"L’opposition défend régulièrement la lutte contre le fameux assistanat à la française ou encore l’immigration. En effet, selon une étude, 8 français sur 10 déclarent : « il y a trop d’assistanat et beaucoup de personnes abusent des aides sociales ». Cela n’empêche que ce discours se base en partie sur des stéréotypes, des idées reçues. Analyse : Une assurance chômage très avantageuse… Mais des minima sociaux parmi les plus faibles d’Europe…  On gagne plus en cumulant les aides sociales qu’en travaillant ? Halte aux idées reçues : Il n’est pas possible de cumuler les minima sociaux pour atteindre des revenus supérieurs à ceux d’un Smicard. En effet, le RSA a été conçu pour ne pas dépasser 62 % du Smic (texte de loi), avec certaines primes en fonction du nombre d’enfants." etc.
 
Offshore Leaks - 6 avril 2013 - Révélations mondialisées sur les ’’paradis fiscaux’’
http://mai68.org/spip/spip.php?article5044
"Trente-cinq médias du monde entier ont eu accès à plus de 2,5 millions de documents de sociétés offshore. En Suisse, « Le Matin Dimanche » et la « SonntagsZeitung » participent au mouvement. Plus de 2,5 millions de documents concernant des sociétés offshore ont été transmises à un réseau international de journalistes, indiquent ce matin « Le Matin Dimanche » et la « SonntagsZeitung », qui y ont eu accès. Selon eux, des personnes et des sociétés suisses sont concernées. Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), basé à Washington, a reçu sous forme informatique cette masse de données occupant 260 Gigabytes, soit un volume 160 fois supérieur aux câbles diplomatiques américains publiés par Wikileaks en 2010. Avec ses partenaires travaillant dans près de 40 pays, l’ICIJ a présenté jeudi les premiers résultats de l’exploitation de cette fuite."
 
Espagne. La «marée blanche» de Madrid
http://alencontre.org/europe/espagne/espagne-la-maree-blanche-de-madrid.html
.../..."Au nom des nécessaires économies à réaliser en temps de crise, Ignacio Gonzalez, le président de la communauté de Madrid, a défendu fin octobre son projet de réforme [voir le quotidien El Pais, du 1er novembre 2012] qui est parvenu, en quelques jours à peine, à braquer tous les professionnels de la santé. Pour se justifier, l’exécutif a avancé deux chiffres : le coût moyen d’un patient dans un hôpital géré par le secteur privé s’établirait à 441 euros à l’année, contre 600 dans le public. Il faudrait donc privatiser à tout va pour limiter la casse budgétaire. Si le plan aboutit, la proportion de lits d’hôpitaux gérés par le privé, à Madrid, passera de 3 % aujourd’hui à 30 %. Depuis, la colère des blouses blanches gronde dans la capitale, alors que la crise sociale (26 % de chômeurs) ne faiblit pas. Cinq manifestations spectaculaires, mêlant professionnels et usagers, se sont emparées des rues de la capitale. Ce sont les forces vives de la « marée blanche », comme on surnomme ce mouvement inattendu, qui se déroule en parallèle aux manifestations d’enseignants contre les coupes budgétaires (la «marée verte») ou des travailleurs du social (la «marée orange»)."
 
Comment le FMI et la Banque mondiale ont pris le contrôle de la Tunisie
http://www.bastamag.net/article3024.html
"Les politiques d’austérité s’exportent hors de l’Europe.../... Le FMI a décidé d’appliquer ses célèbres méthodes en Tunisie. Un document confidentiel, révélé fin mars par des médias tunisiens, a provoqué l’embarras des responsables politiques. En échange d’argent frais de la part du FMI [1], ceux-ci se sont engagés sur un planning de réformes structurelles, à un rythme effréné. Au programme : augmentation du prix des carburants, baisse des impôts pour les entreprises, déplafonnement des taux d’intérêt (pour permettre aux banques d’améliorer leur rentabilité), audit des entreprises publiques de l’énergie – gaz, électricité et raffinage des produits pétroliers... Ce qui laisse présager des privatisations. Un alléchant menu néolibéral, que le gouvernement prévoit de concocter en 9 mois."








sommaire_3


Article 4

Envoi par René CHABOY : http://www.lienenpaysdoc.com/






        illustration avec chasseur beauf et niais    illustration avec Planète Terre en feu

illustration avec marin braquant longue vue illustration avec pulsations de vie de la Terre        


QUEL PROJET SOCIAL ET POLITIQUE
 
EN FRANCE ET EN EUROPE
 
POUR LE XXI ème SIECLE ?
 
 
 
Page d'origine
http://lienenpaysdoc.com/index.php?option=com_content&view=article&id=353:quel-projet-social-politique-en
-france-et-en-europe-pour-le-xxi-eme-sieclen-&catid=13:agenda&Itemid=59
 
Les partis repliés sur eux-mêmes et sur les intérêts de leurs élites composent une politique incapable seule de donner aux peuples un avenir social, culturel, écologique et économique.
 
"N'attendez rien du XXIème Siècle. C'est le XXIème Siècle qui attend de vous."
Gabriel Garcia Marquez
(Allocution au forum de l'UNESCO et de la banque intermédiaire de développement à Paris 8 Mars 1999)
 
Ce XXI ème Siècle ne pourra pas se construire sans nous et sans projets coopératifs. C'est ce manque d'espace social oublié par les élites, pensant nous gouverner, que le XXIème Siècle attend de nous.
 
Dans une mondialisation faisant émerger des différences, des diversités : les cultures des peuples du monde n'ont-elles pas le pouvoir de l'engagement à mettre en commun pour se compléter ?

Avant la proposition d'un projet social, revenons sur ces questions actuelles qui préoccupent les citoyens,
concernant la guerre au Mali engagée contre les terroristes par le Président et son gouvernement.
 
La question : les armes du futur éviteront-elles la pauvreté et le terrorisme ? a suscité de nombreux articles.
 
En les lisant attentivement, retenons que le terrorisme est une conséquence de la course effrénée aux armements et à la technologie de plus en plus sophistiquée. Les armes performantes sont convoitées par des opportunistes en recherche d'affaires, un nouveau métier de trafiquant émerge dans les pays appauvris par la guerre économique.
 
Si un empire ou un Etat disparaît politiquement, l'arsenal n'est pas perdu pour tous, récupéré par ces trafiquants pour les terroristes, ces armes deviennent des moyens de pressions liés aux divers chantages.
 
La voie proposée par cette évolution technologique au service de la sécurité par les armes du futur est donc un mensonge, car elle ne protège pas les peuples bien au contraire.
 
Si les hommes se sont toujours battus, faut-il pour autant développer cette course à la technologie ? Des flèches ou des cailloux (comme au temps d'Abel et de Caïn) détruiraient-ils autant l'environnement et d'humains que les armes d'aujourd'hui imposées à toute la Planète ?
 
Est-ce que leurs coûts seraient aussi élevés que les armes fabriquées en 2013 et celles prévues pour l'avenir ?
 
Par conséquent l'évolution technologique des armes est une voie purement destructive contre les peuples et n'a rien à voir avec une économie d'avenir, elle la combat.
 
Cette voie entraîne des conséquences dans ce même état d'esprit de détruire et de donner à la finance un pouvoir immédiat aux puissants qui dirigent la Planète en l'ouvrant fatalement à un terrorisme et une exploitation sans fin.
 

Deux voies émergent pour la gestion de la Planète :
 
  -  le développement de cette voie destructive qui finira par toucher le plus grand nombre d'habitants par la misère et le chômage engendrés.
 
  -  la voie réelle de l'économie d'avenir ne peut prendre forme sans projet de lier écologie, socio-politique et  multi-culture : cette voie peut se nommer sciences et économies de la Vie.
 
Cette deuxième voie demande à dépasser les mensonges d'Etat et d'institutions laissant espérer une évolution vers ce modèle sans en conduire le réel projet, « les gouvernants d'Etat » restant dangereusement dirigés eux-mêmes, financièrement, par les milieux d'affaires européens.
 

The Brussels Business : Mais Qui Contrôle Vraiment l'Europe ?
 
Un film documentaire sur l’influence grandissante des lobbies sur le processus de décision dans les institutions européennes. Le film explore les opérations et les opportunités du Business Bruxellois ainsi que ses répercussions.
http://www.dailymotion.com/video/xv76ae_the-brussels-business_news
 
Rubrique : Salon des lobbies
["Bien que pratiquement inconnue du grand public, la Table ronde des industriels européens [ERT] constitue depuis
plus de dix ans l’une des principales forces de la scène politique européenne. La facilité d’accès de ce lobby aux politiciens les plus hauts placés, tant aux niveaux nationaux qu’européen, est la clef qui lui a permis de participer à l’élaboration du programme de l’Union européenne. Les effets de son influence crèvent les yeux : un mouvement
progressif vers des politiques toujours plus favorables aux grandes firmes et à la mondialisation économique."]
A ce sujet, lire ces articles :
ERT - European Round Table, la Voix de l'Industrie (1 )
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article36
 &
ERT - European Round Table, la table ronde au travail (2)
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article98
 
Cette situation nous amène à des oppositions entre les discours et les actes politiques des élites d'Etats, lesquelles ont édifié leur pouvoir personnel sur un modèle qui ne repose pas sur la deuxième voie : des contradictions en résultent en permanence.

Contradictions de l'Etat Français et de la CE dans la science de la Vie
 
Des moutons ou des puces..... électroniques ?
 
Pourquoi est-il si difficile de verdir la fiscalité française ?
Les forêts poumons de la terre sont menacées de dépérissement.
 
L'Etat français conjuguent ces contradictions puisqu'il est dans le peloton de tête des vendeurs d'armes tout en ajoutant ses 58 réacteurs nucléaires à la dangereuse voie politique, destructive, imposée par un système devenu binaire et par conséquent bloqué à l'ouverture de voies nouvelles d'expérimentation et à un avenir plus serein, dans la mise en place d'un développement économique pour les peuples.
http://nucleaire-nonmerci.net/francenucleaire.html
 
 
Comment débloquer ce système noyauté par les pouvoirs financiers des grands lobbies ?
.../...
Cliquez ici pour la suite
 
 
René CHABOY
 
 
Pour compléter son info :
 
Soutenez un traité international sur le commerce des armes en mars 2013
http://www.youtube.com/watch?v=fPa51Tc5SQA
"Chaque année, des millions de personnes souffrent à cause d'un commerce incontrôlé et irresponsable des armes."
Traité sur le commerce des armes.
Les Nations unies placent les droits humains au cœur d'un traité historique
http://www.amnesty.org/fr/news/un-puts-human-rights-heart-historic-arms-trade-treaty-2013-04-02
"Mardi 2 avril 2013, les États membres des Nations unies ont adopté à une forte majorité un traité sur le commerce
des armes qui interdira aux États de transférer des armes classiques dans d’autres pays lorsqu’ils sauront que ces armes serviront à commettre ou à faciliter des génocides, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre".
 
Bon, ça suffit !
http://paigrain.debatpublic.net/?p=6947  &  http://paigrain.debatpublic.net/?p=7002
"Là, je lance franchement un appel à se ressaisir. Nous sommes face à deux phénomènes dont la conjonction nous conduit tout droit à une catastrophe politique et sociale: le système de gouvernement oligarchique et post-démocratique nous donne des preuves par tombereaux de ce qu’il ne sera réparable que si un mouvement de société très puissant lui impose ; et de leur côté les mouvements et pratiques sociales, pourtant très dynamiques, ont affectés de faiblesses structurelles qui, si elles ne sont pas dépassées très rapidement, rendent cette imposition sociétale d’un changement positif fort improbable. Donc diagnostic et appel au secours."
 
Europe : la voix des citoyens contre celle des Etats
http://eurocitoyen.blogspirit.com/archive/2013/02/10/europe-la-voix-des-citoyens-contre-celle-des-etats.html
"10 Février 2013. Les dirigeants de l’Union européenne sont-ils en train de s’enfermer dans l’égoïsme national ? Le
budget européen, négocié par les 27, pour la période 2014-2020, concrétise la volonté d’austérité des Etats membres et met en lumière l’absence de vision commune des chefs d'Etat et de gouvernement. Depuis 18 mois, les Etats membres ont avant tout multiplié les entretiens bilatéraux et les plans de sauvetage de l’euro. L’Union et ses politiques ont souvent été reléguées au second plan. Le compromis issu du conseil européen des 7 et 8 février 2013 représente l’état de méfiance généralisée à l’égard des politiques communes de l’Union européenne destinées aux citoyens."
 
La dette, point nodal des débats du Forum
http://cadtm.org/La-dette-point-nodal-des-debats-du
"Alors que, d’un côté de la Méditerranée comme de l’autre, on est soumis au chantage à l’austérité, la question révèle
l’existence de convergences d’intérêts des peuples. Tunis, envoyé spécial.
S’il est une thématique qui remplit les ateliers du Forum social mondial sur le campus de l’université El Manar de
Tunis, depuis le 26?mars, c’est bien celle de la dette. Pour écouter les intervenants, mieux vaut arriver en avance :
les salles sont combles, les débats passionnés."
 
Recycler, coopérer, sortir de la précarité : huit jeunes chômeurs montrent le chemin
http://www.bastamag.net/article2997.html
"Pas facile quand on est jeune et chômeur de lancer son entreprise. Encore plus en Tunisie où, deux ans après la
révolution, le chômage frappe encore massivement. C’est pourtant ce que réalisent huit jeunes tunisiens en lançant une coopérative spécialisée dans la fourniture de matériels de traduction. En s’appuyant sur le recyclage, le partage et l’autogestion. Leur premier défi : équiper les salles qui accueillent le Forum social mondial, pour que les débats d’idées puissent franchir la barrière de la langue. Reportage".








sommaire-4


Article 5

Envoi par Robert BERROUËT-ORIOL ; voir références à :
http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/berrouet-oriol.html
http://www.potomitan.info/ayiti/berrouet-oriol/index.php





drapeau national haïtien

illustration avec crâne à l'aspect féroce et yeux rouges


illustration avec balance dorée, mouvements alternatifs des plateaux

illustration avec marotte montée sur ressort


LA TENTATIVE DE RÉHABILITATION
 
DE JEAN-CLAUDE DUVALIER

EST UN FLAGRANT DÉNI DE JUSTICE

 
*
par Robert Berrouët-Oriol
Linguiste-terminologue
Courriel : tradutexte.inter[a]hotmail.com

 
Lettre ouverte d’un poète au quotidien Le Nouvelliste d’Haïti
 
 
 
Autre lieu de publication : http://www.potomitan.info/ayiti/berrouet-oriol/duvalier.php
 
Montréal, le 13 février 2013
En Haïti, la période durant laquelle se tient  le carnaval  est  un  moment  privilégié d’expression de toutes les outrances du langage et   des frustrations de la vie quotidienne. Elle peut être également propice  à  la  diffusion  d’idées négationnistes (1)   et fallacieuses  dans  les  champs historique et politique. Formulées en pareil contexte, les idées  négationnistes  passent  souvent presqu’inaperçues : l’éructation carnavalesque, seule, mugit dans la Cité, couvrant de sa bave burlesque toute autre parole.
 

Arthur V. CALIXTE, duvaliériste et tonton-macoute notoire, homme de main des Duvalier père et fils, vient de mettre à profit pareil contexte en publiant dans Le Nouvelliste du 8 février 2013, comme à la dérobée, anba pay, un article mystificateur et négationniste :
« Jean-Claude Duvalier, la grande victime de l'histoire ».
http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=113360
 
Fier ilote d’une sourde tentative de réhabilitation du nazillon haïtien, Arthur V. CALIXTE réécrit l’Histoire, s’inscrit  dans  le  déni  des  faits  connus  et  fabrique,  pince-sans-rire, un Jean-Claude Duvalier « victime » et « dictateur progressiste ». En l’espèce il affabule et ment, prêche le  faux  et s’inscrit  ainsi dans  le  droit  fil de ce  que les annalistes  les  plus compétents appellent le révisionnisme historique. En clair, ce sectateur duvaliériste, qui ne fait aucun métier d’historien connu et reconnu, est avant tout, dans la lettre même de son article, un falsificateur, un faussaire de la mémoire collective des Haïtiens. 
 
Le Nouvelliste participe-t-il, lui aussi, à cette tentative de réhabilitation du nazillon haïtien ? Je  ne  le  crois  pas,  telle  n’est  pas  à  ma  connaissance  la  vision  éditoriale du Nouvelliste, mais il appartient aux lecteurs critiques de ce journal d’être vigilants quant au traitement d’une information objective, plurielle, alternative, responsable et différenciée  dans  ce  dossier… À l’aune  de  cette  réserve, j’estime que Le Nouvelliste s’inscrit  de  manière  générale  dans  une culture démocratique du droit à la  liberté d’expression  lorsqu’il  permet,  même  à  un faussaire tel qu’Arthur  V. CALIXTE,  de s’exprimer dans ses pages. Dans un tout autre contexte –au cours des années de grande terreur duvaliériste, par exemple vers 1968 - 1972–, le Nouvelliste n’aurait pas ouvert ses pages à la romancière Marie Chauvet, aux poètes Anthony Phelps et Georges Castera, au prêtre Spiritain Max Dominique ou à l’économiste Gérard Pierre-Charles. L’effectivité du droit à la liberté d’expression est une conquête des luttes démocratiques des années 1986 – 1991 dont bénéficient les citoyens de toutes allégeances, y compris certains tontons-macoutes auteurs d’horribles crimes et qui, en 2013, n’ont pas encore été jugés par la justice haïtienne… Arthur V. CALIXTE, a bien le droit de s'exprimer, dans Le Nouvelliste  et  ailleurs –la Constitution  de  1987  garantit  ce  droit– ; mais  avec  le petit catéchisme  papadocoquin  qu’il  vient  de  nous  infliger  dans  Le  Nouvelliste,  Arthur  V. CALIXTE « oublie » de dire aux lecteurs que la liberté de parole et les libertés citoyennes les plus élémentaires n'existaient pas  sous la dictature  des Duvalier, père et fils, qu'il a servi sans états d'âme... Il « oublie » aussi de dire que toute libre prise de parole durant la  dictature  des  Duvalier  père  et  fils  a  conduit des milliers d’étudiants, intellectuels, ouvriers, paysans et professionnels en prison et qu'ils ont été froidement torturés et/ou tués par les macoutes... Et de 1804 à 1986, c’est bien durant la dictature des Duvalier, père et fils, que le pays a connu les plus grandes saignées migratoires de l’histoire nationale, les exodes les plus massifs de sa population : cadres, professionnels, simples travailleurs, chômeurs, paysans, tous  fuyant les crimes d’État à grande  échelle, la terreur au quotidien couleur pintade… 
 
La petite confrérie des hommes de main chargée aujourd’hui de réhabiliter le nazillon, en une posture toute
autistique, tente d’évacuer ou de discréditer le fait qu’ il existe contre Jean-Claude Duvalier, depuis plusieurs années, un solide dossier de crimes d’État et de mise en accusation devant la justice. Nombre de victimes de la dictature sont partie civile des plaintes, les témoignages des victimes sont consignés et accessibles, des dossiers rigoureux et bien documentés ont été déposés par-devant les instances concernées, et  il existe une  jurisprudence internationale conséquente et bien étayée relative aux imprescriptibles crimes contre l’humanité commis durant le «règne» du dictateur Jean-Claude Duvalier. Je cite pour l’Histoire et surtout pour les jeunes nés après 1986 –ils sont environ 40 % de la population haïtienne–, des extraits d’un dossier fort éclairant établi par une institution crédible, connue pour la rigueur de ses investigations et de ses interventions, la Human Rights Watch : ce dossier, qui n’a pas encore été traduit en créole, porte avec une grande justesse le titre « HAÏTI, UN RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE - LES POURSUITES CONTRE JEAN-CLAUDE DUVALIER » (2) :
 
    « Sous l’autorité de Jean-Claude Duvalier, le gouvernement d’Haïti s’est appuyé sur un vaste réseau de forces de sécurité afin d’imposer son autorité à travers une série de violations des droits humains, y compris: les prisonniers politiques et le Triangle de la mort : des centaines de prisonniers politiques détenus dans un réseau de trois prisons connu sous le nom de « Triangle de la mort » sont morts des suites de mauvais traitements ou d’exécutions extrajudiciaires. Disparitions et assassinats politiques : de nombreux prisonniers politiques pénétrèrent dans le « Triangle de la mort » sans en ressortir, et leurs familles ignorent toujours leur sort. Des exécutions sommaires de prisonniers ont également été rapportées, notamment celles des prisonniers détenus à Fort Dimanche, le 7 août 1974 ; celles de sept personnes exécutées le 25 mars 1976 ; huit prisonniers auraient également été exécutés à Morne Christophe et Titanyen le 21 septembre 1977. Enfin, les forces de sécurité se seraient également rendues coupables d’assassinats politiques. Actes de torture : les prisonniers politiques étaient souvent soumis à des tortures brutales lors de leurs interrogatoires. Une méthode de torture couramment utilisée – le djak, en créole haïtien – consistait à attacher les mains des prisonniers derrière leurs jambes pliées, et à introduire un bâton ou une barre entre leurs jambes et leurs bras. Ainsi attachés, les prisonniers étaient frappés avec des bâtons. Répression contre la presse et contre les dissidents politiques : les libertés d’association, de réunion et d’expression firent l’objet de sérieuses restrictions. Le gouvernement fit fermer des stations de radio ou des journaux indépendants à plusieurs reprises et des journalistes étaient constamment passés à tabac, emprisonnés et contraints de fuir le pays.» ( Lien ici pour consulter ce dossier ).
 
 
Le déni de justice au cœur de l’appareil judiciaire haïtien
 
Dans l’analyse objective de la tentative en cours de réhabilitation du nazillon Jean-Claude Duvalier, il ne faut surtout pas perdre de vue plusieurs axes de la configuration sociopolitique d’Haïti dans son ensemble: (a) la société haïtienne est encore profondément « duvaliérisée (3) » ; (b) l’actuel Exécutif haïtien est un pouvoir structurellement et idéologiquement néo-duvaliériste qui de facto garantit l’impunité au dictateur Jean-Claude Duvalier ; (c) à l’instar des autres composantes de l’État, l’appareil judiciaire haïtien est largement défaillant et souvent aux ordres du politique auquel il est soumis par tradition et au gré de ses intérêts. Et tous ces axes de la configuration sociopolitique d’Haïti recoupent d’autres vecteurs : la braderie des valeurs nationales de référence ; la réitération des crises institutionnelles affaiblissant à la fois l’Exécutif et le législatif ; l’effondrement de la production agricole qui annonce l’arrivée d’une prochaine famine à l’échelle nationale ; le développement d’une sous-culture du mercenariat prédateur , enfantée par le duvaliérisme, est à l’œuvre dans la bourgeoisie traditionnelle, dans les souilles de la petite bourgeoisie urbaine, dans les ministères, chez les lumpen-intellectuels et les lumpen-professionnels, ainsi que dans les couches défavorisées de la population sujettes aux sirènes du narcotrafic et du populisme d’État : un populisme verbomoteur prédateur et gran manjè alimenté au fil des dérives lavalassiennes.
 
Il faut aussi prendre en compte que l’École de la magistrature est une institution jeune (elle a été créée en 1995) et elle n’a pas encore d’impact qualitatif mesurable sur le judiciaire en Haïti. Et sauf exception, dans la configuration de soumission multiservices de la magistrature au politique, la défaillance du pouvoir judiciaire est particulièrement propice à  la reproduction de la sous-culture de l’impunité et de la banalisation des crimes de la dictature duvaliériste dont Arthur V. CALIXTE, duvaliériste et tonton-macoute notoire, homme de main des Duvalier père et fils, est probablement le porte-parole officieux. Car c’est bien cette sous-culture de l’impunité qui permet de comprendre, pour l’essentiel, les atermoiements sinon la cécité consentie des pouvoirs judiciaire et exécutif depuis 1987 au chapitre de l’imposture étatique. Exemples :  (1) les assassins de Mireille Durocher-Bertin n’ont toujours pas été jugés ; (2) ceux de Jean Dominique non plus ; (3) les mercenaires narco-pyromanes du FRAHP se la coulent douce sans être inquiétés ; (4) les narco-mercenaires des FAd’H (Forces armées d’Haïti) et autres condottiere du coup d’État de 1991 mènent carrosse en Haïti ; (5) les narcotrafiquants lavalassiens courent toujours, parmi lesquels les meneurs de la sanglante «Opération Bagdad» de 2004 ; certains d’entre eux occupent aujourd’hui les antichambres glauques de l‘actuel Exécutif ou, comme frappés d’une  grâce « patriotique », d’une mutité monnayée par l’Exécutif, s’affairent à « légiférer » au Parlement… Et il semble que l’on ne soit pas près de voir l’aboutissement de l’explosif dossier du narco-kidnappeur Clifford Brandt –allié naturel du pouvoir rose-pintade–, emprisonné depuis plus de deux mois… Mais par-dessus tout on le sait, l’appareil judiciaire haïtien a depuis fort longtemps été étiqueté par la malice populaire: « l’enquête se poursuit », elle vogue « de Charybde en Scylla », loin, très loin de la règle du Droit … Pourtant pourtant Haïti a signé nombre de conventions internationales. 
 
À ce chapitre, voici ce qu’en dit William G. O’Neill, avocat spécialiste des questions de droits de l’homme et conseiller des Nations–Unies pour le Kosovo. Il nous enseigne qu’« Haïti a reconnu la juridiction du tribunal interaméricain et se trouve donc liée par ses principes. Les exactions aboutissant aux milliers de victimes assassinées, torturées et disparues sous le règne de Jean-Claude Duvalier ont été des crimes contre l’humanité au moment de leur perpétration entre 1971 et 1986. Ces victimes, leurs parents et les survivants méritent de voir leur cas enfin saisi par la Justice. En conséquence, la décision du Juge Carvès doit être et attend d’être renversée. » (William G. O’Neill, « Analyse des décisions arrêtées par le commissaire du gouvernement Félix Léger au 3 novembre 2011 et par le juge d’instruction Jean Carvès au 30 janvier 2012», Social Science Research Council, New York, NY, 1er février 2012, p. 4)
 
 
Heurts et malheurs de la sous-culture de l’impunité en Haïti
 
Ce n’est pas par hasard que l’étiquette «éducation civique», en Haïti, recouvre si peu  l’éducation à la citoyenneté. Celle-ci est absente des programmes de l’École de la république et elle est inconnue de l’enseignement supérieur national. En l’espèce et à ma connaissance, DEPUIS L’ADOPTION PAR RÉFÉRENDUM DE LA CONSTITUTION DE 1987, AUCUN DISPOSITIF DIDACTIQUE EN CRÉOLE COMME EN FRANÇAIS N’A ÉTÉ MIS EN PLACE À L’ÉCHELLE NATIONALE POUR PERMETTRE AUX JEUNES D’ANALYSER LA TYRANNIE DUVALIÉRISTE ; ET, DE MANIÈRE LIÉE, AUCUN BILAN CRITIQUE SYSTÉMATIQUE DE LA DICTATURE DUVALIÉRISTE N’A DURABLEMENT IRRIGUÉ LE CORPS SOCIAL HAÏTIEN DANS SON ENSEMBLE DE 1987 À NOS JOURS. Le pays n’a toujours pas fait sa catharsis du violent trauma duvaliériste. Il n’a pas encore fait le deuil du duvaliérisme en tant que système totalitaire qui a violemment et sur le long terme déstructuré le tissu social haïtien et qui a dépouillé la citoyenneté haïtienne de sa dignité comme de ses valeurs républicaines de solidarité. De sorte que les générations d’après 1986 ont grandi privées de certains repères essentiels, et elles pensent leur rapport à l’Histoire dans une relative méconnaissance du système totalitaire duvaliériste –certains se croyant même autorisés –ont-ils été soudoyés ?–, à solliciter Jean-Claude Duvalier comme « parrain » d’une récente promotion sortante de l’École de droit des Gonaïves… L’expérience a montré qu’un peuple qui ne connaît pas son passé, qui n’a pas appris à exorciser ses vieux démons, à évacuer en l’assumant un passé criminogène, ne peut véritablement positionner son présent ni fonder son avenir. La lecture critique du passé, à l’échelle nationale, est au fondement de la maîtrise du présent comme de l’avenir. Tant que la société haïtienne n’aura pas trouvé les voies et moyens de sortir de la macabre banalisation du système totalitaire duvaliériste qui structure l’inconscient collectif national depuis 1957, elle restera prisonnière du spectre du passé, y compris de la peur revenue dans nos esprits, dans nos rues et dans les rapports entre les citoyens. La peur aujourd’hui couleur  rose-pintade, l’effroi, le spectre du «silence-tais-toi», la crainte d’être «dénoncé par», de disparaître sans laisser de traces…, sont dans l’Haïti de février 2013 revenues comme autrefois, comme sous Papa Doc et Baby Doc… La sous-culture de l’impunité en a déjà induit le mortifère décours.
 
Car la sous-culture de l’impunité est aussi à ce prix : l’iconolâtrie inconsciente ou monnayée de la peste duvaliériste, la banalisation morbide des crimes d’État commis à grande échelle sous le «règne» de Jean-Claude Duvalier, comme s’il seyait de louanger Hitler pour gommer et faire oublier les camps haïtiens de la mort, Auschwitz-Birkenau, en écho aux tortures cadavéreuses de Fort-Dimanche qu’Arthur V. CALIXTE voudrait feindre d’oublier et nous faire oublier... Et d’aucuns, confortablement installés dans le déni de l’Histoire ou tapis, à l’instar d’Arthur V. CALIXTE, sous le râle édenté du négationnisme, iront même jusqu’à dire: « Jean-Claude Duvalier c’est du passé, tournons la page, pensons à l’avenir, Haïti is open for business »… La petite confrérie des hommes de main chargée aujourd’hui de réhabiliter le dictateur Jean-Claude Duvalier a ainsi beau jeu de faire croire que l’idée de « réconciliation nationale » n’exige pas en amont son préalable: la justice. Alors on ne le dira jamais assez, en Afrique du Sud comme ailleurs, le processus de réconciliation nationale a été précédé de la traduction des auteurs des crimes d’État par-devant la justice. En clair, l’effectivité de la justice doit en amont irriguer l’ensemble du corps social et historique. Il est ainsi avéré que la réconciliation nationale est inséparable de la justice: c’est bien sur ce chantier qu’il faut véritablement situer l’édification d’un État de droit en Haïti.
 
La traduction effective de Jean-Claude Duvalier par-devant la justice haïtienne constitue le premier axe de la constitution d’un État de droit en Haïti. La tenue d’un procès équitable en présence des victimes ou de leurs représentants, ainsi que le respect de la règle du Droit seront exemplaires à plusieurs titres et devront servir de modèle à l’inculpation juridiquement fondée de tous les autres apprentis-dictateurs de l’après 1987. Et, si au cours des prochains mois, la défaillance de l’État s’avère insurmontable à l’échelle nationale, la société civile devra impérativement œuvrer pour que Jean-Claude Duvalier soit traduit devant une instance judiciaire internationale apparentée au Tribunal pénal international de La Haye. Le gouvernorat de la Minustha –si friand en organisation d’élections fo mamit  et ordonnateur d’une récente élection présidentielle au scrutin presque proche de la barre des –20 % de participation à l’échelle nationale–, doit avoir dans ses cartons une option de cette nature…
 
Culture de l’impunité, tentative de réhabilitation de Jean-Claude Duvalier, déréliction des jeunes nés après 1986: l’économiste Junia Barreau, dans un récent témoignage, aussi rigoureux, courageux,  que conforme à la vérité historique, exprime le sentiment des jeunes d’Haïti, ceux qui sont de « La génération de la liberté d’expression » dont elle fait partie de la manière suivante: « Si on refuse de juger Duvalier, on ne sait pas pour combien de temps encore le pays restera enfermé dans cet abîme, prisonnier de cette noirceur. Parce que rien ni personne ne pourra empêcher que le pays ré-expérimente un autre régime totalitaire dans le futur. Et ce sera même le chemin le plus sûr vers un autre régime dictatorial. La société haïtienne a un choix à faire, et selon ce choix le pays se retrouvera vers le chemin lumineux de la démocratie ou vers le chemin ténébreux de la dictature. (…) Est-ce qu'il peut y avoir une autre dictature sanglante en Haïti? À cette question, la réponse est oui en fonction du choix que fait aujourd'hui la société haïtienne. C'est à nous de choisir... » (« Je suis de la génération de la liberté d’expression ! » ( CanalPlus Haïti )
 
Alors après avoir donné la parole à Arthur V. CALIXTE, Le Nouvelliste publiera-t-il dès demain cette lettre ouverte que je lui adresse ? Ses lecteurs le sauront très vite… Dans tous les cas de figure, j’entends porter haut et fort ma libre parole citoyenne et ma voix de poète contre toute tentative de réhabilitation du dictateur Jean-Claude Duvalier. C’est aussi sur ce mode que je tisse ma libre modeste contribution à la construction d’un véritable État de droit dans mon pays natal.
 

Robert BERROUËT-ORIOL
 
 
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Notes :

                                                          
-1)  Négationnisme : ce terme se réfère directement à la négation des crimes contre l’Humanité commis par les nazis en général, et à la négation de l'existence des chambres à gaz homicides en particulier. Ces chambres à gaz avaient été mises en place par le régime nazi, durant la Deuxième guerre mondiale, dans le cadre de la Solution finale visant
à l'anéantissement total des communautés juives. L’objectif principal du négationnisme est de réhabiliter la dictature hitlérienne  (1933-1945)  et  de  donner  à  son  idéologie  de  base  –  le  national-socialisme  -  un  nouvel  avenir. Le négationnisme  peut  également  être  considéré  comme  une  nouvelle  forme  d’antisémitisme.  Ses  leaders  et ses adeptes sont désignés par les termes négationnistes ou  négateurs

Autres  termes  pour  les  identifier  :  falsificateurs  de  l'histoire,  assassins  de  la  mémoire  (nom  proposé  en
1987,  par Pierre Vidal-Naquet dans son livre Les Assassins de la mémoire, éditions La Découverte), prédateurs de la mémoire (terme proposé par Manuel Abramowicz, en 1993, dans Extrême droite et antisémitisme en Belgique - de 1945 à nos jours,  éditions  EVO),  chiffonniers  de  l’histoire  (in  l’ouvrage  collectif  portant  ce  titre,  édité  en  1997 par  les  éditions Syllepse et Golias) ou encore faussaires de l’Histoire (in, en 1999, le livre s.d. de Christian Terras, aux éditions Golias). (Manuel Abramowicz, « Des définitions pour comprendre » : http://www.resistances.be/negat16.html)
 
-2)  Dossier de Human Rights Watch. Copyright © avril 2011 Human Rights Watch All rights reserved. Printed in the United States of America ISBN: 1-56432-762-0
 
-3)  Sur l’imprégnation du discours duvalérien dans le corps social haïtien, voir la remarquable étude princeps de Karl Lévêque, prêtre jésuite haïtien : « L’interpellation mystique dans le discours duvaliérien ». Revue Nouvelle Optique, Montréal, 1971.








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Article 6

Envoi par Georgia BECHLIVANOU MOREAU ;
références : Docteur en Droit ; Avocate au Barreau de Paris 






armoiries de la nation grecque

Source de l'image : Wikipedia

 illustration par dessin évoquant cellule  illustration par homme fuyant, vu de dos

illustration par représentation de Thémis, déesse grecque illustration par soleil anthropomorphe à l'air réjoui 


L'EVASION COMME MOYEN LEGITIME DE PROTECTION PHYSIQUE
?
 
LA DECISION AUDACIEUSE D'UN TRIBUNAL GREC
 

Par Georgia BECHLIVANOU MOREAU
Spécialisée en droit pénitentiaire européen et Droits de l’Homme
 
 
 
Malgré la crise économique et sociale qui sévit en Grèce depuis maintenant quatre ans, ses juges viennent nous donner l’exemple qu’ils restent debout pour défendre la dignité des hommes et des femmes, nationaux et étrangers. 

Le caractère historique de la décision rendue par le tribunal correctionnel d’Igoumenitsa, le 2 octobre 2012, sur l’évasion des quinze migrants en est la preuve. Historique non seulement pour la Grèce mais  aussi pour l’histoire du droit pénal de  tous les  pays  et certainement  des pays  de l’Europe.
C’est la première fois qu’un juge national justifie l’évasion comme moyen de mise en application du principe de respect effectif de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme pour la protection de la dignité et de l’intégrité des personnes détenues ! 

Il existait dans le droit français, un seul motif de justification de l’évasion : l’aspiration naturelle de l’homme de rechercher sa liberté.  En effet le droit pénal français, avant 2004, ne punissait pas la simple évasion. C’est ce qui résulte de la lecture a contrario de l’article 245 du code pénal  qui incriminait uniquement le fait de s’évader par violence, effraction ou corruption. 

Cette disposition de bon sens étant  disparue, l’évasion est un acte absolument interdit.  Depuis une loi du 9 mars 2004, « constitue une évasion punissable le fait, par un détenu, de se soustraire à la garde à laquelle il est soumis » (art. 434-27 C. pénal).
 
Même si la vie de la personne détenue est en danger, elle n’a pas droit de s’échapper. Le sens de la privation de liberté, pourtant limité à la liberté physique, continue  paradoxalement,  à s’étendre jusqu’à englober la vie et la mort de la personne. 

Et ce n’est pas la Cour européenne des droits de l’homme, ni d’autres instruments de contrôle internationaux qui vont recommander aux Etats de libérer les personnes s’ils ne sont pas en état de les détenir dans des conditions compatibles avec la  sauvegarde de leur santé, de leur intégrité ni même de leur  vie. Cette abstention est  justifiée par la  non-immixtion dans le périmètre de la souveraineté des Etats. Pourtant cela serait la  conséquence logique des obligations des Etats de prendre toutes les mesures pour  assurer  la santé, l’intégrité et la vie de toute personne, qui, soulignons-le au passage, doivent bénéficier de la garantie absolue. 

Si l’Etat n’a pas les locaux nécessaires, ni l’argent nécessaire, ni les infrastructures pour garantir ces droits fondamentaux qui sont communs à toutes les personnes, il doit recourir au seul moyen possible : la remise en liberté. Même si nous venons vers la logique de proportionnalité (pourtant exclue du raisonnement  sur  l’article 3,  puisque  la  violation  de  celui-ci  ne  peut  souffrir  d’aucune justification), les buts cherchés par  une  détention quel que soit son cadre  (garde à vue, peine, rétention, etc.) ne peuvent pas  aller  jusqu’à  justifier  la  mort  ou  les  atteintes graves à  la  santé  et l’intégrité  physique. La protection absolue de ces  droits  est  prioritaire  par  rapport  aux  buts  de l’arrestation ou du maintien en privation de liberté d’une personne. 

En tout cas, c’est dans ce sens que ce magistrat grec a  trouvé le courage d’aller pour protéger la santé de quinze personnes évadées sans violence caractérisée. Ces personnes étaient détenues, au motif de faux papiers et en attente de leur expulsion,  dans un local de quinze mètres carrées, dans lequel  ils pouvaient être entassés jusqu’à  trente. Certaines  d’elles  y étaient depuis  quarante-cinq jours.  Sans eau pour se laver, partageant une toilette  sèche située  dans  ce  local, sans pouvoir s’allonger pour dormir tous  les soirs, sans  changer  de vêtements. Bref !  elles  étaient enfermées comme le bétail dans les foires. Avec comme  conséquence d’avoir attrapé différentes maladies infectieuses et de continuer à être exposées  à plusieurs maladies contagieuses.
Le raisonnement de cette décision étant précieux, nous vous invitons à lire la décision dans son intégralité (traduite par nos soins).
 

Georgia BECHLIVANOU MOREAU
 
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Texte intégral de la décision

 
«  682/2012 TRIBUNAL CORRECTIONNEL D’IGOUMENITSA (584676)
682 / 2012
[transcription de lettres majuscules grecques par JJ REY :
pé-lambda-êta-mu-mu_êta-gamma-omicron-upsilon-mu]
(584676)
Document source original

 
Évasion de détenus. Acte illégal. La durée et les conditions de détention violent les articles 3, 8, 13 de la Convention européenne des droits de l’Homme et l’article 2§1 de la Constitution. L’évasion a eu lieu afin d’éviter un danger présent et inévitable ; par conséquent, la responsabilité pénale est écartée en vertu de l’article 32 du Code pénal. 
Numéro 682/2012. Actes et décision du Tribunal correctionnel d’Igoumenitsa. Séance du 2 octobre 2012.
 
Tribunal : Athanassios P.   Terzoudis, Juge correctionnel, Aikaterini   Saplaoura,
Substitut du Procureur, Theodora Rossinaki, Secrétaire, Les accusés …..
Acte : Evasion de détenu.
 
SUITE AU RAISONNEMENT CONFORMEMENT À LA LOI
 
Eu égard à la procédure relative aux  preuves, aux témoignages sous serment des témoins d’accusation, à la lecture des documents de l’audition des accusés, et eu égard à l’ensemble  de  la discussion de cette affaire, il  est  établi que : en effet, les accusés, détenus au commissariat de police de Thesprotia qui se situe au port d’Igoumenitsa, se sont intentionnellement évadés du  30/09 au 01/10/2012. Précisément, pendant le temps et dans les lieux susmentionnés, alors que les gardiens ont ouvert les portes et se sont introduits  dans ces locaux,  afin de vider  les poubelles,  les  derniers  les ont repoussés violemment en même temps qu’ils ouvraient les portes des locaux de détention ayant eu comme conséquence à ce que les gardiens soient immobilisés et que les accusés sortent des locaux et partent vers une direction inconnue.
 
De l’ensemble de preuves de l’affaire, il résulte de manière irréfutable que chacun des accusés ait commis l’acte illégal d’évasion de personne détenue (article 173 § du Code pénal). Cet acte est dans son principe et dans sa finalité illégal, de surcroît,  imputable, a priori, à chacun des auteurs. Toutefois, il a également été prouvé que les conditions de vie des accusés détenus jusqu’au jour de leur évasion, précisément le premier pendant 9 jours, le second pendant un mois, le troisième pendant seize jours, le quatrième pendant dix-sept jours, le cinquième pendant un mois, le sixième pendant trente-deux jours, le septième, huitième et neuvième pendant dix-huit jours, le dixième pendant trente-deux jours, le onzième pendant trente-quatre jours, le douzième pendant trente et un jour, le treizième pendant trente-six jours, le quatorzième   pendant   trente-cinq  jours, le quinzième pendant quarante jours, ont été déplorables  et  extrêmement dangereuses pour des êtres humains, compte tenu du fait que :
 
Le local de garde à vue où ils étaient détenus n’a jamais été nettoyé ou désinfecté et, de manière générale, n’y sont pas respectés les règles élémentaires d’hygiène et de propreté (il  existe seulement une toilette chimique pour l’ensemble de personnes détenues située dans le local même où elles dorment ; il n’y aucune arrivée d’eau ; les détenus souffrent de poux et de puces, de psoriasis, de typhus, de maladies de peau et d’autres maladies infectieuses contagieuses ou pas). De sorte que le lieu de vie des accusés  constitue un vivier des microbes, des virus et d’autres micro-organismes nuisibles pour la santé humaine et dont la prolifération est favorisée par l’entassement incessant d’un grand nombre de détenus provenant de divers pays (notamment de l’Asie et de l’Afrique)  qui ne se sont pas lavés et n’ont pas changé de vêtements pendant des semaines, voire des mois. 
 
Dans le local de détention en question, qui mesure de 15m², sont entassées jusqu’à 30 personnes de sorte que l’espace  de vie  soit insuffisant et qu’il  ne soit pas possible à toutes les personnes de s’allonger tous les soirs au sol pour dormir (il n’existe pas de lits). 
 
Les détenus y étaient enfermés pendant 24 sur 24 heures, sans possibilité de sortie, de promenade, d’exercice ni de loisirs (voire les témoignages des accusés et des témoins). Compte tenu de ces données, nous jugeons  qu’il y a eu  violation  des  dispositions  de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui interdisent les traitements inhumains et dégradants, cette Convention ayant été ratifiée et mise en vigueur par la loi  n°53/1974 avec valeur supérieure à toute disposition nationale contraire, conformément à l’article 28§1 de la Constitution.  Bien sûr,  les  mesures privatives de liberté sont accompagnées inévitablement de souffrance et d’humiliation, s’agissant  d’une  situation  sans  échappatoire  mais  qui  en  soi  ne  constituent  pas une violation de l’article 3 de la CEDH. En revanche, cette disposition impose à l’Etat de s’assurer à ce que toute personne privée de sa liberté soit détenue dans des conditions compatibles  avec  le respect de  la  dignité  humaine  (voir  aussi  l’article  2§1  de  la Constitution) ; que les modalités d’exécution d’une telle mesure ne la soumettent pas à une angoisse ou épreuve dont  l’intensité dépasse le seuil inévitable de souffrance et d’épreuve entraînée par une telle mesure ; et qu’en tenant compte  de nécessités pratiques de la détention/rétention, la santé et le bien-être soient assurés de  manière satisfaisante (voir CEDH : Seydmajed c.  Grèce, 6376/12,  Kudla  c.  Pologne,  GC, 3021O/96,  §§92-94, CEDH  2000-XI, et Mouisel c.  France,  67623/01,  §40, CEDH 2002-IX).
 
Dans le cas d’espèce, les  accusés étaient détenus pour entrée illégale sur notre sol et possession ou usage des faux papiers de voyage dans l’attente d’exécuter une mesure administrative d’expulsion.
 
Cependant, eu égard d’une part, à la durée, et, d’autre, aux conditions de détention, la violation des articles 3, 8 et 13 de la CEDH et 2§1 de la Constitution est retenue. Par conséquent, il est considéré que l’évasion a eu lieu afin d’éviter un danger sérieux et inévitable par un autre moyen qui, indépendamment de leur fait, menaçait leur santé par le risque, précisément, de contagion des maladies infectieuses  compte tenu de l’accès très difficile aux soins médicaux et hospitaliers. Pour ces raisons, il est considéré que l’imputabilité de l’évasion, acte illégal dans son principe et sa finalité, doit être écartée et  que,  par  conséquent,  conformément  à  l’article  32  du  Code  pénal,  ils  soient  tous déclarés innocents. 
 
PAR CES MOTIFS
Statuant en présence des accusés : 1…. 17 
 
Le tribunal, au motif de concours des conditions d’application de l’article 32 du Code pénal, déclare les accusés innocents du fait qu’ils se sont intentionnellement évadés le 31/09 vers  le 01/10/12 du commissariat de police  de  Thesprotia, qui se situe  au  port d’Igoumenitsa, où ils étaient détenus. Précisément, pendant le temps et dans les lieux susmentionnés, alors que les gardiens ont ouvert les portes et se sont introduits dans ces locaux, afin de vider  les poubelles des  détenus,  les derniers les ont  repoussés violemment en même temps qu’ils ouvraient les portes des lieux de détention ayant eu comme conséquence à ce que les gardiens soient immobilisés et que les accusés sortent des locaux de détention et partent vers une direction inconnue.
 
Les frais et dépens sont à la charge de l’Etat.
 
L’audience, le jugement et le prononcé rendu sur-le-champ, ont eu lieu en public.

Igoumenitsa, 2 octobre 2012.

Juge correctionnel,  Athanassios P. Terzoudis,          Secrétaire, Theodora Rossinaki  »
 
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Traduit par Georgia Bechlivanou Moreau
Avocate au Barreau de Paris
 
Pour compléter son info :
 
Malades en prison : la colère du médecin de Fresnes
http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/spip.php?article4485
"Anne Dulioust n’en peut plus et veut "alerter ceux qui ont encore la force de s’indigner". Cette médecin de 56 ans, docteure en immunologie, est depuis début 2011 chef de pôle de l’Etablissement public de santé national de Fresnes (EPSNF, Val-de-Marne), l’un des huit hôpitaux sécurisés qui prennent en charge les détenus malades. Elle s’est scandalisée, le 27 mars, dans un courrier "aux autorités compétentes", de "la réalité de l’état de santé des personnes âgées détenues".
Qu’est-ce qui motive votre coup de colère ?
Quand j’ai été chargée de redresser l’hôpital de Fresnes, j’avais la conviction que les détenus devaient bénéficier des mêmes soins qu’à l’extérieur. Je me suis rapidement rendu compte de l’ampleur de la tâche. L’hôpital est confronté à une prise en charge de patients âgés pour lesquels l’hospitalisation n’est pas la réponse
."







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Article 7

Envoi par Robert BIBEAU : http://www.robertbibeau.ca/






drapeau national canadien

illustration avec bulldozer arrachant rochers

  illustration avec anciens guerriers amérindiens épiant ennemis

 illustration par panneau STOP animé


LA RÉVOLTE DES AUTOCHTONES DU CANADA
 
 
 
Page d'origine (indiquée par l'auteur) :
http://les7duquebec.org/7-au-front/la-revolte-des-autochtones-du-canada/
 
16.01.2013
L’émergence du mouvement « Idle No More » (que l’on peut traduire par « Finie l’apathie ! »), combinée à la grève de la faim observée par la cheffe du conseil de bande de la réserve indienne d’Attawapiskat : Theresa Spence – une communauté située sur la côte ouest de la Baie James dans le nord de l’Ontario – a remis la lutte de résistance des nations autochtones au premier plan sur la scène politique canadienne.
 
Partout à travers le Canada des actions de révolte se sont multipliées : «flash mobs», manifestations, occupations, blocages de routes, de ponts et de chemins de fer. Ces actions témoignent de la forte présence des peuples autochtones partout sur le territoire canadien (un million deux cent mille indiens, inuit et métis reconnus - 2006) (1).
 
La révolte amérindienne rappelle de manière spectaculaire que l’État canadien et ses différentes composantes – telles que les gouvernements provinciaux dont le gouvernement du Québec – a été édifié sur la base de l’expropriation des terres des Premières nations, sur la base de la spoliation de leurs ressources naturelles et sur la négation de leurs droits ancestraux.
 
Officiellement, le mouvement amérindien « Idle No More » a été créé au mois d’octobre 2012, à la suite du dépôt au Parlement d’Ottawa du projet de loi C-45 («Mammouth II») par le gouvernement fédéral de Stephen Harper. Ce projet de loi propose notamment de modifier unilatéralement le processus de consultation des conseils de bande (autochtones) mis sur pied en vertu de l’infâme Loi sur les Indiens de 1985, prolongement de l’Acte sur les Sauvages de 1876 (2). Ces modifications au processus de consultation visent en réalité à faciliter l’intrusion sur les réserves, la spoliation des ressources, la dégradation environnementale, et le saccage des terres sur les « Réserves indiennes » à l’encontre des intérêts des peuples autochtones.
 
Les instigatrices amérindiennes du récent mouvement dénoncent les modifications à la Loi sur la protection des eaux navigables et de manière plus générale, l’affaiblissement de la réglementation fédérale en matière de protection de l’environnement et des ressources naturelles, ce qui aura un impact évident sur l’avenir des communautés autochtones. Par ces mesures législatives le gouvernement fédéral s’autorise et autorise les gouvernements provinciaux canadiens – y compris le gouvernement québécois – à brader les terres autochtones. Le gouvernement Harper mène cette charge pour le profit des monopoles miniers et énergétiques canadiens et étrangers (Entreprises de l’oléoduc de la Mackenzie ; multinationales minières chinoises au Nunavut ; pétrolières américaines des sables bitumineux de l’Alberta ; minières étrangères du Nord de la Colombie Britannique ; monopoles miniers indiens (Arcelor Mital) et chinois et hydro-électriques québécois (Hydro-Québec) du Plan Nord au Québec ; etc.) (3).
 
Depuis un mois, le mouvement « Idle No More » s’est répandu dans à peu près toutes les communautés autochtones du pays. Il met désormais en présence à la fois des membres des diverses communautés, ainsi que les leaders reconnus et appointés par l’État canadien à la tête des conseils de bande et de leurs grands regroupements nationaux comme l’Assemblée des premières nations. Le mouvement de contestation est donc marqué par toutes les contradictions qui caractérisent les relations entre les Premières nations autochtones – l’État impérialiste canadien – la classes capitaliste monopoliste qui le dirige en sous-main – et le peuple canadien.
 
Ainsi, l’impérative exigence de certains chefs de bande de tenir des discussions entre les chefs des Premières nations et le « Chef » Stephen Harper d’Ottawa, en présente du futile gouverneur général du Canada – puéril représentant de la Couronne d’Angleterre – loufoque reliquat d’une époque coloniale Britannique révolue, n’est nullement endossée par les ouvriers autochtones, les chômeurs, les désœuvrés vivant de l’aide sociale sur leurs terres dévastées, spoliées et saccagées par les monopoles miniers, énergétiques et forestiers multinationaux et canadiens.
 
La classe ouvrière autochtone participe à ces luttes et à ces révoltes contre la Loi sur les indiens, et contre toutes celles qui l’ont précédée et par lesquelles les gouvernements canadiens – y compris le gouvernement québécois – se sont autorisés à parquer les amérindiens dans le « tiers monde » des « Réserves indiennes » – structure juridique semblable à des bantoustans – après avoir kidnappé leurs enfants, les avoir endoctrinés dans des collèges et des couvents chrétiens, loin de leurs parents, les violant et les dépouillant de leur héritage ethnique, culturel et linguistique. Depuis ce temps l’État bourgeois fédéral canadien et les gouvernements bourgeois provinciaux – y compris le gouvernement québécois – sont coupables de génocide culturel contre les Premières nations autochtones (4).
 
Aujourd’hui, la section amérindienne de la classe ouvrière canadienne – nos frères de classe issus des Premières nations – vivant dans les Réserves et hors des Réserves, est toujours soumise à l’oppression nationale contre sa culture, ses langues et son mode de vie ancestral, mais aussi et surtout ces prolétaires amérindiens, inuit et métis, sont victimes de l’oppression de classe fondement de toutes les formes d’oppression en société impérialiste.
 
Les ouvrières et les ouvriers canadiens issus des Premières nations soutiennent le mouvement de révolte contre la Loi sur les indiens et contre toute les mesures contenues dans les iniques Loi C-45 et C-38. Le gouvernement Fédéral et les gouvernements provinciaux au Canada – y compris le gouvernement québécois – ne doivent plus intervenir sur les territoires des « Réserves indiennes » et ils doivent cesser d’autoriser quiconque à s’activer sur les territoires autochtones sans l’accord officiel des bandes autochtones et de leurs représentants dûment choisis selon les modes de représentation autochtones ancestraux.
 
Les luttes de résistance de la classe ouvrière autochtone sur le front économique de la lutte des classes – contre l’exploitation du travail salarié – tout comme leurs révoltes contre l’oppression nationale de classe (langue, culture, droits ancestraux, propriété et exploitation écologique de la Terre-mère et de ses ressources naturelles), sont partie intégrante de la lutte de l’ensemble de la classe ouvrière canadienne – comprenant sa section québécoise – contre le système d’exploitation impérialiste canadien.
 
Le prolétariat canadien salue la résistance et les luttes de sa section ouvrière autochtone.
 

Robert BIBEAU
robertbibeau[a]hotmail.com
http://www.robertbibeau.ca/
 

______________________________
Notes :
 
(1)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9rindiens_au_Canada

(2) http://lois-laws.justice.gc.ca/fra/lois/I-5/index.html  et
http://www.amnistie.ca/site/index.php?option=com_content&view=article&id=12967&Itemid=171

(3) Plan Nord (Québec-Canada) Méfiez-vous de cet homme venu du Sud. Robert Bibeau. 15.05.2011.
http://www.mondialisation.ca/plan-nord-qu-bec-canada-m-fiez-vous-de-cet-homme-venus-du-sud/24778

(4) Idle No More et revendications autochtones. 8.01.2013.
http://www.pressegauche.org/spip.php?article12760
 
 
Pour compléter son info :
 
Les mouvements sociaux du Québec, du Canada et des Peuples autochtones créent une alliance historique
http://www.alterinter.org/spip.php?article3934
"MONTRÉAL, le 28 janvier 2013 – Un regroupement d’une ampleur historique rassemblant plus 150 délégué-es de nombreux mouvements sociaux à travers le Canada s’est tenu à Ottawa les 26 et 27 janvier dernier. Définissant une stratégie commune contre les politiques d’austérité du gouvernement Harper, les participants ont annoncé la tenue à l’automne 2014 du Premier Forum Social des Peuples au Canada qui regroupera sous une même bannière des dizaines de milliers de personnes.
Cette assemblée de fondation du Forum des peuples arrive alors que les mobilisations pour davantage de justice sociale sont présentement incontournables au Canada. Elle annonce aussi la convergence sans précédent entre des acteurs tel que le mouvement étudiant québécois, Idle No More, Occupy, des centrales syndicales québécoises et canadiennes, des activistes de divers horizons, etc
."








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Article 8

Envoi de Cerises : http://www.cerisesenligne.fr/






photo 1 d'une manif. sur île de Paques pour récupérer terres ancestrales photo 2 d'une manif. sur île de Paques pour récupérer terres ancestrales

Source images : http://saverapanui.org/
https://picasaweb.google.com/109403927748537808823/Feb262011


RAPA NUI, L'ILE DE PAQUES
 
 
 
125 ans de colonisation chilienne, 50 ans d’invasion touristique, les Rapanui (les Pascuans), se battent pour récupérer les terres ancestrales, objets d’une lutte séculaire.
 

Le  9  septembre  1888  un  traité  est  signé  entre des  natifs  de  l’île  et  le  Chili.  Rédigé  en deux exemplaires, l’un, en espagnol, parle de cession des terres au Chili, l’autre, en tahitien et Rapa-nui, non. Aujourd’hui, l’État chilien dispose de plus de 90 % des terres.
 
Seuls  1  500  des  4  000  résidents  permanents  sont des Rapanui, un peuple en voie de disparition. Tous les autres ou presque sont militaires, policiers ou fonctionnaires chiliens. Les Pascuans ne peuvent habiter qu’au village de Hanga Roa (1) ,  et n’exploiter leurs terres que sur autorisation chilienne. En 15 ans, le tourisme a explosé, plus de 70 000 voyageurs par an débarquent sur cette terre de 164 km², sans maîtrise ni contrôle des Pascuans.
 
Mai 2010, les manifestants bloquent l’aéroport de l’île, dénonçant  l’afflux  touristique destructeur  du  fragile équilibre  écologique  de  Rapa  Nui,  dont  la  manne  est captée  par  les grands  groupes  chiliens  ou  internationaux. Ils exigent le relèvement des moyens sanitaires et scolaires.
 
Juillet  2010,  l’ancien  maire  démocrate-chrétien  est nommé gouverneur de l’île. Il est de notoriété publique qu’il a partie liée au groupe investisseur visant, pour les privatiser,  les terrains  des  édifices  publics.  (L’homme, prudent, a depuis déposé sa démission.)
 
Fin 2010 – 2011 : débarquement policier chilien massif pour « libérer » les bâtiments administratifs promis à devenir hôtels de grand luxe, les occupants sont brutalisés : 6 arrestations, 33 personnes blessées, parfois grièvement.

La suite est-elle grosse d’avenir ?
 
Le Parlement Rapanui (PRN), organisation indépendantiste  de  l’île,  donne  une  place nouvelle,  politique,  à  la lutte ancestrale pour la terre, celle d’un  conflit entre le peuple Rapanui et l’État chilien : interventions internationales, dénonciation des événements de 2010- 2011 comme violation des droits de l’homme, preuves d’une poursuite  des  violations.  Enfin  ce  qui n’était  que  chuchoté  il  y  a  une  dizaine  d’années  est  aujourd’hui  prononcé : Indépendance !
 
10 janvier 2013, Leviante Araki Araki, président du PRN, déclare  que  l’indépendance  pourrait prendre  la  forme d’un rattachement à la Polynésie française, un traité est déjà signé avec l’Union Polynésienne (2).
L’idée  d’un  rattachement  à  la  France  n’a  rien  d’extravagant. Les liens historiques culturels et affectifs sont nombreux. Il y a aujourd’hui plus de Pascuans à Tahiti que sur l’Île de Pâques ! Malgré le triste épisode (1868-1876) du Roi de Pâques, le Français J-B.Dutrou-Bornier (3), nombre de Pascuans imaginent de se séparer du Chili pour intégrer la République française avec un statut comparable à celui de la Polynésie française. En effet, bien que le Chili ait ratifié en 2007 la Convention relative aux droits des peuples indigènes et tribaux et que l’île et ses Moaï soient classés au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1995, le peuple Rapanui, sous présence militarisée chilienne depuis Pinochet, n’a d’autre voie que la lutte pour faire valoir ses droits sur ses terres dont la propriété revendiquée par Santiago résulte d’un tour de passe-passe colonial.
 

Catherine DESTOM-BOTTIN
 

Information spécifique :

125 ans de colonisation chilienne, 50 ans d’invasion touristique, les Rapanui (les Pascuans), se battent pour récupérer les terres ancestrales, objets d’une lutte séculaire. On trouvera sur saverapanui.org (en anglais) la pétition de Susana Hito [ contact site ] qui attire l’attention internationale sur la situation de ce peuple qui se nomme lui-même : te pito o te henua ; signifiant : le nombril du monde.
 
______________________________
Notes
 
(1) Avant l’invasion européenne, la population était répartie tout autour de l’île. A la fin du XIX e  siècle, les rares survivants des crimes coloniaux ont été regroupés de force dans la seule ville de l’île, Hanga Roa, avec interdiction pendant des décennies de vivre en dehors, le reste de l’île étant réservé aux moutons. 1890, l’île est louée à des industriels. 1903, la Williamson, Balfour and Company (GB) crée la Compañía Explotadora de la Isla de Pascua (CEIP). Contre loyer au gouvernement chilien, la CEIP privatise Rapa Nui et soumet sa population au travail forcé, la parque sous barbelés sur 10 % de son territoire.
 
(2) Union Polynésienne, parti autonomiste tahitien.
 
(3) Né en 1834, assassiné le 6 août 1876, ce capitaine de la Marine française s’est installé sur l’île en 1868. Il y introduisit le commerce de la laine et tenta de transformer l’île en un ranch de moutons. S’autoproclamant roi en 1870, il réduisit les Rapanui en esclavage.








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Article 9

Envoi par Benoist MAGNAT : http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/






photo circulaire dans cadre blanc d'une araignée tissant sa toile

caricature de financier glouton et dorloté, faisant des misérables

Source image : http://poetesindignes.wordpress.com/


METASTASES TRANSCENDANTALES ET CANCERS DU RIEN
 
 
 
J’ai arpenté les paysages du Monde
 
et le Monde s’asphyxie
 
et s’il ne reste qu’un hectare de terre saine, il faudra l’abattre
 
et j’apprends que tous le jours il y a des milliers de morts de faim
 
et nous essayons d’obtenir la justice, le droit de vivre dignement et la liberté
 
et nous seront souvent jugés par de vieilles barbouzes
 
et nous irons bientôt en prison pour de vrai pour de bon
 
et nous ne serons pas les vedettes du dernier acte
 
et les poèmes éclatent dans le jour comme des mines anti-personnels dans les consciences
 
et les fusillades aussi descendent dans les veines du peuple
 
 
 
Et les Pouvoirs ont pris visiblement le visage de la mort
 
et leurs  faux moissonnent les  Républiques
 
et c’est pour cela que nous sommes étranglés par les banques et les multinationales
 
et c’est pour cela que les Grands au sommet se serrent la main
 
pendant que les peuples se serrent le ventre
 
et c’est pour cela que le combat doit être quotidien
 
et c’est pour cela que l’indignation doit être permanente
 
et nous sommes tous menacés par les bandes armées du Capital
 
et les pays s’endettent et c’est les plus pauvres qui paient la note
 
et nous sommes tous détruits à petits feux par le nucléaire et la pollution
 
et les cancers nous guettent à chaque tournant
 
et même des écologistes ont remplacé la lutte des classes par la lutte des places
 
et nos résistances parfois s’endorment dans une paix funèbre
 
et la mort rechigne encore à parler tout haut
 
et les fossoyeurs pellent en silence
 
 
 
Et nous tombons dans les pièges tendus par l’Araignée
 
et même les mots se prennent dans sa toile
 
et nous courrons à la prochaine manif pour casser les fils
 
et les fils tiennent bon
 
et la terre tourne sous un nuage de fils
 
et les éclaircies sont rares
 
et les orages boursouflés grondent au-dessus de la terre
 
et les poèmes ne diront jamais plus que la réalité
 
 
 
Benoist MAGNAT,
le lundi 21 novembre 2011









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Dernière modification : 22.04.13, 04:58:32