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Du jeudi 6 septembre 2007



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Sommaire

Article 1 : QUELQUES REFLEXIONS DE MES CARNETS DE BORD

par Jean-Jacques REY

Article 2 : DIX PROPOSITIONS POUR SORTIR DE LA COURSE AUX ARMEMENTS

par Guy CREQUIE

Article 3 : LE 9 SEPTEMBRE 2007, RIEN NE CHANGERA, à moins...

par "ACTIVISTA" (envoi de Vincent ROBEYNS)

Article 4 : RENDEZ LA PECHE EQUITABLE

par Ben WIKLER pour AVAAZ

Article 5 : SARKOZY : « Je me fous des Bretons ! »

par Gérard GAUTHIER

Article 6 : MAINTENANT, A GAUCHE !

par Claude DEBONS (envoi de Jean-Marie GONNY)

Article 7 : PROTECTION SOCIALE

par Jean-Pierre ESCAFFRE pour Avenir d'ATTAC

Article 8 : SOIR DE BATAILLE

par Jehan Valbaux



Article 1



Quelques réflexions de mes carnets de bord :




D’abord, je tiens à vous dire ceci :

avoir le courage de vivre, c’est bien plus difficile qu’avoir le courage de mourir !…

 

Gouvernement :
On n’a jamais vu des gens qui cherchent à diviser les citoyens, en stigmatisant des catégories sociales, entières, gouverner dans l’intérêt de la nation. Il existe grosso modo dans la société française et la plupart des pays dits civilisés, trois groupes (c’est en cela que le système de classes sociales d’antan a explosé). Ces trois groupes sont :
- le tiers des nantis et des gens installés en bonne situation, qui domine et gère les institutions,
- le tiers des modestes et des besogneux qui se maintient en équilibre précaire dans l'existence,
- le tiers exclu, y compris le quart monde évidemment, qui n’intéresse personne hormis les populistes…
Quand le tiers du milieu aura compris qu’il sert de variable d’ajustement aux politiques néolibérales, les rapports de force, pour déterminer le projet de société, global, pourront évoluer dans le bon sens…

A ce propos, ce que j'aime bien dans les dernières élections, c'est qu'il y a tout un tas d'arriérés qui ont voté pour que la France "bouge", et, qui ne pensent pas qu'on puisse revenir en arrière ! ...

 

Libéralisme (économique) :
C’est un système flétri et je dirai, désuet. Il se maintient par la contrainte et l’oppression qui cherchent toujours une justification morale ; alors que les oligarchies qui en profitent, sont un ramassis d’esclavagistes dans l’âme, complètement immoraux, qui se servent de la démocratie pour mieux la condamner...

En premier lieu, ce système est basé sur la croissance et la consommation pour perdurer. Le boycott économique et le refus de consommer plus que le nécessaire suffisent à le faire imploser, sans crise sociale majeure. Le fruit se détachera de l’arbre de vie, parce qu’il est pourri, voilà tout !
Pour lutter contre les politiques néolibérales, il faut orienter la consommation, à tous les niveaux. Seuls, les consommateurs ont réellement les moyens d’influer sur de telles politiques économiques et les intérêts qu’elles servent, et ça, les syndicats ou ce qu’ils en restent, feraient bien d’y réfléchir… Si les fonctionnaires sont visés, c’est parce qu’ils représentent un des derniers bastions d’opposition aux politiques néolibérales.

 

Médias :
Il y a un problème de plus en plus préoccupant pour la démocratie, sans parler des régimes totalitaires. Les magnats du libéralisme économique ont acheté les médias pour bourrer le crâne aux gens, et la plupart des acteurs dans les médias sont complices, parce qu’outre la défense de leur place, ils ne veulent pas perdre leur pouvoir de relais d’opinion, devenus de facto, rouages du pouvoir ; d’où le conformisme étouffant qui se répand dans ses sphères, conforté par la précarité de l’emploi… Au niveau de la culture, dans la gigantesque profusion, ces gens ont organisé la « rareté », au nom de la « qualité » qui n’est que le reflet de leurs vues pour conserver une prééminence d’apparat.
Si on veut que le secteur de l’info soit réellement un contre-pouvoir, il faut le rendre indépendant du pouvoir économique (et politique, bien entendu) et c’est tout le contraire auquel on assiste.
Pour jouer son rôle de contre-pouvoir, l’information (comme toute la culture en général) doit être déconnectée du commerce, et reconnue comme bien de l’humanité, à titre universel.

 

Culture :
Chez la majeure partie de la population occidentale, il n’y a plus de respect pour le créateur culturel, hormis le "stars' system", et ce sont ceux qui l'exploitent qui y contribuent le mieux… La guerre contre l’intelligence se fait avec leur complicité, consciemment ou non ! Il y a une censure économique de fait qui trouvera tous les moyens de se légitimer par le fait accompli. Maintenant par exemple, aux yeux d'une fraction importante du peuple, les éboueurs sont plus honorables que les écrivains, c'est un choix de société délibéré qui sert les intérêts d'une classe dominante et qui n'est pas sans danger : on pourra toujours évoquer à ce titre les pires méthodes de l'utilitarisme...

 

Terminons par ceci, que je soumets à votre sens de l'humour et de la perspicacité :

pour les gens de Droite, le français, c'est l'orthographe ;

pour les socialistes, les figures de style ; et ; pour les artistes, la page de garde !

 

Méditons !

:o)

 

Jean-Jacques REY





Article 2

Envoi de Guy Crequie : http://guycrequie.blogspot.com






Bonjour,

 

Le texte ci-dessous est extrêmement important. Le XXIè siècle est celui du troisième millénaire, il doit anticiper l'héritage que nous laisserons à la nouvelle génération.

Ce siècle peut, doit, décider  comme le propose l'UNESCO que la pauvreté est une atteinte insupportable aux droits de l'homme mais plus encore, il doit décider que l'humanité est un sujet politique et juridique( déterminant comme instance de vie) supérieur à la logique économique.

 

Vaincre la pauvreté est l'une des contributions d'humanité susceptible de favoriser la paix et l'harmonie. Puisse la communauté internationale le comprendre, dépasser les égoïsmes nationaux et agir ! A nous : citoyens des peuples à donner cette direction !

 

Ainsi, j'exprime ce jour, 10 propositions pour la paix à la communauté internationale.

 

Celles et ceux qui sont d'accord avec mes propositions peuvent-ils me le signaler par retour de message :  guy.crequie(ici:arobase)wanadoo.fr

Comme vous le lirez ci-dessous, si soutenues, le congrès mondial des peuples pourra populariser cette initiative.

 

Cordialement,

 

Guy CREQUIE

Poète et écrivain français

Messager de la paix du Manifeste 2000 de l'UNESCO

Ambassadeur universel de la paix ( Genève avril 2006)

lauréat européen et mondial des Académies de la culture et des arts.

blog http://guycrequie.blogspot.com

 





QUELQUES PROPOSITIONS POUR SORTIR DE LA COURSE AUX ARMEMENTS



 

 - 1° Je suggère, que tous les prix Nobel de la paix encore en activité rédigent, publient, et adressent un appel commun à tous les Chefs d’Etat et de gouvernement.

Cet appel préciserait qu’une réduction significative des ventes d’armes, une relance du TNP ( traité de non-prolifération), l’interdiction de la militarisation de l’espace, permettraient au total d’économiser des sommes fabuleuses, lesquelles, seraient réorientées en faveur de : l’éducation des enfants, la lutte contre les virus et autres maladies, contre la pauvreté globalement, et pour la protection de la planète ( l’écologie durable.)

 

-2° je propose, que tous les pays qui disposent de l’arme nucléaire s’engagent à ne pas utiliser ce moyen contre des pays qui ne disposent pas de ce type d’arme terrifiante. Ainsi, cela constituerait un moyen de freiner la course au nucléaire militaire.

  

-3° Je suggère, que le conseil de sécurité de l’ONU, le G8, le Conseil de l’Europe, puis l’Assemblée générale de l’ONU proposent une réduction annuelle de 5% des dépenses militaires par an à compter de 2010. L’idée, serait celle qu’en 2030, les nécessités militaires se limitent au maintien de la souveraineté de chaque Etat.

 

-4° Il faut améliorer la reconversion à la diversification de l’industrie civile car cette reconversion est créatrice d’emplois. Une production militaire peut-être rendue à l’utilisation civile à l’exemple de l’acier des missiles qui peut-être récupéré une fois ceux-ci désarmés. Les gros porteurs peuvent être transformés en canadair. La recherche stratégique maritime peut remplacer la recherche stratégique militaire, etc.

 

Monsieur Pierre VILLARD, co-Président du mouvement de la paix a proposé ce type de possibilités énumérées ci-dessus  en point 3 lors d’une interview accordée à la journaliste Dorothée FOUCHAUX, le 28 juin pour le quotidien l’Humanité.

  

-5°  Je propose, avec ces économies, que l’aide au développement des pays les plus riches aux pays les plus pauvres passe à 0,50% de leur PNB (produit national brut) d’ici 2012 et à 1% d’ici 2020.

 

-6°  Je suggère, que les représentants des grandes religions universelles fassent une déclaration commune à  la presse et à leurs fidèles, appelant au désarmement général et adressée solennellement aux Chefs d’Etats. Ils pourraient insister pour la libération de tous les otages ou autres détenus politiques détenus de par le monde dont des journalistes.

Pour sa part, le 21 septembre ( jour de la paix des Nations Unies), le congrès mondial des poètes réuni à Paris fera un appel à la paix.

 

-7° Je propose, que les Etats, afin de démontrer leur volonté de paix changent l’appellation de leur Ministère nommé actuellement selon les pays  : Ministère de la défense nationale, des armées, de la marine, de la sécurité collective…(il a même existé l’appellation de Ministère de la guerre) par celle de » Ministère de la paix » par cette appellation, les gouvernements démontreraient leur volonté d’agir pour la paix.

 

-8°  Je propose que les Nations Unies créent un centre préventif de la résolution des conflits par continent.

 

-9° Je suggère, les Maires étant l’instance élue de proximité la plus proche des habitants qu’il puisse être organisé par l’Association mondiale des Maires pour la paix une manifestation des Maires du monde devant un lieu symbolique : ONU, UNESCO,….ou sur un territoire objet actuellement d’enjeux pour la paix pour la communauté internationale

 

-10°  Enfin, le Secrétaire général de l’ONU Monsieur Ban KI-MOON, pourrait convoquer une session extraordinaire des Nations Unies consacrée au désarmement général et à la relance du TNP ( traité de non-prolifération. )

 

 

 

© Guy CREQUIE, 2007

 

 

 


A Guy CREQUIE

 

Bonjour,

Si vos propositions pouvaient être également soutenues par un groupe significatif de personnes, elles pourraient être enregistrées au Service juridique du Congrès des Peuples, et discutées lors de la session plénière des 3 et 4 novembre prochain.

Sincères salutations mondialistes,


Daniel Durand
Président
Registre des Citoyens du Monde
www.recim.org

 





Article 3

Envoi de Vincent Robeyns : http://youri.skynetblogs.be/







LE 9 SEPTEMBRE 2007
RIEN NE CHANGERA
à moins que vous ne lisiez ceci & vous manifestiez aujourd'hui

 

 

 

Bonjour toutes et tous,

En vous souhaitant une agréable journée ou soirée,
permettez-nous de vous inviter à (vous) manifester à Bruxelles ce dimanche 9 septembre:

Il s'agit d'une première sur plusieurs points: c'est la première manifestation "do it yourself",
c'est à vous d'imprimer, photocopier, distribuer las
affiches et tracts (cliquez les liens)
C'est une initiative citoyenne, aucun parti, groupe, Ong etc. n'en est à l'origine.

Merci d'informer vos proches, collègues et de faire suivre l'information à vos contacts via mél.
La réussite de cette marche dépend de VOUS!
L'organisateur est un jeune musicien, vite rejoint par de nombreux autres activistes en-ligne et hors-ligne.
La manifestation est autorisée et pacifique, elle partira de la Gare du Nord à 14h pour traverser Bruxelles-centre.


(se) manifester oui mais pourquoi?
Ici aussi il s'agit d'une première européenne: participerons celles et ceux qui demandent de nouvelles enquêtes indépendantes
concernant les attaques terroristes survenues aux USA le 11-9 '01 et en Europe (7/7, 3/11) mais ce n'est pas tout!
Il est aussi question d'exiger de nos mandataires qu'ils envisagent de sérieuses réformes du système monétaire international
et qu'ils grandissent nos libertés plutôt que de les menacer…
Vous trouverez toutes les informations sur la page francophone de cette mobilisation européenne.
http://virb.com/unitedfortruth_french
Ce n'est en aucun cas une manifestation "anti-américaine", au contraire il s'agit de se montrer solidaire avec les très nombreux américains (particulièrement ignorés par nos médias) qui comme nous, demandent contre-enquête.
En parcourant le site vous découvrirez un discours original qui fait le lien entre différentes causes et appelle les citoyens à s'unir et à (se) mobiliser!

Si vous désirez participer activement à la mobilisation merci de répondre à ce mél
avec "9-9 mobilisation" pour sujet/titre.


Merci pour votre attention,
Act.
www.activista.be

 







Article 4

Envoi de Ben Wikler pour Avaaz.org : http://www.avaaz.org/fr/about.php

 





RENDEZ LA PECHE EQUITABLE

 

 

Chers amis,

 

Comme vous le savez, les problèmes qui affectent le plus grand nombre de personnes ne sont pas toujours les plus médiatisés. La crise internationale de la pêche en est un exemple, mais ce mois-ci, nous avons l’occasion de contribuer à améliorer l’état de nos océans et d’aider des millions de pêcheurs provenant de pays en développement.

 

Les filets des pêcheurs de plusieurs pays en développement se vident peu à peu, et ce, en raison de la surpêche industrielle massive pratiquée par les pays riches et soutenue grâce à des milliards accordés en subventions chaque année. Si cette situation perdure, les populations de poissons seront bientôt réduites à néant sans qu’il y ait possibilité de les reconstituer.

 

Les pêcheurs et leur famille, ainsi que les fragiles écosystèmes marins, ont besoin de notre appui. Au mois de septembre, l’Organisation mondiale du commerce rendra publique une proposition pour une nouvelle réglementation internationale sur la pêche. En ce moment, les ministres du commerce se consultent pour déterminer quelles devraient être ces règles. Si un grand nombre d’entre nous fait entendre sa voix en demandant à son ministre du commerce d’appuyer une réglementation plus équitable, nous pourrons préserver nos océans pour les générations futures et pour les millions de pêcheurs qui dépendent du poisson pour gagner leur vie. Cliquez sur l’hyperlien ci-dessous pour envoyer un message à votre ministre du commerce et appuyer une organisation de la pêche qui soit durable et équitable.

 

http://www.avaaz.org/fr/make_fishing_fair/?cl=16562662

 

Une recherche réalisée récemment démontre que 90% des populations de grands poissons tels que le thon, l’espadon et le makaire a déjà disparu. Mais ce ne sont pas les pays ayant les plus grands besoins qui pêchent trop de poissons, sinon les pays riches qui subventionnent leurs flottes. Celles-ci ne pêchent pas seulement en haute mer, mais également près des côtes de pays en développement, volant ainsi aux pêcheurs locaux et à leur communauté les ressources alimentaires dont ils ont grandement besoin. Et la crise s’aggrave à mesure que de nouvelles technologies sont développées.

 

La semaine dernière, le Dr. Francis K. E. Nunoo, un scientifique guinéen spécialisé en écologie des pêches, a interrogé pour cette campagne un pêcheur local. Ce dernier lui a raconté :

 

"Il y a dix ans, pendant la haute saison de la pêche, mon bateau était plein de poissons après une seule levée de filets. Ces dernières années, nous devions lancer les filets au moins sept fois avant d’emplir le bateau. Et la situation est encore pire cette année."

 


Un groupe de 125 scientifiques a envoyé une lettre au Directeur général de l’OMC, lui demandant de prendre des mesures contre la surpêche subventionnée. Voici un extrait de cette lettre :

 

"Il ne reste plus que quelques décennies avant que les dommages causés par l’homme aux océans ne deviennent permanents. Nous sommes donc à la croisée des chemins. Un chemin mène à l’appauvrissement du milieu écologique marin. L’autre, à une faune et une flore marines abondantes qui permettraient à l’homme de se nourrir."

 


L’Organisation mondiale du commerce est contrôlée par ses 151 pays membres. Les membres d’Avaaz vivent dans tous ces pays, alors si nous agissons de concert, nous avons une occasion incomparable d’inciter nos dirigeants à passer à l’action pour contrer ce problème. Puisque l’OMC développe en ce moment la nouvelle réglementation, les prochaines semaines seront décisives. Notre plan consiste donc à envoyer des milliers de messages au ministre du commerce de nos pays respectifs afin de lui demander d’appuyer une organisation de la pêche internationale plus équitable et durable.

 

Des experts affirment que 29% des pêches commerciales ont été exploitées à un point tel que leur reconstitution est maintenant impossible. Mais la majeure partie des milieux écologiques marins peut être sauvée si nous mettons en œuvre des politiques durables. Le fait que peu de gens se soucient de ce problème rendra notre intervention plus imprévue et efficace. Veuillez cliquer ici pour communiquer rapidement avec votre ministre du commerce :

 

http://www.avaaz.org/fr/make_fishing_fair/?cl=16562662

 

La crise de la pêche illustre les points faibles de l’ordre économique mondial actuel : celui-ci ne prend en considération ni les gens, ni l’environnement. Mais en joignant nos efforts, nous pouvons donner un aperçu de ce que devrait être la démocratie globale : des êtres humains, pauvres et riches, travaillant ensemble pour améliorer l’état de santé de notre planète. Faites-vous entendre au cours de cette campagne !

 

À bientôt,

 

Ben, Graziela, Ricken, Paul, Iain, Galit et toute l’équipe Avaaz

 

PS : Vous pouvez en apprendre davantage sur la crise de la pêche en visitant le site d’ Oceana, partenaire de cette campagne. Vous pouvez également consulter des lettres d’information, des études et la lettre des scientifiques à laquelle nous nous sommes référée à:
http://www.cutthebait.org

 

Pour en savoir plus :
http://www.greenpeace.org/france/campaigns/oceans/surp-che

 

http://www.oxfam.org/fr/programs/development/wafrica/senegal_peche.htm

 




 

Article 5

Envoi de Gérard Gauthier : http://www.premiumwanadoo.com/blanccestexprime/

 





SARKOZY : « Je me fous des Bretons ! »

 


Les révélations * faites par Yasmina Reza,  dans son livre consacré à la campagne du candidat président Nicolas Sarkozy, à la suite de sa visite du 1 mai au CROSS CORSEN ont provoqué un grand émoi chez nombre de Bretons. Il doit être en effet douloureux, surtout pour ceux qui lui ont apporté leurs suffrages, d’apprendre, à posteriori, qu’Il « se  fout des Bretons ! » : Ils sont ainsi 39.63%  (1.270.584 des électeurs Inscrits **) en Bretagne historique - comprenant la Loire-Atlantique - à pouvoir trouver à tout le moins « saumâtres » les propos méprisants à leur endroit qui lui sont attribués..  

 

Par contre les 60.37% (1.935.331 électeurs **)  de la Bretagne historique qui, clairvoyants ( ?)  n’ ont pas voté pour lui, pour des raisons diverses et variées, n’ont pas à être ulcérés. Ils n’ont sans doute pas été surpris. De plus, le problème est ailleurs. En se souvenant du livre de Pierre Accoce « Ces malades qui nous gouvernent ! » on peut penser que l’on est en présence, avec le premier magistrat de France, d’un cas douloureux de dédoublement de la personnalité. 

 

Qu’on se le dise, Nicolas Sarkosy démontre qu’il peut être, au fil de ses humeurs, simultanément, le ying et le yang !

 

Il est Un, « lui-même et son double » « le  chaud et le froid ! »  « multiple et partout à la fois ! » Tel, sur ses courtes pattes le furet du « bois joli »… il court, il court … A lui seul il entend être, en même temps et en divers lieux, don d’ubiquité, le premier ministre, celui des finances, de l’immigration, de la justice, de l’intérieur... En fait un remuant « tout en un ». A ce point que l’on peut avoir quelque difficulté à croire ceux, qui dans notre beau Royaume de France, disent avoir du mal à trouver, en cas de problème de siphon bouché un …plombier !  

 

Dans le même temps où Il dit combattre les « parachutes dorés » il fait voter « un paquet fiscal »  « véritable cadeau avec bolduc» au bénéfice des mieux nantis de la Société! Il dit vouloir réformer la vie politique pour  «  lui redonner ses lettres de noblesse » et s’ingénie aussitôt à l’éloigner un peu plus de la respectabilité !

 

 Les exemples sont, trop, nombreux qui ne manquent pas de rappeler ce que disent les marins de la Royale lorsqu’ils parlent de « gesticulation »…

 

Aussi Bretons, (cela valant en fait pour tous les habitants des « Provinces ») vous qui, depuis des décennies subissez, de la part du pouvoir central, les dénis de Justice, le manque de respect de votre identité culturelle et linguistique, le manque de respect de l’intégrité de votre territoire, ne montez pas « aux rideaux » pour de telles  billevesées émises par le candidat-président ! Car Il a dit pire et a sans doute les capacités pour faire mieux encore !

 

Ainsi, voici ses propos que rapporte*** Elaine Sciolino, dans le New York Times/International Herald Tribune (citant « L' Aube le soir ou la nuit » de Yasmina Reza)  " Il devient très important de se débarrasser du Quai d'Orsay. L'ambassadeur de France en Russie est un imbécile ; l'ambassadeur au Liban, un crétin infâme. J'ai du mépris pour tous ces types, ce sont des « lâches.»  Quand on est lâche, on ne réfléchit pas. "  Pas très diplomatique vous l’avouerez.  Pourtant avec les « dérapages  verbaux » que nous connaissons, le Président aura besoin de ce « personnel » car on peut en craindre de nouveaux lors de prochains contacts internationaux et autres sommets !

 

Une chose rassurante dans tout cela, pourtant, est que Nicolas Sarkozy a fait « ami-ami » avec Bush.
L’Irak sait aujourd’hui ce qu’il en coûte de ne pas l’être !

 

 

Gérard GAUTIER
Saint-Brieuc le 28 août 2007


Ancien Conseiller Régional de Bretagne Président Mouvement  « BLANC C’EST EXPRIME »
B.P 330  22003 Saint-Brieuc Cedex 1 Téléphone : 02.96.33.50.34 
Site :
www.blanccestexprime.asso.fr       E.mail : blanccestexprime(ici:arobase)wanadoo.fr



*      On peut regretter que les confidences rapportées le soient, même avec ART, un peu tardivement ? Marketing ?
**    Chiffres consolidés selon données officielles du Ministère de l’intérieur.
***
http://groups.google.com/





Article 6

Envoi par Jean-Marie Gonny pour Claude Debons

Site de référence : http://www.maintenantagauche.org/






Maintenant, à gauche !

Rencontre-débat du 7 juillet 2007

 

 

Notre journée va s’organiser en trois parties. Ce matin, après une présentation de Maintenant à gauche, nous proposons une discussion sur l’appréciation de la situation politique, les questions stratégiques qu’elle pose, et les tâches qui en découlent. Après le repas de midi, discussion sur les questions à travailler pour bâtir un projet de transformation à même de relever les défis de notre temps. Enfin, vers 16 heures, proposition, en intégrant les apports du débat, d’objectifs et d’un calendrier pour prolonger notre action. Les différents initiateurs de l’appel interviendront au cours des débats.


Nous avons donc créé « Maintenant à gauche ». De quoi s’agit-il ? Vous l’avez vu sur notre blog, nous avons hésité sur une définition très précise : club, espace, carrefour, chantier, bref un objet politique non identifié ! Mais avec des objectifs : ouvrir des débats, organiser des confluences, prendre des initiatives ; avec une ambition : contribuer à l’émergence d’une nouvelle force politique de la gauche de transformation sociale.


Ce qui nous réunit, c’est une appréciation commune :
- de la gravité de la situation résultant de la victoire de la droite,
- de l’ampleur de la reconstruction nécessaire après la défaite des gauches,
- du risque de bipolarisation de la vie politique française qui marginaliserait durablement toute ambition de transformation sociale.
- de l’importance de l’enjeu auxquels sont confrontés dans ce contexte toutes celles et tous ceux qui ne se résignent pas à ce que le capitalisme borne l’horizon de l’Histoire.

 

Nous voulons contribuer à la réflexion pour une refondation à gauche. Nous voulons prendre des initiatives pour favoriser le dialogue et les rapprochements entre les fragments éparpillés de la gauche de transformation. A contrario, nous ne nous concevons pas comme coordination de quoi que ce soit, pas plus que comme le noyau d’un mouvement en devenir.  Mais comme un outil d’initiative et de débat, des interpellateurs et des facilitateurs, des aiguillons et des incitateurs, pour apporter notre pierre à une ambition qui dépasse chacune des composantes et qui ne pourra être relevée qu’ensemble.


Nous voudrions soumettre au débat et vérifier auprès de vous des éléments d’analyse de la situation, des hypothèses stratégiques que nous formulons, des convictions pas des certitudes, mais aussi des interrogations. Nous avons besoin de beaucoup échanger pour comprendre ce qui nous est arrivé et pour dégager des perspectives de reconstruction. C’est cette réflexion que nous voulons entamer aujourd’hui. Elle ne sera pas achevée ce soir, elle est donc appelée à se poursuivre, à se démultiplier, car il s’agit d’une œuvre ambitieuse et de longue haleine.

 

 

PREMIER ELEMENT DE DISCUSSION : LA NATURE ET LE SENS DE LA VICTOIRE DE SARKOZY.

 

La victoire se Sarkozy est le résultat d’un travail politique, idéologique et culturel : Il a réussi le rassemblement des droites, du centre droit à la droite extrême, sur deux dimensions essentielles :


a - Un travail de construction d’un projet prenant à bras le corps les angoisses de la société. La force de Sarkozy c’est d’avoir procédé au réarmement politique, idéologique et culturel de son camp et de s’être adressé aux classes populaires. Il a réalisé la synthèse entre différentes traditions historiques de la droite : libéralisme économique, autoritarisme d’ordre social, bonapartisme…, tout en y ajoutant la prétendue modernité de l’adaptation de la France à la réalité du temps présent (entendez aux exigences du capitalisme global).


En célébrant « ceux qui se lèvent tôt », en s’emparant des thèmes de la « valeur travail », de l’identité nationale,
il donnait sa réponse aux angoisses sociales et identitaires et aux craintes de dessaisissement de toute maîtrise collective de l’avenir. Il a su construire une adhésion à son discours, y compris pour une fraction importante des couches populaires. Au passage, il divisait les exploités, entre « méritants » et « assistés », « français » et immigrés », fonctionnaires et salariés du privé, etc. masquant derrière ces prétendues oppositions les véritables antagonismes de classes entre privilégiés et exploités, dominants et dominés.


C’est une droite « décomplexée », « fière d’elle-même » qui l’a emporté en affichant ouvertement une politique de classe : l’enrichissement personnel et donc les inégalités seraient le passage obligé de tout développement, tandis que les protections acquises seraient autant de rigidités qu’il conviendrait de faire sauter.

 

b- La réhabilitation du volontarisme en politique.  Au-delà de la part d’adhésion à son projet (ou à son discours), Sarkozy a gagné par sa capacité à récupérer l’idée que l’action politique peut changer les choses. Il a compris la gravité de la crise sociale et politique et la double exaspération qui traverse la société. D’un côté les classes dominantes s’exaspéraient des résistances à la mise en œuvre de la normalisation libérale de la société française et du retard pris sur les voisins et concurrents européens. De l’autre le peuple de droite traditionnel et une fraction désorientée des classes populaires s’exaspéraient du « désordre », des menaces de l’évolution économique, de l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat, de l’image de déclin que donnait le pouvoir chiraquien finissant.
Sarkozy a pris a bras le corps cette situation autour du thème «
ça ne peut pas continuer comme avant ». Et c’est parce que cette conviction était profondément ancrée qu’il a pu donner de la crédibilité au thème de la rupture. Et dans ces conditions, la dénonciation (juste) de démantèlement du système social dont on l’accusait ne pouvait suffire à le contenir. Et « l’ordre juste » de Ségolène Royal apparaissait du coup comme un immobilisme, « juste l’ordre » ; d’autant qu’elle-même se situait sur le terrain de l’acceptation du cadre libéral.

 

Le projet de Sarkozy est une contre-révolution libérale et conservatrice. Ce n’est pas la continuation de Chirac en pire. C’est une rupture globale avec le modèle de société façonné par notre histoire : rupture avec le pacte social et républicain hérité de l’après-guerre, mais aussi avec l’héritage des Lumières et de la Révolution française. Si son projet réussit à s’appliquer son slogan « La France d’après » sera devenu « Après la France » tant les chamboulements rendraient méconnaissable ce que nous avons toujours connu. Son discours devant sa majorité et celui du Premier Ministre à l’Assemblée ont fixé les grands chantiers :droits du travail, protection sociale, service public, immigration, libertés, fiscalité, etc, sans oublier évidemment le nouveau Traité simplifié européen. L’unité la plus large est à construire pour résister. Et on résistera d’autant mieux que des éléments d’alternative politique se construiront.


Il veut aussi en finir avec le cycle des grandes mobilisations sociales et clore la période ouverte dans notre pays par la grève générale de Mai 68 et plus récemment avec le cycle de contestation du libéralisme cristallisé depuis 1995. Ce n’est pas fait, mais l’ambition est bien là et le choix du « service minimum » comme moyen d’atteindre le droit de grève dans les derniers « bastions ouvriers » du secteur public en est un indice. Et avec l’hyper présidentialisation en cours de la conduite des affaires, toute conflictualité poussera les tensions à l’extrême, mettant directement en jeu le président sans « fusible » primo ministériel et sans contrepoids parlementaire, et tournera à l’épreuve de force.


Son habileté est d’avoir rallié à lui des futures victimes de son projet. Que Sarkozy ait divisé les catégories populaires et même rallié à lui une majorité de salariés du secteur privé témoigne à la fois de l’habileté du prestidigitateur, d’un brouillage des repères au sein des dominées et de la vacuité des propositions portées par la gauche.


Bien sûr, il y a loin entre la séduction des déclarations de campagne et la brutalité des politiques concrètes à venir. Les  contradictions ne manqueront pas d’apparaître, nourrissant luttes et mobilisations. Mais cela ne suffira pas à remettre en selle les idéaux d’émancipation portés historiquement par la gauche.


Sarkozy veut tout à la fois installer le bipartisme au cœur du système institutionnel français, faire évoluer la V° République vers un régime clairement présidentiel et priver durablement l’opposition de gauche de toute possibilité de faire jouer à son profit les mécanismes de l’alternance. Il considère sa victoire comme équivalente à celle de De Gaulle en 1958. D’où sa politique « d’ouverture » pour déstabiliser encore plus une gauche en lambeaux. Et le fait que des « éminences » acceptent des maroquins ou des missions en dit long sur les pertes de repères et de conviction et sur l’affaissement moral de certains.


On en voit déjà les effets : une gauche incapable de s’opposer même dans les mots. Elle est KO debout, comme le boxeur saoulé de coups. « Opposition constructive » est synonyme d’impuissance à opposer à la logique sarkozienne une autre logique clairement de gauche. Exemple la réforme de l’Université, où la critique de la principale organisation étudiante à direction socialiste se polarise sur la sélection en 1° ou 2° année de Master alors que l’enjeu essentiel est sur la rupture de l’égalité au sein de l’Université française à travers l’autonomisation croissante génératrice d’inégalités accrue entre les Universités. Pour la bourgeoisie pas besoin de revenir sur la démocratisation de l’accès à l’Université, la mise en marche du dualisme entre des Universités d’élite pour les élites et le reste pour les autres, avec à la clé des diplômes plus reconnus que d’autres, obtiendra le même résultat.


Et pourtant on se dit que cette victoire n’était pas inéluctable. Au moins depuis 1995, la dynamique de contestation des politiques néo-libérales n’avait cessé de se développer dans les luttes et dans les urnes : contre la réforme des retraites au printemps 2003, contre le CPE au printemps 2006, vote sanction aux régionales et aux européennes de 2004, rejet du TCE au référendum du 29 mai 2005. Et jusqu’à 8 mois de l’élection présidentielle, tous les sondages donnaient la gauche gagnante. C’est donc bien aussi que c’est la gauche qui a perdu et pas seulement la droite qui a gagné.

 

 

DEUXIEME ELEMENT DE DISCUSSION : LES RACINES DE LA DEFAITE DE LA GAUCHE.

 

Certains ont mis l’accent sur une droitisation de la société française comme pour exonérer la gauche de ses responsabilités. Le deuxième tour des législatives a montré le caractère plus complexe de la situation. Dès que les questions sociales (TVA sociale, franchise médicale…) sont revenues au cœur du débat les réactions électorales se sont modifiées. Celles et ceux qui s’étaient mobilisé contre la réforme des retraites et le CPE ou qui avaient voté Non au TCE n’ont pas disparu. Il y a toujours dans la société française un rejet des conséquences concrètes des politiques néo-libérales, mais il y a aussi un brouillage des repères après de longues années d’alternances sans réponses à la crise qui taraude la société française. Et ce ne serait pas la première fois dans notre histoire qu’en l’absence de réponse à gauche à une crise sociale et politique, le dénouement intervienne à droite dans des formes autoritaires et populistes.


On ne développera pas ici les responsabilités de la gauche antilibérale, de la gauche de transformation, nos responsabilités. Mais elles sont lourdes. La division a empêché de porter de manière crédible une alternative réelle répondant aux attentes de changement social. Elle n’a pas permis non plus d’empêcher la droitisation des thèmes de campagne et la marginalisation de la question sociale. On connaît les résultats et les risques d’affaiblissement durables qui favoriseraient la bipolarisation politique et le gel des perspectives de transformation sociale. Mais reconnaissons aussi notre propre déficit en termes de projet (et pas seulement de propositions) dès lors qu’il faut développer une cohérence globale alternative au projet sarkozien. Nous avons nous aussi à travailler sur le fonds de ces questions, mais aussi sur leur mise en forme et en mots pour être audibles aujourd’hui.


La gauche social-libérale a perdu parce qu’elle n’a pas voulu développer un projet transformateur répondant aux aspirations de la société. Faute d’une mise à jour des conditions de l’émancipation humaine à l’heure de la mondialisation, la pratique du pouvoir par la gauche, depuis plus de vingt ans en Europe (et en France), ce fut l’acceptation croissante des exigences du capitalisme global : la mise en œuvre de politiques de libéralisation et de privatisation, une formidable déformation de la répartition des richesses au détriment du travail. Avec comme conséquence une coupure croissante d’avec les classes populaires. Là où Sarkozy réussissait à mettre en scène une cohérence de son projet et à afficher un volontarisme pour le changement et la sécurisation due à chacun, Ségolène Royal ne développait pas une autre cohérence. La campagne de Ségolène Royal s’est nourrie de multiples références à Tony Blair, avec le « goût du risque », «l’esprit d’entreprendre », le refus de « l’assistanat », la réconciliation avec le profit, jusqu’au discours sécuritaire et identitaire, puis à l’appel au centre ; thèmes qui ont plus désorienté l’électorat de gauche qu’ils ne l’ont mobilisé.


En ne fondant pas son projet sur un nouveau partage des richesses, elle ne pouvait répondre aux attentes fortes de revalorisation des revenus. En proposant d’aménager la carte scolaire au lieu de définir les ambitions et les moyens de la réussite scolaire, elle ouvrait la brèche au projet plus radical de la droite qui va fissurer ce qu’il reste de l’égalité républicaine à l’école. En encourageant la possession d’un drapeau tricolore et la réhabilitation de la Marseillaise, elle ne répondait pas à la crise de l’Etat-social national confronté à la mondialisation capitaliste et à l’Europe libérale. On pourrait multiplier les exemples.


Cette orientation part du présupposé que c’est au centre, sur les couches moyennes ou supérieures, que se gagnent les élections. Si cette idée fonctionne encore partiellement pour les centres des grandes villes vidés de leurs couches populaires ; elle est carrément fausse pour les périphéries où dominent les victimes du système, relégués et désemparés, parfois résignés dans l’abstention, exaspérés dans le vote Le Pen, mais aussi mobilisables pour un projet transformateur qui en vaille la peine. À preuve, la nouveauté de la démarche sarkozyenne aura été de se fonder sur la conviction que c’était au sein des classes populaires que se jouait une élection.


Au-delà, et c’est une position désormais assumée par une majorité de direction au PS, prévaut l’idée
que la gauche « moderne » doit solder l’héritage des combats fondateurs du mouvement ouvrier, aller jusqu’au bout d’un aggiornamento libéral s’inspirant des exemples de Blair en Grande-Bretagne ou Clinton aux Etats-Unis, opérer une mutation qui transforme la vieille social-démocratie en un nouveau centre gauche.

 

 

TROISIEME ELEMENT DE DISCUSSION :

IDENTIFIER L’ENJEU ET FORMULER UNE OPTION STRATEGIQUE.

 

Alors maintenant quel est l’enjeu à affronter ?
Les législatives ont complété la présidentielle. La tendance à la
bipolarisation s’en trouve renforcée ; la menace du bipartisme est plus pressante. Et avec les propositions de refondation social-libérale et de centre-gauche portée par Ségolène Royal, Dominique Strauss-Khan, voire François Hollande (par des chemins différents), c’est la menace de voir tout simplement les valeurs portées historiquement par la gauche disparaître du paysage. C’est la menace de voir le paysage politique se structurer autour de deux pôles : une droite dure ayant rompu avec les derniers restes de l’héritage gaulliste et un centre gauche mou. Avec, dans ce scénario, des classes populaires objet des séductions démagogiques mais sans représentation politique « naturelle ». Gare à ce que seront alors les réactions des (futurs) déçus du sarkozysme…


Pour y répondre, quelle est notre option stratégique ? 


Pour contrer la tendance au bipartisme et le recentrage social-libéral de la gauche,
il ne suffira pas de construire une nouvelle petite formation à gauche de la gauche, version protestataire ou version aiguillon du social-libéralisme. Une telle construction n’est pas illégitime pour ceux qui y aspirent mais elle ne peut répondre au problème posé. Il faut viser plus grand et plus large. Ce que nous souhaitons voir se rassembler  c’est au moins la gauche du Non, type arc des forces du 29 mai comme camp de base, donc allant jusqu’aux composantes socialistes mais incluant aussi les militants du mouvement social d’alors.  L’objectif est bien de constituer une nouvelle force politique d’un poids suffisant pour empêcher la bipolarisation et constituer une alternative à gauche.


Et pour y parvenir, nous devons opposer aux propositions de recentrage social-libéral une autre refondation en s’adressant à toute la gauche. La nouvelle situation politique appelle à mener le débat au cœur de la gauche et non à ses marges. Nous encouragerons donc la multiplication d’initiatives s’adressant à la totalité du champ dont nous souhaitons le rassemblement.


L’objectif — et non le préalable — doit être l’émergence d’une nouvelle force politique. Quels seront les chemins empruntés pour l’atteindre, quelle sera la forme que prendra sa réalisation, il est trop tôt pour le dire. Mais cette ambition s’inscrit à l’évidence dans les expériences qui cherchent, dans de nombreux pays, à ouvrir de nouvelles voies à gauche, à l’image de ce qui vient de se concrétiser en Allemagne avec Die Linke.


Ce qui nous conduit à deux types de tâches avec l’objectif d’une refondation, pas d’une banale recomposition :


a - Relever ce défi suppose à notre sens de refonder un projet transformateur à gauche à ambition majoritaire, de travailler les questions de fonds — sur lesquelles la campagne électorale de Sarkozy a mis en lumière la vacuité de certaines réponses à gauche toutes tendances confondues d’ailleurs — et non s’engager dans des mécanos organisationnels aussi précipités que prématurés et qui ne pourraient aujourd’hui qu’être minorisants. Il faut trouver aussi les mots qui permettent d’être compris par nos contemporains. Nous discuterons cet après-midi des grands thèmes qui pourraient vertébrer un tel projet mais nous savons bien qu’il nous faudra réussir la fusion du meilleur de la tradition du mouvement ouvrier et des combats républicains avec les nouvelles problématiques de contestation de l’ordre dominant : féminisme, écologie, altermondialisme. Nous avons donc pour projet d’impulser ces débats (sans prétention à l’exclusivité) pour construire un fonds commun nécessaire à une construction commune durable.


b - Relever ce défi suppose aussi de contribuer à un processus de convergence de toutes celles et tous ceux qui ne renoncent pas à l’ambition d’une transformation progressiste de la société. Nous ne pensons pas ce processus comme réédition de ce qui a échoué, c’est-à-dire simple juxtaposition organisationnelle des fragments aujourd’hui dispersés, mais comme un processus plus large, impliquant courants politiques et mouvement citoyen, se nourrissant des mobilisations de résistance sociale et associant ses acteurs, pesant et s’articulant aux débats qui traversent toute la gauche. Notre conviction, c’est que sans rassemblement de tous ceux-là, il n’y aura pas d’alternative. Le processus auquel nous voulons contribuer revêtira des formes impossibles à déterminer a priori, il devra se doter de médiations et de formes transitoires à même de favoriser les convergences recherchées tout en garantissant le respect des identités de chacun. De ce point de vue, la longue phase qui a précédé la création de Die Linke en Allemagne donne matière à réflexion.

 

c - Quand nous fixons dans notre texte d’appel l’objectif d’Etats Généraux (proposition déjà évoquée auparavant), nous nous gardons bien de fixer une date même si nous souhaitons le plus tôt possible. Nous les concevons comme aboutissement d’un processus de convergences pluralistes. Nous ne les concevons surtout pas décrétés par quiconque. Si une quelconque force prétendait les organiser et y convier les autres, ce serait l’échec assuré par avance. C’est pourquoi avant d’y parvenir, il faut renouer le dialogue, débattre des questions de fonds, amorcer des convergences, construire le rassemblement.


Mais l’afficher d’ores et déjà comme perspective « grand angle » vise aussi à
interpeller les débats des organisations et mouvements qui tiennent congrès, conventions, assises, etc, dans les six mois qui viennent. L’idéal serait de pouvoir les tenir en 2008 car plus le temps passe et plus le risque d’un gel de la situation menace. Cependant cela dépendra aussi du climat politique et social, d’évènements sociaux ou de contradictions politiques qui ne sont pas écrits par avance, qui peuvent accélérer les processus ou les modifier, et auxquels nous devrons être attentifs. Sans parler des prochaines échéances électorales qui peuvent produire le pire et le meilleur. En tout cas, si de vrais Etats généraux ont lieu, ils seront la résultante d’un processus et à l’initiative d’un ensemble des forces et mouvements et non décrétés ou autoproclamés par l’une d’entre elles.

 

 


Conclusion provisoire.

 

Voilà l’analyse de la situation et les perspectives que nous voulons soumettre à la discussion collective.
« La nouvelle droite au pouvoir fait peser une lourde menace sur les conquêtes sociales et démocratiques. Les options de recentrage social-libéral menacent l’existence même des valeurs historiques de la gauche. C’est l’idée de transformation sociale qui pourrait être durablement marginalisée par la bipolarisation du champ politique. Devant cette situation, nous ne pouvons nous contenter d’attendre les bonnes surprises que nous réserve parfois « l’exception française » et ses éruptions sociales qui ont régulièrement déstabilisé les tentatives de démantèlement du pacte social et républicain. Nous ne pouvons nous contenter de construire une petite force politique insuffisante pour bousculer le champ politique. Nous devons donc, en complément et articulation avec les résistances sociales, entreprendre sans tarder le travail politique qui consiste à refonder la gauche, à gauche, avec l’objectif d’une nouvelle grande force politique de transformation progressiste de la société ».

 

Cette ambition intervient dans un contexte marqué par un double échec historique : l’effondrement des expériences tragiques du communisme d’Etat d’une part, les capitulations de la social-démocratie devant les exigences de la mondialisation capitaliste d’autre part. C’est de là que nous devons partir pour reconstruire une perspective d’émancipation humaine répondant au capitalisme de notre temps et tirant les leçons du passé.


C’est à cela que nous voulons apporter notre pierre.
Et nous sommes évidemment ouverts à toutes les coopérations avec celles et ceux qui partageraient le même objectif à partir de points de départs ou de cheminements différents. La discussion que nous voulons avoir ce matin avec vous porte donc sur l’analyse que nous faisons de la situation politique, les réponses stratégiques à y apporter et l’action que nous pouvons avoir dans ce contexte.

 


Le 7 juillet 2007,
Claude DEBONS

 

 

Une autre page de référence : http://www.gauchealternative.org/spip.php?article160

 





Article 7

Envoi d'Avenir d'Attac : http://www.avenirdattac.net






PROTECTION SOCIALE

 

Introduction au débat de la réunion des comités locaux « Vents d'Ouest »

 

(Bretagne) en janvier 2007

 

Par Jean-Pierre Escaffre, Attac 35, membre du conseil scientifique

 

 

 

Le 6 avril 2007.

 

La protection sociale est un pacte fondamental dans le contexte historique européen. Sa généralisation à l'ensemble de la population est une leçon de l'Histoire : l'éradication de la misère est une garantie de la sécurité collective, qui est elle-même une condition nécessaire aux visions à long terme et au développement soutenu. S'il n'y a pas de sécurité collective, il n'y a pas de progrès économique d'ensemble.

 

Pour imprimer, cliquez ici :

 

http://www.avenirdattac.net/spip.php?article240

 

 

Le plan

 

1.- L'enjeu fondamental et historique de la protection sociale

 

2.- Le rôle central des protections sociales dans la redistribution des valeurs ajoutées dans une Europe ravagée

 

3.- L'environnement globalisé
   les pressions états-uniennes
   mondialisation et globalisation
   les actions idéologiques accompagnatrices
   les relais en Europe
   l'insuffisance des niveaux de réaction

 

4.- Les réformes en France : le couple infernal technocratisation / privatisation

 

5.- Un moteur qui ne marche plus

 

6.- Renverser la vapeur
   la protection sociale : un thème majeur de l'éducation populaire
   les EGSAM : un bon compromis

 

7.- Conclusion : des conditions hautement politiques

 

 

 

1.- La protection sociale, un enjeu fondamental dans le contexte historique de l'Europe

 

 

La remise en cause de la protection sociale est en Europe un enjeu de civilisation.

 

L'extension de la protection sociale sur le continent européen n'est pas seulement un acquis des luttes sociales. C'est surtout la prise en compte des facteurs qui ont conduit aux désastres des siècles passés, particulièrement aux deux dernières guerres, et qui ont signé le déclin relatif des nations européennes. Ces facteurs essentiels sont la concentration des richesses financières entre quelques mains d'un côté (bloquant en particulier l'investissement), le développement de la pauvreté et de la misère de l'autre, ouvrant la voie aux extrémismes nationalistes et fascistes guerriers.

 

L'enjeu politique premier de la protection sociale, de la retraite ou de la santé, ne se situe donc pas au niveau de débats autour de quelques paramètres démographiques ou de calculs de coûts.

 

La protection sociale est un pacte fondamental dans le contexte historique européen. Sa généralisation à l'ensemble de la population est une leçon de l'Histoire : l'éradication de la misère est une garantie de la sécurité collective, qui est elle-même une condition nécessaire aux visions à long terme et au développement soutenu. S'il n'y a pas de sécurité collective, il n'y a pas de progrès économique d'ensemble.

 

La protection sociale est une assurance collective qui s'oppose radicalement à l'assistance et à la charité. L'assistance se développe lorsque la protection sociale recule.

 

 

 

2.- Le rôle central des protections sociales dans la redistribution des valeurs ajoutées en Europe

 

 

De la dernière guerre mondiale à 1989, c'est la guerre froide OUEST/EST. Les conséquences côté Ouest sont :

 

- La domination des Etats-Unis sur l'Europe de l'Ouest

 

L'obligation géostratégique est de développer et de maintenir des couches moyennes relativement aisées, tout particulièrement dans les pays limitrophes du « rideau de fer », avec des politiques étatiques volontaristes (étatisation de secteurs économiques stratégiques, expansion des fonctions des Etats). Cela correspond, sur le plan économique, à une certaine distribution sociale des valeurs ajoutées, base fondamentale des croissances économiques en Europe. Ce ne sont pas « les trente glorieuses » qui ont permis un tel développement par on ne sait quel mécanisme. C'est la redistribution plus équitable des valeurs ajoutées qui a créé le dynamisme économique.

 

 La forte participation des protections sociales (santé et retraites) dans la redistribution des valeurs ajoutées.

 

 

 

3.- Le contexte de la globalisation contemporaine

 

 

- Les pressions états-uniennes depuis l'effondrement de l'Est et leurs conséquences

 

+ Les transnationales ont désormais le champ libre sur l'ensemble du monde, afin de reconcentrer les valeurs ajoutées en leur sein, en particulier celles redistribuées pour des raisons géostratégiques dans les pays ouest européens.

 

+ L'entretien de la nébuleuse des couches moyennes en Europe de l'Ouest est désormais inutile, d'où leur paupérisation progressive et la réduction de fonctions des Etats.

 

+ Les protections sociales, dont la santé, essentiellement financées par les couches moyennes salariées, connaissent désormais mécaniquement des déficits chroniques.

 

+ La globalisation est largement dominée par les transnationales des Etats-Unis, pays qui, pour asseoir sa puissance financière, technologique et militaire, a besoin de pomper l'épargne du monde (80 % de cette épargne !).

 

+ Pour pomper l'épargne européenne (la plus liquide), les Etats-Unis doivent cadrer la construction européenne :

 

Limiter le pompage de l'épargne européenne par les Européens eux-mêmes, d'où les déficits réglementés des budgets des Etats européens (traité de Maastricht, rôle réduit de la Banque centrale européenne, pacte de stabilité…), d'où la stagnation des investissements en Europe depuis plus de vingt ans, le développement du chômage toutes catégories, et une croissance économique faible.

 

Forcer les européens à épargner en modifiant radicalement leurs systèmes de protection sociale en systèmes assuranciels privés connectés aux réseaux boursiers dominés par Wall Street (convaincre les européens d'une autorégulation régressive).

 

 

FLORILEGES

 

La déclaration très claire de J.-P. DESGEORGES, PDG de GEC-ALSTHOM, à la commission du développement économique du Conseil économique et sociale de l'Ile-de-France, le 3 mai 1995 : "l'industrie doit disparaître en Europe, afin de rééquilibrer les rapports Nord-Sud (…). Les grands groupes ne sont pas source d'emplois et doivent se défaire des tissus traditionnels de sous-traitances (…). Il faut poursuivre la désintégration des productions en France et en Europe, sans céder au protectionnisme qui compromettrait les accords du GATT".

 

Le Bulletin du Fonds monétaire international (FMI) du 23 mai 1994 : « Il ne faut pas que les gouvernements européens laissent les craintes suscitées par les retombées de leurs actions sur la répartition des revenus les empêcher de se lancer avec audace dans une réforme de fond des marchés du travail ; l'assouplissement de ceux-ci passe par la refonte de l'assurance-chômage, du salaire minimum légal et des dispositions qui protègent l'emploi ».

 

Etude de l'OCDE de juin 1994 : « Pour obtenir un ajustement donné des salaires, il faudra un niveau plus élevé de chômage conjoncturel… ».

 

 

- Mondialisation et globalisation, deux concepts différents

 

La mondialisation = échanges généralisés entre l'ensemble des Etats souverains (Régulations politiques, économiques et sociales des fluctuations des échanges)

 

La globalisation = un problème de management stratégique des équipes dirigeantes des transnationales : comment gérer et contrôler, dans l'intérêt exclusif de leurs actionnaires seuls souverains, des systèmes productifs installés dans des "territoires" (qui ne sont plus considérés comme des Etats souverains) où les cultures, les réglementations, les relations sociales et politiques, la structuration des marchés, etc., sont diversifiées ? Le tout avec une sécurité politique et militaire.

 

Dès lors, la globalisation consiste à abaisser, sinon à détruire, toutes les barrières qui freinent le déplacement des marchandises, des services, des capitaux, ainsi qu'à exploiter autant que possible les différentiels de niveaux de vie, de protections sociales, de formations et compétences des diverses populations dans le monde, ce afin de concentrer la valeur ajoutée. Ceci a trois conséquences :

 

+ Les Etats souverains n'ont plus de raison d'être, et leur rôle doit être réduit à l'appui réglementaire, militaire et technologique (TIC) de la globalisation.

 

+ Les politiques nationales doivent être remplacées par une gestion locale d'accompagnement (réduction des rôles des élus politiques).

 

+ Les effets de la concentration des valeurs ajoutées doivent être politiquement acceptés (« la nouvelle gouvernance » ).

 

 

- L'action idéologique accompagnatrice : « la nouvelle gouvernance ».

 

+ Au nom d'une société « plus complexe », trop complexe pour des élus politiques, seuls les détenteurs de savoirs (les « experts » et les « élites ») peuvent décider.

 

+ Les notions de peuple et de souveraineté sont évacuées, pour être remplacées par celles de « société civile », qui inclut les lobbies désormais officialisés, et de « partenariat ». La notion de Nation est combattue, la gouvernance de l'Etat est réduite par des « contraintes » déclarées par des « experts » et des « décideurs ».

 

+ Tout étant « complexe », toute responsabilité sociale et territoriale des entreprises est évacuée.

 

+ Le libre échange, la libre entreprise, l'excellence individuelle sont les bases d'une société « d'acteurs » et de « projets » : la bonne gouvernance consiste alors à mettre en mouvement des acteurs et des projets dans les bornes fixées « naturellement » par le marché, celui-ci se substituant à la souveraineté populaire.

 

+ La hiérarchie des valeurs morales se modifie : l'équité remplace l'égalité.

 

Équité = aménager autant que possible des efforts défensifs pour corriger les déséquilibres naturels du marché (fondement de la charité).

 

Égalité = droit politique offensif historiquement acquis (fondement de « l'accès pour tous »).

 

 

- Les relais idéologiques, vecteurs de la globalisation

 

+ Les Sociétés de Conseil :

 

La plupart sont adossées aux groupes financiers et industriels. « Elles bénéficient d'un double système qui leur permet de monopoliser l'édition de normes gestionnaires en substitution des pouvoirs d'Etat » (J. Lojkine) : certification de normes, expertises auprès des tribunaux, parfois complémentées par des départements d'avocats. Par exemple : nouvelles normes comptables internationales, DRG ou référentiels de cancérologie et pneumologie dans le domaine de la santé…

 

Exemple de Société de conseil : actuellement, le groupe Blue Cross pénètre le marché français des systèmes d'informations hospitaliers liés à la T2A à des prix défiant toute concurrence. Cette société US fait tout pour que son système logiciel ne soit pas compatible avec les logiciels français et européens. Il n'y a aucune réaction des autorités françaises, ni des syndicats de directeurs d'hôpital… Il faut savoir que cette société est l'émanation d'une congrégation religieuse américaine du même nom, qui possède aussi des compagnies d'assurances de santé. Système d'info hospitalier exclusif, T2A, assurance… vous voyez le lien ? Cela fait partie du formatage vu plus haut.

 

+ L' OMC et l'AGCS (1994) :

 

Les Etats signataires s'engagent à privatiser les services de toute nature « aussi loin que possible », de manière irréversible. Le secteur santé fait partie des services. Il semble qu'à l'heure actuelle, les négociations ne soient pas encore engagées. Toutes subventions ou dotations budgétaires d'Etat devront être non discriminantes entre le secteur public et le secteur privé.

 

Nombre d'Etats européens préparent l'échéance : technocratisation des Assurances Maladies afin de faire monter les assureurs privés, et créer ainsi un marché concurrentiel du secteur santé qui entre de facto dans les normes de l'AGCS. L'Union Européenne prépare l'échéance depuis 1992.

 

Une mention spéciale : « le mode 4 : services faisant appel à la mobilité du personnel », le personnel importé est régi par la législation du travail du pays d'origine.

 

+ Le F.M.I.

 

"Il convient de forcer les gens à épargner pour leur retraite en orientant les fonds vers le secteur privé. (…) les systèmes par répartition créent trop de sécurité dans le corps social"

 

+ Les relais en Europe (cf. R. Jennar) :

 

L'European Round Table (ERT) a inspiré le traité de Maastricht, les accords OMC, la réforme des retraites en Europe, la limitation des pouvoirs du parlement européen (application de la nouvelle gouvernance).

 

L'UNICE (les MEDEF d'Europe), inspirateur direct de la commission européenne, dixit Pascal Lamy.

 

L'European Services Forum (50 transnationales US et européennes) à l'origine de l'adoption de l'AGCS en Europe.

 

La Transatlantic Business Dialogue, qui pousse au marché commun US-UE, surtout dans le domaine des bio – médicaments.

 

+ Le relais en France : le MEDEF

 

Le MEDEF, relais du néolibéralisme en France, est un vrai parti politique : il a un programme précis pour transformer la société française. C'est un octopode qui fait appliquer méthodiquement son programme par toutes ses tentacules : ses divers partis politiciens, certains syndicats, ses hauts fonctionnaires sélectionnés, ses média, ses gouvernements, etc.

 

Son programme de démantèlement de notre Sécurité Sociale est d'une précision diabolique (rapports Kesler, Chadelat…), mais sans imagination : retour à la case XIXème siècle, violence antisyndicale (la courbe de désyndicalisation depuis la dernière guerre suit exactement celle de la part salariale de la valeur ajoutée en France, source fondamentale du financement de la S.S.).

 

Le coup de grâce est asséné en 1983, lorsque F. Mitterrand refuse l'organisation des élections universelles, signant ainsi la mort politique de la sécu. Elle sera de plus en plus perçue comme une simple caisse pour consommateurs. Sa mort politique servira de terreau aux tentatives de privatisation.

 

 

- Des réactions insuffisantes

 

+ Les niveaux de réactions populaires sont encore insuffisants compte tenu du seuil critique nécessaire des rapports de force vis-à-vis du patronat, mais ils vont crescendo.

 

+ Les fortes mobilisations contre les réformes des retraites et de la santé viennent de très loin, de décennies de recul idéologique des salariés.

 

+ La bataille idéologique n'est plus totalement en faveur du MEDEF, il perd chaque jour du terrain. L'efficacité de leurs médias a atteint sa limite dans bien des domaines, comme l'ont montré les résultats du TCE. Elle le demeure encore dans le champ politicien, comme l'a prouvé le montage du tandem Royal / Sarkozy (voir les media à partir d'août – septembre 2005, quelques mois après les résultats du TCE).

 

 

 

4.- Les réformes en France : le couple infernal technocratisation/ privatisation

 

 

Les « réformes » n'ont pas de soutien populaire. Elles ont été imposées par une assemblée croupion. Elles ressortent toutes de la même technique : technocratisation / privatisation, le premier terme facilitant le second. C'est une application pure et dure de la « nouvelle gouvernance » : les élus politiques et syndicaux sont désormais noyés dans des instances sans envergure décisionnelle, dérive vers un système de charité soutenu par l'Etat…

 

Les réformes Fillon et suivants sont la copie conforme des recommandations du MEDEF. Désormais, c'est le ministère de la santé qui détient tous les leviers : nomination directe de tous les postes stratégiques, directeur de la Haute Autorité en Santé « qui peut être consulté », directeur de l'UNCAM, directeurs des Agences Régionales de l'Hospitalisation (plus puissants qu'un préfet dans le domaine sanitaire)… L'entrée dans le système technocratisé des assureurs complémentaires, dont les assureurs privés, positionne les loups dans la bergerie.

 

 

La réforme « hôpital 2007 » est une application exemplaire du couple infernal technocratisation / privatisation :

 

+ Les ARH limitent autoritairement les moyens, essentiellement dans le secteur public (rôle des SROS, en particulier SROS 3ème génération).

 

+ D'où l'installation de files d'attentes des soins et détérioration des conditions d'accueil dans les établissements publics.

 

+ Ce qui encourage la dérive des patients vers le privé, se métamorphosant ainsi en clients sans pouvoir.

 

+ Les clients n'ont plus de visibilité du système : la complication du système fait qu'au niveau régional pas moins de neuf structures différentes s'occupent de la santé !

 

La privatisation pousse inéluctablement à la hausse les prix hors remboursement Sécu, et donc elle accroît le rôle des assureurs privés complémentaires (les assureurs privés sont les plus gros spéculateurs boursiers après les fonds de pension). En même temps, le système mis en place met en concurrence les établissements publics et privés pour maintenir les coûts, ce qui revient à sélectionner les clientèles rentables. Dès lors qu'il y a concurrence, l'activité entre dans les critères de l'AGCS, principal moyen de siphonage de capitaux vers les Etats-Unis et les quelques autres transnationales d'origine européenne. Le tour est ainsi joué.

 

Il en est de même pour la médication : le gouvernement s'apprête à dérembourser de nouveaux médicaments, et à développer le marché de l'automédication. Le médecin sera ainsi dessaisi au profit de la publicité directe des laboratoires pharmaceutiques. L'expérience montre que les médicaments ne passant pas par des prix administrés ont vu leurs prix de vente s'envoler : c'est le cas du collyre à vitamine B12 (+ 400 % !).

 

 

 

5.- Un moteur qui ne marche plus

 

 

Désormais, beaucoup de gens ont pris conscience que le moteur du « turbocapitalisme » a de plus en plus de mal à fonctionner : il devient de moins en moins crédible. Ses apôtres n'ont plus d'arguments, sinon le mensonge et le populisme permanents. Suite à la privatisation généralisée des années 80, le cas des Etats-Unis d'Amérique est désormais bien connu :

 

 les dépenses de santé, en pourcentage du PIB, sont les plus importantes du monde, leur système de santé étant parmi les plus inégalitaires.

 

 les prises en charge sont sélectives, en fonction de l'épaisseur du portefeuille, du type de pathologie, du lieux d'habitation, du lieu de travail (grandes versus petites entreprises).

 

 le remboursement dépend du contrat individuel d'assurance (comme pour les contrats automobiles).

 

En France, le coût de fonctionnement du régime général et ceux des assurances privées sont dans un rapport de un à quatre ! (alors que ces dernières reçoivent les dossiers déjà triés par la première). Par ailleurs, tout le monde constate que les files d'attente s'allongent pour les rendez-vous de certaines spécialités ou en chirurgie.

 

 

 

6.- Pour renverser la vapeur, faire partager nos propositions alternatives par l'éducation populaire

 

 

Attac est à l'origine du collectif « Etats Généraux de la Santé et de l'Assurance Maladie » (EGSAM), qui réunit des syndicats, des mutuelles, des partis politiques, etc. tant au niveau local que national.

 

Les assises d'octobre 2006 ont permis de dégager un bon compromis sur les solutions alternatives pour l'ensemble du champ de la santé. Les solutions et mesures concrètes sont résumées dans le manifeste des EGSAM.

 

Nous invitons tous les comités locaux d'Attac Vents d'Ouest à prendre l'initiative de la création des EGSAM dans leurs départements ou villes. N'oublions pas que la santé est régulièrement le premier souci des Français dans les sondages, avant l'emploi, et que la protection sociale représente plus du tiers du PIB, soit plus que le budget de l'Etat.

 

La popularisation des alternatives doit être notre priorité : elles démontrent qu'il est possible de redresser la barre rapidement, elles peuvent faire reculer le fatalisme ambiant.

 

 

 

7.- Conclusion

 

 

 A la base de tout : la démocratisation à tous les étages de la société, y compris et surtout sur les lieux où s'oriente, se crée, et se partage la valeur ajoutée.

 

 Une condition nécessaire : une volonté populaire de s'assurer les différents pouvoirs locaux et nationaux dans les diverses instances de décisions stratégiques.

 

 Pour le moment, malgré la prise de conscience de la gravité de la situation, une fraction trop importante de la population ne se sent pas prête à exercer une telle démocratie : c'est l'enjeu politique majeur actuel.

 

 L'exercice des pouvoirs n'est pas aussi compliqué que le prétendent les forces néolibérales. Ce n'est pas une question d'experts. La démocratie dans le champ de la santé devrait être l'axe central de nos actions d'éducation populaire.

 

 Mais cela ne suffit pas, à une action correspond toujours une réaction. Les forces adverses chercheront à étouffer nos propositions d'alternatives, à nous diviser. Il convient donc en même temps de préparer les contre-feux.

 

C'est seulement dans ces conditions que nous pourrons passer de la perpétuelle défensive à l'offensive.

 

 

 

ANNEXE 1 : TENDANCES ET ÉVOLUTIONS DE LA GUERRE PSYCHOLOGIQUE (PSYOPS) AUX ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE

 

Ch. Wasinski

 

 La guerre psychologique repose sur la diffusion et la manipulation de l'information : elle vise l'esprit des individus.

 

 « information superiority » : capacité de collecter, traiter, et disséminer un flux continu d'informations qui doivent être précises et sûres. A contrario, cette capacité doit être déniée à l'adversaire. La stratégie des USA vise, entre autre, à modeler (to shape) l'environnement international.

 

 L'objectif est de parvenir à influencer les émotions, les motivations, les raisonnements et, en fin de compte, le comportement des gouvernements, des organisations, des groupes et des individus étrangers.

 

 La guerre psychologique est conçue dans une optique globale. Elle doit véhiculer une image positive des Etats-Unis d'Amérique sur les trois plans : politique, économique, militaire.

 

 Grandes catégories : . messages de dissuasion ou de menace . messages relatifs aux conditions de reddition . messages d'invitation au sabotage . message de soutien à la résistance

 

 Soutien aux journalistes.

 

 

 

ANNEXE 2 : UN CAS EXTREME, L'UTILISATION ÉTATS-UNIENNES DE "L'INFOWAR"

 

J.M. Noyer

 

"L' infowar" : "Ensemble des actions entreprises pour affecter tout ou partie des structures et processus informationnels, des réseaux de communication, des systèmes logiciels, des mémoires numériques participant au maintien et au développement de la puissance des USA". (Pentagone)

 

Une stratégie totale : créer une marge de manœuvre considérable au plan géostratégique (économique, politique, stratégique, flux informationnels, financiers, scientifiques, culturels, religieux).

 

Les moyens : "les ressources distribuées" = ensemble des agencements hybrides qui concourent à la production de richesses (financières, cognitives, culturelles, scientifiques) et participent à la définition de nouveaux rapports de puissance et à la nécessité de liens nouveaux entre la société civile et la société militaire ("civilianization").

 

L'objectif : le maintien de l'autre en état d'infériorité quant aux conditions structurales de son champ de vision et donc d'action, de telle sorte qu'il devienne autogestionnaire de sa propre domination.

 

BREEZINSKY (1996) : " … éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l'état de dépendance qui justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets protégés ; empêcher les barbares de former des alliances offensives".

 

P. WOLFOWITZ (1999 ?) : préconise "d'empêcher toute puissance hostile de dominer des régions dont les ressources lui permettraient d'accéder au statut de grande puissance (…), et de décourager les pays industrialisés avancés de toute tentative visant à défier notre leadership ou à renverser l'ordre politique et économique établi, et de prévenir l'émergence future de toute concurrence globale".

 

L'OPPOSITION EUROPE / USA : opposé à la tradition culturelle occidentale (philosophie grecque, renaissance, Lumières), fondé sur la recherche de La vérité, l'objectivité et le transculturalisme, le système de pensée US s'organise autour de l'engagement communautaire (pragmatisme et ethnocentrisme).

 

 

 

Jean-Pierre ESCAFFRE

 

Ce texte n'engage que son auteur, il n'engage pas Attac ou Avenir d'Attac.

 

Editeur : Avenir d'Attac
http://www.avenirdattac.net

 






Article 8

Envoi de Jehan Valbaux : http://www.poietikae.com/





Soir de bataille

 

 

Ce siècle avait sept ans. On espérait qu’il parte.

 

Hélas ! Nicoléon perçait sous Sarkoparte.

 

Après un long combat, le scrutin fut loyal.

 

On espérait François, on espérait Royal,

 

Le doux Besancenot au visage de page,

 

Ou José le gaulois et sa pipe de sage,

 

Ou Buffet, Laguiller la travailleuse austère,

 

Tous les héros champions de la lutte ouvrière,

 

Et même Schivardi à l’accent rocailleux,

 

Ayant tiré l’épée qu’ont tenue leurs aïeux,

 

Tous, combattants  sans peur mais non pas sans reproches,

 

Angoissés à l’idée qu’on nous fasse les poches,

 

Qu’on subisse la loi du malheur aux vaincus,

 

Aux pauvres, aux oubliés, ceux qui furent cocus

 

Toute leur vie durant et qui le resteront,

 

La rage au cœur, debout,  impuissants sous l’affront,

 

Ont en vain guerroyé de l’aube au crépuscule.

 

Et quand tombe la nuit et que l’espoir recule,

 

Qu’il ne reste plus rien sur le champ de bataille

 

Que des drapeaux fripés que replie la piétaille,

 

Pathétiques slogans devenus inutiles,

 

Alors, montent sans fin dans les médias futiles

 

Les clameurs des vainqueurs ivres de jouissance,

 

Electeurs fanfarons, ministres en puissance

 

Se disputant déjà des vaincus les dépouilles,

 

Et, s’élevant au sein d’un peuple de grenouilles,

 

Le cri, le cri joyeux, reconnaissant, ému : 

 

« Hosanna ! Nous avons un roi qui se remue. »
 

 

     (d’après Victor Hugo)

 


© Jehan Valbaux, 2007







Dernière modification : 11.09.07, 18:26:32