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Du dimanche 04 avril 2021


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Sommaire

Article 1 : BIDOUILLAGES ET VERSAILLAIS

par Jean-Jacques REY

Article 2 : L'ÉPIDÉMIE ACTUELLE DE GALE EN HAÏTI

par Jean SAINT-VIL

Article 3 : PEUT-ON PARLER DES THÉORIES DU COMPLOT AUTREMENT ?

par Pierre LAGRANGE 

Article 4 : LE GRAND RESET DES LUTTES POPULAIRES

par PARDEM

Article 5 : À PROPOS DE LA VOITURE ÉLECTRIQUE

par Pierre PÉGUIN et Ivo RENS



Article 1





Image animée de singe tournant manivelle de compteur incohérent.

Dessin de Jacques Tardy, évoquant massacres de la Commune en 1871, France, Paris.


BIDOUILLAGES ET VERSAILLAIS
 
 
 

   Concernant cette pandémie de Covid-19, favorisant toutes sortes de travers, il y a un bidouillage effarant dans les nombres données par les statistiques officielles (dont celles des milieux hospitaliers), reprises volontiers et massivement par les médias inféodés, eux tranchant dans le vif sans prendre de recul. Nous étions beaucoup à nous en douter, car c’est gros comme des pelotes de ficelles dans la soupe ; mais cette fois-ci, jusqu’à la Cour des comptes (nationale, en France) dénonce des "nombreuses incertitudes et imprécisions"… (Y aurait-il des « complotistes » là-dedans aussi ? Ha ! Ha !). Entre mille sources, vous pourrez lire de courtes relations ICI (url) et LÀ (url), dans des médias mainstream pour complaire aux incrédules et/ou « suivistes ». Or toutes les restrictions (atteintes aux libertés) ; campagnes de propagation de peur et d’intimidation ; propagandes pro-masques puis pro-vaccins ; volonté de traçage et bientôt de discrimination ; tout ça s’appuyant sur des tests peu fiables et coûteux ; (liste non exhaustive) ; toutes ces travestissements usent de ces statistiques et à l’envi, je dirai.

   Puisqu’on parle de « société-machine » (favorisée par la crise liée à la pandémie) et de machines à tout faire en ce moment (faites confiance aux publicitaires !) ; on devrait en inventer une pour redresser la mentalité de tous ces technocrates qui nous polluent l’existence, au sens propre et au sens figuré.

   Plus que le vrai virus et tous ces fameux « variants » (époustouflant inventaire de famille !) ; c’est le virus de la connerie qui se répand en ce moment comme une traîné de poudre sur la planète ! Il y en a même qui voudraient "la Solution finale" dégageant les virus ; alors que ceux-ci étaient présents, aux prémices de la Vie sur Terre, bien avant nous. Par exemple, la stratégie du « 0 Covid » ressemble aux caprices d’enfant qui refuse l’adversité ou à ceux qui voudraient boire une eau pure dans un vivier !

   S’il y en a qui veulent tout aseptiser, qu’ils commencent par leur « boîte » à remue-méninges… Je pense en particulier à cette mentalité droitière qui est une catastrophe pour l’humanité (là aussi à prendre dans tous les sens). Les gens orientés ainsi veulent toujours laver jusqu’à la corde les « impuretés » qui les dérangent ! Ils sont légitimistes peut-être, mais ne respectant que plus fort que soi ; d’abord parce qu’ils ont peur de tout, même de leur ombre, conscients dans le fond de leurs insuffisances (…) qu’ils aient peu ou beaucoup à défendre !

   Cela dit, le peuple n’a jamais rien obtenu, facilement, des dites élites, surtout dans un simulacre de démocratie et sous « état d’urgence » quasi permanent.

   On célébrait, il y a peu, les cent cinquante ans de la COMMUNE (de Paris), une expérience de gouvernement de la classe ouvrière, avortée grâce aux soins (féroces) des Versaillais, avec la bénédiction des Prussiens. Hé bien ! je n’ai pas l’impression que nous ayons franchement dépassé cet antagonisme ; sauf qu’à l’époque, on tirait à balle réelle (ou jouant de la baïonnette) et maintenant, en France, c’est à coup de lacrymo et LBD. Ainsi donc, quand je disais dans mon dernier numéro :  "Le peuple serait souverain ?! Mon œil !" ; évidemment, vous auriez pu me rétorquer : tu ne crois pas si bien dire ! En parlant d’œil, il y en a qui l’ont perdu récemment pour de vrai : victimes de tirs aux pigeons, tendus, directement à la face ; puisque le Pouvoir étatique avait pressé les forces de l’ordre de casser un mouvement social de protestation (les Gilets Jaunes) par tous les moyens ; et là aussi, en bidouillant salement les statistiques…

   Mes amis, les Versaillais sont toujours au Pouvoir, de péripétie en péripétie, en retournant leur veste ou en exécutant des tours de manèges (politiques), ils s’y maintiennent assez bien.

   Mais encore plus grave, dans l’ordre des choses bourgeois, se dessine et se met en relief maintenant, ce qui couve depuis
au moins le début du 21e siècle : une guerre des civilisations entre Chine et USA, chaque protagoniste avec ses alliés et obligés, pour le leadership mondial : moi, maître du monde en somme. Et au milieu de la mêlée, comme un pré carré, euh ! pardon, plutôt comme un panier percé, vous avez l’Europe, qui n’en peut mais, appelée à choisir son camp, et qui appelle à tous les vents à plus de concertation ; jusqu’à se recevoir un seau d’eau sur la tête ! (Trump l’a bien fait, d’où sa notoriété chez nous, Européens, dans tous les milieux, pour différentes raisons)…

   D’ailleurs avec le changement climatique en cours, voilà qui va arriver sous peu, le déluge, nonobstant les précipitations économiques… Aussi je conseillerai à tout le monde de bien se pourvoir d’une planche de salut, quitte à ce qu’elle devienne un radeau de survie dans les temps à venir.





Quelques pistes pour élargir l'éventail des sources d'informations, tout le monde peut le faire et c'est utile, nonobstant la sur-information et ses déformations... 
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Le traitement du Covid existe 2) : Ivermectine, efficace à 100% ?
Posté le 10 décembre 2020 par Gérard Maudrux

https://blog.gerardmaudrux.lequotidiendumedecin.fr/2020/12/10/le-traitement-du-covi-19-existe-2-ivermectine-efficace-a-100/

" (Dans une première vie chirurgien urologue libéral à Grenoble, Gérard Maudrux a présidé pendant 18 ans et jusqu’à la fin de 2015 la Caisse autonome de retraite des médecins de France, la CARMF. Il tourne la page avec un seul regret : avoir encore des choses à dire, une vision non conformiste du système de santé à présenter. .../...)
Grands titres dans les journaux depuis quelques jours : « La gale pourrait-elle vous sauver du Covid-19 ? », suite à «une nouvelle recherche venant de France, avec résultat assez stupéfiant«. Les auteurs d’un article des Annales de Dermatologie présentent cette recherche comme « un exemple de sérendipité » = découverte par hasard heureux, au même titre que la découverte du Roquefort, de la pénicilline ou d’hélicobacter pylori .../...
Cela fait déjà un moment que nombre de pays l’utilisent officiellement, et que la FDA a validé l’efficacité, déjà in vitro, de l’Ivermectine dans le Covid-19 : « capable d’effectuer une réduction d’environ 5000 fois l’ARN viral à 48 h après l’infection Vero- Cellules hSLAM 2 h par le SRAS-CoV-2 « . .../...
Des pays comme le Sénégal traitent la population une fois par an contre les parasites avec Ivermectine (et tous les symptomatiques Covid-19 avec le protocole Raoult). La mortalité du Covid-19 y est de 340 décès pour 16 millions d’habitants, ce qui ferait 2 000 morts chez nous au lieu de près de 60 000. Pour comparer honnêtement, il faut tenir compte d’une population plus jeune, le pourcentage de plus de 65 ans et 6 fois plus faible que chez nous, reste une mortalité Covid-19 5 fois inférieure à la nôtre. Nombre d’antiparasitaires et antipaludéens sont utilisés en Afrique. Rappelez-vous l’OMS qui au début y prévoyait 3 millions de morts du Covid-19 pour le continent. Ils en sont à 37 000 pour 1,2 milliards d’individus, 80 fois moins que les prévisions.
L’Ivermectine est très utilisée en médecine vétérinaire (ne sommes-nous pas aussi des mammifères ?). Son action contre le Covid-19 n’est pas étonnante, il a été prouvé qu’elle avait une action directe, in vitro et in vivo, sur des virus, comme le virus PVR de la pseudo rage porcine, qui est un virus à ARN, comme le Covid-19 (en inhibant l’ADN polymérase UL42 pour les spécialistes).
Donc action in vitro prouvée, remarquable, incontestable. Action prophylactique également remarquable, constatée de plusieurs manières. Qu’en est-il de la thérapeutique ?
Si Ivermectine agit sur le Covid-19 lorsqu’il attaque, empêchant son entrée dans les cellules et sa multiplication, a fortiori, il n’y a pas de raison que ce que l’on constate en prophylaxie ne se reproduise pas en thérapeutique. C’est ce que montre la plupart des études, décrivant une amélioration très rapide des troubles, 48 heures, en phase précoce. Il n’est pas dénué d’intérêt non plus en phase plus tardive.
Je ne détaillerai pas chaque étude, il y en a de plus en plus, toutes convergent pour donner des résultats cliniques très rapides, disparition des symptômes, du virus, des formes graves, et des décès. Je ne retiendrai que le résultat de l’ensemble des études. https://c19ivermectin.com/ : (Ivermectin for COVID-19: real-time analysis of all 72 studies) a colligé les résultats de 45 études. Si on enlève les études in vitro, chez l’animal, théoriques, les review et méta analyses, restent 29 études, 27 montrent des résultats positifs, 2 résultats négatifs, sans effet. " .../...

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[Pour étayer le propos, on peut télécharger ce document (PDF)] :
https://ivermectine-covid.ch/wp-content/uploads/2021/02/Kory_et_al_Revue_des_nouvelles_donnees_soutenant_l-utilisation-de-l-ivermectine.pdf
[Tête de résumé] : " En mars 2020, le professeur Paul E. Marik a créé et dirigé la Front Line COVID-19 Critical Care Alliance (FLCCC) afin d'examiner en permanence les données scientifiques fondamentales, biologiques et cliniques qui émergent rapidement pour développer un protocole de traitement pour la COVID-19. La FLCCC a découvert récemment que l'Ivermectine, un médicament antiparasitaire, a des propriétés antivirales et anti-inflammatoires très puissantes contre le SARS-CoV-2 et la COVID-19. Cette conclusion est basée sur les résultats d'études de plus en plus nombreuses qui font état d'une efficacité, non seulement dans les modèles in vitro et animaux, mais aussi dans de nombreux essais cliniques du monde entier. Des améliorations répétées, constantes et de grande ampleur des résultats cliniques sont signalées lorsqu’on utilise l'ivermectine à la fois en tant qu'agent prophylactique et dans toutes les phases de la maladie, à partir d'essais contrôlés multiples, de grande envergure, randomisés et observationnels. "
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"Effrayer, menacer, culpabiliser : le triptyque du gouvernement pour nous infantiliser"
Tribune Par Gérard Miller
Publié le 09/03/2021 à 14:09

https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/effrayer-menacer-culpabiliser-le-triptyque-du-gouvernement-pour-nous-infantiliser

" Le psychanalyste Gérard Miller s'interroge sur la communication hebdomadaire du gouvernement depuis le début de la crise sanitaire, qui se rapproche du triptyque "Effrayer, menacer, culpabiliser".
Quand l’heure est grave, tout gouvernant aime parler à son peuple avec ce mélange d’autorité et d’intimidation qu’instinctivement on écoute sinon avec respect, du moins avec inquiétude. À peine nommé Premier ministre du Royaume Uni en 1940, Churchill a donné ses lettres de noblesse à ce procédé oratoire, en inventant un syntagme désormais célèbre : « Du sang, des efforts, des larmes et de la sueur. »
Cela étant, il n’est sans doute jamais arrivé qu’en temps de paix un si grand nombre d’hommes politiques décident de s’adresser quotidiennement à leurs semblables, et ce pendant un an, comme si le pays était en guerre et comme si la seule place qu’ils voulaient occuper dans l’imaginaire collectif était celle du surmoi. Du surmoi, dont Lacan écrivait qu’il est à la fois obscène et féroce, soulignant qu’il confronte inlassablement chacun de nous à des contraintes de plus en plus pressantes.
.../...
Eh bien, dans la crise du coronavirus, c’est exactement la partition que les macronistes ont décidé de jouer : quelles que soient les couleuvres que les Français ont déjà accepté d’avaler, il faut qu’ils préparent leur estomac à en ingurgiter d’autres. La raison en est simple : ce qui leur arrive, ils l’ont finalement mérité.
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J’imagine que je vais choquer en évoquant ici le grand spécialiste français de la peur et de la culpabilisation de masse, à savoir le maréchal Pétain auquel, pure coïncidence bien sûr, le président de la République a récemment rendu hommage. Pourtant, je suis convaincu que la crise actuelle a mis en évidence cette triste vérité que le pétainisme est un mal persistant dans la vie politique française. Le pétainisme, en effet, ne se réduit pas à Vichy – il existait avant et il a perduré après –, et si l’occupation allemande lui a permis d’aller jusqu’au bout de sa logique infâme, il n’est pas pour autant incompatible avec la République.
En 1940, au moment de la défaite, la grande question était de savoir si Dieu avait puni la France, et la réponse des pétainistes était toujours la même : Dieu a en tout cas permis aux événements de nous administrer une dure et bienfaisante leçon. La souffrance endurée était à la mesure de l’excédent de plaisir que les Français avaient pris. D’où l’obligation impérieuse de bannir les activités non essentielles, à commencer par les satisfactions illusoires que procurent les livres, les films, les bons repas et autres objets de concupiscence.
".../...

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Les ultra-riches ont récupéré les pertes dues à la crise en un temps record alors que des milliards de personnes vivront en situation de pauvreté pour la prochaine décennie
Publié: 25th janvier 2021

https://www.oxfam.org/fr/communiques-presse/les-ultra-riches-ont-recupere-les-pertes-dues-la-crise-en-un-temps-record-alors

" En neuf mois seulement, les 1 000 personnes les plus riches au monde sont déjà parvenues à compenser les pertes qu’elles avaient subies du fait de la crise causée par la COVID-19. En parallèle, il faudra plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques de la pandémie, selon le nouveau rapport d’Oxfam. Le virus des inégalités est publié le jour de l’ouverture des « Agendas de Davos » organisés par le Forum économique mondial.
Ce rapport montre que la COVID-19 pourrait accroître les inégalités économiques simultanément dans la quasi-totalité des pays du monde, une première depuis que ce type de données a commencé à être enregistré, il y a plus d’un siècle. À l’échelle mondiale, il pourrait falloir au moins 14 fois plus de temps à l’humanité pour que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté retrouve le niveau enregistré avant la pandémie qu’il a fallu aux 1 000 milliardaires les plus riches, dont la plupart sont des hommes blancs, pour récupérer la fortune qu’ils avaient perdue.
Une nouvelle enquête d’Oxfam menée auprès de 295 économistes dans 79 pays révèle que 87 % des personnes interrogées, dont Jeffrey Sachs, Jayati Ghosh et Gabriel Zucman, s’attendent à ce que les inégalités de revenus dans leur pays s’intensifient ou s’intensifient fortement du fait de la pandémie.
Le rapport d’Oxfam montre comment notre système économique biaisé permet à une élite d’ultra-riches d’amasser des richesses considérables pendant la récession la plus dramatique que nous ayons connue depuis la Grande Dépression, alors que des milliards de personnes ont du mal à joindre les deux bouts. Il met en lumière l’effet néfaste de la pandémie sur les inégalités économiques, raciales et de genre ancrées depuis longtemps dans nos sociétés.
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Le grand capital US prépare sa guerre contre l’Empire chinois
10 mars 2021 ; Robert Bibeau

https://les7duquebec.net/archives/262552


" Voici un article remarquable de clairvoyance à propos de la nouvelle phase de la guerre concurrentielle qui oppose les deux grandes alliances impériales – l’Alliance Atlantique-OTAN, dirigée avec de moins en moins d’autorité par les États-Unis dépravés – VS – l’Alliance Chine-Russie-Iran, puissances « émergentes »...
L’article de M. Savin démontre que l’ancienne garde technologique – celle des années Bush-Clinton-Obama – est de retour aux affaires du rafiot américain. Après quatre années de magouillage dans les coulisses anti-trumpistes, cette arrière-garde technocentriste est de retour aux commandes et elle élabore dans de nombreux rapports les fondements de la réorientation de la guerre commerciale qui la confronte à l’Empire chinois. Terminer la guerre des tarifs douaniers et finie la guerre commerciale pour la conquête de marchés de produits manufacturiers et d’énergie fossile que l’Alliance atlantique ne pouvait gagner (ce que Trump n’a jamais compris – d’où sa déchéance politique). Les différents rapports de think tank que Leonid Savin scrute ici dévoilent la feuille de route guerrière de l’Empire yankee en déroute. La cible chinoise y est clairement définie tout comme l’enjeu de la nouvelle phase de la guerre commerciale interimpériale...
La perception de la Chine comme un concurrent stratégique des États-Unis se développe depuis des années chez les Américains. Mais il y a eu récemment des signes que les principaux groupes de réflexion et d’analyse qui influencent la prise de décision ont commencé à préciser la formulation d’une stratégie unifiée.
En juillet 2020, le China Strategy Group a été créé aux États-Unis et comprend un mélange éclectique d’experts et de politiciens qui sont unis par l’idée commune de freiner la puissance croissante de la Chine. Il est révélateur que le groupe ait été créé à l’initiative d’Eric Schmidt, ancien PDG de Google et président du Defense Innovation Advisory Board du ministère américain de la défense. Il se trouve qu’il est également le chef du groupe. Son adjoint est Jared Cohen, PDG de Jigsaw (à l’origine de Google Ideas) et chercheur principal adjoint au Council on Foreign Relations. Il a précédemment été membre de l’équipe de planification politique du Département d’État américain et a été conseiller de Condoleezza Rice, puis de Hillary Clinton. Un autre membre éminent du groupe est Richard Fontaine, ancien conseiller de John McCain et PDG du Center for a New American Security (un projet néo-conservateur). Il a également travaillé au Conseil national de sécurité et au Département d’État américain sous George W. Bush.
Fin 2020, le Groupe stratégique pour la Chine a publié un rapport intitulé « Compétition asymétrique : Une stratégie pour la Chine et la technologie. Perspectives d’action pour le leadership américain ». Il se concentre sur la technologie et l’innovation et, dans le cadre de la concurrence entre les États-Unis et la Chine, 13 auteurs ont formulé leurs recommandations dans trois domaines : les champs de bataille technologiques, les capacités fonctionnelles pour la concurrence et les structures pour l’avenir. Le premier concerne les diverses plates-formes technologiques critiques, les exigences et la dépendance des États-Unis vis-à-vis des entreprises étrangères. Le second porte sur trois domaines d’intérêt qui se chevauchent : le renseignement, la fuite des cerveaux et les chaînes d’approvisionnement. La troisième porte sur la nécessité de poursuivre une politique de multilatéralisme dans les relations internationales et de procéder à une refonte du gouvernement américain, en mettant l’accent sur l’accroissement du rôle de l’analyse d’experts dans la prise de décision politique et sur le rôle de la Maison Blanche en tant que chef de file de diverses agences et industries, ainsi que sur la construction d’une nouvelle ère d’habileté politique technologique. ...
Le leadership technologique de l’Amérique est fondamental pour sa sécurité, sa prospérité et son mode de vie démocratique. Mais cet avantage vital est aujourd’hui menacé, la Chine étant en passe de dépasser les États-Unis dans un certain nombre de domaines critiques. Si l’on ne fait rien, la position des États-Unis va encore s’éroder à mesure que Pékin s’empare du pouvoir et de l’influence sur les droits et le bien-être des populations du monde entier, y compris aux États-Unis. Ce défi appelle des solutions politiques urgentes pour renouveler la compétitivité américaine, arrêter ces tendances et maintenir les avantages technologiques essentiels des États-Unis. ".../...

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La peur du « péril jaune » est encore bien vivante
2021/03/19 ; Par Pierre Jasmin.

https://lautjournal.info/20210319/la-peur-du-peril-jaune-est-encore-bien-vivante

" L’auteur est membre des Artistes pour la paix .../...
Nous ne reviendrons pas sur notre dizaine d’articles écrits depuis un an en défense du directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé (ONU), M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, que le Canada influencé indûment par les accusations sinophobes de Trump, n’a finalement écouté que bien tard.
Nous nous sommes alliés avec Riccardo Petrella et l’Agora des Habitants de la Terre pour protester contre la cupidité rapace des Big Pharmas occidentales, contraire à la politique généreuse de distribution mondiale des vaccins chinois. Dans les subconscients racistes, restent « le virus chinois » et la participation de la québécoise Joanne Liu à l’enquête de l’OMS sur l’origine du virus, même si la piste d’une attaque virale délibérée de l’Institut de virologie de Wuhan est écartée.
Avec ses 1,3 million d’étudiants universitaires sans frais d’inscription, la Chine est devenue la puissance scientifique numéro un au monde, ce qui attise la jalousie des (im)puissances occidentales qui, par exemple, s’attaquent à la technologie 5G de Huawei ou dénigrent les panneaux solaires chinois, même s’ils aideraient grandement à la diminution de productions d’électricité dépendantes d’extractions d’énergies fossiles.
La rancœur sinophobe de Trump visait en outre « toutes les médecines socialistes » du monde, y compris - attaquée par Biden dans sa campagne contre Bernie Sanders - celle du Canada. Intéressant de noter qu’elle fut fondée par Tommy Douglas, beau-père de Donald Sutherland qui a personnifié en 1977 l’étranger le plus vanté par le gouvernement chinois, le célèbre docteur Norman Béthune, que le Canada et la Chine devraient encore célébrer ! .../...
Un acte canadien sinophobe : Meng Wanzhou toujours retenue prisonnière
Effectuée par un Trudeau tremblant de peur devant Trump, l’incarcération abusive de la no 2 de Huawei, madame Meng Wanzhou perdure encore, même si Biden négocie avec l’Iran pour rétablir le JCPoA, entente selon laquelle les Iraniens renoncent sous supervision de l’Agence Internationale d’Énergie Atomique (ONU) à enrichir leur uranium pour les empêcher, malgré les doutes d’Israël et de l’Arabie Saoudite, de fabriquer une bombe nucléaire.
Quant à l’accusation de Trump empêchant le retour en Chine de madame Meng (que les Artistes pour la Paix ont réclamé dès les premiers jours de décembre 2018), elle ne visait qu’une opération bancaire faite par madame Meng AVANT que les États-Unis aient unilatéralement rompu le pacte JCPoA, forçant de multiples pays à ne plus transiger avec l’Iran.
Si le Canada et ses alliés affirment que Michael Kovrig et Michael Spavor sont détenus en représailles à l’arrestation de Meng Wanzhou et que les accusations d’atteinte à la sécurité nationale portées par la Chine contre nos deux Canadiens sont fausses, l’ambassadeur chinois au Canada Cong Peiwu souligne avec raison le fait préalable incontournable « que Meng Wanzhou est arbitrairement détenue depuis plus de deux ans, malgré le fait qu’elle n’a violé aucune loi canadienne. C’est là une illustration précise d’arrestation ou de détention arbitraire de ressortissants étrangers ».
".../...


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Article 2

Envoi personnel du 26 février 2021 d'un article par Jean SAINT-VIL






Image animée de coléoptère, insecte agité évoquant acarien de la gale.

Carte de Haiti avec localisation des principales villes.


L'ÉPIDÉMIE ACTUELLE DE GALE EN HAÏTI
 
 
Pourquoi a-t-elle été difficile à identifier ?
 

Dans un avis émis le 28 janvier 2021, le ministère de la Santé publique et de la population avait attiré l’attention de la population sur la détection d’une épidémie qui présente des similitudes à la gale dans plusieurs « régions du pays ». Pourtant, depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, de nombreux réseaux sociaux et certains organes de presse en ligne s’étaient fait l’écho de la survenue de flambées de gale dans plusieurs localités du pays, notamment dans le département de l’Ouest (l’ÎIe de la Gonâve et les communes de Carrefour, de Léogâne, de Petit-Goâve, de Pétionville et de l’Arcahaie). Il faut déduire aussi de l’avis du ministère qu’il y a eu au départ des doutes sur l’identification des troubles dermatologiques qui affectent les populations concernées au point que certaines personnes avaient tendance à penser à une forme particulière de coronavirus, d’autres à un type de gale spécifique ou à une autre forme d’affection dermatologique. Notre propos s’articulera autour de trois questions majeures. D’abord, de quelles données dispose-t-on à ce jour sur cette affection qui progresse à grands pas dans le département de l’Ouest et qui est sans doute en train de se répandre ailleurs dans le pays ? Ensuite, les conditions sont-elles réunies actuellement pour faire face à l’explosion de plus en plus inquiétante de cette maladie ? Enfin, pourquoi a-t-il été difficile d’identifier la maladie cette fois-ci en Haïti ?


1. Qu’est-ce que la gale ?

Ma première démarche consistera à aider le lecteur à faire connaissance avec l’affection connue sous le nom de gale.

1.1 La gale est une maladie de la peau

La gale ou scabiose (ou encore sarcoptose) est une maladie infectieuse de la peau causée par un parasite de type acarien microscopique, mesurant 200 à 350 μm de longueur, qui s’appelle sarcopte (Sarcoptes scabiei). C’est une maladie ubiquitaire qui affecte environ 300 millions de personnes dans le monde et qui n’épargne aucun pays. Il s'agit au départ d'une affection contagieuse bénigne, c’est-à-dire sans gravité. Le principal symptôme de la gale humaine est la démangeaison ou prurit dans la terminologie médicale ou gratèl en créole. Les démangeaisons intenses liées à la maladie surviennent surtout la nuit et sont dues à une réaction allergique au sarcopte.

On sait de plus que le parasite est très résistant. « Il peut vivre longtemps. Les mâles et les femelles se reproduisent sous la peau des patients, et c’est ce qui cause les démangeaisons », comme le souligne le docteur Boutroce Gally Pierre qui opère sur l’ile de la Gonâve.

La démangeaison et le grattage liés à la gale sont souvent ressentis dans des espaces entre les doigts, des poignets, des aisselles, des seins chez les femmes, de l’anus, des organes génitaux chez les hommes surtout et du ventre autour du nombril. Mais la maladie peut s’étendre partout sur le buste comme on le voit dans les images, montrant les malades, ayant circulé sur les réseaux sociaux.

La première conséquence des démangeaisons se manifeste par des lésions cutanées dues au grattage qui peuvent ressembler à des lésions d’eczéma (rougeurs et croûtes notamment). Par la suite, on observe des lésions en plusieurs parties du corps pouvant dégénérer en infection. Si la maladie n’est pas soignée, elle peut évoluer en une surinfection bactérienne et déboucher « sur une lymphangite, une cellulite, une insuffisance rénale, une septicémie, voire la mort » comme le dit docteur Elsie Ovide Jean Baptiste, professeur de dermatologie à la Faculté de médecine de l'UEH.

La transmission de la maladie se fait suite à un contact direct avec une personne infectée. Tout individu est susceptible de contracter la gale. Cependant, les nourrissons, en raison des contacts fréquents avec leurs parents ou d’autres membres de l’entourage, les jeunes enfants, les personnes âgées, les personnes atteintes du VIH, les personnes dont le système immunitaire est affaibli (immunodépression) sont plus susceptibles de se faire infecter.

Le profil lésionnel est celui d'une dermatite dont le diagnostic peut être établi à l'examen clinique ou nécessiter un prélèvement.

1.2. Comment la maladie se développe-t-elle ?

La maladie se développe au sein des populations qui sont confrontées à des conditions d’hygiène défectueuse, se trouvant notamment dans l’incapacité de se laver de manière suffisante. C’est d’ailleurs le cas en Haïti pendant la saison sèche (octobre à mars-avril) ou pour des habitants vivant dans des endroits souffrant de stress hydrique ou qui sont réticents à se nettoyer lorsque la température mensuelle moyenne chute de trois à cinq degrés Celsius par rapport aux mois les plus chauds.  Ajouter à cela la promiscuité qui est le lot des plus pauvres vivant à plus de cinq personnes dans une chambre et ne pouvant pas s’acheter des produits de toilette nécessaires à leur hygiène corporelle (savons et produits désinfectants comme le chlore). Et pour cause un assez grand nombre d’entre elles tombent alors malades avec le risque de contaminer leurs proches. Rappelons que le taux de reproduction de la gale est très élevé pour l’entourage immédiat et qu’il suffit qu’une seule personne soit contaminée pour que le mal se répande à toute la maisonnée, voire à tout l’entourage en plus de ses contacts scolaires ou professionnels.

1.3 Les types de gale

Il existe plusieurs sous-types de ce parasite surtout chez les animaux.

1.3.1 Les types de gale

La gale des animaux qui affecte essentiellement les mammifères. Il en existe plusieurs sous-espèces spécifiques de plusieurs animaux : canis pour le chien, ovis pour le mouton, equi pour le cheval, cati pour le chat, cameli pour le chameau, etc. La gale de l'animal est due à un Sarcoptes scabiei différent de celui de la gale humaine. Le chien peut contaminer l'homme ; mais la personne contaminée de cette manière ne peut transmettre le parasite à un autre humain. On parle d'impasse parasitaire.

1.2.2 La gale humaine

Le principal symptôme de la gale humaine ou hominis est la démangeaison ou prurit dans la terminologie médicale. Le profil lésionnel est celui d'une dermatite dont le diagnostic peut être établi à l'examen clinique ou nécessiter un prélèvement.

1.2.2.1 La gale commune

La gale commune est la forme la plus fréquente. Elle est en rapport avec la présence de sarcoptes peu nombreux sur la peau. C’est une maladie qui se transmet par des contacts corporels fréquents et réguliers, comme chez les membres de la même famille, ou en collectivité, et la contamination d’un individu se manifeste entre le premier jour et plusieurs semaines.

1.2.2.2 Les autres formes de gale

D'autres formes de gale humaine peuvent se rencontrer suivant l’âge des individus, leur condition sociale ou encore suivant leur capacité immunitaire :

la gale du nourrisson qui peut avoir une présentation trompeuse, avec irritabilité, agitation et anorexie, où le prurit et les lésions spécifiques peuvent manquer, les lésions pouvant atteindre le visage ;

-  la gale pauci-symptomatique, ou invisible, ou « des gens propres », est caractérisée par un prurit sans lésion cutanée ;

-  la gale profuse, ou disséminée, est caractérisée par de nombreuses lésions diffuses, y compris sur le dos ;

-  la gale hyperkératosique, ou « norvégienne », qui se caractérise par un prurit discret ou absent et une hyperkératose, touchant l'ensemble de la surface corporelle ; elle se développe plus volontiers chez les personnes âgées et les personnes immunodéprimées ;

-  enfin, la pseudo-gale qui est due à une infestation par un sarcopte non spécifique de l'espèce humaine et caractérisée par un prurit localisé sans lésion spécifique.


2. Pourquoi des doutes sur une maladie connue depuis longtemps dans le pays ?

On comprend vraiment mal pourquoi le ministère de la Santé publique et de la population, qui a à  son actif des épidémiologistes de très grande compétence, n’a pas été affirmatif sur la nature de la maladie de la peau qui frappe selon lui depuis le mois de janvier 2021 et sans doute bien avant, selon d’autres sources des centaines de personnes dans le pays.

2.1 Les cas signalés avant l’épidémie actuelle

On avait en effet signalé en janvier-février 2020, à la veille de la déclaration des premiers cas de Covid-19 dans le pays, une flambée significative à Marmelade et à Saint-Michel de l’Attalaye. Par ailleurs, des médecins en service aux Centres Gheskio avaient fait état de la réception de nombreux patients touchés par cette maladie, venus de la région des Cayes depuis le mois de novembre 2020.

De toute façon, la gale est une affection endémique qui resurgit généralement chaque année entre octobre et mars en plusieurs points du territoire haïtien - dont le Plateau Central - à la faveur de la saison sèche où les gens ne trouvent pas assez d’eau pour leurs besoins domestiques et où ils sont réticents à se laver an raison de la baisse relative des températures.

En effet, selon un article publié le 6 février 2021 par Jameson Francisque dans Ayibopost, le coordonnateur du CASEC, de Petit Palmiste dans l’île de la Gonâve, avait déclaré que la maladie était bien présente dans cette localité, « il y a six ou sept mois » et que « les gens se grattaient en cachette » et « qu’on ne pouvait pas savoir ce qu’ils avaient ». Certains médecins vont jusqu’à penser que le « confinement relatif » en lien avec le Covid-19 serait en lien avec le développement de « l’épidémie actuelle ».

Dans la Grande-Anse aussi, dans des zones reculées comme Fond-Cochon, la gale sévit depuis plusieurs mois, selon les médecins en service dans le département qui se sont plaints de l’absence de moyens pour faire face à la maladie.

2.2 Les caractéristiques de « l’épidémie actuelle »

Les doutes sont en partie justifiés par certaines caractéristiques particulières de l’épidémie de gale au cours de la saison sèche 2020-21. En effet, les signes constatés au cours de « l’épidémie actuelle » présentent des différences par rapport aux cas que l’on a l’habitude d’observer dans le pays où les vésicules dus au grattage et les lésions sont localisés dans les espaces interdigitaux (doigts de la main et du pied) ainsi qu’au niveau de l’anus.

Dans « l’épidémie actuelle » qui sévit dans le pays, les vésicules et les lésions sont surtout localisés sur la face du buste ainsi qu’au niveau des bras, des coudes et des cuisses.
On en trouve aussi au niveau du cuir chevelu qui n’est pas traité avec les mêmes médicaments que pour les autres parties du corps parce qu’on le soigne avec le kétoconazole (R41400) qui est l’antifongique idéal recommandé pour le traitement de la teigne.

2.3 Quid de la prévalence de la maladie ?

En ce début de la dernière semaine de février 2021, il est impossible de savoir l’ampleur de « l’épidémie actuelle ». On a vu qu’au départ, les échos de la maladie étaient essentiellement répandus par les réseaux sociaux. Certes, par la suite, le ministère de la Santé publique et de la population a assuré la relève et même le lead en ce qui concerne la prise en charge des malades. Cependant, au regard de la configuration actuelle, on peut se demander s’il dispose des moyens matériels et humains pour faire face à « l’épidémie ». Que sait-on maintenant de l’ampleur du mal ; d’autant que les zones mentionnées dans l’avis du ministère de la Santé publique et de la population restent très partielles par rapport à ce qui était signalé dans les réseaux sociaux depuis plusieurs mois ?

Pour ce qui concerne le supposé démarrage de « l’épidémie actuelle », l’île de la Gonâve semble en avoir été le point de départ, au mois de décembre 2020 où quelque 200 patients sur 500 : (40%) qui avaient consulté, présentaient des lésions dermatologiques caractéristiques de la gale», selon le docteur Wilnique Pierre, responsable du programme de formation en épidémiologie de terrain au MSPP.

Pour répondre à la question portant sur la prévalence de la maladie, il faudrait que certains problèmes soient résolus au préalable. D’abord, que de nombreux centres de santé et des dispensaires, voire des hôpitaux de l’arrière-pays fermés depuis quelques années, soient remis en service. Ensuite, que les agents du système sanitaire haïtien acceptent de rester à leur poste dans des lieux reculés quand ils y sont affectés. Troisièmement, qu’une collaboration soit établie entre les ministères de la Santé publique et de l’Agriculture en vue d’identifier éventuellement des animaux porteurs du parasite de la maladie, le Sarcoptes scabiei. Que le ministère de la Santé publique oblige les formations sanitaires à mieux tenir les registres internes avant de lancer une enquête approfondie en vue du dénombrement des cas de sarcoptose dans les zones affectées par la maladie.

Autant d’éléments dont il faudrait tenir compte pour une meilleure gouvernance du système de santé dans le pays en mettant éventuellement à contribution des moyens informatiques.


3. Le traitement de la maladie

Deux aspects sont à considérer pour ce qui concerne le traitement de la gale : l’aspect préventif et l’aspect curatif.

3.1 Les mesures mise en place pour combattre « l’épidémie de gale »

Pour ce qui concerne l’aspect préventif, les mesures essentielles sont l’hygiène corporelle, le lavage régulier des mains et du corps, le repassage des vêtements et leur exposition au soleil. D’autre part, la population est invitée à consommer de l’eau potable au lieu de l’eau de pluie ou celle des rivières.

Les zones où sévit la gale doivent être correctement approvisionnées en eau potable, pendant et après la période d’intervention des autorités centrales, pour éviter la recrudescence de « l’épidémie ». C’est le travail qui a été confié à la DINEPA qui a été appelée à la rescousse des habitants des sections communales de la Gonâve pour leur fournir ponctuellement de l’eau potable. Il faut signaler que des actions bénévoles n’ont quelquefois pas abouti parce qu’en certaines localités, on a beau fouiller la terre sans trouver de l’eau comme dans la Grande-Anse, selon les dires de Content Renil, CASEC de la quatrième section de Petit Palmiste.

Par ailleurs, le ministère de la Santé publique et de la population a déployé depuis son annonce le 28 janvier des cliniques mobiles dans les communes et sections communales touchées par « l’épidémie ».

Pour ce qui concerne l’aspect curatif, on sait que le traitement de la gale fait appel à des médicaments - dont le principe actif est le benzoate de benzyle - utilisés par voie orale comme l’ivermectine (en comprimés) ou cutanée sous forme de crème comme le Gamesan, d’émulsion comme l’Ascaribiol ou de lotion comme le Galocur très souvent prescrit en Haïti ou l’Acari bial. Pour que le traitement soit efficace, tout l’entourage doit être soumis en même temps au traitement et à la décontamination des vêtements infectés et même de l’ensemble du lieu d’habitation. Il importe aussi que les lotions ne doivent jamais entrer en contact avec les muqueuses sous peine de provoquer des accidents mortels.

Pour les cas qui se compliquent, le ministère a prévu de les transférer dans des centres de santé où ils trouveront les soins nécessaires, avait déclaré le directeur départemental de la Santé de l’Ouest, le docteur Bénèche Martial, le 28 janvier dernier.

Même si le Galocur est le moins cher des médicaments utilisés contre la gale : autour de 500 gourdes le flacon ; les choses deviennent problématiques dès qu’il s’agit de traiter une famille nombreuse, parce qu’il faut ajouter le coût des savons, des désinfectants et éventuellement des autres médicaments comme des antibiotiques en cas  d’infection. Car on ne peut pas compter sur le ministère de la Santé publique et de la population pour la distribution de médicaments à tous les patients atteints de cette démangeaison de la peau.

Enfin, pour compléter, on sait que des interventions de médecins, de particuliers, et d’autorités locales, sont en cours dans les zones en proie à « l’épidémie » comme dans la quatrième section communale de Petit Palmiste.

3.2  Les effets secondaires du traitement contre la gale

Le Galocur vient en tête des méthodes de traitement utilisées en Haïti, selon les médecins et les pharmaciens qui en vendent beaucoup pendant la période actuelle. Mais Hugues Henrys, spécialiste en épidémiologie, avertit des effets néfastes d’une mauvaise utilisation, affirmant que « les produits pour combattre la gale ne sont pas sans effets secondaires. On peut même dire que ce sont des poisons ». D’autre part, si la gale est infectée, il est recommandé de consulter le médecin avant de prendre ce médicament qui est très agressif contre les muqueuses. En effet, des convulsions peuvent survenir en cas de contact du benzoate de benzyle avec la peau, qui est une substance contre-indiquée chez le nouveau-né, tandis que le temps d’application du produit doit être réduit chez le nourrisson.

Enfin, ce médicament peut être utilisé avec beaucoup de modération chez la femme enceinte et l’allaitement doit être interrompu en cas de gale pour éviter la contamination du nourrisson par contact.


Conclusion

Au cours de la période de propagation silencieuse de la gale, on a vu que des efforts louables ont d’abord été tentés localement par des médecins volontaires ainsi que par des diverses organisations, pour protéger les populations. Par la suite, on a assisté à l’intervention des services du ministère de la Santé publique et de la population qui a non seulement mené une campagne de sensibilisation, mais aussi procédé à la distribution de médicaments et de divers produits pour venir à bout de « l’épidémie ». Cependant, à ce jour le ministère dont le budget est connu pour être l’un des plus faibles au sein du gouvernement, semble de toute évidence ne pas disposer des moyens pour mesurer l’ampleur du mal ni pour le conjurer si la situation s’aggravait. C’est sans doute pourquoi il ne peut pas encore prendre le risque de parler d’épidémie. D’après les déclarations des soignants relevant de la société civile, il sera bien difficile, dans les conditions actuelles, de contenir l’expansion de la maladie, à la fois en raison du comportement des individus touchés par la maladie et du manque de moyens financiers des populations qui en plus sont loin de suivre à la lettre les consignes des médecins et des agents de santé. Le tout premier obstacle demeure la croyance que beaucoup de patients considèrent la gale comme une maladie surnaturelle résultant des maléfices de personnes malveillantes. De plus, là où la gale sévit fortement, les efforts n’ont pas semblé porter fruit jusque-là, comme il a été constaté jusqu’en janvier à la Gonâve en raison du manque d’accès à l’eau, de la propension des familles à cacher la maladie et des croyances superstitieuses des patients et de leurs familles. Il importe que les autorités sanitaires et les autres catégories d’intervenants ne fassent pas preuve de la moindre relâche pour venir à bout de « l’épidémie »
.



Jean SAINT-VIL
Maître de Conférences des Universités et auteur haïtien








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Article 3

Transmission personnelle le 14/03/2021 d'un article par Alain SAGAULT
Sites : http://www.sagault.com/Le globe de l'homme moyen
 






Image animée, sensée reproduire un extra-terrestre, du type qui s'était crashé à Roswell aux USA.

Image noire évoquant conspirateurs en plein aparté.


PEUT-ON PARLER DES THÉORIES DU COMPLOT AUTREMENT ?
 
 
L'exemple de l'affaire de Roswell


Par Pierre Lagrange
 

Source : https://blogs.mediapart.fr/pierrelagrange/blog/170121/peut-parler-des-theories-du-complot-autrement-lexemple-de-laffaire-de-roswell

17 janvier 2021.

La fameuse "affaire de Roswell", cette histoire de crash de soucoupe volante en 1947, occupe une place de choix dans de nombreuses théories du complot qu'on peut rencontrer aujourd'hui sur Internet. Mais le récit de cette histoire permet de soulever quelques questions à propos de la manière dont on discute ce qu'on appelle « théories du complot ».


Aujourd'hui les débats de société, les débats sur les questions politiques, économiques, etc. sont inséparables des questions soulevées par ce qu'il est convenu d'appeler « théories du complot ». Il ne se passe plus une journée sans que le débat public ne conduise à des prises de position, à des enquêtes, à des sondages, à des constats de la part de figures publiques, d'universitaires et de nombreux internautes sur ces thèmes du complotisme et du conspirationnisme. La société aurait basculé dans la croyance à toutes sortes de complots plus ou moins imaginaires et, pris dans le délire des commentaires sur Internet, les gens seraient devenus incapables de distinguer entre les faits et les scénarios délirants sur l'état du monde commun.

Évidemment, il peut sembler difficile, lorsqu'on constate le niveau atteint par certains discours, comme ceux des militants de QAnon, de discuter l'existence et l'importance de ces croyances complotistes, ou leur caractère délirant. Pourtant, ce débat renvoie à d'autres débats qui auraient dû nous conduire à faire l'effort de poser ces questions autrement. Si on veut précisément conduire un débat de qualité sur la place occupée aujourd'hui par ces théories, il est important de commencer par faire l'effort de documenter ces histoires et aussi par faire un autre effort, celui de les problématiser correctement, d'identifier les bonnes questions. Tous les chercheurs en sciences sociales et politiques devraient le savoir, il ne sert à rien de discuter sur les phénomènes sociaux si on ne commence pas par faire de réelles enquêtes et si on ne fait pas l'effort d'utiliser des outils méthodologiques rigoureux pour soulever de véritables questions, sans se contenter des questions de sociologie spontanée qui caractérisent souvent le débat public.

Or le problème que pose aujourd'hui une bonne partie du débat sur les théories du complot, c'est qu'il se limite justement trop souvent à faire passer pour une analyse sérieuse ce qui renvoie en fait à une sociologie d'une rare indigence, notamment parce qu'il renvoie à de vieilles catégories, celle d'irrationnel, de croyance populaire, un ensemble de discours et de théories qui viennent tout droit des discours de l’Église médiévale contre les superstitions populaires et des discours colonialistes contre la pensée prélogique des « primitifs », en passant par la mise en cause des « superstitions paysannes » et des « délires des foules » au tournant des 19e et 20e siècles.

Peut-on vraiment espérer poser correctement le problème des théories du complot au sein de notre société en reprenant des catégories qui ont été depuis belle lurette démontées par un certain nombre de travaux d'historiens et d'anthropologues que plus personne n'oserait contester ?

Pourtant lorsqu'on regarde le niveau moyen des interventions d'universitaires dans les médias sur ce complotisme, on constate que ces chercheurs ont allègrement fait l'économie de consulter les travaux de l'historien Michel de Certeau, de l'anthropologue Jack Goody, de l'historienne Elisabeth Eisenstein ou du philosophe et anthropologue Bruno Latour, pour remonter directement aux discours issus de ce qu'on appelle en anthropologie l'idéologie du Grand Partage ; bref l'idéologie qui a permis de justifier le pillage en continu des autres cultures et de l'ensemble de la planète, avec les résultats que plus personne n'ignore désormais, puisqu'ils constituent aussi une grosse partie de notre actualité (cf la liste de crises, épidémies, pollutions des océans, destructions d'espèces qui rythment sans fin les nouvelles).

Outre le fait de reprendre des catégories « rationalistes » qui ont fait la démonstration de leur manque de cohérence, les discours qui usent et abusent de la dénonciation des croyances populaires, sous couvert d'analyse du conspirationnisme, s'appuient souvent sur une méconnaissance assez surprenante des dossiers dont ils prétendent rendre compte. Il est vrai que ces sujets sont tellement méprisés par la plupart de ceux qui se présentent comme critiques face à l'irrationnel que très peu d'entre eux se donnent seulement la peine de documenter sérieusement ces sujets. « Pourquoi perdre du temps à documenter l'histoire de ces théories délirantes, venues souvent des États-Unis ; puisqu'on sait précisément que ce sont des théories délirantes ? Pourquoi devrait-on faire l'effort de réaliser des enquêtes sérieuses sur le développement de ces idées puisque de toute façon tout le monde est d'accord pour dire qu'il s'agit de pensée irrationnelle et de biais cognitifs ? »

Certes, mais justement cette paresse aurait dû nous alerter sur ces discours qui permettent à tout le monde de s'improviser chercheur en sociologie ou en sciences cognitives et de multiplier les vidéos « zététiciennes » sur Internet. Et encore une fois, si on remonte aux discours qu'on tenait il y a encore quelques décennies sur les « sauvages », sur les « paysans » ou sur les « foules irrationnelles » qui ignoraient soit-disant les théories de Copernic, on retombe sur cette pseudo-sociologie dont les sciences sociales ont montré le manque de rigueur. Peut-on vraiment prétendre discuter de manière rigoureuse des « croyances populaires » sans faire l'effort de documenter sérieusement ces croyances et sans déconstruire cette notion pour le moins problématique de « croyance » ?

Il se trouve que lorsque je faisais mes études, et alors qu'on ne parlait pas encore de « théories du complot », j'ai longuement enquêté sur certains de ces discours qui se trouvent être à l'origine d'une partie du conspirationnisme actuel. À l'époque ces sujets n'intéressaient quasiment aucun chercheur en sciences sociales. Aussi quand ces sujets sont devenus d'actualité à la fin des années 1990, dans la foulée du succès de séries TV comme X-Files et un peu avant le succès des théories de Thierry Meyssan sur les attentats du 11 septembre 2001, les chercheurs se sont précipités sur ces thèmes pour avoir quelque chose à dire à leur sujet . Et c'est à cause de cela qu'ont fleuri, toutes ces analyses, qui ont surtout eu pour point commun de manquer jusqu'à la description même du phénomène qu'elle prétendent expliquer.

Ces sujets sur lesquels j'étais l'un des seuls à m'informer à la fin des années 1980 et au début des années 1990 sont devenus inséparables aujourd'hui des débats incessants sur les théories du complot. Je voudrai donc proposer de les reprendre en décrivant sérieusement la manière dont ces thèmes se sont mis en place au sein de notre culture, et, en essayant de soulever à leur sujet les véritables questions qui méritent d'être posées, en évitant ces discours de dénonciation des croyances populaires qui permettent surtout d'éviter de mettre en place la critique pourtant nécessaire du discours de nos « élites » qui défendent un modèle de société et de rapport à la nature qui est incontestablement aussi crank, sinon plus, que celui des amateurs de fake news et de théories du complot.

Sans parler du fait qu'une bonne partie du discours de nos élites peut être lui-même qualifié sans exagération de fake news et de théories complotistes. Qui a oublié la « nouvelle » ministérielle sur l'attaque de la Salpêtrière par les Gilets Jaunes ou la théorie présidentielle selon laquelle Christophe Dettinger était manipulé par l'ultra gauche ? Pourtant lorsque des sociologues interviennent dans les médias pour parler des théories du complot, c'est rarement pour symétriser les discours « populaires » et ceux de nos « élites ». Dommage. Comme Gaston Bachelard le disait à ses élèves, lorsque vous sortirez de la Sorbonne avec votre diplôme, vous pourrez prendre deux directions. Vous pourrez remonter le boulevard St Michel et après des efforts, ironisait-il, vous finirez peut-être au Panthéon. Ou vous pourrez choisir la facilité, descendre le boulevard St Michel et vous finirez alors très probablement… à la préfecture de police. Il semble qu'un certain nombre de sociologues n'ont pas les états d'âme qui caractérisaient Bachelard.


© Pierre LAGRANGE
Sociologue des sciences
Blog de libre expression au Club des abonnés de Mediapart








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Article 4

Signalement personnel du 31/01/2021 d'un article par PARDEM
Site : https://www.pardem.org/






Image noire et verte de tours, constructions binaires, pour société numérique...

Photo d'assemblée de Gilets jaunes en janvier 2019.


LE GRAND RESET DES LUTTES POPULAIRES
 
 
 


Le 19-02-2021

Macron tweetait en novembre 2020 : « Les destins d'un habitant de Rio, Lagos, Canberra, Vienne, Paris, Dakar n'ont jamais été si liés qu'aujourd'hui. Santé, climat, inégalités, valeurs universelles : nous avons besoin d’un consensus mondial, d'une même lecture du monde, d'unir nos efforts pour bâtir ensemble ». Une belle coordination avec le Forum économique mondial (le Davos), organisé chaque année par et pour les grands manitous de la finance et des multinationales, qui se tiendra à Singapour du 17 au 20 août 2021.
« Le great Reset » : tel en est le thème majeur. Ni plus ni moins que la volonté de passer à une nouvelle version du capitalisme, une « quatrième révolution industrielle », celle de l'automatisation des machines par l'intelligence artificielle et la généralisation des "énergies vertes". C'est elle qui, en grande partie, mènerait à « un monde plus vert, plus juste et plus prospère », selon le Forum économique mondial.
D'ailleurs, « crises » ou pas, Macron poursuit sa mission sans vergogne. Il le revendique. Fin janvier 2021, il s’adressait aux grands patrons étrangers pour les rassurer : « Nous ne ralentirons pas la réduction de l’impôt sur les sociétés, qui sera ramené à 25 % l’an prochain. Nous ne renoncerons pas à la suppression de l’ISF. Et nous réduisons les impôts de production de 10 milliards d’euros par an, ce qui est sans précédent », déclarait-il en anglais en ouverture d’une réunion en vidéoconférence « Choose France » pour promouvoir l’attractivité française… Pour être encore mieux compris, il ajoutait « Nous avons passé des réformes, nous sommes en train de prendre des mesures supplémentaires et nous continuerons à réformer le pays afin de le rendre plus compétitif ».
Face au pilonnage systématique et accéléré des biens publics, à la paupérisation de l’État, au mépris de la nation et du peuple, à l’augmentation de la captation des bénéfices du fruit du travail des salariés et des centaines de milliers d’auto-entrepreneurs exsangues, quel est le rapport de force mis en œuvre par les organisations syndicales, toutes membres de la Confédération européenne des syndicats (CES) ? Tandis que s’empilent les réformes gouvernementales, toutes inspirées par le néolibéralisme mondialisé et toutes issues de l’Union européenne, les résistances sont au point mort. La colère est là, grandissante, à la base, tapie chez une grande majorité des Français. Mais aucune structure syndicale, ni politique, ne mène de combat gagnant. Avant ou pendant le Covid, rien ne change. Rituels défilés et grèves sporadiques continuent, sans avancées pour les classes dominées. Comme si une tragicomédie immuable paralysait ces organisations qui se définissent pourtant au service des travailleurs !

Alors, y’a urgence à organiser un « Grand Reset », une énorme réinitialisation des modes d’organisation de résistance et d’action de celles et ceux qui n’en peuvent plus. Car la 4e révolution conceptualisée par le Davos n’est ni plus ni moins que l’annonce de la main mise sur les sociétés, qualifiées de dépassées, pour leur substituer LA société. Une et unique : celle d’une poignée de détenteurs de capitaux, de moyens de production, de distribution, de médias et de contrôleurs du bien et du mal, « d’experts du bien vivre correct ». L’humanité réduite à une automatisation de la vie. Tel est le projet délirant de quelques hyper puissants. Rien de complotiste à penser cela. Une simple lecture des faits et des déclarations suffit à le comprendre.

L’article que nous publions ci-dessous, concerne la responsabilité des directions syndicales françaises dans les échecs répétés depuis des décennies. Nous n’oublions pas que l’espoir n'a resurgi qu'avec l’entrée en scène des Gilets jaunes. Nous en reparlerons plus tard.

Lorsque nous regardons la situation de notre pays, nous ne manquons pas d'être très troublés par un paradoxe saisissant !
D'un côté, un peuple accablé par la montée du chômage, par l’augmentation de la précarité et de l’insécurité sociale, par la baisse des revenus, par la perte de sa souveraineté, par le déluge de réformes réduisant sa liberté et ses droits à peau de chagrin, et, de l’autre côté, l'impuissance du mouvement syndical et social. Alors que la colère gronde, que le terrain de la révolte est fertile, et même plus fertile que jamais, les organisations qui prétendent le représenter et lutter dans l'intérêt des classes populaires se caractérisent par une faillite totalement dramatique !

Comment cela est-il possible ? Comment s'expliquer que les classes dirigeantes, qui forment une minorité, peuvent réussir à maintenir bâillonnée la majorité du peuple ? Comment ce peuple peut-il supporter qu'on le fasse revenir au XIXe siècle, après les grandes batailles sociales et politiques qu'il a menées et gagnées ? Les conquêtes sociales et politiques qu’il a arrachées aux possédants ? Comment peut-il tolérer que les milliardaires aient augmenté leurs fortunes de 479 milliards de dollars en une seule année (dernier rapport d’OXFAM), et que les actions rapportent de plus en plus aux parasites ? Comment la Macronie et ses suppôts peuvent-ils obtenir de lui qu'il reste confiné, discipliné, et silencieux (l’Académie de médecine lui ordonnant même de se taire dans les transports en commun) dans ses quartiers populaires où on l'exile depuis plus de 50 ans ; alors que les privilégiés s'installent dans les centres villes et ou leurs spacieuses et luxueuses résidences secondaires avec leur domesticité ? Comment expliquer que les salariés, les commerçants et artisans, les restaurateurs, les gens du spectacle et de la culture acceptent la situation qui leur est faite ?



Peuple dominé et silencieux : pourquoi ?

La première explication, comme l'arbre cachant la forêt, est le fait du gouvernement qui règne par la peur. Nous le subissons aujourd’hui avec la crise sanitaire. Le pouvoir macronien tente - avec succès pour l'instant - de détourner la lutte contre l’épidémie de Covid 19 en l’instrumentalisant, pour accélérer la destruction de tous les acquis sociaux et politiques de notre peuple. Il ferme les universités car il craint les étudiants, il ferme tous les lieux de culture et de spectacle car il craint les masses, il ferme les restaurants, les bars et les brasseries ;  car ce sont des lieux de discussion et de contestation, des lieux d'échanges citoyens, des espaces de sociabilité, donc dangereux pour lui. Il manie les couvre-feux et les confinements ; car cela est commode pour enfermer tout un peuple, l'empêcher de manifester, de se réunir et de contester ce régime. Il déclare l'état d'urgence prolongé pour mieux réprimer les citoyens qui auraient envie de protester et il « confine ». Car, sous couvert d’une pseudo-science reine, il prétend que seul le vaccin « résoudrait tout ». La Macronie a choisi de ne pas isoler et traiter les malades, mais d’enfermer le peuple car la destruction industrielle et celle des services publics poursuivies depuis 40 ans, tous gouvernements confondus, a privé le pays de masques, de gants, de tests, de lits de réanimation, de respirateurs, de personnels qualifiés, de médicaments, et maintenant de vaccins ! La France qui s'enorgueillit d’avoir un Institut Pasteur éminent n'est plus capable de produire le vaccin tant attendu. Qu'importe, elle l’achète par l’intermédiaire, inutile, de « l’Union » européenne. Les affaires sont les affaires… Même s’il ne reste plus à cette bourgeoisie compradore -*-, volontairement soumise à ses maîtres anglo-saxons et allemand, que le moyen moyenâgeux du confinement massif !
D’autant que cette bourgeoisie parasite a des soutiens : tous les partis du paysage politiques figé que nous connaissons, plus occupés à préparer les élections régionales et celles de 2022 qu'à faire des propositions, pourtant urgentes, pour sortir le pays de ce cumul de crises qui s’alimentent les unes les autres : sanitaire, économique, sociale, institutionnelle, sociologique, psychologique, environnementale, culturelle et donc politique.

La deuxième explication est donc masquée par la première. Il ne faut pas pour autant craindre de la traiter. Nous le disons tout net : les directions des organisations syndicales et politiques, dans leur écrasante majorité, sont désormais subordonnées au système capitaliste néolibéral qu’elles dénoncent parfois dans de beaux discours mais qu’elles ne veulent pas réellement abattre. Mobilisées, elles ne le sont que pour tenter d’amender le capitalisme, « négociant » avec l’ennemi de classe (les dirigeants d’entreprise et les gouvernements néolibéraux). Ainsi sont-elles en position de faiblesse, ne pouvant qu’aller d’échecs en échecs, satisfaisant l’ennemi qu’elles sont supposées combattre. Elles se donnent bonne conscience et alimentent ce qu’il faut bien appeler leur « fonds de commerce ».

Depuis 40 ans, malgré des mobilisations à la base, parfois très fortes, les salariés vont de reculs en défaites. Bien sûr, une poignée de salariés, extrêmement combatifs et déterminés, arrachent (heureusement !) quelques victoires ponctuelles mais, pour la grande masse des salariés, les salaires et les droits reculent. Car les directions syndicales ne font qu’appliquer une tactique perdante, qui sert objectivement de « soupape de sécurité » au patronat, consistant à mener des luttes en silos, en ordre dispersé, décourageant les salariés. Chaque silo lâchant le surplus de vapeur par secteur pour que la totalité de la cocote du système capitaliste n'explose pas ! Illustrations récentes : le 11 janvier, les professions médicales, le 16 janvier, manifestation contre le projet de loi contre la "sécurité globale", le 26 janvier, grève de l'éducation nationale, le 28 janvier, "journée d'action" contre les licenciements, le 4 février, "journée de mobilisation interprofessionnelle"... Cette stratégie empêche la fameuse « convergence des luttes » tant ressassée mais évitée dans les faits. Les journées "saute-mouton" et les promenades "traîne-savates" de Bastille à République sont aussi vaines qu'inefficaces et démobilisatrices ! Ce ne sont que des « barouds de déshonneur » et des leurres qui ne servent qu'à camoufler l'essence contre-révolutionnaire des syndicats réformistes.

Les centrales CFDT - CGT - FO - CFTC - UNSA sont devenues volontairement les otages de la Confédération européenne des syndicats (CES) totalement contrôlée par la bureaucratie européiste. Aucune d’entre elles n'a la volonté de remettre en cause le système européen, néolibéral, qui a mis la main sur notre pays. C'est ainsi que les luttes sont dirigées vers des voies de garage. La CES, (89 syndicats européens et 10 fédérations) n'est que la courroie de transmission de la Commission européenne. La CES n'a jamais vraiment soutenu les luttes ; car elle est en plein accord avec l’Union européenne, l'euro et l'OTAN. Elle est atlantiste et n'a jamais contesté l'annexion par l'UE des PECO (Pays de l'Europe du Centre et Orientale). Tous les syndicats français - y compris la CGT - sont adhérents à la CES, dont Laurent Berger (CFDT) est l'actuel secrétaire général : le DGB allemand, la FGBT belge, l'UGT espagnole, les CGT-CFDT-FO-UNSA-CFTC français, Solidarnosc polonais, etc.
On ne peut que déplorer que la CGT française ait adhéré à la CES en 1999, après un travail réformiste de fond conduit par Thibault et Lepaon. Ce faisant, elle a choisi une stratégie d'accompagnement du capitalisme néolibéral. Pire, la CGT, comme ses « rivales », accepte « l'horizon indépassable » du capitalisme multinational, financiarisé, l'UE et l'euro, et toutes les directives européennes ratifiées par la CES. D'ailleurs, il est caractéristique de constater que les tracts syndicaux qui appellent à la mobilisation contre le projet Hercule (EDF) ne dénoncent pas l’Union européenne et les directives énergie, qui sont pourtant à l’origine de la mise à mort d’EDF voulue par l'UE. Rappelons-nous que les PTT et la SNCF ont subi le même sort.

Face aux politiques néolibérales exigées par l’UE, appliquées par Macron et acceptées par les directions syndicales, il est vital que les syndiqués de base, les salariés et le peuple tout entier - comme ont su le faire les Gilets Jaunes - prennent les choses en main ! Repolitiser le syndicalisme ouvrier, l’arrimer aux besoins sociaux, économiques, démocratiques du peuple n’est pas un supplément d’âme. Il est constitutif de la lutte des classes que, seul, actuellement, le patronat continue de mener. Ainsi a-t-il mis toutes les chances de son côté pour gagner, encore et encore. La question est donc bien pour les classes dominées de construire un nouveau rapport de forces favorable à la défense de ses intérêts. Et dans cette perspective les directions syndicales ne sont pas des atouts mais des obstacles. Les preuves sont accablantes. Cessons d’en être affligés. Passons à l’action ! Organisons un "grand reset" des luttes.



Par le Parti de la démondialisation
https://www.pardem.org/qui-sommes-nous
Textes de référence
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Notes :

-*- La bourgeoisie compradore désigne la classe bourgeoise qui, dans les pays dominés, tire sa richesse de sa position d'intermédiaire dans le commerce avec les impérialismes étrangers, par opposition aux bourgeois ayants des intérêts dans le développement de l'économie nationale.







sommaire-4


Article 5

Envoi personnel du 07 mars 2021 d'un article par Pierre PÉGUIN
Articles sur : https://apag2.wordpress.com/ dont un d'anthologie sur ITER





Image noire et grise de EV1-electric de General-Motors,voiture électrique.

 Image animée, humoristique, de pylone-EDF sautant à la corde.


À PROPOS DE LA VOITURE ÉLECTRIQUE
 
 
Décryptage de l’engouement pour la voiture électrique


par Pierre Péguin, physicien, et Ivo Rens, historien et juriste.
 


Source : https://apag2.wordpress.com/2021/03/

3 mars 2021

Depuis quelques années, de par le monde, la voiture électrique qualifiée de “voiture propre”, est présentée comme la solution aux problèmes de pollution et de climat par les politiques et les médias. Elle répondrait aux exigences d’une société écologique de progrès. S’il est vrai que les véhicules restent indispensables, particulièrement dans la vie rurale, il est nécessaire de pouvoir en disposer qui soient sobres en consommation, fabriqués et recyclés en faisant le moins de dégâts écologiques et sociaux possibles.

L’achat des voitures fonctionnant à l’électricité, bien que généreusement subventionné en France et dans d’autres pays, reste onéreux et s’adresse d’abord à un public aisé s’équipant d’une voiture secondaire pour la ville.

Mais est-on sûr que leur bilan complet soit réellement écologique ? Tentons d’élucider cette question qui vaudra aussi pour les voitures hybrides, mutatis mutandis.

En outre, face aux mesures mises en œuvre en France comme ailleurs dans le monde, mais aussi face à l’effet de mode et à l’engouement du public, tentons de voir ce que peut signifier cette promotion volontariste pour l’évolution de la société.



Le scandale écologique de la prime à la casse de véhicules en état de marche (1).

Alors qu’une société sobre se doit de renoncer à l’obsolescence programmée des objets fabriqués industriellement, voilà que des primes sont proposées pour mettre à la casse des voitures en état de marche. Il s’agit de les remplacer par des véhicules neufs plus lourds, fabriqués avec encore plus de matériaux, ceux des batteries électriques, et avec tous les gadgets modernes dont la fabrication énergivore est source de pollutions supplémentaires !
Le prétexte environnemental est que les voitures neuves, consomment moins que celles qu’elles remplacent. Certes les vielles bagnoles consomment et polluent davantage, mais en continuant à rouler longtemps, entretenues ou rafistolées (comme en Afrique…), elles évitent la fabrication polluante et gourmande en matériaux à extraire, en énergie et en eau, de voitures neuves électriques.

Un autre gaspillage d'argent public réside dans l'installation, à grands frais, de bornes de recharge, avec places de stationnement, et dans le dégrèvement fiscal accordé à l’énergie électrique de recharge, aux bornes ou au domicile. Ces avantages bénéficient bien sûr aux tranches sociales assez aisées pour s’offrir ces véhicules électriques déjà généreusement subventionnés...


La voiture électrique est-elle écologique ? (2), (3), (4)

Le plus souvent, les acheteurs de voitures électriques estiment avoir fait un choix écologique, et il est bien vrai que l’utilisation de ce type de véhicules réduit la pollution de l’air dans les agglomérations. Mais leur production se révèle nettement plus énergivore, et polluante que celle des voitures thermiques. En effet la fabrication de leur batterie compte pour près de la moitié dans leur coût énergétique et requiert l’extraction de métaux rares.

Aujourd'hui, le point crucial d'une voiture électrique est sa batterie, le plus souvent produite en Chine. C’est elle qui en détermine un certain nombre de caractéristiques, dont l'autonomie et la puissance. Elle est responsable de l’accroissement important du poids du véhicule, elle en constitue aussi l'élément le plus coûteux. Mais surtout, elle est à l’origine de pollutions, de dégâts environnementaux et sanitaires provoqués par l’extraction, principalement dans le Tiers monde de tous les matériaux nécessaires à sa fabrication. Quant aux mineurs qui sont parfois des enfants et aux autres acteurs impliqués dans cette extraction, ils sont le plus souvent embauchés pour un salaire de misère et avec des conditions de travail épouvantables. (4)

Paradoxalement, la production de voitures électriques est étroitement dépendante de l’industrie minière. En effet pour fabriquer leurs batteries on a besoin de lithium (provenant du Chili), en fonction des technologies elles contiennent du cobalt (dont plus de la moitié provient du Congo-Kinshasa), du nickel (de Nouvelle Calédonie), du manganèse (du Gabon). Ajoutons que leur fabrication requiert quatre fois plus de cuivre qu’il n’en faut aux voitures thermiques, et que pour alléger le surpoids de la voiture, il faut aussi remplacer l’acier par 3 à 4 fois plus d’aluminium dont l’élaboration est très gourmande en énergie. Est-il besoin de préciser que l’industrie minière est totalement dépendante des combustibles fossiles dont elle n’est pas précisément une petite consommatrice. Finalement, la fabrication de ces batteries, et donc des voitures électriques, est au moins deux fois plus polluante à produire que la voiture thermique. Et si au moins les batteries étaient recyclées comme annoncé. Malheureusement, tel n’est pas le cas pour l’instant du moins, seuls les éléments les plus faciles à récupérer le sont.


Qu’en est-il de son bilan énergétique ?

Certes, au conducteur, la consommation énergétique du véhicule électrique paraît exemplaire : la quantité et le coût de l'électricité nécessaire pour le faire rouler sont minimes. Mais qu’en est-il alors du rendement thermodynamique de la voiture électrique comparée à celui de la voiture thermique ? D’après Philippe Lebreton (5), la voiture électrique utilise moins de 20 % de l’énergie fournie par l’uranium ou les hydrocarbures en centrale thermique du fait des rendements successifs, en cascade, de la centrale, de la batterie, et du moteur électrique. Ce faible rendement est à comparer à celui de la voiture thermique qui oscille autour de 30%. Voici ce qu’en disait Philippe Lebreton il y a un quart de siècle (5):

"Pour comparer les rendements respectifs des véhicules électriques, et thermiques il faut partir des énergies primaires, d’une part pour la production d’électricité essentiellement en centrales thermiques (nucléaire et fossiles), et d’autre part du carburant tiré à la pompe.

Pour la voiture électrique, sachant que le rendement de conversion de chaleur en centrale thermique est à peu près de 30 % pour le nucléaire, meilleur pour le fuel, le charbon et surtout le gaz pour lequel on approche les 50 %. Sachant aussi que le rendement du stockage de l’électricité en batterie est de l’ordre de 65 %, à condition que la recharge ne soit pas accélérée, puis que le moteur électrique de la voiture aura un rendement de l’ordre de 85 %. On s’aperçoit finalement que, seuls, 15 à 16 % de l’énergie fournie par la désintégration de l’uranium ou 20 à 21 % de la combustion de fossiles, est utilisée par la voiture électrique. Tout le reste est perdu en chaleur, et de plus le rendement baisse s’il faut réchauffer l’habitacle ou au contraire le climatiser.

Pour simplifier, il n’est pas pris en compte tout ce qu’implique l’extraction et la transformation de l’uranium ou du pétrole, dont les dégâts sont considérables, plus graves encore pour l’uranium que pour les hydrocarbures.

Quant à la voiture à essence ou diesel, son rendement moyen est actuellement de 30 % meilleur (ou moins mauvais!) que celui de la voiture électrique. Il est susceptible de progrès dans l’avenir, sa limite théorique du fait du
2nd principe de la thermodynamique étant d'environ 60% (6) (7)."


Voitures électriques et nucléaire.

En France, l’électricité fournie aux bornes de recharge est alimentée à 70 % par la filière nucléaire qui crée d’énormes quantités de déchets radioactifs pour des milliers d’années. Cette filière a connu en un quart de siècle les accidents de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011), avec des conséquences séculaires. Aussi peut-on dire des propriétaires de véhicules électriques qu’ils roulent au nucléaire, qu’ils se rendent co-responsables de risques majeurs menaçant leur pays, leur continent, voire le vivant, et aussi de la formation de déchets radioactifs on ne peut plus durables ; dont nous confions la gestion éminemment problématique aux générations futures pour des dizaines d’années de milliers d’années.

Le développement de ces voitures accroît inexorablement la demande en électricité, et permet aux gouvernants de prétendre à la nécessité de poursuivre sa production par le nucléaire. C’est d’ailleurs pour cette raison même que le chauffage électrique des immeubles continue à être promu malgré son bilan énergétique désastreux.

Il reste qu’en fonctionnement, un véhicule électrique n’émet pas de CO2 et que, au fil du temps, il pourrait compenser le surcroît de pollution engendrée par sa fabrication et celle de sa batterie. Dans beaucoup de pays, en termes de CO2, un véhicule électrique doit parcourir près de 200’000 kms pour rattraper le bilan carbone de la voiture thermique, et ce à condition que la batterie soit toujours fonctionnelle.

En revanche si, comme en Norvège, la production de l'électricité utilisée en recharge est renouvelable, il suffirait de 40’000 km pour compenser le surcroît de CO2 émis lors de sa fabrication. De même un particulier ou une collectivité, produisant toute son électricité par voie photovoltaïque, obtiendrait un meilleur rendement écologique ; mais ce n’est, bien sûr, pas le cas de l’immense majorité des utilisateurs.

Quant à la pollution aux particules fines, d’après les nouvelles normes de pollution européenne, les gaz d'échappement n’en sont plus la principale source, même si ceux du diesel restent les plus toxiques. L'abrasion des pneus et des plaquettes de frein compte en effet pour 90 % de ces émissions.

Dans le cas des hybrides rechargeables, le bilan énergétique est également défavorable car le poids mort de la batterie entraîne une surconsommation énergétique permanente.


En guise de conclusion provisoire


Promu à l’échelle mondiale, sans la moindre réserve par nos dirigeants, pour des raisons écologiques mais surtout climatiques, le remplacement des voitures thermiques par des voitures électriques devait permettre de ne plus polluer l’air des villes et de limiter le réchauffement climatique. C’est pourquoi, dans différents pays, les autorités favorisent fiscalement et parfois même subventionnent directement les acquéreurs de voitures électriques.

Dans certains pays, l’électrification du parc automobile est en bonne voie. L’air des grandes villes deviendra plus respirable et d’aucuns croiront avoir œuvré pour l’écologie. En réalité, la diffusion des voitures électriques n’aura fait que déplacer la pollution notamment vers les pays producteurs des minerais nécessaires à la production des batteries électriques et vers ceux exportant l’uranium destinés aux centrales nucléaires. Car, pour être scientifiquement pertinente, l’analyse de tout processus économique doit aller du berceau à la tombe et ne pas s’arrêter à mi-chemin.

En adoptant des normes restreignant drastiquement les émissions de CO2, l’Union Européenne a emprunté cette voie favorisant l’essor des voitures électriques adaptées à une clientèle aisée, délaissant ainsi la conception de petits véhicules thermiques, sobres, rustiques, au coût écologique moindre, ne consommant guère plus de 3 litres aux cent kilomètres.

Dans cet ordre d’idées, on peut s’étonner que les autorités politiques, non seulement européennes mais mondiales, n’ont jamais même tenté de taxer le kérosène qui a permis de doper une aviation devenue pléthorique ni d’interdire l’utilisation de fuels lourds, utilisés à satiété par le trafic maritime qui a puissamment contribué à polluer les mers et les océans. Et que dire de la frilosité de la plupart des États peu enclins à favoriser le transport ferroviaire des personnes et des marchandises ?

Mais tentons d’aller plus loin. N’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur les conséquences sociétales du développement imposé de la voiture électrique ? Se pourrait-il que cette dernière ne constitue qu’un aspect d’une transformation en cours de la société ? Avec l’imposition en France des compteurs électriques connectés Linky, le déploiement mondial de la G5, la diffusion des objets connectés, le rêve de la voiture autonome et le mythe d’une électrification intégrale, n’assistons-nous pas à la mise en place de l’infrastructure d’une société complètement normée et surveillée évoquant le célèbre 1984 de George Orwell ? (8)

Il y a d’ores et déjà sur la planète 1,4 milliards de véhicules automobiles à quatre roues. (9) Et il semble bien que le véhicule autonome soit tout sauf exemplaire en sobriété. Pour passer d’un véhicule actuel à un véhicule capable de se conduire et de se garer tout seul, pour remplacer la perception et la conduite humaine par des algorithmes, il faut quantité d’équipements supplémentaires : caméras, radars et d’innombrables capteurs gérés par des ordinateurs. Tout cela comporte des conséquences écologiques avec encore plus d’extraction de métaux rares, plus de centrales nucléaires, et aussi plus de centres de données (data centers) dont le refroidissement est gourmand en énergie électrique…et il n’est pas dit qu’ils puissent tous être déplacés ailleurs !

L’engouement actuel pour la voiture électrique n’a de justification ni thermodynamique ni écologique. Il amorce une mutation sociétale qui n’a rien de spontané. Cette mutation a vraisemblablement été conçue déjà vers la fin du siècle dernier, dans les arcanes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en marge de réflexions sur la courbe de Keeling (10) qui mit en relation la hausse continue du CO2 dans l’atmosphère avec la consommation des énergies fossiles par les sociétés humaines. Mais son histoire reste à écrire…


Pierre PÉGUIN et Ivo RENS


Notes :

(1) « La voiture électrique et le compteur Linky : deux béquilles absurdes et vaines pour une société techniciste aux abois… »
Communication de Stéphane Lhomme, décembre 2020.

(2) « Non la voiture électrique n’est pas écologique », Reporterre, Célia Izoard, 1 septembre 2020 :
reporterre.net/Non-la-voiture-electrique-n-est-pas-ecologique

(3) Challenges du 21/03/2018 « Et si la voiture électrique était un désastre écologique ? » par Nicolas Meunier :
challenges.fr/automobile/dossiers/et-si-la-voiture-electrique-etait-un-desastre-ecologique_575450

(4) « La voiture électrique cause une importante pollution minière » Reporterre, Célia Izoard, 2 septembre 2020 :
reporterre.net/La-voiture-electrique-cause-une-enorme-pollution-miniere

(5) Philippe Lebreton – « le véhicule électrique autonome : alternative écologique crédible ou gadget electropublicitaire »,
1995, Stratégies Energétiques, Biosphère et Société (SEBES).

(6) Courriel de Philippe Lebreton à Ivo Rens, 26 septembre 2020.

(7) « Le moteur thermique n’a pas dit son dernier mot » Sciences et Avenir :
[mettre devant : www.]sciencesetavenir.fr/high-tech/automobile-le-moteur-thermique-n-a-pas-dit-son-dernier-mot_106708

(8) « Derrière la voiture électrique, l’empire des Gafam » Reporterre, Célia Izoard, 3 septembre 2020 :
reporterre.net/Derriere-la-voiture-electrique-l-empire-des-Gafam

(9) Transitions & Energies : transitionsenergies.com/combien-voitures-monde/

(10) fr.wikipedia.org/wiki/Courbe_de_Keeling








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Dernière modification : 02.04.21, 16:27:47