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Du mercredi 6 juin 2007



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Sommaire

Article 1 : AVEC LE TEMPS…

par Jean-Jacques REY

Article 2 : LA DERNIERE CHRONIQUE AVANT CINQ ANS

par Guy RICHART

Article 3 : RAISONS D'AGIR POUR L'ART ET LA CULTURE

par Nicolas ROMEAS (équipe CASSANDRE/HORSCHAMP)

Article 4 : LETTRE OUVERTE A LA PRESIDENCE

par Jean-Claude PICAVET

Article 5 : UN MONDE DE GASPILLAGE

par "Robert de HERTE" (envoi d'Isabelle COSTA)

Article 6 : LA CONDITION LITTERAIRE

par Mona CHOLLET (Via "Thibaut" dans groupe animé par Vincent ROBEYNS)

Article 7 : CHANGEMENT CLIMATIQUE : Nous avons les moyens de lutter...

par ONU (envoi d'Yves DROLET)



Article 1



AVEC LE TEMPS

(comme disait le poète)




La propagation du populisme est un phénomène de surface qui vient du fond… Si on devait employer une image pour l’illustrer, je vous propose celle-ci : l’invasion de la côte par les algues vertes, grandement favorisé par la pollution chimique du sol cultivé : cela pue et change le biotope !

 

A mon avis,  on parlera bientôt beaucoup plus d'émigration salutaire que d'immigration choisie pour la France, et pour certains, nous pouvons même songer à demander l'asile à des pays ayant su conserver quelques valeurs humanistes. Des départs en masse régleront certainement les difficultés sociales de ceux qui resteront ! ...

 

Je propose à tous ceux qui sont stigmatisés pour une raison ou une autre (et ça fait des foules quand on y pense !) d'aller jusqu'au bout de cette logique d'exclusion : adoptons le port d'une étoile jaune où sera indiqué en quelle qualité nous sommes "coupables". Par exemple, pour moi, cela sera, sans rentrer dans les détails : poète, intello et RMIste ; donc, dans le jargon populiste, cela équivaut à un faignant et un inutile  (même si je produis quelque chose de visible, aussi "utile" que d'imprimer des billets de banque) ! Si nous sommes nombreux à le faire, cela donnera une bonne image de la politique aberrante qui nous accable en France ; tout comme cela répondra à l'état d'esprit de beaucoup de nos concitoyens qui se révèlent plus primaires que bien des sauvages ! A partir de ce constat, la communauté internationale pourra apprécier... Ainsi il y en a qui comprendront peut-être que leur nombril n'est pas celui du monde ! 

 

Moi, je dis que la chienlit, elle n'est pas là où on croit généralement, et qu'il ne faudrait pas se laisser salir par des crapules ou des crasseux ! Je désapprouve totalement le choix politique de mes concitoyens.

 

Imaginez-vous que certains imbéciles nous invitent à l'heure d'aujourd'hui, en guise d'élévation morale, à nous remémorer la "grandeur" napoléonienne , et que de cyniques exploiteurs invoquent la modernité pour nous ramener au Moyen-âge ! NS veut faire « bouger » la France soi-disant, et en fait, il fait remonter le mauvais fond ; ce qui va se traduire par un bond en arrière, et ça ne peut durer qu’un temps ; car sa manière d’accéder au pouvoir, si démocratique soit-elle en apparence (conditionnement médiatique infâme) , est fondée sur l’immobilisme qui ne se renouvelle pas par définition ! La révolution néo-conservatrice se nourrit de la stagnation de l’intellect et de sa fermentation en énergie négative : une fois que celle-ci a trouvé à s’employer, il ne reste que le vide, et on ne peut le combler indéfiniment avec des illusions…

 

Si le socialisme avait gardé son projet originel, on n’en serait peut-être pas là aujourd’hui, en tout cas dans ce pays. Quant à ceux qui croient qu’on obtient l’adhésion à ses idées, en psalmodiant des litanies ou criant des imprécations, je leur souhaite bon courage et surtout d’avoir les moyens de se faire entendre mieux… Enfin, soyons constructifs ! Voilà sans doute une occasion rêvée pour une refonte historique de la Gauche et, avec le recul du temps, on y verra probablement, à défaut de la main de Dieu, la main du Peuple. Sur ce, moi qui n’ai pas ou plus beaucoup de temps à perdre, je vous salue bien, et bonnes vacances s'il se peut ! …

 


Jean-Jacques REY

 

 


Suite de la chronique d'une maladie grave : le "sarkosida" national :

 

Quel monde Nicolas Sarkozy nous prépare-t-il ?
http://questionscritiques.free.fr/edito/jfg/Monde_selon_Sarkozy_16_chercheurs_060507.htm

 

Mise en place d'une super-cellule d'écoute antiterroriste en France
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-916035,0.html

 

Le désastre des médias : une dictature mondiale rampante... :
http://e-torpedo.net/article.php3?id_article=1869&titre=Une-censure-bien-visible

 

Et au sujet des médias, il en va comme ça pour la plupart des activités culturelles et intellectuelles, les utilitaristes qui dirigent le monde par la finance, ont plus besoin de ventres que de cerveaux...

 

Et ne pas oublier, parce que certains l'escamotent :

 

Pour revenir aux élections, il ne faut quand même pas oublié que c'est 53,06 % des suffrages exprimés qui sont allés au sarkosida. Il y avait :

- 1 568 426 Bulletins blancs ou Nuls, soit  4,20 % des votants

7 130 729 Abstentions, soit 16,03 % des inscrits

Le "sarkosida" a donc une majorité pour lui ces temps-ci, mais elle est relative et elle s'effritera sans doute...

http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/PR2007/FE.html

 



Article 2

Envoi par Guy Richart : http://guy.richart.free.fr/







LA DERNIERE CHRONIQUE AVANT 5 ANS
- Je vous souhaite bien du plaisir -




« La connerie c’est comme le Plutonium, quand on atteint la masse critique, ça explose !!! »
C’est pour cette raison fondamentale qu’après le résultat du premier tour des élections présidentielles de 2007, j’ai commencé à creuser un abri antinucléaire dans les rochers roses de Bréhat ! 


C’est démocratiquement que les Français choisissent, pour leur avenir et celui de leurs enfants, la destruction de leur environnement par la surproduction industrielle anarchique au lieu de la révolution industrielle écologique, qu’ils entérinent le réchauffement sans limite de la planète, la mort de milliards d’êtres humains affaiblis par les famines et un climat débilitant à l’encontre de la régulation douce de la population mondiale ainsi que le déploiement des énergies renouvelables, et enfin, une surcharge de travail mal payé plutôt que l’organisation efficace de nouveaux métiers reconnus et gratifiants.


Je ne cautionne pas les comportements destructeurs comme celui de la Secte du Temple Solaire. Ce ne sera peut-être pas d’une façon démocratique, mais je ne suivrai pas la majorité dans son suicide massif. A la première catastrophe qui menacera mes proches dans l’avenir, c’est par la résistance, comme celle des partisans de la seconde guerre mondiale, que je ferai payer la note aux responsables. Je ne serai certainement pas le seul. On m’a suffisamment appris que les bassesses et les mesquineries finissent toujours par retomber sur leurs auteurs. Il est temps que je présente ma facture aux gens concernés…


Mon recueil des « nouvelles de la rigolade » vient de s’achever par ces lignes peu optimistes et sans ambiguïté.


Je n’aime pas ce qui est en train de se passer en France aujourd’hui. J’adore travailler, je me régale de vivre dans la paix et dans la simplicité. Cependant, je ne tiens pas à ce qu’on m’impose des sacrifices pour permettre à quelques pignoufs abjects de persévérer dans leur gâchis, dans leur comportement de gorets, à mes frais en particulier, aux frais de ceux qui bossent au-delà des horaires officiels, par conscience professionnelle, en général, sans pour autant toucher de gros salaires.
Les Ultra-libéraux qui gagnent chaque mois, 50 ans de mes revenus, à trafiquer des magouilles commerciales immondes au lieu de financer la production d’une haute technologie écologique, n’auront jamais mon soutien et ne m’obligeront jamais à faire des heures supplémentaires, en plus de celles que je fournis déjà gratuitement, simplement pour conserver mon pouvoir d’achat sans même l’augmenter.
Je ne vais donc pas continuer de fournir généreusement des heures, des mois, voir des années d’écriture, sans même bénéficier d’une simple reconnaissance, à un pays qui a choisi la voie de la bassesse vénale et de la destruction à court terme.
C’est sans regret que je laisse tomber la large diffusion publique de mes futurs écrits. Leurs mises en lignes seront désormais limitées à mes pages personnelles, quasiment confidentielles par la grâce des « providers » de l’Internet, ou bien transmis à quelques collègues écrivains dont je connais l’engagement politique, voir littéraire, sincère. Il faut laisser déferler la daube commerciale anglo-saxonne, la littérature fast food, le cinéma Mac Donald qui pressureront, dans les années à venir, les porte-feuille européens encore plus qu’ils ne le sont déjà, jusqu’à leur dernière pièce de monnaie. Le réveille des victimes sera pénible et tardif mais, tant mieux ! On récolte le vent que l’on sème ! Aussi dans les mois à venir, les urgences proctologiques risquent d’être largement débordées par l’affluence des déçus de la droite Sarkosyenne.
En effet, quand les marchands de soupe en auront fini avec nous, ils nous jetteront comme les anciens coloniaux se sont débarrassés des territoires qu’ils occupaient outre-mer, après les avoir épuisées complètement.
Moi je m’en fous totalement. A partir de maintenant, je pars vivre, pour la durée du quinquennat de Sarkoléon Ier, dans mes mondes imaginaires, comme le héros de « Brazil ». Quand je suis dedans, ni la souffrance ni la mort n’arriveraient à m’en arracher ! J’ai cette faculté depuis l’enfance mais je m’en servais jusque-là, avec parcimonie, car elle peut être dangereuse. Cette fois, l’environnement est si dégradé, l’indifférence et la bêtise ont atteint un tel niveau, que la fin est à notre porte, quoi qu’en dise les perpétuels optimistes. Je me plongerai, avec ceux qui voudront m’accompagner, dans des suites soignées « d’Autant en emporte le vent » ou du « Temple du soleil ». Celles-là même, que je bâtissais, comme des esquisses, quand j’étais enfant. Cette fois, elles seront hyper réalistes et je m’y laisserai sombrer, pendant que les victimes consentantes, hors de cette bulle, suffoqueront dans le gaz carbonique, crameront sous les UV solaires ou bien exploseront sous l’effet de leurs allergies aux OGM. Et si les descendants de Magarett Mitchell ou bien la Fondation Hergé viennent me chercher querelle, ils me trouveront. Moi, je fais cela par amour de l’écriture, pas pour gagner du fric.


Pour finir, un de mes collègues d’écriture, Jean-Jacques Rey, dont j’apprécie l’engagement et l’intransigeance politique, vient de me communiquer la photographie d’une affichette, placardée par un boulanger, sur la vitrine de sa boutique. Ce document m’a d’ailleurs été transféré par mon confrère anicien Manuel Ruiz, également.
Le commerçant affirme benoîtement qu’il ne servira plus les chômeurs et les RMIstes, sous prétexte, qu’ils ne payent pas leur note, cela peut se justifier si c’était réellement le cas. Or, il est démontré que la plus grande part des vols et des cessations de paiement en France, sont l’œuvre :
- Des boutiquiers en faillite frauduleuse
- Des capitaines d’industrie mis en examen
- Des caïds de l’économie parallèle (les vendeurs de drogue et de matériel cambriolé), qui roulent en cabriolet BMW neuf à 19 ans, sans posséder de revenus déclarés, mais qui habitent en HLM, bénéficient de l’APL, de la CMU et répandent la terreur chez les jeunes bosseurs de leur quartier refusant les trompettes de la délinquance.
De plus, sur cette affichette, on peut lire que ce brave homme en a assez de travailler pour financer, avec ses impôts, les assistés français. Et bien je lui répondrais que la classe moyenne, celle dont je fais partie, en a par-dessus la tête de travailler 11 heures par jour payées 7, de se faire traiter de fainéant par des branleurs d’Enarques Cyclotouristes, sous prétexte qu’ils viennent de toucher un portefeuille écologique, et que cette classe moyenne en a marre aussi de larguer, tous les ans, un mois de salaire au fisc pour éponger les frasques des politicards et des responsables économiques.
Surtout que nos impôts, sous leur forme indirecte, servent accessoirement à financer les faillites des gros commerçants et des PDG, qui ont l’habitude de se consoler de la perte de leur boutique et de la mise au chômage de leurs employés sous-payés en s’isolant dans une retraite méditative, au fond de leur villa de 500000 Euros, sise à Dinard ou bien dans l’arrière-pays Tropézien.
Enfin au boulanger en question, je lui répliquerai que le pain, d’une manière générale, est devenu tellement immangeable en France, qu’il est préférable d’investir 40 Euros dans une machine et de le produire soi-même, désormais. Cela fait un an que mon foyer n’a pas acheté une seule baguette. C’est non seulement plus économique mais aussi plus satisfaisant pour nos papilles.
Donc, dans la boulangerie comme dans le domaine de l’agriculture et de la pèche, quand les métiers ont été sabotés avec autant de férocité par ceux qui en vivaient, ces derniers feraient mieux la mettre en veilleuse avant de déclencher une émeute par leur suffisance, dont ils seraient d’ailleurs les premières victimes.

 

Bon courage à tous ceux qui, comme moi, sont obligés de vivre dans un pays qu’ils aiment, sous un tel régime politique et confrontés à une telle dose de connerie pure. Recevez le salut ainsi que les condoléances amicales de l’Artiste !

 

 

 

Guy RICHART,

TGV Paris-Rennes, le 22 mai 2007.




Article 3

Envoi par Nicolas Roméas

pour

revue "Cassandre" : http://horschamp.org/





RAISONS D'AGIR POUR L'ART ET LA CULTURE




Pour ceux qui en doutaient encore, Berlusconi l'a clairement affirmé : le vainqueur des élections présidentielles française s'est inspiré de son «modèle»…
Avons-nous vraiment bien compris ce que c'est que la situation de l'art et de la culture sous un Berlusconi ? Je me souviens, lors du forum social européen de Florence, en 2002, avoir écouté les terribles constats d'artistes italiens du spectacle vivant empêchés de travailler par toutes sortes de censures, bloqués par une multitudes d'obstacles insidieux ou frontaux, finalement réduits au choix entre une extrême précarité et la soumission au commerce le plus vulgaire.

Je n'en croyais pas mes oreilles. La médiocrité au pouvoir, la rentabilité comme valeur suprême, la bêtise victorieuse, enragée, s'acharnant à détruire sauvagement tout ce qui est de l'ordre de l'élévation, du partage, de la transmission, de l'intelligence.

J'étais alors heureux d'être français, de vivre et de travailler dans un pays dont l'histoire est pétrie de luttes pour l'intelligence et la liberté, fondé sur une tradition de résistance suffisamment forte pour que ce cauchemar soit absolument impossible, inimaginable chez nous.

Impossible ? Vraiment ? Nous allons le savoir bientôt. Mais c'est à nous d'agir sans attendre.

Nous sommes les héritiers de luttes et d'utopies magnifiques, nous sommes les héritiers du grand mouvement de l'Éducation populaire construit dans ce pays, les enfants ou les petits-enfants des pionniers de la décentralisation théâtrale française de l'immédiat après-guerre. Et nous l'affirmons encore comme nous l'avons depuis longtemps répété dans le désert : face à une Europe soumise aux impératifs délétères de la rentabilité, face à une offensive sans précédent de l'ultralibéralisme nord-américain, le service public de la culture français doit être actualisé, consolidé, défendu, et porté comme un exemple pour les autres!

Or ce fut loin d'être le cas lorsque la gauche était au pouvoir en France. Et il est peut-être trop tard, désormais, au moment où l'existence même du ministère de la culture qu'André Malraux préfigura est mise en cause.

Notre revue s'appelle Cassandre et ce qu'elle annonçait est en train de se produire.

Mais c'est lorsque il est «peut-être trop tard» que les vraies énergies se lèvent et que la force du combat peut renaître. C'est donc maintenant, sans attendre.

Face au démantèlement programmé du service public de la culture français, il nous faut aujourd'hui agir vite et fort.

Impossible de laisse faire sans réagir la vague de destruction qui s'abat sur l'intelligence, la recherche, l'art, la culture.
Impossible et indigne. Il en va de notre responsabilité. À nous d'être à la hauteur de l'histoire qui nous a portés. À nous de transmettre.

L’instant est grave. Dès novembre 2006, nous avons lancé un appel aux candidats à l’élection présidentielle française pour qu’ils considèrent avec un peu plus de sérieux la place de l’art et de la culture dans leurs programmes politiques.

Peut-être cela n’a-t-il pas été tout à fait inutile, mais l’état actuel des consciences est tel que nous n’avons pas réussi à provoquer l’écho et les réactions que nous estimions indispensables sur cette question vitale pour l’avenir de notre civilisation.
Et, aujourd’hui, nous avons, les uns et les autres, toutes les raisons d’être très inquiets, face à une déferlante du pire populisme télévisuel, du divertissement marchand le plus vulgaire, qui s’emploie à détruire tout ce pour quoi nous combattons.

Si les « politiques » français ne peuvent ou ne savent pas s’emparer sérieusement de cette question fondamentale, pour résister au formatage annoncé des «cerveaux disponibles», alors une immense responsabilité retombe sur nos épaules.
Nous ne nourrissons aucune illusion, nous ne pourrons sauver l’essentiel et inventer de nouvelles voies que si nous agrégeons des compétences nombreuses, diverses et complémentaires.

Quels que soient les obstacles, nous n’avons pas le droit de renoncer, nous n’avons pas le droit de nous laisser diviser, de nous contenter de protéger des intérêts égoïstes, corporatistes ou lobbyistes.

Ne perdons pas de temps, regroupons les énergies et les pensées des acteurs sincères et authentiquement engagés dans le combat pour la défense de l'enjeu artistique et culturel.

Regroupons nos pensées même si elles sont diverses, surtout si elles sont diverses, et retrouvons-nous sur un désir de réflexion commune et d’actions. Et organisons-nous. Agissons pour susciter dans notre pays un grand mouvement de défense de l’art et de la culture DANS la société contemporaine et en particulier du service public de la culture que la France a su construire depuis une soixantaine d’années.

Nous proposons de créer aujourd'hui une force collective autour de la défense de l'enjeu artistique et culturel dans notre pays.




L’équipe de Cassandre/Horschamp



Cassandre/Horschamp, Cité européenne des Récollets, 150 rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris.

E-mail : cassandre(mettre arobas)horschamp.org - Tél.: 01 40 35 00 98.

Cassandre porte depuis 1995 les valeurs d'un art en prise avec la société dans la lignée des combats de l'après-guerre, fait avancer les idées et lutte contre l'endogamie. Notre travail est celui d'une « nouvelle critique » qui ne se contente pas de juger l'« objet », mais appréhende le geste de l'art en prenant en compte la relation à l'histoire, aux populations et aux lieux. Visitez le site Horschamp :
http://www.horschamp.org:80/,

mettez-vous même vos informations en ligne sur Passeurs: http://www.passeurs.org/ .







Article 4

Envoi de Jean-Claude Picavet : http://perso.orange.fr/jcp.sculpteur/index.html





LETTRE OUVERTE A LA PRESIDENCE




Période de vacance d’un pouvoir vers un autre, période présente de vœux et de craintes… L’illusion que de décider est l’expression du désir, elle réduit le pouvoir aux actes, à ce qui se communique ; ainsi la communication supprime de l’expression tout son sens et sa profondeur.

 

Parfois l’expression chemine longtemps, pour venir à maturation ou à terme, pour trouver les mots justes ou les remèdes, l’esprit vagabonde avant de viser juste.

 

L’idée que tout opère, fait un présent coupé de la présence, un temps où l’on gouverne des faits, une raison formelle où l’on tranche et décide et l’on choisit bien souvent faute d’avoir le choix et le temps des désirs.

 

Intelligence sans maïeutique, où l’on parle de formation plus que d’éducation, car « éduco » est éclore en latin : sortir de sa coquille. Socrate voulait entraîner l’esprit raisonneur des jeunes gens, et maintenant  certains adultes nous disent de ne pas « raisonner » ni de faire les « malins » comme des petits diables, sauvageons ou racailles… Que l’autorité est bête quand elle croit tout former ou gouverner…

 

Faire entendre raison n’est pas arraisonner, mais aider l’esprit à raisonner entre sensible et sensé, tout n’est pas toujours possible, la volonté n’est pas d’avoir le pouvoir ni de l’exercer mais elle est d’éclore plus que d’enfermer.

 

La boite de pandore n’est ni un commissariat ni une caserne, l’espoir est il toujours au fond de l’urne ?

 

Faire de la pédagogie n’est pas une stratégie pour modeler l’opinion publique  « à faire le bon choix ». A vous, décideurs même de démarches participatives, n’oubliez pas que les lois du marché vous leurrent,  savez-vous de la gouvernance sur quoi tient la gouverne ?

 

L’argent vous tient et l’économie vous mine, les mines ont produit de l’argent et les régions comme leurs habitants sont aussi minés voir laminés…

 

La droite est fière de restaurer l’autorité de l’ordre, les aspects positifs des colonies, ceux des valeurs d’avant 68. Merci, Sarko de réhabiliter les maux de la terre ! Oui, des espoirs ont cru parfois jaillir du travail et d’être ouvrier est d’œuvrer, point d’être asservis.

 

Votre entourage est servile comme vous l’êtes aux pouvoirs d’argent ou de votre ami Bush.

 

La culture du pouvoir porte ces traces d’une illusion de la commande, de l’exécution d’un pilotage comme d’une autorité à l’exercer. La gauche et surtout les socialistes n’ont rien compris de cet échec à gouverner autrement  ; à éduquer l’esprit à diriger sans vouloir tout enfermer de séparer ; en quelque sorte, à éviter l’intelligence sordide de la stratégie et la pensée dévote ou niaise…

 

Oui, le positivisme crée aussi l’obscurantisme, derrière la scène officielle, il est maint lobbies et des sectes.

 

L’intégrisme et les courants réac ont double jeu et dans l’isoloir, bas les masques !

 

Eclore, comme d’une bête immonde ou penser encore la beauté insolente ?

 

De penser hors de sa condition et d’être fier de ne pas vivre d’une identité stupide.

 

Narcisse se voit en regardant ce qu’il aime, la surface de l’eau, même trouble, s’éclaire de notre regard.

 


Jean-Claude PICAVET



 

Article 5

Envoi d'Isabelle Costa :

http://costa.songs.free.fr/  et  http://lezartsdusud.heberg-forum.net/forums.html
pour 
Groupement de Recherche et d'Études pour la Civilisation Européenne :
http://www.grece-fr.net/activites/_activites.php





UN MONDE DE GASPILLAGE
par  "Robert de Herte"




page d'origine : http://www.grece-fr.net/textes/_txtWeb.php?idArt=642


Le budget mondial annuel des dépenses militaires est de 798 milliards de dollars, celui de l'aide au développement est de 58 milliards de dollars et l'industrie agro-alimentaire dépense chaque année 40 milliards de dollars en publicité.

 

On a caractérisé le XXe siècle de bien des façons : siècle de l’entrée dans l’ère atomique, siècle de la décolonisation, de la libération sexuelle, siècle des " extrêmes " (Eric Hobsbawm), de la " passion du réel " (Alain Badiou), du triomphe de la " métaphysique de la subjectivité " (Heidegger), siècle de la technoscience, siècle de la globalisation, etc. Le XXe siècle a assurément été tout cela. Mais il est aussi le siècle qui a vu l’apogée de la passion consumériste, de la dévastation de la planète et, par contre-coup, l’apparition d’une préoccupation écologique. Pour Peter Sloterdijk, qui caractérise la modernité par le " principe surabondance ", le XXe siècle a d’abord été le siècle du gaspillage...

 

" Tandis que, pour la tradition, écrit-il, le gaspillage représentait le péché contre l’esprit de subsistance par excellence parce qu’il mettait en jeu la réserve toujours insuffisante de moyens de survie, un profond changement de sens s’est accompli autour du gaspillage à l’ère des énergies fossiles : on peut dire aujourd’hui que le gaspillage est devenu le premier devoir civique [...] L’interdiction de la frugalité a remplacé l’interdiction du gaspillage - cela s’exprime dans les appels constants à entretenir la demande intérieure ". Au début du XXIe siècle, qui s’annonce comme un siècle où la " fluidité " (Zygmunt Bauman) tend à remplacer partout le solide - comme l’éphémère remplace le durable, comme les réseaux se substituent aux organisations, les communautés aux nations, les sentiments transitoires aux passions d’une vie entière, les engagements ponctuels aux vocations immuables, les échanges nomades aux rapports sociaux enracinés, la logique de la Mer (ou de l’Air) à celle de la Terre -, on constate que l’homme aura consommé en un siècle des stocks que la nature avait mis 300 millions d’années à constituer.

 

Les sociétés anciennes avaient spontanément compris qu’aucune vie sociale n’est possible sans prise en considération du milieu naturel dans lequel elle se déroule. Dans le "De senectute", évoquant ce vers cité par Caton : " Il va planter un arbre au profit d’un autre âge ", Cicéron écrit : " De fait, l’agriculteur, si vieux soit-il, à qui l’on demande pour qui il plante, n’hésite pas à répondre : ’ Pour les dieux immortels, qui veulent que, sans me contenter de recevoir ces biens de mes ancêtres, je les transmette aussi à mes descendants ’" (7, 24). La reproduction durable a en fait été la règle dans toutes les cultures humaines jusqu’au XVIIIe siècle. Tout paysan d’autrefois était, sans le savoir, un expert en " soutenabilité ". Mais les pouvoirs publics l’étaient aussi, bien souvent. Un exemple typique est donné par Colbert qui, réglementant les coupes de bois pour assurer la reconstitution des forêts, faisait planter des chênes pour fournir des mâts de navires 300 ans plus tard.

 

Les modernes ont agi à l’inverse. Ils n’ont cessé de se comporter comme si les " réserves " naturelles étaient multipliables à l’infini - comme si la planète, dans toutes ses dimensions, n’était pas un espace fini. A chaque instant présent, ils ont appauvri l’avenir en consommant à outrance le passé.

 

En ce domaine, les deux problèmes principaux actuels sont, d’une part, la dégradation du milieu naturel de vie sous l’effet des pollutions de toutes sortes, qui ont aussi des conséquences directes sur la vie humaine et sur celle de tous les êtres vivants, et, d’autre part, l’épuisement des matières premières et des ressources naturelles indispensables aujourd’hui à l’activité économique.

 

Les pollutions ont été trop souvent décrites pour qu’il y ait lieu d’y revenir. Rappelons seulement que la production annuelle de déchets dans les 25 pays de l’OCDE s’élève aujourd’hui à 4 milliards de tonnes. L’augmentation de la quantité de gaz carbonique dans l’atmosphère, entraînant la concentration des gaz à effets de serre et par suite le réchauffement général de la planète, en particulier vers les pôles, provoque une élévation préoccupante du niveau de la mer, intensifie l’érosion des sols, aggrave les effets de la sécheresse, explique l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes, des cyclones tropicaux, des raz-de-marée, des canicules, des feux de forêts, etc. Pendant ce temps, la déforestation se poursuit à un rythme effrayant (la surface forestière détruite chaque année équivaut à la superficie de la Grèce), tandis que les réserves naturelles s’épuisent. Le pétrole sera d’ici peu extrait à rendement décroissant, alors que la demande ne cesse de croître. Les énergies renouvelables ne représentent pour l’instant que 5,2 % de toute l’énergie consommée dans le monde. Il serait vain de trop en espérer. Quant au " développement durable ", dont on parle tant depuis 1973 (rapport Brundtland), outre qu’il apparaît surtout comme une posture médiatique, il ne fait dans le meilleur des cas que repousser des échéances inéluctables.

 

Dans l’optique du développement durable, le milieu naturel de vie n’est qu’une variable contraignante, qui augmente le coût de fonctionnement d’un système voué à la croissance infinie des produits marchands. Ce mode de développement ne remet donc nullement en question le principe d’une croissance sans fin, dont il cherche à sauver la possibilité tout en affirmant rechercher les moyens qui ne la rendraient pas écologiquement catastrophique. Cette démarche s’apparente à la quadrature du cercle. Si l’on admet en effet que le développement est la cause principale de la dégradation du milieu naturel de vie, il est tout à fait illusoire de vouloir satisfaire " écologiquement " les besoins de la génération présente sans remettre en cause la nature de ces besoins. Comme l’a maintes fois montré Serge Latouche, la théorie du développement durable se contente, pour faire face aux problèmes, de développer des procédures ou des techniques de contrôle qui soignent les effets de ces maux sans agir sur les causes. Elle s’avère ainsi particulièrement trompeuse, puisqu’elle laisse croire qu’il est possible de remédier à la crise sans remettre en question la logique marchande, l’imaginaire économique, le système de l’argent et l’expansion illimitée du capital. En fait, elle se condamne à terme dans la mesure où elle continue de s’inscrire à l’intérieur d’un système de production et de consommation qui est la cause essentielle des dommages auxquels elle prétend remédier.

 

Dans de telles conditions, il est tout naturel qu’une autre théorie se fasse jour : celle qui cherche à organiser la décroissance. Le mot peut faire peur ou paraître utopique. C’est en tout cas une perspective qui mérite d’être explorée, ce que font d’ores et déjà, dans bien des pays, quantité d’économistes et de chercheurs. La décroissance représente une alternative en forme de rupture. Mais elle ne sera possible qu’à la condition d’une transformation générale des esprits. Serge Latouche parle à très juste titre de " décoloniser l’imaginaire ". Cela impose de combattre le productivisme sous toutes ses formes, en vue, non d’un retour en arrière, mais d’un dépassement. Il s’agit de faire sortir de nos têtes le primat de l’économie et l’obsession de la consommation, qui ont rendu l’homme étranger à lui-même. De rompre avec le monde des objets pour réinstituer celui des hommes.

 

 

"Robert de Herte"  (Jacques DELOR-T-) :

http://www.grece-fr.net/textes/_textes.php?find&auteur=55

 

 

Des textes très intéressants à lire et qui donnent un éclairage inédit pour mieux comprendre les évolutions sociales en cours, en France en particulier (un régal pour ceux qui fuient le simplisme qui nous assomme en ce moment) :


Manifeste : la Nouvelle Droite de l'an 2000
http://www.grece-fr.net/textes/_txtWeb.php?idArt=71

 

L'élection présidentielle de 2007
http://www.grece-fr.net/textes/_txtWeb.php?idArt=804




Article 6

Via "Thibaut" : http://groups.google.be/group/medias-mensonges-desinformation/about
groupe animé par Vincent Robeyns :
http://youri.skynetblogs.be/





LA CONDITION LITTERAIRE

par Mona Chollet

 

 


page d'origine :
La Condition littéraire, de Bernard Lahire

L'article vient de Périphéries : http://peripheries.net/article309.html

 

Quand des écrivains se plaignent de leur sort matériel, ils suscitent toujours une vive agressivité. Ce ressentiment doit plus à des images d’Epinal qu’à la réalité : comme le rappelle le sociologue Bernard Lahire dans La Condition littéraire, en dehors de l’infime minorité qui vit de ses œuvres, les auteurs n’ont pas de statut social en tant que tels. Ils ont le statut de leur second métier, de leur gagne-pain, qui peut être très divers. Et si beaucoup sont précarisés, c’est au même titre et pour les mêmes raisons que l’ensemble de la population. En revanche, ils suscitent une jalousie justifiée dans la mesure où ils ont la chance d’avoir identifié leur vocation, et d’avoir dans leur vie une activité gratuite, qu’ils exercent pour elles-mêmes. Ils donnent ainsi une visibilité à un besoin qui existe chez tout le monde, mais qui ne trouve pas toujours à s’exprimer. L’écriture a aussi ceci de particulier qu’on y est irremplaçable : personne d’autre ne pourrait produire le même texte. Or, en lisant, dans Working, les témoignages d’Américains recueillis dans les années soixante-dix par le journaliste Studs Terkel, on s’aperçoit que c’est cela qui départage les travailleurs heureux et malheureux : la possibilité ou non de se mettre soi-même dans ce qu’on fait. Une aspiration humaine essentielle, mais compromise, dans tous les secteurs d’activité, par l’automatisation et la standardisation.

 

« Il me reste une grande terreur parce que je vois que tout en moi est prêt pour un travail poétique, que ce travail serait pour moi une solution divine, une entrée réelle dans la vie, alors qu’au bureau je dois, au nom d’une lamentable paperasserie, arracher un morceau de sa chair au corps capable d’un tel bonheur », écrivait en 1911, dans son journal, un Franz Kafka désespéré par les entraves mises à sa vocation littéraire par la nécessité de gagner sa vie. Le sociologue Bernard Lahire le cite dans La Condition littéraire - La double vie des écrivains, au chapitre « Témoignages littéraires sur la double vie ».

 

Ce livre fait un sort au préjugé, souvent entretenu par le milieu littéraire lui-même, selon lequel les écrivains seraient des créatures vivant en lévitation permanente dans le ciel des idées, sur une sorte d’Olympe inaccessible au commun des mortels. De tout temps, ceux qui ont vécu de leur production littéraire ont été une infime minorité, même si la notoriété de certains d’entre eux - comme Flaubert, archétype de l’écrivain-rentier - a pu donner l’illusion du contraire. D’autres, bien sûr, tirent leur subsistance d’activités très voisines, sources en même temps d’une certaine notoriété, comme l’édition, la critique et/ou le journalisme. Mais les plus nombreux, on l’oublie trop souvent, se baladent dans tous les autres secteurs de la société. « Ce n’est que par un extraordinaire abus de langage que l’on qualifie ces hommes et ces femmes d’"écrivains" de la même manière que l’on parle de "médecins", d’"enseignants", d’"ouvriers" ou de "patrons" », signale Bernard Lahire. Il n’y a pas, en effet, de « position sociale de l’écrivain » : la position sociale des écrivains est celle de leur second métier. En fonction du prestige dont ils jouissent auprès du public et de la critique, et/ou de la publicité qu’ils lui font, leurs voisins, leurs collègues, ceux qu’ils côtoient dans leur vie de tous les jours, sont plus ou moins au courant de leur activité littéraire. Leurs publications ne font que donner une traduction concrète à une dimension de leur personnalité qui ne trouve pas à s’exprimer dans leur quotidien, et que leur entourage, parfois, est à mille lieues de soupçonner. L’écrivain allemand Gottfried Benn (1886-1956), par exemple, était médecin. Un confrère lui dit un jour : « Je lis votre nom assez souvent dans les journaux ; s’agit-il bien vraiment de vous ? J’aurais pensé tout à fait impossible qu’on parlât avec vous d’autre chose que de statistique du cancer ou de déchirures du péritoine. » De son expérience de « double vie », Benn tire cet enseignement : « L’unité de la personnalité est chose douteuse. » Chacun est une foule.

 

L’écrivain, dit Bernard Lahire, constitue « un beau cas d’appartenance multiple ». Il rend particulièrement évidente une vérité universelle : chacun est une foule. Il abrite des personnages différents, qui cohabitent en lui de façon harmonieuse ou chaotique et se révèlent en fonction des lieux, des moments et des personnes avec qui il se trouve. Et si, quand on est témoin de cette pluralité ou de cette complexité chez les autres, on est, comme le confrère de Gottfried Benn, surpris et incrédule, voire choqué, c’est peut-être parce que notre mode d’organisation sociale pousse les individus à s’amputer de toutes leurs dimensions, pour en privilégier une seule, celle qui correspond à leur activité rémunérée - une tendance qu’a encore amplifiée l’avènement du management et de la « motivation ». Lahire rappelle que, pour Marx, la société communiste idéale devait permettre à chacun d’exercer tour à tour différentes activités, sans jamais se laisser pétrifier dans un rôle unique - « de chasser le matin, de pêcher l’après-midi, de pratiquer l’élevage le soir, de faire de la critique après le repas, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique ».

 

suite à :
http://groups.google.be/group/medias-mensonges-desinformation/browse_thread/thread/ed8ba8d327e7b920/1f7a01d01aec0470#1f7a01d01aec0470

 

 

Mona CHOLLET




Article 7

Envoi par Yves Drolet :
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/POESIE/oeuvresamies/page1.html
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/PROSE/oeuvresamies/page1.html





CHANGEMENTS CLIMATIQUES




NOUS AVONS LES MOYENS DE LUTTER CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, ASSURE MICHAËL OPPENHEIMER


« Le principal problème dans la lutte contre les changements climatiques n'est ni économique, ni technique mais politique », a affirmé aujourd'hui devant la presse Michaël Oppenheimer, l'un des principaux auteurs des troisième et quatrième rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Nous avons un problème énorme mais nous avons les moyens de nous y attaquer, malgré toutes les difficultés, a-t-il assuré lors d'une conférence de presse pour annoncer la tenue d'une conférence DPI-ONG (Département de l'Information de l'ONU et organisations non gouvernementales) qui se tiendra du 5 au 7 septembre prochains à New York.

 

Les Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG) ont joué un rôle très important dans la transformation de l'image obscure et difficile à saisir des changements climatiques vers celle d'une question mondiale convaincante », a souligné Michaël Oppenheimer. L'expert a rappelé que les deux premiers rapports du Groupe d'experts, présentés au mois de février et en avril, soulignaient que le changement climatique est sans équivoque, que des changements énormes sont déjà visibles et que leurs conséquences, de la sécheresse extrême aux inondations, vont augmenter, à la fois en occurrence et en intensité, tout au long de ce siècle, selon les niveaux de concentration en gaz à effet de serre dans l'atmosphère. La troisième partie, elle, présente une gamme de possibilités et de solutions pour répondre aux conclusions présentées dans les deux premières parties, soulignant que les pires effets du changement climatique peuvent encore être évités :
(<"
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=14073&Cr=Yvo ">dépêche du 04.05.2007).

 

Interrogé sur les raisons qui selon lui ont mené à une prise de conscience globale du problème aux Etats-Unis, il a évoqué la violence grandissante des ouragans et notamment le traumatisme lié à Katrina à la Nouvelle-Orléans. « Cet épisode a montré l'inaptitude des gouvernements en cas de catastrophes naturelles, à la fois dans la préparation et dans la réponse à y apporter », a-t-il dit. Il a également estimé que la crise de l'énergie, le succès du film de l'ancien vice-président américain Al Gore (An Inconvenient Truth) ou encore certaines décisions prises par le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, avaient contribué à alerter la population américaine. « Les Etats-Unis peuvent envoyer un signal fort au reste du monde s'ils participent aux négociations sur l'après 2012 », date à laquelle le Protocole de Kyoto aura expiré, a affirmé l'expert scientifique.

 

Sur les progrès que ce Protocole aura permis, Michaël Oppenheimer s'est félicité que des pays comme l'Allemagne, le Danemark, la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas vont probablement atteindre leurs objectifs, tout comme peut-être le Japon. « Plus décourageant est le cas du Canada qui s'est engagé mais se comporte plutôt comme les Etats-Unis avec de fortes augmentations de ses émissions », a-t-il déploré. Enfin, il a estimé que la Chine prenait petit à petit conscience des défis environnementaux auxquels elle est confrontée (inondations, dépendance aux combustibles, pollution atmosphérique). « Je vois des avancées, je m'attends à des progrès de la part de la Chine, notamment en raison de la grande communauté d'ONG qui s'y développe », a-t-il déclaré.

 

A une question sur la possible lassitude médiatique susceptible d'affecter les changements climatiques, Michaël Oppenheimer a souligné que quand un problème atteint un certain niveau de gravité, il apparaît en première page et « tant pis si les gens s'en lassent, cela reste un vrai problème ». Le Président de la Conférence, Richard Jordan, a indiqué que chaque individu ou organisation qui aura participé aux débats, sera invité à mettre en place un plan d'action. Six mois après, ils rapporteront ce qu'ils ont fait, quels sont les obstacles qu'ils ont rencontrés ou les solutions qu'ils ont trouvées, a-t-il ajouté, et ce afin d'assurer un suivi sur ces questions qui ne doivent pas tomber dans l'oubli.

 

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Veuillez consulter le site du Centre de nouvelles ONU pour plus d'information : http://www.un.org/french/newscentre/

 

 




Dernière modification : 08.06.07, 11:40:56