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Du dimanche 21 septembre 2008



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Sommaire

Article 1 : QUELQUES RAISONS DE LA CRISE EN OCCIDENT

par Jean-Jacques REY

Article 2 : LE MONDE DU SPECTACLE INVESTI PAR LA BUREAUCRATIE

par Géry DEFRAINE (envoi de Stéphane GODU)

Article 3 : LA PRECARITE VUE PAR LA CIP-IDF

par CIP-IDF

Article 4 : SYSTEME D : COMPTONS D'ABORD SUR NOUS-MÊMES

par Michel PORTAL

DOSSIER : DES MENACES POUR L'HUMANITE

*** Article 5 : AFRIQUE : DESTRUCTION PAR LA FAIM

par Jean ZIEGLER (envoi d'Isabelle COSTA)

*** Article 6 : EXTRÊME VIOLENCE ET CRIMES EN BOLIVIE

par TLAXCALA et AMERLAT (envoi de Cristina CASTELLO)

*** Article 7 : ADOLESCENCE ET VIOLENCE

par Guy CREQUIE

***Article 8 : PRENDRE LA MESURE DE LA MONTEE POTENTIELLE DES EAUX

par Emmanuel LEZY (envoi de Vincent ROBEYNS)

Article 9 : LE PROGRAMME EN QUELQUES SIÈCLES

par Armand ROBIN (envoi d'Alix RENAUD)



Article 1




QUELQUES RAISONS DE LA CRISE EN OCCIDENT



Il y en a qui parle d’honneur et de cause juste, alors qu’ils ont vendu la nation à des intérêts étrangers si ce n’est à la finance internationale, et, pour enfoncer un peu plus le bouchon, ils se présentent cyniquement comme des garants de la « démocratie », partout où ils envoient des soldats pour maintenir la prééminence des exploiteurs et des corrompus… La collaboration avec "l'Empire" américain va bon train en Europe et plus particulièrement en France, depuis qu'elle entretient l'illusion de la grandeur. Je ne voudrais pas être méchant, mais c'est toujours ce genre d'opportunistes qui se croient efficaces : ils précèdent le corbillard !

 

Nous y sommes, au point où la cruche se casse, et nous allons encore en apprendre de belles, je parie, qui feront mal à certains porte-feuilles… Pendant ce temps, comme des automates programmés, nos ministres néoconservateurs continuent à jouer leur petite musique, afin de complaire aux « grenouilles » qui veulent leur roi... Mais la crise annoncée est bien là, et le château de cartes financier est en train de s'écrouler. Un système marchand, complètement loufoque, gouverne le monde. Ceux qui en profitent, sont les premiers à le dire, et, paradoxalement, ils interdisent de le remettre en cause. Ils appellent ça, leur capacité à gérer les affaires… Ces mêmes types sont souvent des « gangsters » qui nous gouvernent. Ils se cachent volontiers derrière la Loi, mais ils la contournent ou la changent dès qu’elle les gêne, et quand ce c’est pas le cas, ils se servent de la Loi, non comme d’un moyen de civilisation, mais comme d’un instrument de domination. Vous parlez d’une représentation ! Dans tout ça, c’est les retardataires de tout bord qui gagnent… Aussi la Loi ne sera bonne que lorsqu’elle sera universelle et au service de personne en particulier, mettant l’équité au même poids que la justice. Ainsi ceux qui se réfugient derrière Elle pour « légaliser » leurs mauvais instincts, apparaîtront pour ce qu’ils sont : des gens limités par leurs appétits ! …

 

Je voudrais enfin confier quelques mots sur la Culture, que les néocons de par le monde ont décidé de fondre dans une solution utilitariste. En fait, ils agissent ainsi pour mortifier l’esprit de résistance à leurs dogmes et nier les identités qui font nos ipséités. Des gens qui affirment que les artistes et les intellectuels sont des « inutiles », qui cherchent même à les exclure de la Cité pour les réduire à merci, ne méritent pas le respect, ils sont un peuple qui meurt, prêt à accepter les « solutions finales » … Un peuple qui se met à haïr ses intellectuels et ses artistes, rien que pour soulager ses frustrations, est prêt pour un destin Pol-Potique… Ce n’est d’ailleurs plus un peuple, mais un troupeau de vaches que les maîtres mènent où ils veulent, même à l’abattoir ! Ce qu’on peut obtenir au plan matériel ne remplacera jamais ce qui manque dans la raison. Ce qui est grave en France, c’est que « l’empereur » Sarko-sa n’est jamais que le reflet de son temps : un véritable révélateur ! La société était prête à l’accueillir… La désignation des boucs émissaires n’a jamais satisfait que les minables !

 


Jean-Jacques REY







Article 2

Envoi de Stéphane Godu
pour
Géry Defraine : http://www.croclapomme.com/index.html







LE MONDE DU SPECTACLE INVESTI PAR LA BUREAUCRATIE
politique de contrôle des intermittents et des structures qui les emploient



"
Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti " , Albert Camus

 

 

ATTENTION DANGER

 

A tous les artistes et  techniciens du spectacle,
Aux compagnies de danse, de cirque, de musique, de théâtre,
Aux responsables culturels,
Aux responsables politiques,
Aux journalistes,
Aux femmes et aux hommes,

 


Mesdames, Messieurs,
 
Aujourd'hui dans ce pays de nombreux artistes et des techniciens des spectacles disparaissent.
Ils ne peuvent plus exercer leur métier.

 

Les ASSEDIC contrôlent (ce qui est normal) et s'en prennent actuellement aux artistes et techniciens intermittents de Charente-Maritime en renouvellement de droit.
Pendant ces contrôles qui durent 10 mois, 1 an,  2 ans, toute allocation de chômage est SUSPENDUE.  Les ressources mensuelles  sont diminuées de moitié, voir de trois quarts, voir tout à fait pour certains, ce qui a pour conséquence immédiate un manque à vivre qui est dramatique pour les familles.

 

Les autres départements ne sont pas épargnés. La direction des Assedic, forte du nouveau protocole de 2007, contrôle essentiellement les "petites" structures artistiques. (Ceux qui ont une administration simplifiée, qui n'ont pas une équipe qui gère les finances, qui n'ont pas de conseillers juridiques)
 
Les ASSEDIC sont à l'affût de la moindre erreur, sur la dénomination de l'emploi, sur le nombre d'heures, sur les contrats, sur le siège social, sur les personnes composant le bureau, sur les signatures, sur les formations, sur les spectacles, les répétitions non payées,  etc.

 

Les artistes sont  attaqués sur la forme de leur travail, à savoir s'il existe un lien de subordination entre les salariés et les associations qui les emploient.
 
Les ASSEDIC  s'attaquent de façon individuelle
à chaque intermittent, (personne ne sera épargné) et non plus au statut.
Ils cassent ainsi  l'effet de groupe et de grève possible comme en 2003.
 
Ce processus permet aux ASSEDIC de
radier le maximum d'artistes du spectacle, des techniciens, et ainsi de chômeurs (le nombre de chômeur diminue !!!)
Certains d'entre nous ont déjà été rayés. Certains ont arrêté d'eux même tant la pression est forte et déstabilisante.
Certains sont dans une très grande misère morale et financière. Ces contrôles sont dégradants et humiliants.

 

Hypocrisie de la part des ASSEDIC sur le rapport entre les artistes, les techniciens, et les associations employeuses.
Non-connaissance totale (et hypocrisie) par le personnel des Assedic des métiers du spectacle

 

Nous devons rester solidaires.

 

Soyons lucides. Nos métiers existent par ce que les ASSEDIC existent aussi. Les salaires (cachets) et les allocations Assedic permettent de travailler honnêtement et de vivre décemment de ces métiers.

 

Car le travail des femmes et des hommes du spectacle ne se cantonne pas uniquement à la représentation. Ces métiers, comme d'autres, exigent en amont tout un travail de préparation.

 

Il y a des jours de répétitions, de construction, de formation, de maintenance...de comptabilité, de recherche de financement, de budget à préparer, de recherche de public, de communication, de vente de spectacles…
C'est un métier à prendre dans sa globalité, un métier qui existe grâce au public, un métier qui demande des heures et des heures de travail.
Sans Assedic,  les artistes professionnels du spectacle et les techniciens vont disparaître.
Nous ne pourrons plus exister.
Personne ne sera épargné.
C'est la volonté des Assedic, de l'Unedic et du MEDEF.

 

La réduction drastique des budgets de l'éducation artistique va, elle aussi dans le même sens.

 

 

Que pouvons-nous faire ?

 

Ne plus payer les cotisations Assedic ?
Porter un Triangle Rouge sur le cœur ?
Changer de métier ?
Devenir une profession libérale ?

 

Commencer une grève non stop dès septembre… et empêcher tous les spectacles et festivals d'exister ?

 

Se rencontrer et agir en mobilisant la presse et les élus.
Entamer une procédure judiciaire à l'encontre des Assedic qui pourrait faire alors jurisprudence.

 

Si vous êtes sur les rangs, depuis combien de temps êtes vous contrôlés...?
Où ? Qui ? Combien ?
Avez-vous des infos ?

 

Merci de transmettre ce message.
D'agir à votre mesure avec vos moyens.

 

Des Chiffres et des liens:

 

Aujourd'hui en Poitou-Charentes, 95 intermittents seraient  contrôlés par l'audit et commission des fraudes.( Pourquoi le Poitou-Charentes ? )

 

A Saintes, à notre connaissance, 12 personnes sont actuellement contrôlées, surtout des artistes qui sont  proches d'une structure associative.

 

 

Voir article sur les contrôles :
 
http://www.cip-idf.org/IMG/pdf/Texte_controles.pdf
 



extrait :
"
.../...
Un dispositif politique
Programmés depuis août 2003, les contrôles sont une des rares promesses tenues par les gouvernements successifs pour répondre au mouvement des intermittents. La signature du protocole actuel régissant les annexes 8 et 10 était conditionnée par la CFDT à l’engagement par le gouvernement de mener ces contrôles. La CFDT l’a donc voulu, le Médef l’a signé, l’Unedic et le gouvernement l’applique.
Il convient aussi de rappeler que la lutte contre les abus, responsables supposés du déficit des annexes 8 et 10, fut (à tort ou à raison) une exigence d’une partie du mouvement des intermittents. Étaient visés à l’époque les grandes entreprises de l’audiovisuel public ou privé déclarant comme intermittents des salariés travaillant de fait comme permanents (des permittents).
.../...
Les contrôles, comme l’ensemble du conflit politique ouvert en 2003, visent à normaliser nos pratiques, à démolir non pas une exception, mais une exemplarité culturelle, une incapacité à travailler seul, un certain mode à être ensemble, de commercer avec la société qui ne passe pas par le profit purement financier.
Le but politique des contrôles n’est pas de purger le corps social de ses parasites, mais de faire vivre chacun dans la peur d’être aujourd’hui stigmatisé comme assisté et demain comme fraudeur. Pour ce faire, nul besoin de contrôler tout le monde. Il suffit de s’attaquer aux plus faibles, aux plus naïfs, aux plus isolés. Le bruit se propage. Qui peut lire les témoignages sur les contrôles sans ressentir stupeur et tremblement ?
.../...
"

 

LIENS THEMATIQUES

 

http://www.cip-idf.org/

 

http://convergence.intermittent.ifrance.com/

 

http://www.assedic.fr/assedic/assedic.portal

 


 

le 11 septembre 2008,
CROC LA POMME  THEATRE
17100  SAINTES

http://www.croclapomme.com/index.html







Article 3

Envoi par CIP-IDF : http://www.cip-idf.org/








LA PRECARITE VUE PAR LA CIP-IDF



     Ne le dites à personne mais il fut un temps où des salariés intermittents (donc discontinus, c’est à dire précaires) ONT BÉNÉFICIÉ D'UNE ASSURANCE CHÔMAGE en contrepartie de leur disponibilité, de leur polyvalence, de leur flexibilité, bref, de leur intermittence. Incroyable, non ? »

 

     Avant 2003, le modèle d’indemnisation des intermittents du spectacle garantissait une certaine continuité de droits et de revenus (salaires ou indemnités) face à la discontinuité de l’emploi (alternance de période d’emploi sous contrat et de période non-employée). Ce régime spécifique d’assurance chômage restait « le seul système mutualiste » (les années où l’on est employé le plus, on touche moins d’indemnités et on cotise pour les plus fragiles. Les années où l’on est moins employé (?) on touche des indemnités).

 

     Ce régime, qui n’était certes pas parfait, permettait en échange de cette précarité attachée à l’intermittence de l’emploi, une contrepartie en droits et en revenus.

 

     Le protocole de juin 2003 a fait entrer le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle dans la logique de capitalisation et d’individualisation des droits : disparition totale de la date anniversaire, capital de 243 jours d’indemnités, les mieux payés et employés le plus régulièrement touchent le plus d’indemnités. Durcissement des conditions d’accès,  règle du décalage… Ce protocole a introduit aussi et surtout de l’aléatoire et des inégalités inscrivant ainsi nos vies dans l’incertitude…

 

     La précarisation accrue qu’implique ce protocole, c’est ne plus pouvoir prévoir, choisir les projets sur lesquels on travaille, notamment quand ils sont peu ou pas rémunérés, organiser sa vie, gérer son temps d’emploi, d’activité et de vie, c’est être dessaisis de nos vies même.

 

     Cette politique d’assignation, de contrôle, de séparation et d’incertitude est à l’œuvre depuis des années et s’accélère actuellement (instauration du PARE, protocole du 26 juin 2003 sur l’assurance chômage des intermittents du spectacle, instauration du RMA, politique de l’emploi culturel, convention d’assurance chômage 2006, CNE, « Loi sur l’égalité des chances », projet de loi sur l’immigration CESEDA, renforcement des radiations et des contrôles en tout genre - CAF, contrôle mensuel ANPE, situation administrative des compagnies…-).

 

     Comme seule politique de lutte contre la précarisation on nous parle partout de « sécurisation des parcours professionnels » alors que par exemple la moitié des chômeurs ne sont actuellement pas indemnisés, de nombreux intermittents du spectacle sont régulièrement exclus du régime d’assurance chômage et doivent s’inscrire au RMI, plus de 40% d’entre eux ont cotisés aux annexes 8 et 10 pendant des années sans pouvoir ouvrir de droit.

 

Il s’agit de nous contraindre par tous les moyens à accepter n’importe quel emploi,

à n’importe quel prix, dans n’importe quelles conditions …

 

C’est bosse et tais-toi.

 

Et baisse la tête !

 

Nous luttons depuis le 26 juin 2003 et bien avant...

 

 

     Nous devons continuer et porter haut nos propositions pour un nouveau modèle d’indemnisation chômage mutualiste et redistributif, adapté à nos pratiques de vie et d’emploi :

 

     - 507h en 12 mois ouvrant droit à une période d’indemnisation de 12 mois avec date anniversaire fixe

 

     - un jour non employé = un jour indemnisé

 

     - indemnité journalière minimum au SMIC jour

     (parce que le SMIC mensuel n’est plus dans les faits une référence de revenu minimum)


 
Coordination des Intermittents et Précaires d'Ile de France
http://www.cip-idf.org

 







Article 4

Envoi par Michel Portal :

http://www.auray.fr/vie-associative/les-associations/education-famille/la-liste-alphabetique/







SYSTEME D : COMPTONS D'ABORD SUR NOUS-MÊMES
(Proposition démocratique, déontologique, décentralisée, désidéologisée et décalée)

 


 Adaptation moderne de la politique de Guillaume Tell  qui au XIII ième siècle, a fait refluer les impérialismes. Il a fallu 350 ans pour que la " Suisse", de son vrai nom "Confédération Helvétique", pauvre au départ, soit reconnue par les grandes puissances ... avant d'être largement "récupérée" (comme l'a analysé Jean Ziegler).
Instruits par l'histoire, nous pouvons espérer faire mieux... surtout si "Système D" démarre en plusieurs "coins" de la planète.

 

Si une petite équipe* dans une population (Je pense en premier à un territoire d'ordre cantonal) réussit à se rassembler localement
- s'efforce de n'exclure personne (quel que soit son passé ou sa vision du futur, son parti ou son apolitisme, sa religion ou son irreligion),
-  prête attention aux nouveaux comme aux anciens du groupe
- et fait l'effort de distribuer la parole des présents également entre tous à chaque réunion, elle
-  développera sa capacité de démocratie directe puis représentative (contrôle ou appui des élus, veille citoyenne).
-  aura des occasions de fédérations et de jumelages avec des groupes d'autres villages ou quartiers, puis de confédérations faisant reculer impérialismes, clientélismes, féodalités et solitudes,
- sera progressivement reconnue localement, pourra agir et avoir des résultats sans violences de sa part
- et trouvera des solutions techniques, éducatives et écologiques à des problèmes locaux. Les solutions sont transposables et échangeables entre groupes (via Internet notamment) mais elles peuvent aussi varier beaucoup d'un coin à l'autre.

 

N'attendons pas de leader miraculeux ! Leaders, nous avons tous à l'être à tour de rôle... comme dans les échappées cyclistes qui réussissent : chacun mène à son tour selon l'inspiration et sa forme. L'équipe citoyenne commence à deux... c'est moins difficile à réussir qu'un couple !

 

La force d'une démocratie, c'est sa base : au mieux chacun et chacune d'entre nous. Elle peut s'affirmer localement plus colossale que les forces impérialistes, les tentations égoïstes et la pègre (toujours divisées par des concurrences et une multiplicité de fronts). L'histoire a montré là l'existence d'une capacité de résister et de faire sa place. En somme, sans idéologie ni religion ou irreligion particulières, on copie la nature qui marie diversité et unité. Les diversités dans l'unité.
Mon propos ne vise pas spécialement la Confédération Helvétique actuelle, mais la mentalité qui dans un pays pauvre, a conduit à l'efficace, durable et non-agressif pacte de 1291 entre des gens jusque-là gravement adversaires ; avec des conséquences positives des siècles plus tard : reconnaissance d'un état neutre non-conforme au "féodo-monarcho-clanisme" animal et spontané de l'espèce humaine.

 

De toute évidence, génération après génération, nos consciences veulent mieux que ce qui est déjà réalisé humainement. Il existe une pression imaginaire, éthique, naturelle vers la beauté et l'harmonie. Et nos consciences peuvent faire quelque chose: il existe une indétermination partielle de la matière entraînant des possibilités de choix, des libertés et des responsabilités personnelles et collectives. Tout n'est pas déjà écrit !

 

Nous avons beaucoup de combats à mener : la faim, les pollutions, les abeilles, l'éducation, les inondations en Haïti, les migrations, en France (Edvige, l'arrangement LCL-Tapie), la langue commune en Europe, etc. etc. en sont de valables. Nul ne peut participer à tout, mais personne ne devrait oublier le second combat (le premier étant la transformation de soi-même par soi-même). Le second effort est un travail pour développer la coopération et la sociabilité localement.

 

Les notions de local et de canton (étymologiquement le coin) se recouvrent largement.
Le canton correspond à la taille des plus petits états réellement existants ; à ce stade, les problèmes prennent déjà une dimension générale et ce territoire jouit encore d'un maximum de connaissances interpersonnelles directes, permettant de dialoguer au mieux et si nécessaire de déléguer valablement (gros problème sur lequel bute la démocratie jusqu'à présent).
Le danger est alors que le terroir se ferme sur lui-même. Pour éviter cela, nous disposons des pratiques de fédération et de confédération.
L'ensemble, un peu à la façon, légendée mais pourtant historique, de Guillaume Tell et des siens.

 


* Ici, nous sommes une bonne vingtaine pour un "pays" de 20000 habitants. Depuis six ans, notre groupe prend au sérieux la devise "liberté, égalité fraternité" et la chose publique, la république.
Il cherche ce qui est juste pour notre coin (communes ou circonscription électorale), trouve obsolète les concepts de "gauche", "droite" ou "centre". Il refuse d'être systématiquement "pour" ou "contre" la municipalité en place (Elle peut changer sans modifier notre attitude).
Nous avons des amis dans différents bords politiques présents localement, mais les responsables officiels du groupe ont, malgré des propositions, refusé de s'inscrire sur l'une ou l'autre des listes candidates. Un effort éthique et non pas un refus d'engagement.
Nous nous sentons plus appelés à devenir une autorité morale et une pépinière de futurs citoyen-nes politiquement engagés.

 


Cordialement et multi-citoyennement
Michel PORTAL










 

DOSSIER :

 

DES MENACES POUR L'HUMANITE

!

 




Article 5

Envoi d'Isabelle Costa : http://lezartsdusud.heberg-forum.net/forums.html  &  http://costa.songs.free.fr







AFRIQUE : DESTRUCTION PAR LA FAIM




page d'origine : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1842
Jean Ziegler : La faim et les droits de l’homme, le 19 mars 2008

 

Articles de Jean Ziegler publiés par Mondialisation.ca
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=listByAuthor&authorFirst=Jean&authorName=Ziegler

 

« La destruction de millions d’Africains par la faim s’effectue dans une sorte de normalité glacée, tous les jours, et sur une planète débordant de richesses. En Afrique subsaharienne, entre 1998 et 2005, le nombre de personnes gravement et en permanence sous-alimentées a augmenté de 5,6 millions. » Jean Ziegler rappelle que le droit à l’alimentation est le premier des droits de l’homme et exhorte à réaliser une « distribution plus équitable des biens, qui satisferait aux besoins vitaux des gens et les protégerait contre la faim. »

 


Texte de Jean Ziegler  à l'occasion du Forum "Quelle agriculture pour  quelle alimentation ?"

 

I. Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim ou de ses suites immédiates. Plus de 6 millions en 2007. Toutes les quatre minutes, quelqu’un perd la vue à cause du manque de vitamines A. Ce sont 854 millions d’êtres qui sont gravement sous-alimentés, mutilés par la faim en permanence.

 

Cela se passe sur une planète qui regorge de richesses. La FAO est dirigée par un homme de courage et de grande compétence, Jacques Diouf. Il constate qu’au stade du développement actuel de ses forces de production agricoles, la planète pourrait nourrir sans problème 12 milliards d’êtres humains, soit le double de l’actuelle population mondiale.

 

Conclusion : ce massacre quotidien par la faim n’obéit à aucune fatalité. Derrière chaque victime, il y a un assassin. L’actuel ordre du monde n’est pas seulement meurtrier. Il est aussi absurde. Le massacre a bien lieu dans une normalité glacée.

 

L’équation est simple : quiconque a de l’argent mange et vit. Qui n’en a pas souffre, devient invalide ou meurt. Il n’a pas de fatalité. Quiconque meurt de faim est assassiné.

 

II. Le plus grand nombre des personnes sous-alimentées, 515 millions, vivent en Asie où elles représentent 24 % de la population totale. Mais si l’on considère la proportion des victimes, c’est l’Afrique subsaharienne qui paie le plus lourd tribut : 186 millions d’êtres humains y sont en permanence gravement sous-alimentés, soit 34 % de la population totale de la région. La plupart d’entre eux souffrent de ce que la FAO appelle « la faim extrême », leur ration journalière se situant en moyenne à 300 calories au-dessous du régime de la survie dans des conditions supportables.

 

Un enfant manquant d’aliments adéquats en quantité suffisante, de sa naissance à l’âge de 5 ans, en supportera les séquelles à vie. Au moyen de thérapies délicates pratiquées sous surveillance médicale, on peut faire revenir à une existence normale un adulte qui a été temporairement sous-alimenté. Mais un enfant de moins de 5 ans, c’est impossible. Privées de nourriture, ses cellules cérébrales auront subi des dommages irréparables.

 

Régis Debray nomme ces petits des « crucifiés de naissance ».

 

La faim et la malnutrition chronique constituent une malédiction héréditaire : chaque année, des centaines de milliers de femmes africaines gravement sous-alimentées mettent au monde des centaines de milliers d’enfants irrémédiablement atteints. Toutes ces mères sous-alimentées et qui, pourtant, donnent la vie rappellent ces femmes damnées de Samuel Beckett, qui « accouchent à cheval sur une tombe ... Le jour brille un instant, puis c’est la nuit à nouveau ».

 

Une dimension de la souffrance humaine est absente de cette description : celle de l’angoisse lancinante et intolérable qui torture tout être affamé dès son réveil. Comment, au cours de la journée qui commence, va-t-il pouvoir assurer la subsistance des siens, s’alimenter lui-même ? Vivre dans cette angoisse est peut-être plus terrible encore qu’endurer les multiples maladies et douleurs physiques affectant ce corps sous-alimenté.

 

La destruction de millions d’Africains par la faim s’effectue dans une sorte de normalité glacée, tous les jours, et sur une planète débordant de richesses. En Afrique subsaharienne, entre 1998 et 2005, le nombre de personnes gravement et en permanence sous-alimentées a augmenté de 5,6 millions.

 

.../...

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1842


Jean ZIEGLER,
le 18 mars 2008

 


Page de référence :
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8387

 

Pour développer son info :


Jean Ziegler en campagne pour le "Droit humain à l’alimentation"
http://www.europalestine.com/spip.php?article2829

 

Le Sénégal et l'Afrique au bord de la famine
http://www.rewmi.com/Le-Senegal-et-l-Afrique-au-bord-de-la-famine_a9669.html

 

Jean Ziegler demande l’admission des réfugiés de la faim
http://www.monde-solidaire.org/spip/spip.php?article4074

 

Jean Ziegler autour du film "We feed the world" ("Le marché de la faim"), d'Erwin Wagenhofer
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1161

 

Jean Ziegler qualifie le recours aux biocarburants de "crime contre l'humanité"
http://terresacree.org/crimecontre%20lhumanite.htm


 







Article 6

Envoi de Cristina Castello : http://www.cristinacastello.com/
pour
le réseau de traducteurs TLAXCALA : http://www.tlaxcala.es/
et
l'association : 'América Latina Publicaciones'  (AMERLAT) : http://membres.lycos.fr/asocamerlat/index.html







EXTREME VIOLENCE ET CRIMES EN BOLIVIE

 

 

Des paysans et des militants pro-Morales assassinés




Traduit par  Fausto Giudice
Page d'origine : 
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=5876&lg=fr

 

La crise en Bolivie a occupé pas mal d’espace dans les médias nationaux brésiliens, surtout à cause de la possibilité d’une coupure des fournitures de gaz naturel au Brésil. Mais la situation est beaucoup plus grave qu’il n’y paraît. Il y a eu un massacre de paysans dans la province de Pando, à la frontière avec le Brésil et le Pérou comme le relate très bien une note émise par le Secrétariat aux droits humains du diocèse anglican de Brasilia(lire ci-dessous). Le massacre est pourtant présenté par la presse comme un affrontement entre partisans du gouvernement et opposants. Plus grave encore, les préfets de Beni, Tarija et Santa Cruz, États qui eux aussi s’opposent à Morales, chercher à imputer le massacre aux troupes de l’armée au service de Morales, comme l’a indiqué la Folha de São Paulo du samedi 13 Septembre.

 

Après l’assassinat d’environ 30 paysans dans la nuit de jeudi dernier, 11 Septembre, sur ordre de Leopoldo Fernández, préfet de Pando, le gouvernement d’Evo Morales a décrété l’état de siège dans l’État. Entretemps, Fernández a accepté le décret qui lui a été imposé le 14 Septembre, permettant à l’armée bolivienne de pénétrer dans l’État. Selon des témoignages d’habitants de la région et de survivants de l’attaque, le préfet du Pando avait pris sous contrat des mercenaires et des narcotrafiquants du Pérou et du Brésil pour effectuer cette attaque. Fernández nie cette accusation mais admet que des groupes armés ont participé au massacre des paysans.

 

Le gouvernement bolivien a promis, dans la nuit de ce dimanche, de faire condamner Leopoldo Fernández à 30 ans de prison pour crimes contre l’ humanité. Le vice-Ministre de la Coordination avec les mouvements sociaux de Bolivie, Sacha Llorenti, a déclaré que ce crime ne restera pas impuni. “Je tiens à être absolument clair : cette affaire ne va pas tomber dans l’impunité, car nous allons montrer que les institutions de l’État bolivien fonctionnent et que Leopoldo Fernández aura une condamnation incompressible à 30 ans de prison pour les crimes qu’il a commis”.

 

Llorenti a aussi affirmé que le crime avait été prémédité et planifié, vu que les principales cibles des pistoleros étaient les dirigeants paysans et que presque tous les morts avaient été atteints à la tête et au cœur.

 

Leopoldo Fernández est un politicien d’extrême-droite, membre de Podemos [“Nous pouvons”], principal parti d’opposition au gouvernement Morales, et il faisait partie du second gouvernement du général Hugo Banzer Suárez (1997-2001).

 


Lisez la note du Secrétariat aux droits humains du diocèse anglican de Brasilia

 


Massacre de paysans à Porvenir, Bolivie

 

Porvenir est une localité située à 30 km de la ville de Cobija, capitale du Département de Pando en Bolivie, l’un des cinq États qui se sont révoltés contre le gouvernement central de cette république. C’est là qu’a eu lieu, le 11 Septembre, ce qui est considéré comme le pire massacre de l’ère démocratique en Bolivie. On a déjà dénombré trente paysans morts et l’on estime qu’il y a eu au moins 20 morts de plus, en plus de dizaines de blessés. Des hommes, des femmes, dont certaines enceintes, des enfants et des personnes âgées.

 

Voici ce qui ressort d’une série d’interviews de survivants, réalisées par le réseau de radio communautaires boliviennes Red Erbol, dans la nuit du 11, cinq véhicules avec des paysans se rendaient, sans armes, à une assemblée gouvernementale, convoquée par la Fédération paysanne, dans la localité de Filadelfia, par une route traversant la jungle. À 8h30 du vendredi 12, ils ont été arrêtés à mi-parcours par un détachement de la police de l’État de Pando. « Les policiers nous ont retenus là, nous déroutant pendant environ trois heures : peu après 11 heures, ont soudain surgi des véhicules transportant de 30 à 50 paramilitaires armés de fusils, de revolvers, de fusils de chasse et de mitraillettes, et ils ont commencé à tirer sur les paysans surpris. Les policiers se sont retirés, et les paysans qui ne sont pas tombés ont tenté de fuir dans la jungle, poursuivis par les paramilitaires. Quand ceux-ci en attrapaient un, ils le dépouillaient et le tuaient de sang-froid. Certains, quoique blessés, sont parvenus à rejoindre une rivière proche et se sont jetés à l’eau. Mais les assassins continuaient à les mitrailler et beaucoup sont morts dans ces circonstances. »

 

Les paramilitaires, liés au préfet de l’État de Pando : M. Leopoldo Fernandez et au “Comité civique” de l’État, ont tué sans distinction des femmes enceintes, des personnes âgées et des enfants, selon des rapports diffusés par la radio éducative, captée ici à Brasilia par Internet. Les véhicules des paysans ont été brûlés et leurs affaires volées. Il n’y a eu aucune résistance de la part des paysans, qui on été pris par surprise dans cette opération. La police de l’État a assisté à tout cela sans prendre de disposition et la tuerie s’est poursuivie jusqu’à cinq heures de l’après-midi.

 

De nombreux corps gisent encore en pleine jungle et dans la rivière et les autorités de l’État, en rébellion contre le gouvernement central, ne permettent pas l’entrée de secours dans la zone. Des organismes appartenant à diverses institutions ont tenté de parvenir sur les lieux, mais les autorités de l’État interdisent l’accès à la zone de conflit et les empêchent d’entrer dans la ville. Beaucoup de blessés se sont rendus dans les hôpitaux, mais d’autres n’ont pas eu le courage de chercher de l’aide par crainte de mourir ; car il n’existe aucune sécurité dans la ville, qui vit dans le chaos, sans forces de l’ordre, et où même les blessés continuent à subir des menaces proférées impunément, tandis que la population se terre chez elle, craignant les saccages fréquents.


Le Secrétariat aux droits humains du diocèse anglican de Brasilia se déclare solidaire des familles des victimes ; elle demande paix, justice, solidarité et dialogue en Bolivie. Il appelle tout le monde à protester contre cet acte de barbarie, perpétré par les autorités du département de Pando, et les groupes paramilitaires qu’elles protègent. Il exige que les autorités brésiliennes arrêtent M. Leopoldo Fernandez et toute autre personne responsable de ce crime, au cas où ils entreraient dans le territoire national (brésilien), pour qu’ils puissent être jugés pour crime contre l’humanité.

 


Brasília, 14 Septembre 2008

 

Paulo Couto Teixeira
Secrétaire
fraternidade [at] solar.com.br

 

Conseil en communication
Commission pastorale de la terre
Secrétariat national - Goiânia, Goiás.
Tél. : 62 4008-6406/6412/6400

 


Source :
http://www.cptnacional.org.br/
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=10218

 

Traducteur :
Fausto Giudice est membre de Tlaxcala : 
http://www.tlaxcala.es/nosotros.asp?lg=fr 
le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.



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photo-M-Chuquimia


Racisme et violation des Droits de l’Homme à Sucre, en Bolivie




Selon l’usage en Bolivie, samedi 24 mai, la ville de Sucre s’apprêtait à commémorer le premier soulèvement contre l’Espagne coloniale – festivité civique à laquelle participe l’ensemble de la population. Ce qui aurait dû être une fête réunissant les citoyens afin de célébrer les luttes pour l’Indépendance s’est transformé en une journée de furie raciste. La violence qui s’est déchaînée à Sucre contre les paysans indiens n’a nullement ravivé la mémoire des batailles héroïques : ce sont plutôt les heures les plus sombres de l’époque coloniale qui ont paru d’actualité.

 

 

Les faits

 

Pour la célébration du ' Cri libérateur ', le Président de la République de Bolivie, Evo Morales, devait venir à Sucre remettre aux délégations paysannes, réunies dans le stade Patria, des fonds destinés à financer des projets de développement ainsi que l’achat d’ambulances. La nuit précédente, des groupes organisés, notamment étudiants, armés de pétards et de dynamite, occupèrent le quartier du stade, décidés à empêcher l’événement. A l’origine de cette initiative se trouve le soi-disant ' Comité Inter-institutionnel ' qui prétend tracer l’avenir politique de la cité – sans jouir de la moindre représentativité populaire ni de la moindre autorité départementale. Ce Comité est animé par le Recteur de l’Université San Francisco Javier de Chuquisaca, par diverses personnalités universitaires ou de la mairie, par un groupement dénommé ' Comité Civico ', et par la fédération patronale du département. Tout cela en étroite collaboration avec les leaders de l’opposition du Département de Santa Cruz.

 

En raison du climat de violence instauré depuis la veille, le rendez-vous prévu avec Evo Morales est annulé.

 

Quand se présentent les paysans venus des campagnes alentour, accompagnés de leurs représentants traditionnels – tel le maire de Mojocoya –, ces membres des communautés indiennes, hommes, femmes et enfants, sont attendus aux entrées de la ville et s’y trouvent bloqués. On leur jette des pierres, on les frappe, et même les femmes et les enfants qui gisent à terre sont roués de coups de pied. Autour de Sucre, et dans divers quartiers, des événements d’une extrême violence se produisent : des indigènes sont insultés, poursuivis, volés et contraints de se réfugier dans des maisons qui sont ensuite saccagées.

 

Cinquante cinq paysans sont pris en otage et obligés à se mettre torse nu et à marcher mains attachées. Parvenus sur la place principale de Sucre, on les humilie sans que le public proteste, on leur ordonne de faire le tour de la place. Devant le siège des autorités (la Casa de la Libertad), on les force à se mettre à genoux, à embrasser le sol tandis que sont brûlés leurs drapeaux, leurs insignes et leurs vêtements traditionnels. Des groupes de jeunes isolés prennent en otages d’autres paysans, les enferment, les maltraitent, les frappent en leur imposant d’absorber des excréments de poulets.

 

On dénombre plus de cinquante blessés ; la presque totalité sont des paysans indigènes dont plusieurs sont dans un état grave. Des médecins de l’hôpital Santa Barbara et de l’hôpital universitaire ont refusé de prodiguer des soins à certains d’entre eux.

 

Ces événements inacceptables, reconstitués à partir de nombreux témoignages de paysans, de témoins oculaires et d’articles de la presse locale (El Correo del Sur du 25 mai 2008), pourraient être interprétés comme la conséquence du climat d’affrontement politique que connaît actuellement la Bolivie. En fait, ils trouvent leurs origines dans le resurgissement d’un profond racisme anti-indigène comme le montrent des appels ' à tuer les Indiens ', ' à empêcher qu’ils entrent dans la ville ', ' à les traiter comme des animaux '. Ces incitations visent à persécuter, dévaloriser et exclure des citoyens boliviens, non seulement à cause de leur extrême pauvreté, mais aussi de leurs origines ethniques.

 

 

Refuser l’inacceptable

 

Nous appelons donc l’opinion internationale à la plus grande vigilance. Et à empêcher que le climat politique ne débouche sur un racisme institutionnalisé, largement accepté par l’opinion publique bolivienne, dans les rues de Sucre et ailleurs.

 

Nous demandons instamment aux autorités de Sucre de ne pas considérer les paysans indiens comme des citoyens de seconde catégorie : ils ont le droit d’exprimer leurs opinions politiques dans tout espace public, et d’appuyer, s’ils le souhaitent, un Président de la République démocratiquement élu. Le rôle des autorités est précisément de faire respecter ce droit inaliénable.

 

 

Rosalia Martinez,
Ethnomusicologue, Université Paris 8, CNRS, France

 

Tristan Platt,
Anthropologue et historien, Professeur à l’Université St Andrews, Écosse

 

Gilles Rivière,
Anthropologue, CERMA-EHESS, Paris, spécialistes des cultures andines et de la Bolivie

 


'Asociación 'América Latina Publicaciones'
'El Chasqui de América Latina'
 Ed. electrónica.
 Association loi 1901 – France
http://membres.lycos.fr/asocamerlat/index.html

 

 


Pour développer son info :


Interview du président bolivien Evo Morales : il parle de l'Amérique Latine, de la politique étrangère américaine, du rôle des peuples indigènes de Bolivie.
http://www.planetenonviolence.org/Interview-du-president-bolivien-Evo-Morales-il-parle-de-l-Amerique-Latine,-de-la-politique-etrangere-americaine,-du-role_a1008.html

 

Amerikenlutte spécial "crise en Bolivie"
http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=15410

 

Qui est qui dans le « croissant » bolivien ?
http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=4092








Article 7

Envoi par Guy Crequie : http://guycrequie.blogspot.com







ADOLESCENCE ET VIOLENCE

 

(Non à l’universalisme de la finitude, assassine, qui détruit les valeurs de la vie)

 

 

 

Comme écrivain, l’embrasement des banlieues en France en novembre 2006, m’avait fortement interpellé, et il mettait à nu un phénomène qui a fait irruption à une certaine échelle au début des années 1990. Un penseur doit vivre dans les réalités sociales même  si elles ne sont pas les plus favorables. C’’est pourquoi, depuis 37 ans, je vis à Vénissieux en France, dans le célèbre quartier des Minguettes si décrié par les médias ; car il représente le mal être de la jeunesse défavorisée majoritaire en ce quartier. Cet article na pas pour objectif d’en expliquer les causes qui débordent et de loin, la politique d’une municipalité malgré tous ses efforts.

 

A ma modeste manière, je réfléchis sur les questions de société et relativement à l’humanisme, je viens de terminer 2 livres : « la Révolution de l’esprit  » (pour l’humanisme en action) à paraître le 9 décembre 2008 et « Réconcilier les droits et les devoirs pour l’avenir de l’humanité » à paraître l’été 2009.

 

La culture de la paix et de la non-violence ne concerne pas que les Institutions, elle est exigeante pour chaque citoyen si nous voulons que notre planète vive en harmonie. Sinon, les violences sociales planétaires qui nous attendent seront un drame aussi grave que les déséquilibres causés à la bio-diversité et qui menacent nos vécus à venir.

 

 

Certes, le rôle des parents, des enseignants reste primordial afin de transmettre les valeurs de paix et d’harmonie et de ce point de vue si l’engagement associatif prend un relief grandissant, le rôle des Religions valorisant la compassion, l’amour universel, le travail intérieur sur soi, devrait être une contribution également importante. Hélas ! l’apparition des fondamentalismes et autres fanatismes ont obscurci bien des messages originaux, lesquels, ont perdu de leur portée, étant parfois et hélas abusivement assimilés aux dérives sectaires et obscurantistes, voire meurtrières.

 

On mesure mieux dans ces conditions l’importance du rôle des ONG de paix et d’harmonie. Mais, il est d’autres éléments de la superstructure des idées comme les médias et de la structure territoriale comme les municipalités, dont le rôle est également accru pour l’avenir de notre vie.

 

Les médias valorisent tout acte de violence : voiture brûlée, agression contre les personnes, vols, viols, meurtres, …

 

Dans le même temps, toute action humaniste citoyenne  pour la paix, la non-violence, l’éducation, la culture populaire est souvent étrangère à l’information diffusée par les médias.

 

Ce constat devrait faire réfléchir à tous les niveaux de responsabilité à commencer par les Chefs d’Etat, de gouvernement, les députés, …

 

Le modèle anglo-saxon de la violence va t’il devenir universel comme l’est devenu la langue de Shakespeare ?

 

Ainsi, ce lundi 1 septembre, un reportage a fait mention de la guerre des banlieues dans la périphérie de Londres. Des jeunes, de 14 à 18 ans, font la loi et, dotés d’armes blanches devenues banalisées et d’un usage courant, agressent, blessent et même tuent (20 meurtres récemment décomptés) y compris au hasard sur leur zone, tout jeune personne coupable de s’y trouver sans y résider.

 

Interviewé, l’un des adeptes de la lame qui tue (d’environ 16 ans d’âge) a proposé ce modèle de la loi de la peur et du plus fort comme mode de régulation à la jeunesse.

 

-       Nous avons connu et connaissons parfois encore les enfants soldats dans des pays africains ;

 

-       Nous avons connu et connaissons les enfants des rues dans des grandes villes et quartiers déshérités d’Amérique latine et centrale. Ces enfants battus, humiliés, parfois tués, et qui parfois tuent pour vivre

 

-       Nous connaissons maintenant les jeunes tueurs des rues des banlieues londoniennes  qui tuent pour le seul motif de rester entre eux, là où ils se trouvent, et, sera bientôt exportable et  où, ce type de comportement ?

 

Il est temps, que les forces de l’esprit et du cœur se mobilisent partout, afin que la jeunesse perpétue des valeurs de société telle : celle du respect de la vie et de la diversité culturelle ; sinon il en sera fini du devenir commun de notre genre humain actuel.

 

 

 

© Guy CREQUIE
Poète et écrivain français
Blog :
http://guycrequie.blogspot.com

 

 


Pour développer son info :

 

Violences urbaines
http://fr.wikipedia.org/wiki/Violences_urbaines

 

La violence et l'influence des "gangs" à l'adolescence
http://www.webdlambert.com/violence_adolescent.html

 

Violence : sites et documents francophones
http://www.chu-rouen.fr/ssf/anthrop/violence.html









Article 8

Envoi de Vincent Robeyns : http://youri.skynetblogs.be/  &  http://groups.google.com/group/Youri?hl=fr









PRENDRE LA MESURE DE LA MONTEE POTENTIELLE DES EAUX
par Emmanuel Lézy

 

 

 

Page d'origine : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1958

 

7 mai 2008,
En Indonésie, en Birmanie, en Louisiane, au Yucatan, la terre cède ponctuellement mais brutalement du terrain face aux eaux de la mer ou du ciel. La forme du monde est en train de changer. Mais est-ce seulement sa forme ? Tout ce que l’on sait, c’est que le tracé des littoraux, donc la physionomie des continents aura fortement changée dans quelques décennies. Quelle ampleur peut-on envisager pour ce changement, pour un horizon qui nous intéresse (2100) qui nous inquiète (2030) ou qui nous terrorise (2012) ? Quelle ampleur maximale peut-on redouter et à quel rythme l’eau est elle censée monter ?


Groenland, été 2007. Puits de fonte, ou « moulin », en surface d’un glacier.

Photo Carbonequity


Pendant longtemps, les chiffres proposés pour la montée des eaux envisagée restèrent inférieur au mètre pour le 21° siècle [1]. L’Hypothèse d’une montée du niveau mondial des eaux de 60 à 80 centimètres restait liée à une incapacité catastrophique à gérer, sur le moyen terme, la production humaine de gaz à effets de serre. Cette estimation reposait sur deux équations et un postulat. La première équation est connue, c’est celle d’Archimède, résumée sur le zinc par la formule dite « du glaçon dans le verre » : lorsque le glaçon fond, il noie le Ricard mais ne fait pas déborder le verre.

 

C’est ici qu’intervient le postulat. Seul l’hémisphère Nord, pensait-on, très continental et très urbanisé, déboisé et industrialisé, voit augmenter sa température moyenne et fondre ses glaces. Dans l’hémisphère Sud, on a longtemps cru que la tendance était à l’engraissement des glaciers antarctiques. « En 2001, le Groupe Intergouvernemental d’Etude du Changement Climatique avait prévu une augmentation du niveau de la mer comprise entre 11 et 77 cm d’ici la fin du siècle, mais considérait que la contribution des glaciers de l’Antarctique à ce phénomène serait peu significative » [2] La deuxième équation est donc =-Arctique+Antarctique=0. Du coup, on limitait l’augmentation du niveau des eaux, consécutive au réchauffement climatique à la seule dilatation de l’eau sous l’effet d’un réchauffement estimé le plus souvent à 2°. Cette augmentation devait se faire de façon très progressive et n’était pas supposée faire sentir ses effets, d’ici la fin du siècle ailleurs que sur les îles du Pacifique, au Bengladesh et dans quelques villes européennes littorales, comme Venise, Arles ou Marseille.

 

Les données globales de l’équation ont changé assez brutalement, confirmant chaque fois les pires hypothèses. Tout d’abord, le Groenland, glacier terrestre, que l’on pensait épargné, voit ses eaux fondre à grande vitesse. Pour l’instant, le cœur du glacier a tendance à emmagasiner des eaux, mais la périphérie fond à très grande vitesse. Si le Groenland était entièrement débarrassé de ses eaux, le niveau moyen des océans grimperait de 7 mètres. Sur l’ensemble des glaciers terrestres, « En 2006 la perte d’épaisseur a atteint 1,5 mètres alors que la moyenne n’était que de 30 cm par an dans les années 1980 » [3] . Par ailleurs, l’Antarctique occidental, que l’on pensait stable, révèle une fusion accélérée de ses glaciers. En 1995 le Plateau Larsen A, long de 75 km et large de 37 km se décrochait puis se fragmentait en icebergs dans la mer de Weddel. Sur la face ouest de la péninsule, le Plateau Wilkins d’une taille de 1 100 km carrés s’est détaché en 1998. Le 19 mars 2002, un satellite de la Nasa observait l’effondrement de Larsen B, d’une surface de 3850 km et 200 mètres de haut, qui contenait 720 milliards de tonnes. de glace. Le 16 mai 2002, un Iceberg de 31 km de long (C19) s’en détacha, emportant avec lui une partie des assurances scientifiques occidentales.

 

Faisons le point : Si tous les glaciers et la calotte glaciaire fondaient, l’élévation du niveau de la mer serait d’environ 0,5 m. La fonte de l’inlandsis du Groenland produirait 7,2 m d’élévation du niveau, et celle de l’Antarctique en produirait 61,1 m.. Par ailleurs, l’effondrement du réservoir intérieur immobilisé de l’inlandsis de l’Antarctique Ouest augmenterait le niveau de 5 à 6 m. 0,5+7,2+61,1+5=73,8. Une telle élévation du niveau des eaux, mesurée en mètres et non plus en centimètres, est devenu aujourd’hui non seulement un scénario possible, mais même le plus probable : celui d’une incapacité de la société humaine à s’opposer à la logique de profit économique et de maintenir sa production de CO2 sous la barre fatidique de 450ppm. James Hansen, qui dirige le Goddard Institute de la NASA : « Si nous conservons ce niveau de 450ppm suffisamment longtemps, il va probablement entraîner la fonte de toute la glace - ce qui déclencherait une montée du niveau de la mer de 75 mètres. Ce que nous avons observé, c’est que l’objectif que nous avons déterminé ensemble provoquerait un désastre - un désastre garanti ». La déclaration de Hansen au Guardian [4] a fait l’objet d’un compte rendu dans le Monde qui, étrangement néglige de relayer le chiffre de 70 mètres proposé par James Hansen. Par la suite, de nombreux articles sur le net, ont tenté de discréditer Hansen, ses travaux et de faire oublier l’ampleur de son pronostic (ex : http://climat-sceptique.over-blog.com/ ). Il faut réaliser pour comprendre ces réticences, l’envergure d’une telle estimation...


Photo : en vert, les zones submergées à 70m.


70 à quatre vingt mètres d’élévation verticale, soit un immeuble de 25 étages, cela implique l’engloutissement d’une nappe de 200 kilomètres de profondeur le long du littoral. Aujourd’hui, 80% de la population mondiale vit à moins de 200 km des côtes. Le dernier cinquième se trouve au bord des fleuves, qui en cas de relèvement du niveau des eaux, ne manqueraient pas d’alluvionner en conséquence.

 

La montée des eaux présente, outre une dimension spatiale angoissante, une dimension temporelle à laquelle on évite de penser. A quels types de rythme, cette progression est-elle censée obéir ? La question n’est pas nouvelle et elle se pose, pourrait-on dire, depuis le déluge. Cette inondation majeure, dont on trouve des échos dans toutes les civilisations, de l’épopée de Gilgamesh aux contes amazoniens, en passant par le Chilam Balaam Maya, la Bible et les song lines Aborigènes recouvrit-elle le monde d’un seul coup ou ne toucha-t-elle que des régions localisées à des périodes très différentes ? Le monde a-t-il coutume d’être régulièrement submergé ?

 

On sait, au moins, qu’à une date relativement récente dans l’humanité (il y a dix à douze mille ans), la fonte des derniers glaciers du quaternaire (le Würm en Europe, Wisconsin aux Amérique) a provoqué une montée des eaux dite « transgression flandrienne » estimée à 120 m qui aurait couvert, une bande de terre littorale de 200 km de profondeur, en moyenne. Quelle proportion de la vie humaine a-t-elle engloutie alors ? Nous feignons de penser qu’elle est minime et de reconstituer l’histoire de nos ancêtres d’après ce que la vague nous en laisse deviner. On peut imaginer ce que diraient les européens du trentième siècle si nous devions subir un tel raz de marée : « la France du 20° siècle était un pays très rural, peuplée de quelques millions d’habitants, et dont la ville principale Clermont Ferrand (la seul ville de France qui n’est ni sur la côte ni sur un fleuve) comptait moins de 150 000 habitants... »

 

Quelles chances avons nous d’échapper aux plus sombres prédictions ? Rares sont les études misant sur une réduction de la production de gaz à effets de serre, à part en cas de crise systémique globale et de catastrophe humanitaire majeure. Il n’y a sans doute pas beaucoup d’espoir à aller chercher dans une action politique collective déterminée, associant soudain main dans la main, l’Europe, la Russie, les USA, la Chine, l’Inde et le Brésil. Autant attendre l’intervention bienveillante des extra-terrestres. Par contre, de nombreux scientifiques estiment aujourd’hui que le phénomène n’est pas nécessairement déclenché par l’homme qui ne ferait qu’en accélérer les effets et en empirer les conséquences dramatiques.

 

André Rousseau, du CNRS de Bordeaux affirme que le réchauffement est lié au retournement magnétique en cours : la Magnétopause qui protège la terre des vents solaires ayant tendance à se contracter, la surface d’impact est plus proche du sol ce qui provoque un réchauffement climatique et un certain stress de l’ensemble des formes de vie terrestres, humaines comprises [5] Même si l’humanité prenait soudain conscience d’elle-même et adoptait d’un seul coup l’élégance écologique du Lakota, du Dogon ou du Warlpiri, il y a peu de chances que les mouvements en cours s’inversent d’eux mêmes.

 

Il est peu probable que la montée des eaux annoncée pour le vingtième siècle soit progressive et uniforme. La variété des positions climatiques, topographique et sismique laisse plutôt supposer une multiplication d’évènements de type tsunami, cyclones, ouragans et typhons localisés, sporadiques et brutaux. La prise de conscience collective est d’autant plus délicate à déclencher que chaque accident est considéré comme un drame national et non une catastrophe globale.

 

Quelle est la morale de la fable bien ou mal comptée à 70 mètres au dessus du sol, d’une vague menaçant le monde entier comme celle qui balaya Sumatra le 26 décembre 2004 ou Nyas le 28 mars 2005 ? On raconte que sur le sable de cette île se trouvait, une petite fille qui avait fait de la géographie. Une petite fille qui avait appris à l’école le cri qu’il faut pousser lorsque la mer recule anormalement loin et longtemps comme un chat qui va bondir ou comme un loup qui prend une bonne inspiration avant de souffler sur nos maisons. Ce cri qu’on pousse en cadence, à présent, dans les écoles du Japon, de Singapour, de Djakarta et de Manille c’est : RECULEZ !


photo : marée haute aux îles Tuvalu.


Les Géographes ne sont sans doute pas les seuls à entrevoir l’ampleur de la vague économique, politique, militaire et écologique qui nous menace ou plutôt qui a déjà commencé à précipiter des pans entiers du monde dans leur fin. Mais ils ne peuvent manquer de constater que la seule consigne utile à transmettre à l’humanité, face au raz de marée, est là : reculez ! Abandonnez les zones exposées, fussent-elles riches, tournez vous vers vos intérieurs, vos ressources locales, personnelles. L’ère des circulations gratuites est sans doute bientôt révolue. Reculez vers ceux qui occupent aujourd’hui les positions que vous devrez tenir demain. Comment survit-on à la pauvreté, à l’envahissement de son pays ? Comment se chauffe-t-on sans électricité, comment trouve-t-on de l’eau, que peut-on cultiver ici, de quels animaux, puis-je nourrir ? Non pas parce que cela va arriver, mais parce que cela peut arriver, et que les plus urbanisés et tertiarisés d’entre nous serons les plus exposés à la vague.

 

Les dernières élections ont montré que personne, parmi les candidats « éligibles » ne remit en question le question de la croissance, voire de l’orientation de cette croissance. On sent bien que la dimension « réactionnaire » de l’idée de « recul », que sa puissance quasi mystique d’interpellation et que son parfum de repli stratégique sur des positions qu’il nous reste à improviser, c’est à dire au sens propre comme au figuré, de « débâcle », peuvent difficilement être admises par la gauche « classique » de confession laïque et positiviste. C’est donc logiquement la droite, avec son « Grenelle de l’écologie », qui va récupérer le slogan pour en faire un ordre de bataille.

 

En 1972, devant des menaces écologiques aussi sévères à l’échelle japonaise qu’elles le sont aujourd’hui à celle du globe, le premier ministre Tanaka Kakuei, lourdement remis en question par la population, s’engagea à lancer une politique de rupture avec le modèle industriel capitaliste et de « réconciliation » avec la Terre et avec le peuple japonais. Il fallait, une fois de plus, « ressouder » l’archipel face à la grande vague qui le menaçait. Ce radical changement d’orientation supposait bien sûr un investissement énorme qui serait financé par une production redoublée de l’industrie lourde. En prétendant défendre les intérêts écologique, on finança la reprise industrielle à la veille de la première crise pétrolière.

 

C’est en partie la conséquence de cette gabegie, de ce détournement d’attention écologique qui expliqua l’incapacité de la ville de Kobé à supporter, en 1995, un tremblement de terre que son architecture avait officiellement anticipé. Il y a fort à parier, dans le contexte actuel, que les gouvernements du monde ne seront pas moins capables de détourner à leur profit l’émotion ressentie par la population mondiale aujourd’hui. On nous annonce que chaque seconde, un pauvre meurt de faim, de soif ou de noyade aux portes de nos villes et que leurs blanches murailles sont menacées à nouveau par la misère, la guerre, la maladie et la montée des eaux ! Il est clair que la panique millénariste pourrait à très court terme s’avérer aussi dangereuse que le réchauffement climatique et servir les intérêts d’un groupe voire justifier l’extermination d’une partie de l’humanité au profit de la survie (et de l’asservissement) de l’autre partie. A moins que la dramatisation de la situation ne fasse de quelqu’un comme Bové, un Evo Moralès français, il est peu probable que l’Etat ne soit à nos côtés dans cette lutte. Nous devrons survivre sans lui, voire malgré lui.

 

Mais le blocage de la situation politique et économique ne doit pas nous tétaniser. C’est à une autre échelle que les individus doivent penser, à l’échelle de la famille, de l’immeuble ou du lotissement, à celle de la communauté Internet aussi dont l’apparition récente doit être un outil d’information, et d’organisation pour envisager les formes d’adaptation possibles en cas de problème majeur.

 

Peut-être la priorité a-t-elle été un jour de ne pas paniquer les populations. Peut-être personne ne parvient-il à débrancher la pompe à morphine de nos comportements routiniers. Peut-être a-t-on réellement cru que « des petits gestes simples » allaient « sauver la planète ». Ceux qui y croient encore aujourd’hui, ne sont pas les mieux informés. Nous avons devant nous quelques années pour choisir la forme que nous désirons donner à la société de demain. Selon qu’elle aura été organisée ou non, la survie de nos sociétés se fera dans un certain ordre ou dans la débâcle. « La civilisation européenne, demandait Gandhi ? Oui, ce serait une bonne idée ! » Il faudra peut-être nous résoudre à voir sa disparition avant que certains n’en aient vu la naissance.

 

 


Emmanuel LEZY
http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2001/lezy/article.htm
Maître de Conférence en Géographie
à l’Université de Paris X Nanterre et membre du Laboratoire GECKO
http://www.geckonanterre.net/

 

 

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[1] Un exemple parmi d’autres : SCIAMA, Yves, 2005, Le changement climatique, une nouvelle ère sur la Terre, Larousse, Petite Encyclopédie : « hausse estimée à 50 cm à l’horizon 2100 ».

 

[2] Contre Info : Les glaces de l’antarctique fondent plus vite que prévu

 

[3] Rapport du PNUE : La fonte des glaciers s’accélère

 

[4] James Hansen : l’objectif actuel de CO2 est dramatiquement trop élevé

 

[5] André Rousseau : A New Global Theory of the Earth’s Dynamics : a Single Cause Can Explain All the Geophysical and Geological Phenomena.

 

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Pour développer son info :

 

Réchauffement climatique
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9chauffement_climatique
Transgression marine
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transgression_marine

 

Evolution du climat à court therme et long terme
http://la.climatologie.free.fr/rechauffement/rechauffement3.htm
La Fonte des calottes polaires et des glaciers
http://la.climatologie.free.fr/rechauffement/rechauffement3.htm#9

 

Élévation du niveau marin par fonte des glaces ?
http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-fonte-des-glaces.xml
Le bord et la fonte de la calotte glaciaire du Groenland
http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/img_sem/XML/db/planetterre/metadata/LOM-Img245-2008-09-15.xml

 

Notre Planète : Programme des Nations Unies pour l'environnement
http://www.unep.org/Ourplanet/2007/may/fr/
La Fonte des glaces
http://www.unep.org/pdf/tunza/Tunza_5.1_French_v7.pdf










 




Article 9

Envoi d'Alix Renaud : http://membres.lycos.fr/alixrenaud/biograph.html








LE PROGRAMME EN QUELQUES SIÈCLES
par
Armand Robin (1912 - 1961)

 

 

 

On supprimera la Foi
Au nom de la Lumière,
Puis on supprimera la lumière.
 
On supprimera l'Âme
Au nom de la Raison,
Puis on supprimera la raison.
 
On supprimera la Charité
Au nom de la Justice,
Puis on supprimera la justice.
 
On supprimera l'Amour
Au nom de la Fraternité,
Puis on supprimera la fraternité.
 
On supprimera l'Esprit de Vérité
Au nom de la l'Esprit critique,
Puis on supprimera l'esprit critique.
 
On supprimera le Sens du Mot
Au nom du Sens des mots,
Puis on supprimera le sens des mots.
 
On supprimera le sublime
Au nom de la l'Art
Puis on supprimera l'art.
 
On supprimera les Ecrits
Au nom des Commentaires,
Puis on supprimera les commentaires.
 
On supprimera le Saint
Au nom du Génie,
Puis on supprimera le génie.
 
On supprimera le Prophète
Au nom du Poète,
Puis on supprimera le poète.
 
On supprimera l'Esprit
Au nom de la Matière,
Puis on supprimera la matière.
 
AU NOM DE RIEN ON SUPPRIMERA L'HOMME ;
ON SUPPRIMERA LE NOM DE L'HOMME ;
IL N'Y AURA PLUS DE NOM.
NOUS Y SOMMES.

 


Armand ROBIN









Dernière modification : 22.09.08, 22:02:21