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Du lundi 17 octobre 2011



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Sommaire

Article 1 : LES TROMPETTES DU JUGEMENT DERNIER

par Jean-Jacques REY

Article 2 : EXIGENCES ETHIQUES DE LA REPRESENTATION DE LA PUISSANCE PUBLIQUE...

par Guy CREQUIE

Article 3 : VERS UN CRIME DE BUREAU, ASSUME AU SOMMET DE L’ETAT ?

par RESF INFO

Article 4 : LA RASQUE FRANÇAISE EN LIBYE

par Robert BIBEAU

Article 5 : CONTRE LA CHASSE

par Gérard CHAROLLOIS

Article 6 : IL FAUT QUE ÇA CHANGE

par Teddy THOMAS (envoi de feu Michel PORTAL)

Article 7 : XENOPHOBIE D'ETAT A L'AERES

par Jérôme VALLUY (envoi de Madeleine HESS)

Article 8 : VERS LE « KRACH » DES DETTES PUBLIQUES

par Gaël GIRAUD (envoi d' ATTAC-France)

Article 9 : SI J'ETAIS PRESIDENTE

par Mathilde FILLOZ (poète engagée et centenaire)



Article 1







photo © harnelbe


Jean-Jacques REY, témoin de l'action des "Indignés"

au cours de la manifestation des anti-nucléaires

à Rennes, le samedi 15 octobre 2011.


Indignés UNCUT - RENNES - 15 OCTOBRE 2011

lien pour visualiser les nouvelles photos :

http://www.flickr.com/photos/32098480@N05/sets/72157627776904427/


Galerie de photos de harnelbe

http://www.flickr.com/photos/32098480@N05/

http://www.flickr.com/photos/32098480@N05/sets/



LES TROMPETTES DU JUGEMENT DERNIER




Sarkozy a réussi l’exploit de faire passer le sénat à Gauche : c’est une première dans l’histoire de la cinquième République comme le chantent les « perruches ». Décidément, ce gars-là est parti pour pulvériser tous les records et même accélérer le Big-Bang de la Droite lilliputienne en France. On verra bien ce qu’il advient de la recomposition de cet « hémisphère » congelé à ses frais ; mais à mon avis, cela ne devrait pas réparer son aura trouée ! c’est le début de la fin pour le néocon Sarko, la brèche est ouverte et cela va devenir une voie d’eau ! Le coup de bluff permanent a échoué, justice immanente se fait…

 

J’ai toujours assimilé l’équipe gouvernementale, actuelle, à un clan de pervers, défendant sans scrupules des intérêts de classe. Certains dénoncent même leurs méthodes maffieuses pour s’emparer et conserver le pouvoir étatique… Evidemment, les gens en question sont très mécontents de ces comparaisons. Mais l’UMP, ce n’est plus un parti ou alors, de chèvres, et on l'entend fort à s'encourager lui-même, autopersuadé : il ne fait que ça d'ailleurs ! Pourtant, en son temps, il y avait des critiques internes dans ce parti politique ; mais  la plupart des « dissidents » ont été achetés ou ils ont eu des problèmes ; après le 6 mai 2007, cela ressemblait aux oubliettes pour le menu fretin… 

Sinistre ambiance, les amis ! Mais que dire alors de tous ces trafics d’influence, rétrocommissions illégales et du voyage de valises bourrées d’argent, évoqués dans le cadre de financement illégal de campagne électorale et sans doute plus...après les écarts que l’on sait, de toute nature, concernant notamment la décence, le rôle et le comportement de chef d’Etat, la séparation des pouvoirs et/ou le rôle des institutions, plus généralement la dignité humaine ou l’honneur de la Nation ? … Donnons quelques exemples pour être plus précis :
- harcèlement, traque au faciès d’êtres humains, en situation régulière ou pas ;
- non respect des conventions internationales (concernant notamment la protection de l’enfance) ;
- tracasserie, stigmatisation des pauvres, atteintes à leur dignité ;
- viol de la vie privée des citoyen(ne)s et fichage généralisé de la population ;
- quérulence du Pouvoir, arrestations et limogeages arbitraires ;
- démolition des services publics, étranglement des collectivités locales ;
…/… etc. etc.


Je pense qu’il est difficile de concevoir une démocratie avec des gens qui la bafouent tous les jours…


Alors
l’UMP est parti pour un grand scandale, éclaboussant, une fin de règne difficile, et ses membres affidés peuvent bien allumer des contre-feux… Cela pue le Knock Out, debout ou couché, fini le raout ! Et on dirait bien que leur « bateau » fait eau de toutes parts, avec à son bord, un équipage de forbans passablement fondus, complètement déboussolés et atteints du scorbut de l’intelligence !
Soit disant en passant, je ne vois pas comment des indignes peuvent prétendre à perdre dans la dignité…surtout après avoir ériger la haine en matière de gouvernement !


On est toujours puni par où l’on pèche, dit-on sentencieusement et souvent ; alors maître Sarko est puni : il a outrageusement abusé de son droit… D’autant que sa position en haut de l’édifice républicain lui donne autant de droits que de devoirs et il l’a bien assez rappelé ! Combien de gens a-t-il poursuivi de sa vindicte ? On ne les compte plus. Vous parlez si les juges vont s’en donner à cœur joie maintenant, lui qui voulait les ranger au placard ou presque ! Ils vont tailler dans les « jardins » : les fidèles et les rangs d’honneur autour du pseudo monarque de l’Elysée ; avant de lui tailler un costard sur mesure qui le fera encore plus petit qu'il est ! Gageons qu' il ne restera même pas un bonzaï debout dans cette Cour des Miracles qui l'entourait, malheur aux insectes et plantes parasites !


Voilà une époque bien prudhommesque, complètement pourrie et abjecte, tels sont, nos jours, devenus : leur fameuse contemporanéité ! Sans vouloir faire peur au monde, je dis que la guerre sociale de ces cinq dernières années mérite procès… Qu’en pensez-vous ?
Sarkozy et ses complices doivent rendre des comptes pour avoir organisé une régression sans précédent, c’est la seule manière de laver l’affront fait à la communauté nationale, française.

 

Cependant, je vois des signaux très positifs, ces derniers temps. La volonté citoyenne refoule le fatalisme : les résignés cèdent le pas aux indignés. Les vagues se suivent et enflent... Les prises de conscience s'affirment et la contestation gagne du terrain (quand elle ne l'occupe pas). Les néolibéraux et leurs ultras néocons sont sur la défensive, partout en Occident. A l'image tout récemment de monsieur J-C.Trichet, futur ex président de la Banque Centrale Européenne, ils sentent monter la marée (et ce n'est pas simplement une métaphore)... Le moment est venu, croient-ils, de lâcher du lest pour sauver ce qui peut l'être d'un système malade, stupide, inique et suicidaire. Mais il est trop tard, ils ont perdu.
La vague rose aux primaires n'est qu'un élément de ce flot montant, et, entre nous, à ce propos, j'ai fait passer le message suivant et je le diffuse : j'espère que les bénéficiaires en feront meilleur usage qu'en 1981... Car d'autres vagues arrivent, encore plus importantes !
Samedi 15 octobre 2011, à Rennes, Bretagne, région de France, bien que peu nombreux, mais déterminés et inventifs, les "Indignés" ont animé la manifestation des anti-nucléaires, ils ont conclu, en prenant pour cible -pacifiquement- une agence du Crédit Agricole. Du coup, les employés de la dite banque ont décidé de terminer la semaine plus tôt que prévu... J'étais témoin visuel, quelque peu planton, mais de tout cœur avec eux.
Les appareils de parti et toutes sortes de corporations savent très bien ce qui les attend : ils n'ont pas intérêt à faire comme les autruches ni à faire prévaloir leurs intérêts boutiquiers et appétits de pouvoir ; car le "
Silence de la Mer" est en train de se muer en grand tumulte et derrière lui, l'esprit de la "Maman Mer" commande. Car tout simplement (et intrinsèquement) Elle n'est pas un pouvoir dans la vie ; mais le pouvoir de la Vie ...qui finit toujours par gagner.
A titre d'exemple et d'illustration :


" #OccupyBrussels : 10.000 personnes dans les rues :
http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/occupybrussels-10-000-personnes-102509
C'est arrivé près de chez vous !"



C'était la chronique trompetante du 17 octobre 2011, en attendant mieux pour tous !

 


Jean-Jacques REY

http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/index.html










Article 2

Envoi par Guy Crequie : http://guycrequie.blogspot.com/  &
http://www.uera.fr/ecrivains/crequie_guy.htm







Crises et crises…..et


EXIGENCES ETHIQUES DE LA REPRESENTATION
DE LA PUISSANCE PUBLIQUE AU SERVICE DES PEUPLES !



Samedi 23 juillet 2011,
La crise économique et financière en Grèce qui est également une crise idéologique et politique, les déficits publics records aux USA, les menaces qui planent sur la zone euro, les répressions et leur cortège de morts en Syrie dans l’indifférence générale, les guerres qui continuent  en Afghanistan, les conflits qui perdurent comme celui israélo-palestinien, les interventions de l’OTAN en Libye, les troubles qui perdurent dans maints pays africains, la pauvreté qui augmente et qui, avec la crise financière, va provoquer de nouvelles émeutes de la faim et de nouvelles épidémies... Les affaires du type celle Dominique STRAUSS –KAHN, la catastrophe nucléaire au Japon, etc.

Les attentats terroristes font hélas partie de la panoplie des informations régulières, et ces attentats se nourrissent des crises, et les fanatiques recrutent au sein de populations en souffrance morale, sociale et économique.

Les révolutions sociales pacifiques et démocratiques dans des pays arabes, se heurtent aux résistances forcenées des pouvoirs idéologiques, politiques et financiers de dictateurs et de leurs factions qui profitent des corruptions et largesses pour piller l’économie et exercer un contrôle policier sur les médias.

 

Dans trop de pays du monde, les artistes et créateurs, hormis quelques privilégiés des systèmes qui sont comblés, vivent le plus souvent dans la précarité, ce qui handicape les possibilités de diffusion de leur message culturel et humaniste aux consciences universelles déshumanisées et qui auraient tant besoin de leur apport.

 

Voici quelques réalités non exhaustives de la situation mondiale !
 

 

Si je prends le cas du plan de sauvetage de la zone euro pour éviter la faillite de la Grèce et son risque de contagion aux économies européennes, non seulement c’est le peuple grec qui paie et va payer les désastres politiques de la gestion de ce pays, l’impunité des plus nantis, et les corruptions en tout genre, mais également, les peuples des pays européens qui apportent leur contribution financière.

 

Exemple, la dette publique de la France va encore s’alourdir et c’est le peuple français qui va connaître : l’austérité même si pour des raisons électoralistes à l’approche de l’élection présidentielle de 2012, le mot austérité sera ignoré au profit de celui  de rigueur plus présentable.

 

Au non remplacement de fonctionnaires dans les écoles, hôpitaux, dans la police, pour l’aide sociale…vont s’ajouter des blocages des salaires et des pensions, des pressions fiscales accrues sous différentes formes, mais qui de toute façon pénalisent les plus humbles et les couches moyennes compressées de plus en plus et dont les conditions d’existence deviennent dramatiques.

 

Ces dernières décennies, au pouvoir roi non régulé du marché et de la spéculation financière, se sont greffées des corruptions à grande échelle, des jeux de pouvoir au détriment de l’intérêt général, parfois, des campagnes médiatiques et politiques orchestrées par des idéologies de légitimation de personnes et de systèmes politiques au profit de telle cause ou personnage.

 

L’argent, le pouvoir non contrôlé de certaines élites dirigeantes, conduit parfois à des types d’excès portant atteinte aux droits humains, tel le fichage de personnes ou les écoutes téléphoniques.

 

Bref, l’exigence d’une éthique de la conscience et de la responsabilité de représentation de la puissance publique est posée avec force de par le monde.


Les dirigeants politiques qui sont issus du verdict électoral des urnes ne gouvernent pas forcément au service des peuples, mais se servent du résultat pour représenter un clan et une idéologie et celle dominante, omniprésente du libéralisme intransigeant qui prend souvent les formes les plus hideuses du capitalisme brutal et qui spolie les plus faibles.

 

De plus en plus, des décisions se prennent dans des instances supra nationales sans le contrôle des peuples. C’est tout le contraire d’une véritable gouvernance mondiale sur des points clés tels la lutte pour la paix et la solidarité internationale, les urgences climatiques et énergétiques, l’accès de tous aux médicaments génériques…

 

S’agissant des structures inter étatiques, elles sont le lieu du théâtre des affrontements, non au service de l’intérêt général, mais de celui de la sauvegarde des intérêts particuliers des Etats, ou de la survie du système libéral, quitte pour cela à ruiner les peuples.


L’UNESCO, dont l’éducation est l’une des nobles tâches, devrait avoir parmi ses missions, celle de contribuer à la formation des élites dirigeantes, élues, disposant d’une véritable éthique au service des peuples, et ce par des formations centralisées et décentralisées par continent. La notion de service, devrait aussi se traduire par une diminution des privilèges ou autres faveurs dont sont dotés bien des représentants nationaux des Parlements et des gouvernements. Servir est un honneur, non une gloire personnelle justifiant tous les abus. La notion d’exemplarité : motive  en faveur de la suppression de faveurs exorbitantes  pendant que les peuples sont conviés à l’austérité et aux sacrifices.


Les élus municipaux souvent bénévoles ou peu rémunérés, sont fréquemment exemplaires, dévoués et font honneur à leur mandat. Certes et heureusement, bien des élus de la représentation nationale ont une haute idée de leur rôlecependant, les fonctions étatiques de représentation nationale sont à concevoir comme de véritables missions humaines et non comme une capacité de poste à conquérir et à sauvegarder coûte que coûte pour l’intéressé en soi.

 


© Guy CREQUIE
http://guycrequie.blogspot.com/
Ecrivain français chercheur en sciences sociales et humaines
Messager de la culture de la paix de l’UNESCO
Lauréat des Académies Européenne et mondiale de la culture et des arts
Membre de l’Association mondiale des écrivains et artistes.










Article 3

Envoi par RESF : http://www.educationsansfrontieres.org/







Carte du Kosovo dans les Balkans


VERS UN CRIME DE BUREAU, ASSUME AU SOMMET DE L’ETAT ?




Source la plus récente : http://www.educationsansfrontieres.org/article36673.html
(28/07/11 ARDI EST REVENU !)
Les détails du scandale : Lettre d’Ardi (01/07/11) :
http://www.educationsansfrontieres.org/article36962.html

La chronique et inventaire complet :
http://www.educationsansfrontieres.org/rubrique665.html

 

Voilà 425 jours que des policiers français ont arraché Ardi Vrenezi, 15 ans, polyhandicapé sévère, à son lit de soins à l’IEM de Freyming-Merlebach, l’ont placé sur un brancard et conduit au CRA de Metz avec ses parents, son frère et sa sœur. Les parents d’Ardi, représentants légaux de leur fils, se sont explicitement opposés à ce qu’il soit remis aux policiers. Sur quel mandat légal, sur quelle décision de justice, la police s’est-elle fondée pour expulser un mineur contre la volonté de ses parents ? Les Vrenezi ont été expulsés au Kosovo le lendemain, par avion spécial, toujours sous escorte policière.

 

Depuis lors, comme l’illustrent de façon dramatique, les images du documentaire de Manon Loizeau (Canal + le 1er juin 2011) « L’Immigration, aux frontières du droit », l’état de santé d’Ardi s’est considérablement dégradé. Les conditions de son hébergement, un matelas au sol, font honte. Les soins précis et attentifs prodigués par sa famille ne suffisent évidemment pas à freiner l’évolution de sa pathologie : il multiplie les convulsions, il ne se tient plus debout, il ne maintient plus sa tête, il ne parle plus,  ne sourit plus, risque une fausse route à chaque déglutition, et se dénutrit. Il doit en urgence retrouver la prise en charge très spécialisée et pluridisciplinaire que lui avait assurée l’IEM où sa place est toujours réservée.

 

De leur côté, les autorités françaises, hauts-fonctionnaires, préfet, ministres et président de la République se murent dans un silence méprisant pour ce dernier, le mensonge pour la préfecture de Moselle, l’odieux pour les ministres Besson et Hortefeux, la lâcheté, particulièrement pour  Bernard Kouchner et Roselyne Bachelot, informés personnellement de la situation d’Ardi et qui se taisent.  Le 8 juin, à l’occasion de la conférence nationale sur le handicap, le président de l’Association des Paralysés de France remettait à M. Sarkozy, en mains propres, un courrier sur la situation d’Ardi. Le président de la République s’engageait, sous l’œil des caméras, à donner une réponse. Un mois plus tard, rien n’est venu.

 

Le témoignage du docteur Marc Wluczka, ancien directeur de Santé publique à l’OFII, sur les circonstances de l’expulsion de la famille Vrenezi corrobore les déclarations du docteur Nexhat Shatri, adjoint au chef de service de la clinique neurologique de Pristina (qui a vu Ardi lors de ses hospitalisations en mai et juin 2010) et de Feride Hoxha, responsable du Centre Handikos à Malishevo (Kosovo), réitérées dans le film de Manon Loizeau  : Ardi Vrenezi ne peut pas être pris en charge au Kosovo. Les dénégations répétées des autorités françaises sont des mensonges d’Etat : sordides, compte-tenu du contexte.

 

Au Kosovo, Ardi va mourir prématurément et dans des conditions indignes. Préfet, ministres et président de la République le savent. La seule question est de savoir dans quel délai et avec quel accompagnement. De son point de vue, de celui de ses parents, des médecins et soignants qui l’ont assisté et plus largement de la conscience morale la plus élémentaire, c’est une question cruciale. De celui de l’actuel chef de l’Etat français et de ses collaborateurs, c’est, semble-t-il, indifférent. Un point de détail.

 

Que les choses soient dites clairement : Monsieur Sarkozy et ses collaborateurs sont comptables, chacun à hauteur de ses responsabilités, de ce qui va advenir d’Ardi Vrenezi et de ce que sera sa fin de vie. Ils prennent le risque d’avoir sur la conscience le décès prématuré dans des circonstances indignes d’un tout jeune handicapé, symbole, avec la peau des autres, de leur ralliement idéologique au FN. Un crime de bureau

*******

 

UN MAIL DE MIMOZA
(sœur d’Ardi)

 

2 juillet 2011

 

Pour Ardi, chaque nouvelle journée voit son état s'aggraver. Il ne mange plus, ne boit plus. Il ne peut plus se déplacer le jour, et la nuit, il est couché sans bouger.

 

Il a perdu beaucoup de poids, il est maintenant très faible. Il fait entre 8 et 10 crises d'épilepsie par jour.

 

Ardi n'a aucune aide financière ou médicale, il perçoit uniquement la somme de 100 euros par mois. Cette somme est prévue pour toutes les personnes handicapées. Cette somme ne suffit même pas à régler la totalité des dépense pour les protections (couches) d’Ardi.  

 

Ardi n'a pas les soins qu'il avait en France. Ni infirmière à domicile, il n'y a rien de cela au Kosovo.

 

Mes parents ne travaillent pas. Ma mère s'occupe d’Ardi et je l'aide à prendre soin de lui. Edouard étudie maintenant à la maison, et nous souffrons de voir Ardi dans un état grave et s'affaiblir de plus en plus. Nous attendons avec espoir le jour ou nous pourrons revenir en France.

 

Mimoza Vrenezi.

 

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Ardi peut être pris en charge au Kosovo disent le préfet de Moselle, Besson et Hortefeux. Faux assurent les médecins et les responsables de santé kosovars, Isabelle Kieffer, la pédiatre d’Ardi en France et qui l’a visité au Kosovo, Marc Wluczka, ancien médecin-chef de l’OFII… et, à voix basse,  Bernard Kouchner lui-même. Quelqu’un ment dans cette affaire. 



TEMOIGNAGE DU Dr Marc WLUCZKA
Ancien Directeur de santé publique de l'OFII (2000-2010)

 

En 2008 à Metz, j'ai participé à une réunion d'intervenants spécialisés dans l'accueil des demandeurs d'asile sur le plan médical. Telle était en effet ma mission en tant que Directeur de la santé Publique de l'OFII.
Nous avons évoqué la situation d'Ardi, dont j'avais été saisi par l'hôpital de Nancy. A long terme, sa place n'était à l'évidence pas dans un hôpital, mais dans une structure de prise en charge pour handicapés.
Ses parents exprimaient clairement leur demande de prise en charge  de leur fils, car au Kosovo, ils n'avaient trouvé aucune structure adéquate, qu'elle soit médicale, médico-sociale, institutionnelle ou ambulatoire.
Certains responsables administratifs évoquèrent le fait que, Ardi étant dépendant et grabataire, il serait nécessaire de donner un titre de séjour à au moins un membre de sa famille.
Je rédigeai en octobre 2008 donc une note adressée aux MDPH de la région Lorraine et au médecin inspecteur de la DDASS de Moselle (aujourd'hui ARS) chargé des étrangers.
Pour moi, sachant qu'après son hospitalisation, Ardi était en voie d'être accepté dans un IMP (l'Institut Médico-Pédagogique), l'affaire était réglée et je n'ai pas imaginé une seconde que l'autorisation de séjour pour soins (APS) pouvait être refusée étant données les circonstances qui avaient amené la famille en France et l'état de santé d'Ardi. C'est dire ma stupéfaction quand, au printemps 2010, j'ai appris par la Presse que la Préfecture de Moselle l'avait expulsé (et dans les conditions inqualifiables que  l'on connaît) mais qu'en plus, dans un communiqué publié le lendemain (dans "Libération" et "Le Républicain Lorrain") la Préfecture avait justifié sa position par un avis favorable que j'aurais, selon elle, donné ! J'y étais cité non seulement par mon nom mais par toutes mes fonctions ; ce qui excluait une méprise ! J'ai averti mon Directeur Général que je souhaitais démentir, nonobstant l'obligation de réserve qui est la mienne. Le Directeur Général le "déconseilla" pour ne pas "aggraver la polémique" (sic!). J'ai donc écrit à la Préfecture un courrier interne pour protester contre l'utilisation abusive de mon nom. N'ayant eu aucune réponse, j'ai téléphoné et je suis tombé sur la directrice de cabinet du Préfet. Celle-ci me déclara "ne pas être au courant", ne pas savoir qu'on avait mentionné mon nom (!).
Je me suis rendu à Metz peu après, pour une autre réunion, et j'y rencontrais la chef du bureau des étrangers. J'appris que c'est elle qui avait tout organisé, après qu'elle ait obtenu la "garantie" qu'Ardi serait soigné au Kosovo comme en France. Je lui ai objecté que c'était impossible et que j'avais rencontré suffisamment de réfugiés kosovars pour savoir à quoi m'en tenir sur la déliquescence des services publics dans ce pays. Elle fut incapable de m'expliquer comment mon nom avait pu apparaître et me déclara que l'affaire était désormais traitée par l'ARS.
Une dizaine de jours plus tard je fus alerté par un entrefilet du Parisien contenant contre moi une attaque venimeuse, relevant que j'étais "sur la sellette" car, en tant que médecin-chef de l'OFII j'avais validé cette expulsion, alors que j'étais un élu socialiste (adjoint à la maire du XXe arrondissement de Paris) et que mon parti était opposé à cette expulsion. Je réussis à obtenir du Parisien un démenti de quelques lignes rappelant que mes fonctions ne comportaient pas le fait de donner des avis sur les expulsions.
Le temps passa et je suivais cette affaire de loin, quand en Août 2010, la Direction de l'OFII profite de mes vacances pour supprimer tous les moyens de mon service sans avertissement. J'ai compris tout de suite que la Direction voulait que je parte et, à mon retour, j'ai demandé des explications à mon Directeur Général. Celui-ci assuma complètement, me dit que le temps n'était plus à l'intégration des étrangers (le discours de Grenoble est passé par là) et que de toute façon "on" ne supportait plus mes interventions et il me cita.... l'affaire de Moselle !
Il va de soi que je n'ai pas été limogé uniquement à cause de l'affaire Ardi. Au stade où en est arrivée, la politique migratoire du gouvernement, je pense que pour les responsables de la politique d'Immigration, il était tout simplement devenu insupportable qu'un poste de direction dépendant de l'ex-Ministère de l'Immigration soit assuré par un homme de gauche notoire.
J'ai dû quitter mon poste le 31 décembre 2010 pour rejoindre finalement un poste subalterne dans une direction territoriale éloignée de l'ARS d'Ile de France.
Pourquoi la Préfecture de Moselle s'est-elle conduite ainsi ? J'ai mon hypothèse, qui vaut ce qu'elle vaut. Ils - j'entends par là l'ex-Ministère de l'Immigration  - ont fait d'Ardi un exemple. Je pense qu'ils savaient parfaitement qu'il ne serait pas pris en charge correctement au Kosovo. Leurs explications ne tiennent pas debout et ressemblent plus à une justification a posteriori que des éléments connus d'eux avant qui les auraient amené à prendre une décision.
Pour qu'une Préfecture ait pu monter une opération aussi spectaculaire que l'expulsion d'Ardi, quand on connaît le mode de fonctionnement de ces institutions, on pourrait supposer que celle-ci aurait pu recevoir au minimum un feu vert de sa hiérarchie ministérielle, et peut être même une instruction. Il pourrait s'agir, mais je n'en ai aucune preuve, de montrer aux étrangers, demandeurs de soins, aux associations, à l'opinion qu'il est possible de renvoyer sciemment un polyhandicapé mineur dans un pays où on le soignera pas. Avec tous les conditionnels possibles, on ne peut exclure cette interprétation.
 
Ardi ne serait alors pas seulement une victime physique, mais il serait aussi une victime symbolique : son expulsion aurait été destinée à faire réfléchir quiconque voudrait dans le futur mettre en avant des motifs humanitaires pour protéger un étranger.

 


Dans la Lettre d’Ardi, les cinq citations suivantes sont des encadrés qui émaillent le témoignage de Marc Wluczka ci-dessus.

 

« Notre ambassadeur a vérifié lui-même que les choses seraient prises en main » 

Préfecture de Metz, 17 mai 2010 

« Des avis médicaux ont été pris dans le courant de cette procédure. Ces avis allaient tous dans le sens d’un éloignement possible, disant que les soins dont pouvait bénéficier Ardi au Kosovo étaient compatibles avec son état et que le fait qu’il reste en France n’apportait rien de plus. »
Elisabeth Castellotti, directrice de cabinet du préfet de la région Lorraine

 

J’ai subi des pressions de France pour que je dise que toutes les conditions étaient offertes à Ardi Vrenezi ici. Cette commission m’a même appelée de France pour que je dise qu’Ardi Vrenezi est pris en charge dans notre centre et c’est ce qu’ils ont aussi écrit dans le document que vous me montrez. Mais Ardi n’est jamais venu dans notre centre ! Jamais ! Un jour, des gens sont venus de France sans prévenir, ils n’ont même pas jugé nécessaire de se présenter, ils ont filmé de l’extérieur, ils sont entrés, ils ont regardé, et maintenant il semble que cette commission a déclaré qu’Handicos réunissait toutes les conditions nécessaires pour soigner Ardi ? Etant donné l’état de notre centre, je n’arrive pas à croire  qu’on ait pu dire une chose pareille.
Handicos s’occupe de 120 enfants handicapés venus des villages voisins. Une seule pièce est chauffée. Handicos n’a pas les infrastructures pour un enfant aussi gravement atteint qu’Ardi. L’ONG n’a même pas une ambulance pour transporter les enfants handicapés. Avant ou après les soins. Voici tous les moyens dont on dispose. Notre collaborateur, qui d’habitude travaille ici, est dans l’autre pièce car celle-ci n’est pas chauffée.

Feride Hohxa, directrice de l’organisation Handicos à Malicheve.

 

On avait  un rapport de cette hospitalisation qui nous avait été envoyé par fax, signé par trois pédiatres, dont un professeur, chef de service de pédiatrie de l’hôpital universitaire de Pristina qui conclut qu’ils ne peuvent pas soigner l’enfant en l’état et qui demande un traitement à l’étranger. Nous avions aussi, signé par Madame Hohxa, c’est la directrice, la coordinatrice de l’organisation Handicos à Malicheve qui s’occupe du handicap  et qui dit : « Nous  déclarons, vu les besoins de l’enfant en question pour lequel le père a fait cette demande, nous n’avons pas de possibilité pour lui offrir le service indispensable qui correspondrait à la maladie de son fils, Ardi Vrenezi. » Nous avons montré ces fax à la préfecture, on nous a déclaré d’office, « C’est des faux ».  
Dr Isabelle Kieffer, pédiatre d’Ardi

 

Les soins dont Ardi a besoin n’existent pas au Kosovo. En tout cas pour l’instant,  nous ne pouvons pas les fournir. Dans les réunions avec la commission, nous étions tous d’accord pour dire que sa maladie est incurable, ici, en France, partout. Mais cela ne veut surtout pas dire qu’on ne peut pas faire en sorte que ses conditions de vie soient le mieux possible. Nous n’avons jamais envoyé Ardi en France pour guérir sa maladie ou pour contrôler ses crises. Il doit y retourner à cause de ses mauvaises conditions de vie ici  et pour stopper la détérioration de son état de santé général. Il a vécu deux ans en France et sa vie était infiniment meilleure qu’elle ne l’est depuis qu’il est rentré au Kosovo. Je crois qu’il devrait avoir le droit de choisir où il voudrait vivre. Pour moi, sa place est en France, au moins pour le peu de temps qui lui reste à vivre.
Docteur Shatri, Neurologue hôpital universitaire de Pristina

 


RESF INFO
educsansfrontieres[à]free.fr









Article 4

Envoi par Robert Bibeau : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html







LA RASQUE FRANÇAISE EN LIBYE




Page d'origine signalée par l'auteur :  http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-rasque-francaise-en-libye-101877

 

5.10.2011

 

COMPENDIUM DE L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS

 

       Le petit Napoléon, un temps l’étoile montante du Directoire, dérangeait bien des troublions avides de mettre la main sur le pouvoir afin de s’assurer le partage des prébendes et des « royautés », des cachets et des loyautés parmi leur clan bourgeois – aristocratique (Eh oui ! Ils n’avaient pas tous été guillotinés contrairement à ce qu’on vous laisse penser). Le dit Napoléon fut donc invité à manifester son talent et sa cupidité « libératrice » contre les mamelouks (un peuple bâtard et inhumain, pensait le Directoire) implantés en Égypte, une pomme de discorde entre les deux puissances colonisatrices (France et Britannique).

 

       Bien peu d’historiens français décrivent l’équipée carnassière napoléonienne pour ce qu’elle fut – un massacre colonialiste contre un peuple autochtone afin de distraire  un concurrent encombrant. L’historiographie française a toujours le talent de présenter les dictateurs étrangers comme des tyrans et les siens comme des libérateurs ou des pacificateurs.

 

       Et ils récidivent les nationalistes chauvins, apologistes de la grandeur de l’empire français. Dernièrement, un tout petit Napoléon des balcons (Neuilly-sur-Seine) – pâle imitation du grand massacreur des peuples du XIXe  siècle – ils font avec ce qu’ils ont sous la main, les malandrins – a cru bon de lancer une opération aéroportée contre le peuple d’à -côté (les libyens, à côté des mamelouks, aujourd’hui devenus égyptiens).

 

       Le petit "Bling-bling" belliqueux affréta donc son porte-avions et astiqua ses canons pour porter l’agression jusqu’aux portes d’Al Khoums, histoire de massacrer un peu de ces Arabes récalcitrants qui se soulèvent spontanément depuis quelque temps. Une petite guerre de rapine vite faite ne pouvait pas faire de mal à la glorieuse marine, à l’armée et à l’aviation françaises, désœuvrées depuis la fin de l’échauffourée contre la Côte d’Ivoire enfin « pacifiée » à la canonnière blindée…façon XXIe siècle, c’est-à-dire avec tout plein de verbiages « humanitaires »… mais dites donc, où est passé Kouchner, l’autre compère ? L’armée impériale française avait une autre occasion d’étaler son armement et de démontrer ses talents. Que de ventes juteuses pour les ci-devant!

 

       Et pensez donc, le petit aspirant « Führer » ne pouvait mieux choisir son terrain d’agresseur. Son ami et concurrent Berlusconi, de fort mauvaise posture, en mode majeur dans le lit de quelques mineures, n’était pas en position de répliquer à la capture de sa chasse gardée. Berlusconi fut pris le pantalon raccourci tout comme son ami Kadhafi.

 

       Mais voilà que le Gengis Khan de notre temps avait mal jaugé son adversaire qui s’avéra infiniment plus pervers que ses congénères. Ben Ali avait fui précipitamment, (avec la caisse) et on avait fait passer ce déplacement pour une conquête « révolutionnaire ». Moubarak s’était fait tirer l’oreille (les sommes à piller étant plus consistantes) mais l’armé locale était venue à bout de ses réticences à force d’allonger les prébendes et suite à quelques soulèvements populaires – contrôlés – qui laissaient présager le pire. Pour le Ramadan anticipé, le Rais avait pris sa retraite dans sa datcha de Charm el Cheikh. Depuis, le terminal de Rafah est toujours fermé et l’armée égyptienne sanguinaire s’active à massacrer les vrais révoltés de la place Tahrir ainsi que les Gazaouïs dans leurs tranchés (loin des caméras de l’étranger).

 

       Mais voilà que le Guide de la Jamahiriya n’acceptait pas qu’on le liquidât et s’accrochait à son émirat qui pourtant ne lui avait été concédé qu’a condition de loyauté. Vous avez parfois de ces affidés qui s’attachent aux privautés attachées à leur principauté.

 

       Pourtant, l’armée et les services secrets français s’étaient dépensés sans compter. Soulèvement « populaire spontané » des « révoltés » de Benghazi bien formés, bien armés (comme vous savez, vous tenez tous quelques canons anti-blindés sur votre propriété, on ne sait jamais qui vous aurez à bombarder), mercenaires affrétés, tout frais héliportés, du côté des puits de Benghazi. Le moment était approprié, le drapeau de la royauté stipendié fut hissé ; allons, peloton de la libération au secours de notre roitelet obsolète. Pourtant, rien n’y faisait, les renforts recrutés parmi les insurgés d’Afghanistan, d’Irak, du Qatar et du Soudan ne parvenaient  nullement à « libérer » la contrée en faveur de ce roi abhorré. 
 

 

L’AGRESSION DE L’OTAN

 

       C’est le moment que choisit le « grand conquérant » pour réclamer secours à son ami et concurrent qu’il avait jusqu'à présent négligé de manière éhontée. Ce qui n’était d’abord que guerre de conquête pour le repartage d’une néo-colonie entre rivale de second lit, devint pomme de discorde entre grands comparses de l’OTAN – appelée à la rescousse pour trancher le différend et renverser le « tyran » – pas celui de Paris, celui de Tripoli – puis, mettre au pouvoir un sous fifre plus accommodant. La guerre ne fut pas aisée et de fait elle n’est toujours pas terminée.

 

       Pourtant, le petit mécréant et son acolyte Cameron sont venus, ils ont vu, mais ils n’ont pas encore vaincu et mal leur en prend ; car maintenant ils ont un véritable soulèvement paysan entre les dents et, personnellement, je parie que ces deux là se ridiculiseront tout autant qu’un insignifiant qui, du haut d’un porte-avion désarmé, avait annoncé, il y a dix ans passés, la fin des combats en Afghanistan…ils n’en finissent plus de tomber les soldats de l’amirauté depuis « la fin » des atrocités commandées…par le Pentagone.
 

 

LE NÉO-COLONIALISME FRANÇAIS


      L’impérialisme français a dirigé les activités d’agression en terre libyenne. Et même si l’OTAN – l’organisation de collusion des assoiffés de profits, de ressources naturelles et de marchés – est intervenue pour sauver la mise, il demeure que la classe capitaliste monopoliste française assume la première responsabilité dans cette rasque
* et ces massacres de civils libyens et c’est elle, cette classe parasitaire française, qui se présente la première à la curée pour le partage du butin spolié (1).

 

      Il n’est nullement question ici de disculper l’impérialisme états-unien, leur maître à penser moderne et ancien, mais on ne doit pas dissimuler la responsabilité de sa propre bourgeoisie impérialiste nationale derrière de pseudo analyses complaisantes et compatissantes.

 

Les puissances impérialistes collaborent et s’affrontent pour défendre les intérêts de leur propre clan national. L’impérialisme français est sanguinaire (Indochine, Algérie, Afrique noire) et il doit être renversé comme celui du lilliputien canadien, de la perfide Albion et de la sanguinaire Washington.  Allons, enfants de la Patrie, votre heure de gloire est arrivée et votre pire ennemi est à vos côtés.

 

Mes ennemis, je les connais bien – mes « amis » je n’en sais rien – camarades, préservez-moi des miens.

 


Salutations cordiales.

 

Robert BIBEAU
http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
robertbibeau[à]hotmail.com

 


Notes :

 

* Rasque = bourbier

 

(1)  L’impérialisme canadien, sous Harper, a aussi participé à l’agression et est imputable pour ce crime de guerre contre le peuple libyen.










Article 5

Envoi par Gérard Charollois : http://www.ecologie-radicale.org/







CONTRE LA CHASSE




le dimanche 11 septembre 2011
Depuis trente ans, je mène le combat contre la chasse, mort loisir, en ce pays où un lobby tout puissant, ultra-minoritaire, hermétique à toute évolution, habitué à recevoir les respectueux hommages de la classe politique et inspirant une prudente pusillanimité aux écologistes, fait sa loi.
 
Je ne dénoncerai pas les abus de la chasse puisque je considère que la chasse est un abus, abus de mépris de l’animal tué et de l’humain rabaissé à n’être qu’un tueur.
 
Je n’appelle pas à réformer la chasse mais à l’abolir.
 
Je ne concéderai rien à cette lâcheté commune faisant radoter que ce loisir est similaire à tous les autres.
 
Inquiétants, ces hommes qui font de l’acte de tuer une plaisante banalité !
 
J’énonce qu’à l’évidence le chasseur traque, terrorise, fusille, blesse, mutile, piège par jeu, pour s’amuser, se distraire et sans la moindre nécessité vitale. Qui pourrait affirmer, en lumière des données de la science, que l’animal n’est qu’une chose, une machine, un objet dépourvu de sensibilité ? A notre instar, l’animal, fut-il non-humain, possède un système nerveux élaboré, une moelle épinière dans le canal rachidien, un tronc cérébral, un cortex. L’animal fuit la douleur, appréhende la mort d’où sa réaction adaptée face à ce qui le menace et pourrait le détruire. Parce qu’il est sensible, l’éthique conduit à condamner tout acte de violence et de cruauté envers lui. Or, les balles et les plombs déchirent les chairs, broient les os, perforent les organes et génèrent souffrance et effroi chez les mammifères et oiseaux, victimes d’un stand de tir, cruel et débile.
 
Notre époque est de transition dans tous les domaines et en particulier  quant au rapport à l’animal. Par ignorance et conditionnement, les humains ont longtemps rangé les bêtes parmi les choses, simples moyens de profits ou d’amusements pour les hommes. Désormais, l’immense majorité de nos contemporains abandonne cette vision fausse et dégradante des êtres sensibles non-humains.
 
Deux activités perdurent en ce pays constituant des négations de cette éthique animale : la chasse et la torture tauromachique. Certes, bien d’autres agressions intolérables perdurent dans nos sociétés cupides, tels que l’élevage concentrationnaire, la vivisection, les abattages rituels et même les abattages « ordinaires ». Une différence existe toutefois entre ces pratiques parfaitement condamnables et la chasse, la tauromachie. Ces deux activités sont purement ludiques, récréationnelles, sans utilité sociale alléguée.
 
Bien sûr, des lobbies tentent bien de justifier par d’autres impératifs que le jeu, ces massacres et tortures. Leurs propagandes sont dérisoires pour qui veut bien les examiner objectivement. Ainsi, le lobby chasse énoncera que sans la chasse les animaux prolifèreraient, menaceraient les récoltes, envahiraient l’espace y compris urbain, les sangliers et même les renards venant attaquer les personnes jusqu’aux portes des maisons. Le propagandiste de la chasse a parfaitement assimilé la leçon qui veut que plus un mensonge est énorme, plus il a de chance d’être admis par une opinion non avertie et soumise au bourrage de crâne. D’ailleurs, quelques lignes plus loin, le même propagandiste de la mort loisir, pas gêné, expliquera que sans le chasseur qui entretient les espèces et les espaces naturels et veille au peuplement de la faune, il n’y aurait plus d’animaux sauvages ! Bref, sans la chasse, il y  aurait trop d’animaux, à moins qu’il n’y en ait plus !
 
En vérité, partons d’un fait :
Durant des millions d’années, la nature s’est fort bien passée de l’homme, son prétendu gestionnaire.
 
Les pays, les régions, les réserves qui ont l’immense bonheur d’ignorer la chasse présentent une faune équilibrée, diversifiée et observable par tous. Les quelques espèces animales posant très localement des problèmes à l’agriculture, moins de quatre sur 90 espèces soumises à la chasse, notamment le sanglier, représentent  le cheptel du chasseur Français.
 
Je propose une expérience : 
Pour stopper les dégâts générés par les sangliers artificialisés : n’augmentez plus sans cesse  la durée d’ouverture de la chasse mais inversement, fermez-la.
 
Faites le bilan dans quelques années.

Avec sa chasse, disparaîtra l’intérêt qu’offre le "cochonglier"  pour les "fusillots".

Pour deux ou trois espèces bien présentes car élevées en milieu ouvert pour satisfaire les amateurs de massacres, il y a des dizaines d’espèces victimes, en voie de quasi-disparition. Si le sanglier abonde, le tétras s’éteint sans que les gâchettes ne consentent à l’épargner. Les arguments de conservation des espèces m’apparaissent cependant bien secondaires au regard de l’essentiel :  
A la chasse, l’homme s’avilit à tuer pour le plaisir. La condamnation de la chasse est d’ordre éthique et non technique. Irait-on disserter sur les incidences positives ou négatives de l’esclavage, de la torture, du génocide ?
 
Pendant des siècles, des hommes mauvais refusaient à leurs semblables le respect et les droits au nom de discriminations infondées. Aujourd’hui, des hommes mauvais perdurent à refuser à l’animal, être sensible, le droit de ne pas être  « gibier ».
 
Et puis, en ce pays, la chasse exerce une dictature de fait via une classe politique soumise et une presse de censure. Le gouvernement conservateur en place édicta, par un remarquable décret de juin 2010, une contravention à l’entrave de la chasse, faisant de ce loisir l’unique loisir au monde pénalement protégé ce qui en dit beaucoup, d’une part, sur la mainmise d’un lobby sur l’Etat, d’autre part, sur la fièvre obsidionale dont souffre ce lobby. Tous les ans, les parlementaires pro-chasses offrent à leurs amis chasseurs des concessions nouvelles contre la nature. Cela tient, ainsi que je l’ai expliqué dans mon livre (pour en finir avec la chasse), à une ordonnance PETAIN du 28 juin 1941 qui créa des structures corporatistes de la chasse. Car, le nombre des adeptes de ce loisir n’explique nullement son poids sur le personnel politique. Ce nombre n’est pas connu précisément car les établissements cynégétiques publient celui des permis de chasser validés et un chasseur peut posséder plusieurs  permis.
 
Il est probable que la France compte un million de chasseurs, soit  moins de 2% de sa population, nombre en constante diminution depuis trente ans, puisqu’il était alors de plus de deux millions.
 
Pour l’heure, la Bastille campe sur ses privilèges et peut ridiculiser le parlement.
 
Les gazettes ânonnent la propagande et les lieux communs sans le moindre esprit critique et dans le strict silence de l’éthique animale.
 
La chute viendra et j’aimerais vivre suffisamment longtemps pour pouvoir célébrer la grande réconciliation de l’humain avec la nature, la fin de cette guerre sans honneur que des hommes livrent à des animaux sans défense, l’accession de notre société à ce plus haut degré de raffinement des mœurs qui exclura la cruauté ordinaire.


Alors, non à la réforme de la chasse. Oui, à son abolition et à la paix avec le vivant.



Gérard  CHAROLLOIS
http://www.ecologie-radicale.org/
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS










Article 6

Envoi de Michel Portal
(le 5 mai 2009)
Un texte particulièrement apprécié de lui








IL FAUT QUE ÇA CHANGE


par Teddy Thomas

 


Une source : http://haiticonnexion.blogspot.com/2009/05/il-faut-que-ca-change.html

 

Des incidents inédits ont ponctué les événements de ces dernières semaines à travers le monde. La classe ouvrière française a semblé, pour un moment, retrouver l'élan de 1789. On se rappellera que l'année charnière 1789 fut celle de la Révolution française et que l'étincelle révolutionnaire jaillit par-delà l'Atlantique pour déclencher, à Saint-Domingue, la grande mobilisation du Bois Caïman en 1791, année qui, à son tour, servit de détonateur à 1804 et à l'éclosion de l'État haïtien. Le rêve de Liberté parut dès lors plus réalisable à tous les opprimés du monde. Au cours des dernières semaines, l'onde de choc contestataire a effectué le trajet en sens inverse. La flamme s'est allumée, il y a quelques mois, aux Antilles, notamment en Guadeloupe et en Martinique (voir notre dernier article « Inégalités vécues : des constantes à redresser »). Ce n'était pas encore la tempête, mais le tonnerre retentissait à l'horizon et les responsables des inégalités sociales ont eu peur.

 

En France, des ouvriers ont occupé des usines et séquestré des patrons pour les contraindre à la négociation ; des marins ont bloqué des ports ; des camionneurs ont mené des opérations escargot sur les autoroutes ; des ouvriers de la société Continental ont saccagé des locaux et brûlé des pneus pour exprimer leur colère contre des décisions de justice empreintes de partialité. Des manifestants allemands et français ont marché côte à côte, disant se comprendre parce qu'ils parlent tous le langage des ouvriers. Des chefs d'entreprise aux revenus hypertrophiés ont été non seulement hués, mais parfois bombardés de tomates et d'œufs par leurs salariés mécontents. L'un d'eux, atteint à la tête et au visage par quelques-uns de ces projectiles, dut abandonner son pupitre en catastrophe en plein discours télévisé. Des patrons affolés ou nostalgiques se sont même suicidés en Suisse, en Angleterre, en Allemagne, en France et aux États-Unis.

 

 Les revenus individuels des patrons du CAC 40 (indice boursier français) pour l'année 2008 ont varié de 1 à 4,279 millions d'euros. L'euro valait alors environ 1,30 dollar U.S. Devant les caméras, une salariée mise à pied apprenait au monde que le président- directeur général de sa société (Total) venait de partir avec un parachute doré équivalant au salaire mensuel des 1 600 employés licenciés par cette compagnie pétrolière, victime de la mauvaise gestion de ce haut responsable. Aux États-Unis, le dimanche 5 avril, la chaîne CBS projetait sur nos petits écrans (émission 60 minutes), l'image d'une femme souffrant de cancer à qui l'hôpital refusait des soins par manque de financement de son assureur. Elle venait de recevoir à ce sujet une lettre de notification, qu'elle appela son « arrêt de mort ». Des voix se sont aussi élevées des classes moyennes américaines, où des employés presque en fin de carrière ont vu s'évaporer leurs fonds de retraite (401k) par suite de la crise financière. Ceux à qui un emploi incertain permet encore de vivre à quelques fiches de paie du seuil de pauvreté se sentent de plus en plus à la merci des employeurs. En Allemagne, où se pratique en toute légalité la plus ancienne profession du monde, les prestataires de services se sont vues obligées de réduire leurs tarifs afin de conserver la clientèle. En Inde, à côté du trafic d'organes humains prélevés sur des indigents, on loue de plus en plus aux riches occidentaux le ventre de jeunes femmes pauvres, dites mères porteuses. Après avoir porté pendant neuf mois des bébés blancs conçus dans des éprouvettes, elles se voient refuser tout droit de filiation maternelle malgré leur attachement au nouveau-né issu de leurs entrailles.

 

Voici ce que m'a récemment écrit d'Haïti un lecteur non identifié de mon dernier article : « Inégalité, égoïsme total d'une soi-disant élite qui n'a rien dans la tête et qui n'arrive pas à comprendre que, faute de changement social, le pays s'effondrera.  » Un correspondant a bien voulu, de France, partager avec moi l'un de ses récents essais, où il écrivait : « La connexion travail/revenu fonctionne de plus en plus mal, créant de la misère au sein même de l’abondance... Pour arrêter l'injustice galopante, la guerre économique et le gaspillage écologique, nous devons découpler en partie : travail et revenu... L'humanité a certes besoin de démocratie politique, elle a aussi un urgent besoin de démocratie économique et de démocratie financière. » (Merci, M.P.)

 

En Haïti, on assiste depuis quelque temps à une prolifération de plans qui devraient faire pousser comme des champignons des quartiers hôteliers et résidentiels de luxe, pour le plus grand bonheur des nantis locaux et des riches touristes. Abondance au sein de la misère, pour paraphraser mon correspondant cité plus haut. Des hôtels flambant neufs devraient offrir un vrai petit paradis tropical au milieu d'un enfer de pauvreté, où des miettes seront jetées à quelques salariés locaux. Les amis du gouvernement bénéficient d'un favoritisme injustifiable, par exemple en matière de prêts dont on est en droit de s'interroger sur le remboursement. Des marchés sont octroyés aux firmes étrangères pour la construction de nos routes, par des dirigeants dépourvus de vision ou de nationalisme ; car laisser aux autres le soin de construire notre pays, c'est nous enfoncer davantage dans la dépendance. Les routes une fois construites, qui va s'en servir et surtout les entretenir ? L'initiative et la main-d'œuvre haïtiennes devraient, au moins, se réserver une place prédominante dans tous ces projets.

 

Mettant l'accent sur le constat d'échec des dirigeants haïtiens, le premier ministre trinidadien déclarait dans son discours au Sommet des Amériques, qu'Haïti est la honte de la région caraïbéenne. Cette remarque insultante pourrait aussi s'inscrire dans une logique de régionalisation du problème haïtien. Encore des dirigeants qui chercheront à se remplir les poches en réclamant l'aumône des pays riches au

nom de notre peuple. L'argent n'a pas d'odeur. Selon de récentes informations largement diffusées, malgré sa pauvreté, Haïti a l'honneur de figurer parmi les dix pays dont les millionnaires sont les plus grands investisseurs de Stanford Bank International. Des heureux profiteurs, au nombre de 412, auraient ainsi placé dans ladite banque une somme de 219,6 millions de dollars, soit 533 000 $ par investisseur.

 

Le riche est au pauvre, et le patron est à l'ouvrier, ce que le cavalier est à sa monture : le premier ne peut rien sans le deuxième. Il ne serait pas riche si lui ou ses ascendants n'avaient appauvri ceux dont la force de travail est exploitée ou l'existence commercialisée, comme c'est le cas pour Haïti et les autres pays assistés. Le riche mène la vie qu'il choisit en faisant vivre au pauvre une vie qu'il subit. Est-ce pourquoi ceux qui défendent l'ordre mondial des riches, doivent se rencontrer périodiquement pour gérer les crises et éviter que le ciel, qu'ils ont artificiellement créé, ne leur retombe sur la tête. Dans la foulée de la crise financière mondiale, nous venons de traverser l'une des saisons les plus riches en rencontres au sommet : G 20 à Londres, Sommet des Amériques, voyage en Haïti des Clinton et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, conférence des bailleurs de fonds à Washington avec le premier ministre haïtien (la charité s'il vous plaît, comme toujours). Il fallait bien s'attendre à ce que ces sommets accouchent de souris. Combien a-t-on dû dépenser en frais de déplacement, de nourriture et de logement pour chacun de ces officiels, pour la bureaucratie qui a accompagné chacun des dirigeants, la couverture médiatique et la protection policière ? Avec les moyens de communication offerts par la technologie moderne, ces chefs d'États et de gouvernements auraient pu conférer de manière plus simple et plus économique en obtenant les mêmes résultats.

 

Imaginez que tous les salariés décident d'un commun accord d'enrayer la machine en arrêtant de travailler. Imaginez que, dans une grande mobilisation qui déborde les syndicats et partis politiques, les masses d'ouvriers se lèvent un jour pour exiger leur droit à l'égalité. Une fois organisés pour traverser les temps difficiles, auxquels ils sont mieux habitués que les riches, ces travailleurs seraient alors prêts à prendre en main les leviers de la vie collective et faire jouer en leur faveur la stratégie de l'inertie. Pas de facteurs pour livrer le courrier, pas de camionneurs pour transporter les vivres et autres marchandises, pas d'équipage à bord des bateaux, pas de serveurs aux restaurants, pas d'éboueurs pour ramasser les ordures ménagères, pas de plombiers, de mécaniciens, d'électriciens, personne pour assurer les services indispensables au quotidien. C'est ce qui pourrait arriver un jour, et des mouvements semblent déjà s'engager ponctuellement dans cette voie. Les dirigeants actuels, au service des riches ou riches eux-mêmes, font tout pour l'éviter en détournant l'attention des vrais problèmes et de leurs solutions.

 

En même temps que les grands de ce monde palabraient en salle de conférence, des foules d'altermondialistes grondaient leur colère dans les rues. On n'entendit guère les manifestants crier les slogans marxistes d'autrefois. Depuis l'effondrement de l'Union Soviétique, l'opinion générale est que les idées de Karl Marx ont fait leur temps ; l'avenir en décidera. Toutefois, environ un siècle après Marx, un autre Carl (écrit avec un C), écrivain non moins contestataire, tenait en Haïti un discours qui semble de plus en plus d'actualité. J'ai brièvement rencontré cette personne dans les circonstances pour le moins inattendues que voici.

 

Rentrant chez moi, à Port-au-Prince, un après-midi après le travail, j'aperçus, de l'autre côté de la rue, un petit vieillard assis à même le sol, adossé au mur d'en face, chaussé de sandales aux lanières débouclées, les jambes allongées devant lui. Sa tête lui retombait sur la poitrine et il ne bougeait pas. Bien qu'étant à l'époque officier de marine, les règlements de l'armée me conféraient des devoirs d'officier de police. Je m'approche donc pour vérifier son état. Le bruit de mes pas semble le tirer de son sommeil. Il lève lourdement la tête et ouvre difficilement les yeux pour me lancer un regard fort contrarié. Il s'adresse à moi en français d'un ton grincheux : « Qu'est-ce que vous avez à me regarder ? Cessez de me dévisager comme ça. » Surpris à mon tour, je m'éloigne pour écourter l'incident. Le vieux, ne demandant pas mieux, s'enfonce derechef dans son sommeil. J'ai cru sur le moment qu'il était un de ces malheureux sans-logis qu'on voit souvent errer dans la capitale et les principales villes du pays.

 

J'apprends plus tard que ce petit homme était l'un des plus célèbres poètes haïtiens, l'écrivain engagé Carl Brouard. J'avais, dans mon enfance, appris par cœur l'un de ses poèmes sur la négritude. « La malédiction des fils de Cham dure encore... » Mais j'ai encore mieux apprécié plus tard « Vous les gueux... » où il s'adresse aux pauvres et aux exploités : « ... debout ! pour le grand coup de balai. Vous êtes les piliers de l’édifice : ôtez-vous et tout s’écroule, châteaux de cartes. Alors, alors, vous comprendrez que vous êtes une grande vague qui s’ignore. »

 

Si Carl Brouard vivait encore, ce grand déçu déposerait sans doute sa bouteille pour reprendre sa plume et son combat, au vu des changements qui s'annoncent à l'horizon. J'ai appris qu'on l'aurait trouvé mort dans les rues, peut-être après une bonne cuite, comme le jour où je l'avais rencontré à la Ruelle Waag. Il avait milité contre la Première Occupation et collaboré à une revue indigéniste engagée ; il fut aussi du groupe Les Griots avec François Duvalier, qu'il se garda de suivre plus tard dans la politique. Son camarade d'antan lui fit quand même des funérailles nationales. Jeune écrivain désabusé de son époque, il avait finalement choisi de noyer sa déception dans l'alcool. Il termina son poème « Vous », par un appel à la mobilisation générale des masses contre l'injustice et l'oppression : « Oh! vague, assemblez-vous, bouillonnez, mugissez, et que sous votre linceul d’écumes, il ne subsiste plus rien, rien que du bien propre, du bien lavé, du blanchi jusqu’aux os. »

 

Tel le rêve de Martin Luther King, qui explique la présence actuelle de Barack Obama à la Maison-Blanche, le rêve de Carl Brouard pourrait se concrétiser à l'un des prochains rendez-vous de l'Histoire. Les prophètes sont souvent reconnus longtemps après leur mort. Même si les grands de ce monde semblent donner chacun de petits coups balai devant leur porte, le grand coup de balai, le vrai, viendra de la base, et après lui ne restera que du bien propre, du bien lavé. Ce sera le temps où, dans une poussée commune, les forces travailleuses de tous les pays imposeront la démocratie économique, passerelle incontournable de la justice sociale.
 

 

Teddy THOMAS

 


Autres articles intéressants de l'auteur :

 

Seuil de pauvreté – Plafonnement des fortunes – :
http://www.haitimonde.com/capsules/spip.php?article164

 

Président noir-et-blanc ou Président tout court ?
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=65009&PubDate=2009-01-26










Article 7

Envoi de Madeleine Hess








XENOPHOBIE D'ETAT A L'AERES


par Jérôme Valluy




Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/jerome-valluy/180511/xenophobie-detat-laeres

 

18.05.2011
L'agence nationale d'évaluation de l'enseignement supérieur et de la recherche (AERES) est un organisme technocratique sous contrôle politique du gouvernement et en charge d'évaluer l'activité scientifique des universités et des laboratoires français.
Elle vient de rendre public dans une notice explicative des notes attribuées aux unités de recherche, l'utilisation d'un critère différenciant les chercheurs invités selon leurs origines géographiques et socio-économiques.
L’application de ce critère relègue implicitement les scientifiques venant d'établissements d'Afrique ou  du Moyen-Orient au rang de partenaires peu valorisants pour les centres français. On peut y voir là une énième manifestation du phénomène maintenant bien connu de la xénophobie d'Etat.


L'agence nationale d'évaluation de l'enseignement supérieur et de la recherche (AERES) fait partie de ces créatures récentes (2006) enfantées par le «
new public management » d'inspiration néo-libérale qui oriente le processus dit « de Bologne » de reformatage des universités européennes.
L'autoritarisme politique grandissant des États européens tendant à subordonner au pouvoir politique central toutes les entités intellectuelles, pédagogiques, journalistiques et judiciaires susceptibles de constituer des contre-pouvoirs dans les sociétés démocratiques d'autre part.


Le Président de l'AERES est nommé par le Président de la République et les membres du conseil d'administration sont nommés par le gouvernement sur proposition du ministre ou des présidents d'université ou d'instances d'évaluation. De même les « comités d'évaluation » venant inspecter les universités ou les laboratoires sont nommés par les dirigeants de l'AERES. Autrement dit, c'est une structure technocratique, lourdement verrouillée par le pouvoir politique, et qui place ainsi l'examen de l'activité scientifique sous des logiques qui lui sont étrangères.


La dernière illustration en date de ce néo-soviétisme de droite, en tant qu'il place tout service opérationnel de l'enseignement supérieur et de la recherche sous le contrôle politique d'une structure hiérarchique directement subordonnée au pouvoir politique, vient d'être fournie par la publication récente d'un critère d'évaluation xénophobe utilisés par l'AERES dans l'évaluation des laboratoires de recherche. Dans le document joint en annexe 1 des rapports d'évaluation envoyés aux laboratoires inspectés, l'AERES expose les significations de ses notations A+, A, B, C attribuées aux unités de recherche. Voir par exemple :

http://ccj.univ-provence.fr/IMG/pdf/Courrrier_notes_VAGUE_B.pdf


Dans ce document intitulé «
Interprétation de l'échelle de notation multicritères (2011) » apparaissent cinq rubriques :
    
· « Production »,
     · « Attractivité, Impact socio-culturo-économique »,
     · « Vie de l'unité »,
     · « Stratégie et projet scientifiques »,
     · « Note globale ».


Il y aurait beaucoup à dire sur les explications accompagnant chaque catégorie de note dont le flou artistique, les formulations folkloriques ou ésotériques, les vastes louches d'approximations pifométriques, la niaiserie bling-bling de certains critères, l'emphase des qualificatifs sans objectivation possible... ressemble beaucoup aux explications que les voyantes professionnelles associent chaque matin aux signes de l'horoscope du jour.


Mais une attention particulière doit être accordée au summum de l'excellence dans la deuxième rubrique dont l'intitulé est déjà en soi un morceau d'anthologie :
     · Rubrique :
Attractivité, Impact socio-culturo-économique
     · Note A+ :
Visibilité internationale
     · Explication de note :  

L'unité est attractive au niveau international. Elle attire des chercheurs étrangers de haut niveau et accueille de manière très significative des docs et postdocs avec leur financement, en provenance de l'Europe de l'Ouest, d'Asie, d'Amérique du Nord (alt. Des pays développés). Elle est leader (ou PI) dans des programmes internationaux. Ses actions ont un retentissement international.

 

En délimitant ainsi géographiquement et économiquement les origines des chercheurs pouvant être invités par les laboratoires français pour valoriser une unité de recherche ou participer à sa visibilité internationale ou refléter son attractivité internationale, l'AERES explicite un critère de xénophobie post-coloniale tendant à considérer tous les chercheurs originaires d'Afrique ou du Moyen-Orient, par exemple, comme inutiles ou incompétents ou problématiques pour des raisons indicibles...


Cette publication est en tout points conforme à la vision élyséenne d'une Afrique réduite aux grossièretés rustres du Discours de Dakar et aux orientations xénophobes des politiques publiques menées depuis des années.


Elle confirme qu'une agence d'évaluation placée sous l'autorité directe d'un pouvoir politique s'aligne inéluctablement sur les orientations idéologiques dudit pouvoir lorsque celui-ci se met à dériver, comme c'est le cas aujourd'hui en France et en Europe, sous l'empire des nationalismes xénophobes.

 

Dire que l'AERES est xénophobe implique naturellement de préciser le concept de xénophobie : le mot « xénophobie »  est apparu en français dans les premières années du XXème siècle (Nouveau Larousse Illustré, 1906) avec une signification psychologique voire caractérologique : on parle d'état d'esprit ou de sentiment xénophobe.
Ce substantif désigne des comportements individuels ou collectifs, l'expression d'émotions d'hostilité ou de haine à l'égard des étrangers.

 

Mais en un siècle les définitions ont évolué.

 

Le grand dictionnaire terminologique de l'Office Québécois de la Langue Française propose deux entrées :
    
· « Préjugé défavorable à l'égard des étrangers.
Note : La xénophobie est fondée sur des stéréotypes, généralisations sans fondement, nées de rumeurs, d'incompréhensions, de mœurs différentes. »
     · « Hostilité vis-à-vis des étrangers, d'origine sociale, et non pathologique. »

Ces définitions soulignent toutes deux le caractère social plus que psychologique de telles croyances ou émotions. Cela reflète une évolution du signifié qui oscille entre un sens commun plutôt psychologique et une conceptualisation sociologique en cours d'élaboration.

 

Dans cette perspective sociologique, on peut définir la « xénophobie » comme :
L'ensemble des discours et des actes qui - en dehors de situation ou menace d'invasion militaire - tendent à
     · désigner l'étranger comme un problème, un risque ou  une menace pour la société d'accueil 
     · le tenir à l'écart de cette société, que l'étranger soit au loin et susceptible de venir, ou déjà arrivé dans cette société ou encore depuis longtemps installé.


Cette définition préalable permet de distinguer différents aspects du phénomène :
     · xénophobie populaire et xénophobie élitaire par différenciation, dans la sociologie « élitiste », entre une minorité gouvernante et une masse gouvernée ;
     · xénophobie contestataire et xénophobie de gouvernement, si l'on rapporte le phénomène xénophobe à la distinction usuelle entre « partis de gouvernement » et autres partis ou simplement entre gouvernants et gouvernés.


Ces distinctions permettent ensuite de s'interroger sur les dynamiques sociales et les relations historiques entre les formes élitaires ou gouvernantes de la xénophobie et ses formes populaires ou contestataires.

 

La xénophobie d'Etat est la forme la moins connue de xénophobie parce que la moins identifiée par les « élites » dirigeantes qui sont alors au cœur du phénomène lui-même et de sa définition.
Mais si l'on rapporte la notion d'Etat aux connaissances acquises dans la sociologie de l'action publique, on peut la définir la comme :
l'ensemble des discours et des actes publics, émanant d'autorités publiques, produisant, volontairement ou involontairement, cet effet de stigmatisation de l'étranger comme problème, risque ou menace.
Cette forme de xénophobie a une histoire, des caractéristiques et des formes d'expression spécifiques.
Les discours peuvent prendre la forme orale des déclarations ministérielles ou celle, écrite, des rapports administratifs et textes de droit...


Les actes peuvent être ceux de fonctionnaires de police sur le terrain ou ceux de hauts fonctionnaires des finances préparant des choix budgétaires...
Cette stigmatisation peut apparaître dans les mots et gestes d'acteurs administratifs ou politiques spécialistes des étrangers mais aussi dans
l'imperceptible infléchissement des référents et des pratiques [I] d'acteurs – a priori – éloignés de ce sujet : médecins, travailleurs sociaux, éducateurs, juges ...
Dans le cas de l'AERES la stigmatisation est produite par la relégation des chercheurs dont l'origine géographique et géo-économique rend leur invitation peu valorisante pour les laboratoires français.

 


Jérôme VALLUY
Maître de Conférences en science politique à l'Université Panthéon-Sorbonne
Chercheur associé au Centre d’Études Africaines de l’EHESS

 


Notes :

 

[I]   Pour le lecteur, n’ayant vécu que « l’après-guerre», mais ayant  néanmoins bénéficié du privilège de transmission d’expérience par les « générations sacrifiées » (guerres mondiales et guerres coloniales), cet « imperceptible infléchissement » n’est pas sans rappeler le climat particulier de l’Allemagne des années trente:
- cf. Bertolt Becht : « Der aufhaltsame Aufstieg des ARTURO UI»
La probable genèse de cette pièce de théâtre remonte à 1934, lors d’un entretien avec Walter Benjamin. Brecht écrit la pièce début 1941, lors de son exil en Finlande, et à son arrivée aux États-Unis en juillet 1941, il la propose à Erwin Piscator. En octobre, Piscator  écrit à Brecht : « Hoffman Reynolds Hays a entrepris un travail héroïque et a réalisé en 8 jours une traduction du "Ui ". J'ai fait faire une lecture de la traduction ici et je n'ai eu hélas que peu de succès. Voir la copie ci-jointe de la lettre de Louis Schaffer, le directeur du Labor Stage théâtre »
Deux mois avant Pearl Harbour, la « démocratie américaine » n’avait pas encore diabolisé Hitler !  Aujourd’hui encore, les porte-voix de l’idéologie dominante restent très discrets sur le « contexte de mise en selle » des Pinochet, Noriega, Saddam Hussein, Gbagbo, Moubarack, Ben Ali, Ben Laden  … etc.
- cf également le poème attribué au pasteur Martin Niemöller :

« Lorsqu'ils sont venus chercher les communistes
Je me suis tu, je n'étais pas communiste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes
Je me suis tu, je n'étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs
Je me suis tu, je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester. »

- cf. l’article  de Domenico  Losurdo, « Pour une critique de la catégorie totalitarisme »

publié dans la revue : « Hermeneutica » en 2007 et opportunément traduit par « Comaguer »

 


Références de l'auteur : Jérôme Valluy :
http://ceaf.ehess.fr/document.php?id=338

 

Autres articles intéressants de l'auteur :

 

Jérôme Valluy : « on construit politiquement l’étranger comme un problème de société » :
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3531

 

Pas un Empire du rejet, un continent d’asile !
http://www.lautrecampagne.org/article.php?id=21

 


Pour compléter son info :

 

Les chercheurs sont des lo(o)sers. Un article d'Olivier Ertzscheid :
http://www.auboutduweb.com/poolp/index.php?post/2011/08/25/Les-chercheurs-sont-des-loosers-Un-article-dOlivier-Ertzcheid
[mode dérisoire et salutaire, ça décape !]
dans rubrique :
Points de vue et coups de gueule :
http://www.auboutduweb.com/poolp/index.php?category/Points-de-vue
sur site du
POOLP (Personnels Obstinément Opposés à la Loi Pécresse) :
http://www.auboutduweb.com/poolp/










Article 8

Envoi d' ATTAC-France : http://www.france.attac.org/
(Par lien : lettre du Conseil scientifique d’Attac - numéro 40)









VERS LE « KRACH » DES DETTES PUBLIQUES


Par Gaël Giraud




Page d'origine : http://www.ceras-projet.org/index.php?id=5269
- revue Projet n°323, Septembre 2011

Accueil du site : Centre de recherche et d’action sociales (CERAS)
http://www.ceras-projet.org/index.php

 

22 août 2011
À l’heure où ces lignes sont écrites, aucun pays de la zone euro n’a encore fait défaut sur sa dette publique, mais le grand krach ne saurait plus tarder. Il promet d’entraîner avec lui l’ensemble du secteur bancaire des pays de l’OCDE et, finalement, de nos sociétés.

 


Le « problème » des dettes publiques

 

Les atermoiements des pays européens compliquent sérieusement la véritable résolution du problème des dettes publiques. Le caractère inexorable de la restructuration de ces dettes dans certains pays de la zone euro ne signe pas seulement l’inanité des plans d’austérité imposés en pure perte à Athènes : elle révèle la faillite de l’ensemble du projet politique qui sous-tend la construction de la zone euro. Car, à moins d’un changement profond de politique économique aux quatre coins du rectangle Berlin-Bruxelles-Paris-Washington [1], le défaut souverain d’Athènes s’accompagnera de sa sortie de ladite zone. Après un défaut, plus aucun investisseur ne voudra lui prêter avant plusieurs années. Or le traité de Lisbonne interdit à la Banque centrale européenne (BCE) de prêter à un État en détresse et les États de la zone euro n’ont plus de pouvoir de création monétaire. Si Athènes veut financer ses hôpitaux et ses écoles, acheter du pétrole et de la nourriture, il lui faudra alors récupérer le pouvoir d’utiliser la planche à billets. Sans doute la Grèce ne tarderait-elle pas à être suivie par l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, voire l’Italie…

 

La Grèce ferait-elle mieux de pratiquer une décote (haircut) de sa dette publique dès maintenant? C’est probable : elle sera d’autant plus douloureuse pour les Grecs qu’elle sera décidée tard. En revanche, les créanciers ont intérêt à retarder l’échéance. Pour eux, la lenteur des décisions du couple franco-allemand et leur orientation (décharger autant que possible les créanciers privés du poids du financement du service de la dette grecque) correspondent à la meilleure réponse possible. Mais la sortie de l’euro menace d’être plus douloureuse encore pour la population grecque : une drachme considérée comme sans valeur à l’échelon international pourrait rendre la Grèce incapable de s’approvisionner correctement en produits de première nécessité pendant les premiers mois, voire les premières années suivant sa sortie de la zone euro.

 

La France se croit dans une meilleure posture ? En 2012, le calendrier de remboursement de sa dette publique l’oblige à emprunter près de 200 milliards d’euros de plus que d’habitude sur les marchés financiers : entre 400 et 450 milliards au total. De quoi nous faire clignoter sur les écrans radars des marchés si, d’ici là, nous ne sommes pas déjà pris dans la tourmente du prochain krach. L’Allemagne acceptera-t-elle de couvrir les dettes des pays périphériques grâce à ses excédents commerciaux, source mécanique des déficits des pays européens moins compétitifs ? Ce serait en partie logique, mais cela lui coûterait plus de 3 % de produit intérieur brut (Pib) chaque année – l’équivalent de ce que sa croissance pourrait, au mieux, rapporter. Ne nous faisons pas d’illusion : les Allemands ne peuvent pas payer.

 

Quant aux États-Unis, le remboursement d’un tiers de leur dette publique (soit 30 % environ du Pib) arrive à échéance à la fin 2012. L’ancienne hyper-puissance est incapable d’y faire face sans recourir massivement à la planche à dollars. Ce qui accentuera la baisse du dollar et reportera sine die la résorption des déséquilibres induits par un couple dollar-yuan sous-évalué et un euro surévalué. C’est l’une des raisons pour lesquelles Standard & Poor’s (S&P) a dégradé la note des États-Unis début août. Du jamais vu. Mais cette décision a peu de sens. Les trois principales agences de notation, S&P, Fitch et Moody’s, ont perdu toute crédibilité à l’occasion de la crise de 2008 : à la solde des banques, qui les rémunèrent, elles partagent leur myopie sur les risques systémiques que font courir leurs activités. En outre, si les États-Unis devaient un jour faire défaut sur leur dette souveraine, c’est l’ensemble de l’économie mondiale qui s’écroulerait : dégrader la note américaine est absurde sans dégrader aussi celles de presque tous les autres pays du monde. Enfin, l’économie américaine s’organise essentiellement autour des hautes technologies, peu créatrices d’emplois, et des services à la personne, faiblement « productifs » par nature et conduisant dans des trappes à bas salaires [2]. Il est clair que les États-Unis ne seront pas capables de rembourser l’intégralité de leur dette publique avant longtemps autrement qu’en créant des dollars ex nihilo. Mais puisque la Réserve fédérale y est autorisée, Washington ne fera jamais officiellement défaut. La situation, connue depuis plusieurs années, ne justifiait aucunement que l’on dégradât la note. En réalité, cette décision participe du chantage orchestré par une partie des Républicains et du secteur bancaire pour contraindre l’administration Obama à mettre en place un programme d’austérité sans augmentation d’impôts. Barack Obama a malheureusement fini par y céder en signant, le 2 août dernier, le Budget Control Act, accord bancal sur le relèvement du plafond budgétaire. Il devient désormais probable qu’indépendamment de tout krach, les États-Unis basculent, et l’Europe avec, dans une trappe à liquidité déflationniste.

 


La trappe déflationniste

 

Le phénomène est bien connu. Le Japon a vécu, à partir de 1989, un scénario analogue à celui que nous traversons depuis 2007 : une bulle spéculative immobilière qui éclate, des actifs financiers qui s’effondrent et une économie en récession. La Banque centrale du Japon a tardé à y répondre par une politique monétaire expansionniste (la planche à billets) de sorte que, lorsqu’elle y a consenti, il était trop tard : les banques avaient cessé de prêter, les investisseurs, les entreprises et les ménages japonais cessé de croire à la possibilité d’une reprise rapide; le Japon est entré en déflation. Lente baisse des prix, stagnation du Pib, hausse du chômage… Depuis quinze ans, les gouvernements ont tenté en vain, par des plans de relance massifs, de sortir de cette spirale.

 

En 2008, Europe et États-Unis ont réagi beaucoup plus rapidement, à la fois par des plans de relance plus ou moins agressifs et par une politique monétaire très accommodante. À défaut d’une réelle reprise, du moins ne sommes-nous pas entrés en déflation. Mais à présent, les plans d’austérité nous menacent : restrictions budgétaires tous azimuts, baisse des salaires des fonctionnaires (donc de l’ensemble des classes moyennes), des retraites et des allocations… constituent la recette idéale pour plonger des économies fragiles dans la spirale déflationniste : les ménages augmentent leur épargne par crainte du lendemain, les entreprises reportent leurs investissements, les investisseurs placent leur argent au casino bancaire international. Du coup, les prix baissent et le cycle pessimiste repart de plus belle.

 

En France, les allocations familiales viennent d’être réduites cet été, un fonctionnaire sur deux n’est plus remplacé et les prix ont commencé à diminuer (-0,4 % en juillet), tandis que la croissance est en berne. Pourtant, nous avons été relativement épargnés par la folie des plans de rigueur, sans doute parce que les échéances électorales approchent. Il n’en va pas de même en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Grande-Bretagne. La violence avec laquelle le gouvernement Cameron a entrepris le démantèlement du service public britannique laisse pantois. On peut comprendre que les émeutiers anglais, après s’être longtemps contenus par patriotisme, prennent à leur manière la suite des indignados espagnols et des grévistes grecs pour en dénoncer l’absurdité. La précipitation de certains responsables conservateurs à imposer ces plans n’est-elle pas due à un effet d’aubaine? Jamais, en temps normal, les citoyens européens n’eussent consenti de tels sacrifices. La crise de 2008 et, à présent, celle des dettes publiques, servent de prétexte à une liquidation des acquis sociaux de l’après-guerre.

 


Les réductions d’impôt sont le problème

 

À ceux qui affirment que l’état actuel des finances publiques des États européens est dû à des dépenses excessives [3], il faut demander : où sont les armées de fonctionnaires que nous aurions embauchés depuis dix ans ? Les hausses de salaire extravagantes qui leur auraient été accordées ? Les postes budgétaires qui ont eu les faveurs de cet argent prétendument jeté par la fenêtre ? L’éducation ? Les transports publics ? Le logement social ? Entre 1993 et 2007, la part des dépenses publiques dans le Pib a diminué en France, passant de 55 % à 52,3 % [4]. La part de l’État stricto sensu est même passée de 25,5 % à moins de 20 % du Pib, tandis que gonflait celle des collectivités locales, du fait de la décentralisation. Dans l’Union à 15, les dépenses publiques sont également stables depuis dix ans – au détriment de nos engagements de Lisbonne.

 

En vérité, la hausse des dettes publiques n’est pas due à l’explosion des dépenses, mais à l’érosion systématique des recettes fiscales. Celles de l’État représentaient 15,1 % du Pib en 2009, contre 22,5 % en 1982. L’arithmétique est simple, hélas : baisse des recettes, stagnation ou baisse des dépenses. Le sauvetage des banques en 2008-2009 et le coût du service de la dette ont fait le reste : en l’absence d’« effet boule de neige » [5], la dette publique française aurait représenté 43,8 % du Pib en 2008 au lieu de 67,4 % [6]. L’abolition des différentes niches fiscales consenties depuis 2000, en France, permettrait à l’État de récupérer 75 milliards d’euros chaque année. Autant d’argent qu’il ne serait pas nécessaire d’emprunter sur les marchés [7].

 


Restructurer les dettes publiques

 

Mettre en œuvre, à l’échelle européenne, un « big bang » fiscal qui compense la contre-révolution fiscale appliquée de manière systématique, depuis plus de dix ans, est donc indispensable. En France, il importe que les principales niches fiscales soient supprimées et que l’impôt sur le revenu redevienne progressif (il ne l’est plus depuis 2007). Mais la réforme fiscale ne suffira pas. Soyons lucides : les dettes publiques des États périphériques de la zone euro ne seront pas remboursées. Avec quelle industrie, quelle puissance commerciale la Grèce pourra-t-elle rembourser une dette qui excède 115 % de son Pib et qui, par l’effet « boule de neige », continuera d’empirer ? Avec une récession de -5 % en 2010, il faudrait qu’elle puisse emprunter à des taux négatifs pour que sa dette n’augmente plus ! Quant à la rigueur, elle promet d’accentuer la récession du pays, la baisse des recettes fiscales et, finalement, le déficit public…

 

La construction de la zone euro reposait sur l’hypothèse que tous les pays parviendraient à converger vers le niveau de compétitivité de l’Allemagne. Or au bout de dix ans il n’y a pas eu de convergence. Elle est en fait impossible, les pays périphériques ne pouvant pas même dévaluer leur monnaie pour compenser leur défaut initial de compétitivité. Bien que leurs salariés (les Espagnols, par exemple) travaillent parfois davantage en moyenne qu’en Allemagne, ils ne peuvent pas rattraper leur principal concurrent. Où est donc la solution ? Certainement pas dans la vente des actifs nationaux : Athènes a été contrainte de vendre une partie du port du Pirée pour une bouchée de pain. Pourquoi ne pas vendre le Parthénon? Ce type de privatisation se nomme spoliation.

 

La solution la moins mauvaise est de restructurer ces dettes. Ce serait un coup porté au secteur bancaire et à ceux dont l’épargne a été investie dans ces dettes publiques. Mais les plans de sauvetage que nous bricolons depuis 2010 ne font que repousser l’échéance : ces épargnants fortunés ont probablement déjà perdu en grande partie leurs capitaux. Qui, par ailleurs, porte la responsabilité de ces placements hasardeux, sinon les banques? Elles touchent de grasses rémunérations pour les risques qu’elles prétendent endosser. Leurs choix d’investissement étaient malheureux : c’est à elles d’en payer le prix. Non aux chômeurs athéniens.

 

Tôt ou tard devront également être annulées ou, au mieux, restructurées, un certain nombre de dettes privées. Depuis 2008, l’administration Obama a volé au secours du secteur bancaire sinistré mais, par comparaison, rien ou presque n’a été fait pour les ménages pauvres piégés par les crédits subprime. Aujourd’hui encore, 25 % des propriétaires immobiliers aux États-Unis possèdent une maison dont la valeur est inférieure à leur crédit immobilier. De 100 % du Pib en 2008, la dette privée américaine n’est descendue qu’à 90 % aujourd’hui. Les crédits des ménages pauvres doivent être restructurés au plus tôt. Non que leur consommation doive redevenir l’alpha et l’oméga du moteur keynésien de la croissance – les enjeux écologiques nous obligent à renoncer à l’impératif de croissance du Pib comme tel. Mais tout simplement pour permettre à ces ménages de survivre au cours des dix prochaines années et pour éviter le piège de la déflation.

 

Les dettes extravagantes des ménages et des entreprises américains, anglais, espagnols, irlandais, islandais…, contractées auprès des banques, se sont transformées en dettes publiques au cours des années 2008-2009 : devant la faillite des ménages et des entreprises par millions, les États ont logiquement, pour éviter le pire, pris sur eux ces dettes dans le geste même où ils renflouaient les banques. C’est particulièrement vrai en Espagne, dont les finances publiques étaient saines avant 2008. La dette publique représentait 38 % du Pib en 2007, et aujourd’hui encore elle n’excède pas 62 %. Conjuguée à la faiblesse des recettes fiscales et à l’atonie de la croissance puis à la récession de 2009, la prise en charge publique des dettes privées a fait exploser celle des États.

 


Vers la faillite de la BCE ?

 

Comment est-ce possible si les banques ont remboursé ce qu’elles avaient emprunté aux États ? Les États n’ont pas simplement aidé les banques en leur prêtant des capitaux publics. Ils ont autorisé, fin 2008, un régime d’exception aux normes comptables internationales IAS qui permet aux banques de ne plus comptabiliser les pertes induites par le krach de 2008 à leur valeur de marché, mais à une valeur théorique facilement manipulable. De sorte que, depuis 2009, les bilans des banques sont en partie truqués. En témoignent les stress tests menés par la BCE en juillet 2010, passés avec succès par les banques irlandaises… qui étaient toutes en faillite à l’automne! Dès lors, comment savoir avec quel argent les banques (françaises, notamment) ont remboursé ? Les États, par ailleurs, ont soutenu la BCE quand elle a accordé aux banques privées des facilités de paiement que les traités ne l’autorisent même pas à accorder aux États. La BCE a notamment accepté de prendre en collatéral des actifs dégradés pour soulager les banques privées. Elle leur a accordé (et leur accorde encore) des prêts à un taux inférieur à 1 %, prêts dont les économies réelles eussent été heureuses de bénéficier !

 

Quel usage les banques privées en ont-elles fait ? Elles ont comblé les trous noirs creusés dans leurs bilans par les actifs subprime (qu’elles détiennent toujours!), prêté aux États à des taux supérieurs à celui auquel elles avaient emprunté (15 % pour la Grèce), joué de nouveau sur les marchés financiers (alimentant ainsi la bulle spéculative sur les matières premières), spéculé sur les dettes publiques grâce aux CDS [8] et se sont octroyé primes et bonus.

 

Une autre réponse de la part des autorités publiques est-elle possible ? Celle qu’ont choisie la Grande-Bretagne et l’Islande : nationaliser les banques en faillite. Faute de prendre cette décision politique forte, nous avons laissé ces mêmes banques exiger des États des taux de plus en plus élevés. Pourtant, la nationalisation permettrait, encore aujourd’hui, de régler une grande partie du « problème » des dettes publiques européennes (qui, on l’a compris, est d’abord un problème de dettes privées) en annulant la part dont nos banques sont créancières tout en sécurisant les dépôts des petits épargnants. Nationaliser n’est pas un but en soi : dans la mesure où l’octroi de crédit à une économie est un service public, on pourrait imaginer que les banques fassent l’objet de délégations de service public. Mais à court terme, on ne voit guère comment annuler une partie significative des dettes en question sans, par là même, faire sombrer le secteur bancaire privé européen. Que faire, fût-ce à titre provisoire, sinon nationaliser ?

 

Les capitaux propres de la BCE (environ 75 milliards d’euros) sont abondés par les États. En quittant son poste de président, Jean-Claude Trichet pourrait laisser la Banque centrale au bord de la faillite. Si la Grèce décidait une décote de 50 % sur sa dette, la BCE, qui détient au moins 150 milliards d’euros de cette dette, perdrait l’équivalent de ses capitaux propres. Ce serait aux États de la zone euro de la renflouer. Ce qui fait d’elle, finalement, une administration quasi-budgétaire, à rebours de la doxa qui la voudrait absolument indépendante du politique. Ce ne serait pas le moindre des paradoxes qu’elle ait à demander l’aide des États, alors qu’elle seule dispose du pouvoir de création monétaire. Depuis la création de l’euro, les États européens le lui ont abandonné. Mais la BCE se révèle entièrement inféodée aux banques privées. A-t-elle volé au secours des pays en difficulté ? En aidant la Grèce ou l’Irlande, ce sont avant tout les banques détentrices de titres de dette grecque ou irlandaise qu’elle secourt : pourquoi, sinon, n’avoir consenti que des prêts à 6 % à l’Irlande (5,2 % à la Grèce en mai 2010) au moment où elle prêtait aux banques à 1 %? Pourquoi s’est-elle si farouchement opposée, en juillet dernier, à ce que les créanciers privés fussent impliqués dans l’effort de refinancement des pays en difficulté ?

 

Lorsque la BCE, menacée de faillite, demandera aux États (déjà surendettés) de la recapitaliser, il faudra que chacun se décide : ou la contraindre à monétiser les dettes publiques par la planche à euros (ce qui ne coûtera rien au contribuable), ou sortir de la zone euro pour récupérer son pouvoir de création monétaire afin de faire face à ses propres obligations. La première issue provoquera-t-elle de l’inflation ? Ce serait un mal souhaitable : le signe que nous échappons à la trappe déflationniste et le meilleur moyen d’alléger les dettes. Gageons que ce moindre mal sera choisi lorsque l’Espagne et l’Italie menaceront de faire défaut à leur tour…

 

 

Gaël GIRAUD
Gaël Giraud est jésuite, chercheur au Cnrs, École d’économie de Paris, et travaille pour le Ceras.

http://www.ceras-projet.org/index.php

 


Notes :

 

1 L’intervention du FMI fait de Washington un acteur crucial pour l’avenir de la zone euro.

 

2 Cf. Patrick Artus et Marie-Paule Virard, Est-il trop tard pour sauver l’Amérique?, La Découverte, 2009.

 

3 . Par exemple Michel Pébereau, « Rompre avec la facilité de la dette publique », La Documentation française, 2005.

 

4 Projet de loi de finances pour 2010, « Rapport sur la dépense publique et son évolution ».

 

5 C’est-à-dire si les taux auxquels nous avons emprunté n’avaient jamais été supérieurs au taux de croissance.

 

6 Muriel Pucci et Bruno Tinel, « Réductions d’impôt et dettes publiques : un lien à ne pas occulter », Centre d’économie de la Sorbonne, document de travail, 2010.

 

7 En somme, les réductions d’impôts bénéficient doublement aux hauts revenus : une première fois parce que leur épargne n’est pas ou peu taxée; une seconde parce que l’État leur emprunte cette épargne à des taux qui peuvent devenir usuraires (c’est déjà le cas pour les pays en difficulté, ce le sera bientôt pour la France).

 

8 Credit Default Swap qui permettent aux banques de faire du profit en cas de défaut souverain d’un État.

 


Pour compléter son info :

 

Grèce : On va droit au “génocide financier” :
http://www.presseurop.eu/fr/content/article/977471-va-droit-au-genocide-financier

 

Crise mondiale : « Nous sommes revenus quelques années avant 1914… » :
http://www.bastamag.net/article1701.html










Article 9

Envoi par Mathilde Filloz : http://www.poesiefrancophone.com/mathilde_filloz.htm









SI J'ETAIS PRESIDENTE !


N° I : La Paix !



            
 
La Charte de l’ONU en 1945.

 

     La Charte des Nations-Unies signée à San–Francisco par cinquante pays, en 1945 au lendemain de la deuxième guerre mondiale marquait la rupture avec tout le droit international antérieur et jusque-là fondé sur la force et la domination.


     La Charte commençait, elle commence toujours par ces mots :
 «  Nous les Peuples …résolus à préserver les générations futures du fléau des guerres qui deux fois dans l’espace d’une vie humaine ont infligé à l’humanité d’indicibles souffrances… »

 

     La Charte est constituée en 1945 sur cette double idée : LES PEUPLES …LA PAIX…

 

    LES PEUPLES… Les principes sont : La non ingérence- La libre disposition- L’autodétermination- L’intégrité territoriale…
     « Si un peuple a un mauvais Etat c’est à lui et à lui seul qu’il appartient d’en changer ! »

 

     LA PAIX … C’est l’essentiel souci de la Charte de 1945, Son objet : 

« Le maintien de la Paix ! »        

«  L’interdiction de recourir à la force, et même à la menace de la force pour régler les différends et l’exigence d’y substituer la négociation ! »


     Depuis plusieurs années les chefs des  états  dirigeants de l’ONU se sont substitués aux peuples qu’on ne consulte plus. Les forces  politiques dominantes ont autoritairement piétiné ces principes sacrés et utilisent leurs forces armées les plus cruelles, les plus destructives pour assurer leur puissance hégémonique, leurs intérêts d’états, leurs intérêts stratégiques, les intérêts privés des grandes sociétés capitalistes, leur mainmise sur les richesses des pays sous développés, leur domination du monde !
     Ils  imposent par la force et l’autoritarisme, par la corruption leur « Nouvel ordre mondial ! »
    
Nous sommes retournés au droit international d’avant la guerre fondé sur la force ! Nous assistons aujourd’hui à la plus grande imposture de l’histoire :


L’ONU, SON CONSEIL DE SECURITE QUI DOIVENT PROTEGER LA PAIX,
FONCTIONNENT POUR AUTORISER LES GUERRES !
IL EST TEMPS DE MOBILISER LES PEUPLES POUR RECONQUERIR LE DROIT A LA PAIX !


Mathilde FILLOZ,
poète engagée, dans ma centième année
Ccfilloz[a]aol.com

 


Le 09/09/2011


Si j’étais Présidente !


 

Si j’étais Présidente en mon pays de France,
J’ordonnerais d’abord, immédiatement,
L’arrêt du nucléaire et du droit d’ingérence,
La fabrication et la vente d’armement.

 

Je quitterais l’OTAN  qui n’est que barbarie.
Il apporte la mort, la domination
Et, couvert par l’ONU, impose tuerie,
Enfer, ruine, misère à la population.

 

Ils ruent dans les brancards, les dictateurs
Qui ne désirent plus partager leurs profits.
Il change de tactique le spéculateur.
Il lâche le despote et lance les défis.

 

Il s’investit, soutient les révoltes sanglantes,
Arme les insurgés, place des gouvernants
Soumis, avec appel d’offres mirobolantes,
A la « protection » des ETATS dominants !

 

Nous avons compris le machiavélisme
Des interventions qui vont sauvegarder
Tous les privilèges d’un colonialisme
Qui camoufle son nom afin de truander !

 

Arrêt des guerres pour uranium, pétrole.
J’annulerais l’accord qui vole ces richesses !
(1)
L’Afrique indépendante et libre, sans contrôle,
En tirerait l’argent utile à ses détresses !

 

Au lieu de commandos, une armée en défense,
Recrutant ses soldats par la conscription
Pour défendre le cher pays de leur enfance,
Protéger, assister la population !

 

Puis j’offrirais la Paix à l’univers en larmes.
Anéantissement de tous engins de mort,
Décidé par l’ONU qui détruirait les armes,
Faisant la Paix pour tous : Un fabuleux trésor !

Après la « der des ders » les épis d’or en Brie,
Bleuets, marguerites et rouges coquelicots,
Sur les champs des combats, des morts pour la Patrie ?
Poussaient drus, falunés du sang de nos héros !

 

En ai-je rêvé d’un monde de Paix universelle !
Imaginez un jour, un traité mondial
Qui décrèterait  « la PAIX ! » Notre raison chancelle !
Les peuples ivres de joie ! Un tableau génial !

 


Mathilde FILLOZ,
poète engagée.
Pupille de la Nation ( I° guerre mondiale)
Résistante ( 1939-1945) Dans sa centième année.
 



Note :

(1) Accord de défense et de coopération signé avec les pays Africains en 1961 par Michel  Debré au nom de la France. Les chefs d’Etat français : De Gaule, Pompidou,  Giscard D’Estaing, Mitterrand, Balladur, Chirac, Sarkozy ne l’ont jamais dénoncé. Il est toujours opérationnel  et en vigueur.  ( Sources : Internet)











Dernière modification : 19.10.11, 19:18:51