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version PDF de LA PAIX NE S’ATTEND PAS, ELLE SE DÉCIDE ! (texte global)




Reçu le dimanche 01 février 2015



LA PAIX NE S’ATTEND PAS,
ELLE SE DECIDE !


(Pour une conception et une pratique citoyenne de la paix)



(Partie 2 : La Paix se décide !)


par Guy CREQUIE
http://guycrequie.blogspot.com/



Version en langue française de sa contribution relative à la paix adressée pour le congrès CUPHI III « congrès international des auteurs, poètes et artistes de langue castillane » qui s’est tenu à Los Angeles du 7 au 12 juillet 2014.


.../...


Outre ce que j’ai exprimé sur le fonctionnement éducatif, et en sachant avec humilité que tout ce qui touche à la paix, passe par des confrontations collectives, je soumets quelques propositions.

Doit-on désespérer de l’humanité ? Dans un dialogue avec Monsieur IKEDA publié à TOKYO en 2009, le chercheur hindou, Neelakanta RADHAKRISHNAN, spécialisé sur les recherches de la vie et les idées du Mahatma GANDHI, a déclaré : « intérieurement ASHOKA s’est transformé. De tyran redouté, il est devenu souverain pacifique. GANDHI voyait un ASHOKA dans chaque être humain ; chacun d’eux étant donc capable de la même métamorphose ».

Alors, restons dans notre monde contemporain, et par exemple, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé de s’intéresser de façon toute particulière, aux professionnels des médias et aux journalistes, dans la troisième phase du programme mondial en faveur de l‘éducation aux droits de l’homme (2015-2019).

L’accent sera mis sur l’éducation et la formation dans les domaines de l’égalité et de la non-discrimination ; ceci pour lutter contre les stéréotypes, les idéologies de légitimation et la violence, et de promouvoir le respect de la diversité. La question est : comment les états vont s’acquitter de cette décision en invitant leurs médias dans le respect de leur indépendance, à s’y employer, et à aviser leurs publics de cette décision en suscitant la diversité des contributions sur des domaines variés.

En septembre 2014, un processus de négociations intergouvernementales débute, et un sommet prévu en septembre 2015 doit adopter un nouvel ensemble d’objectifs de développement sous le nom : ODD (objectifs du développement durable).

Dans sa proposition pour la paix du 26 janvier 2014, Monsieur IKEDA, président de l’organisation bouddhiste SGI, a suggéré que les objectifs liés à la transition vers une société zéro déchet, à la prévention et à l’atténuation des risques de catastrophes naturelles, aux droits humains, soient intégrés dans les ODD . Mais comment intégrer les citoyennes et les citoyens dès le plus jeune âge ? Eh bien ! il pourrait être, que les objectifs en lien avec l’éducation y figurent également, permettant au plan universel, aux classes du primaire et du secondaire, à éradiquer les disparités entre les deux sexes à tous les niveaux, et à promouvoir l’éducation à la citoyenneté mondiale.

Le programme éducatif pour une citoyenneté mondiale devrait être mis en œuvre en collaboration entre l’ONU et la société civile.

La  chartre des Nations Unies débute par ces mots : « nous, peuples des Nations Unies » et de fait, l’organisation de l’ONU est basée sur la voix des représentants des Etats nations. Mais ce n’est pas une représentation directe, suffisante de la société civile.

Ce sont les jeunes qui seront nos successeurs et l’avenir de l’humanité. Selon certaines estimations, le monde actuel comporterait 250 millions de personnes sans emploi, 900 millions vivant sous le seuil de pauvreté avec moins de 2 dollars par jour, et la situation de nombreux jeunes est préoccupante.

Un type d’éducation complet pour une citoyenneté mondiale se devrait d’être intégré dans les programmes d’études de l’enseignement secondaire et supérieur de chaque système national, et, les commissions nationales pour l’UNESCO, dans chaque pays, devraient être les garantes de l’application, en relation avec les ministères de l’éducation dans chaque pays.

L’articulation entre l’OIT (Organisation Internationale du Travail) et les gouvernements, devrait permettre d’encourager ces derniers à consolider l’élan dynamique à cette fin.

Un sommet mondial sur la jeunesse s’est tenu du 9 au 11 septembre 2013 à SAN JOSE au Costa Rica. Or, qui l’a su ? Qu’en ont dit les médias et les gouvernements dans chaque pays ?

En plus des 700 participants, 3000 jeunes du monde entier se sont connectés pour faire part de leurs idées sur le développement durable, la paix et les droits humains. Mais 3000 = c’est insignifiant !

Une responsabilité des états est engagée devant l’ONU et les opinions publiques mondiales, ils votent des décisions, adoptent des programmes, et ne les mettent pas en œuvre, n’informent pas leur population, d’où l’exigence d’une réforme des Nations Unies sur laquelle, je reviendrai.

Les jeunes sont très sensibles et préoccupés par les questions environnementales qui ont des incidences sur l’équilibre entre pays et par exemple, la question de l’eau peut  être une source de conflits.

Selon le rapport de l’Organisation Météorologique Mondiale de juillet 2013, plus de 370 000 personnes sont décédées à cause de phénomènes climatiques et météorologiques dramatiques au cours de la première décennie du 21è siècle.

En particulier avec l’ouragan KATRINA, les inondations au Pakistan, la sécheresse dans le bassin de l’Amazonie, les phénomènes climatiques extrêmes se poursuivent à un rythme inouï. Ainsi au cours de la seule année 2013, le typhon HAIYAN a provoqué de graves dommages aux Philippines et au Vietnam, de fortes précipitations ont entraîné des inondations en Europe Centrale et en Inde, et la majeure partie de l’hémisphère nord a connu des records de températures qui ont entraîné des vagues de chaleur.

A l’échelle mondiale, le coût financier des dommages liés au changement climatique est estimé à 200 milliards de dollars par an. Somme qui : consacrée aux actions pour la paix, résoudrait bien des situations !

Actuellement, l’ONU avec bien des difficultés (car elle dépend du financement des Etats) essaie de s’engager dans la prévention et la résolution des conflits ainsi que dans l’effort de consolidation de la paix dans les pays sortant de conflits.

De la même manière, la préparation aux catastrophes ainsi que l’assistance durant et après celles-ci, devraient, elles aussi, entrer dans le cadre d’une stratégie intégrée. Ainsi, les pays frontaliers, devraient mettre en place un système de coopération permettant de répondre et d’anticiper aux phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes.

Si les catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, les tsunamis, sont imprévisibles le plus souvent même s’il est possible de diminuer leur impact ; a contrario, la menace que posent les armes nucléaires, de plus grande ampleur encore que celle provoquée par les catastrophes naturelles, peut être évitée, voire supprimée, par l’exercice résolu de la volonté politique des gouvernements du monde entier, sous la pression des opinions publiques mondiales.

En août 2013, des armes chimiques ont été utilisées en Syrie, causant la mort de nombreux civils. Cet acte a suscité de vives condamnations de la part de ce qui est appelé la Communauté Internationale, et le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution condamnant cette fabrication et utilisation.

Ce drame a ravivé la conscience du caractère inhumain des armes de destruction massive. Il est incompréhensible que ce principe n’ait pas encore été appliqué aux armes nucléaires.

Certes, depuis 2010, dans son document final, la Conférence des Partis chargés d’examiner le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, se déclarait profondément inquiète des conséquences humanitaires, catastrophiques, qu’entraînerait l’emploi des armes nucléaires.

Déjà,  dans un avis consultatif de 1996, la Cour Internationale de Justice a énoncé une mise en garde : « le pouvoir destructeur des armes nucléaires ne peut être endigué ni dans l’espace, ni dans le temps. Ces armes ont le pouvoir de détruire toute civilisation, ainsi que l’écosystème  de la planète ».

Alors, pourquoi les opinions publiques ne se manifestent-elles pas suffisamment contre l’arme atomique ?

Un pays comme la France parle de l’arme de dissuasion, et il est ce constat hallucinant que les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, organisme du maintien de la paix, disposent tous de l’arme atomique. Ainsi : posséder l’arme atomique  apparaît être un signe de puissance et de respectabilité, d’où les ambitions d’autres pays pour l’acquérir.

Ceci, alors que les armes nucléaires ont pour résultat principal d’éliminer des populations civiles non armées.

Le Conseil Permanent de sécurité de l’ONU devrait comprendre d’autres pays comme l’Inde (pays de plus d’un milliard d’habitants), le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Egypte….

Des représentants qualifiés et reconnus de la société civile devraient avoir voix consultative au sein de l’assemblée générale de l’ONU et certaines ONG, voix délibérative. Le poste de secrétaire adjoint devrait être assuré par une femme et pourquoi ne pas envisager une journée mondiale de l’ONU comme cela se fait pour le sida et les myopathies dans certains pays, avec la possibilité par la population d’apporter un financement direct à l’ONU.

Lors de cette journée sur les télévisions, réseaux sociaux, les représentants de l’ONU viendraient présenter le rôle de l’Institution, et le fonctionnement de ses diverses structures ; ceci  pour créer un lien direct de connaissance et de confiance avec les peuples.

Enfin, pour la paix, il devrait être envisagé un centre de prévention des conflits par continent disposant de moyens matériels, humains et financiers pour les unions d’Etats ou coordinations continentales.

Ceci apparaîtrait moins idéologique à l’exemple des tensions entre la Russie, l’Union Européenne et les Etats-Unis, s’agissant de l’Ukraine.

A l’occasion du 70è et triste anniversaire en août 2015 des bombardements atomiques à Hiroshima et  Nagasaki, pourrait se tenir un sommet mondial regroupant : et les représentants à l’ONU et ceux des peuples du monde entier.

Parallèlement à cette initiative, se tiendrait un sommet mondial de la jeunesse pour la paix et l’abolition des armes nucléaires à l’horizon 2020, comme cela est demandé depuis un certain temps par l’Association Mondiale des Maires pour la paix.

Ce sommet mondial des peuples et de la jeunesse sera précédé de la Conférence d’examen à Genève du Traité de non-prolifération prévu également en 2015. Cela permettrait de faire avancer la mise en œuvre de l’article VI du traité selon lequel, les Etats se sont engagés de bonne foi à poursuivre leur désarmement nucléaire.
 
D’ores et déjà, un accord de non-utilisation des armes nucléaires signé par les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité constituerait  un grand progrès dans cette direction.

Un processus se développant autour de la déclaration commune sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, devrait faire l’objet d’une large popularisation par les ONG, les commissions nationales pour l’UNESCO, l’Association des Maires pour la paix, auprès des populations et des systèmes scolaires. Ceci, afin de gagner les opinions publiques, à la nécessité d’une interdiction totale des armes nucléaires. Mené de façon parallèle aux négociations sur le TNP, ceci pèserait et contribuerait à de nouveaux efforts.

Rien ne peut se faire sans les peuples. L’heure est à la réalisation d’une civilisation planétaire résultant d’un dialogue entre les grandes civilisations historiques avec leurs mémoires, leurs cultures, leurs spiritualités, langages… .

Ce respect du choix des peuples ou leur sollicitation plus fréquente devient une exigence sociétale de ce début de millénaire.

Si la paix ne s’attend pas, elle se décide par une conception et une pratique dont les peuples sont les acteurs.

Ainsi, ceux-ci doivent disposer de l’information, de l’éducation et de la possibilité de se mettre en mouvement pour la paix.

Je suggère donc ceci : il convient de mettre en synergie et de faire adopter les suggestions, expériences les plus pertinentes des chercheurs, détenteurs actuels, individuels ou associatifs du prix Nobel de la paix, ONG, académies, instituts de paix et d’harmonie.

Afin que leur créativité puisse être mise au service des Etats et surtout des peuples, sous l’égide du Secrétaire général de l’ONU avec la participation de l’UNESCO (pour les aspects éducatifs et scientifiques) susceptibles d’être soutenus et popularisés, une rencontre pourrait être organisée au siège de l’Office des Nations Unis à Genève en 2015.

Je continue mon exposé : ce qu’on a appelé la libéralisation de certains régimes, a été non celle des droits humains mais celle de la libéralisation des marchés. C’est la tentation autoritaire (comme l’a exprimé le philosophe et sociologue des religions : Frédéric LENOIR, dans son ouvrage « la guérison du monde », reproduite avec le développement d’oligarques, de mafias ; ceci alors que de vastes pans de la population restent en grande précarité. C’est le cas de nombre de pays d’Afrique ou d’Amérique du sud. Bien de ces pays, certes débarrassés des dictatures, ne sortent pas indemnes de celles-ci parfois sanguinaires. La faiblesse des recettes fiscales ; la dépendance des flux financiers internationaux ; parfois la représentation superficielle des partis politiques, lesquels, ne sont pas toujours l’expression d’idées, mais des outils de réaction d’agglomérat de dynamiques comme le tribalisme, le régionalisme, l’idéologie religieux exacerbée ; bref ! tout ceci fragilise l’élan démocratique.

Les peuples sont à représenter directement par un conseil des peuples admis avec voix délibérative au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies.

De même que l’ancienne société des nations dans les années 1930 a organisé des semaines d’éducation à la paix, l’ONU pourrait reprendre ce type d’initiative dont la responsabilité pourrait être confiée aux réseaux de l’association mondiale des Maires, départements et régions pour la paix. Ceci afin que dans chaque pays, le maximum de citoyens participe à ce mouvement humaniste de proximité.

L’OIT (organisation internationale du travail) dispose de la possibilité de signer une convention avec les Etats pour l’élaboration de la présentation d’une conférence relative à la nécessité de la paix (texte validé ensuite par les représentants nationaux des organisations patronales et syndicales). Cette conférence annuelle d’une durée de 2 heures serait présentée par site, aux salariés, par un représentant de l’entreprise ou l’établissement.

Peut-être avec cette prise de conscience, que nous sommes tous des citoyens universels appartenant tous au même genre humain, viendra, le jour dans 200 ou 300 ans, où comme l’espérait  MARX dans ses manuscrits : la transparence des rapports sociaux sera telle qu’il suffira d’être un être aimant pour être un être aimé.

Si le dessein de paix perpétuelle imaginé par Emmanuel KANT reste encore de nos jours un objectif non atteint, c’est un repère pour notre vigilance et nos mobilisations.

De ce point de vue, la journée internationale de la paix des Nations Unies le 21 septembre pourrait sortir de son formalisme : celui d’être une journée célébrée par des ONG, des universitaires, artistes et poètes, mais trop éloignés de la conscience des peuples.

A l’occasion de cette journée, sur toutes les télévisions, les radios et sur les réseaux sociaux, des représentants de l’ONU devraient informer du rôle et des objectifs de l’Institution, débattre en direct avec les populations, appeler à la mobilisation et aux dons directs pour la paix aux Nations Unies.

Les conflits de par le monde, liés aux phénomènes identitaires, peuvent revêtir diverses formes d’expression : ainsi, des revendications ethniques (le cas des minorités nationales), des revendications religieuses (le cas des minorités religieuses), ou de courants religieux qui aspirent à faire de la religion le premier marqueur de la société. Par ailleurs, lors de certains conflits, la rhétorique identitaire ne doit pas masquer l’existence d’autres causes comme l’accès à certaines ressources naturelles (eau …) sinon des causes économiques (malnutritions, problèmes sanitaires) qui peuvent entraîner des migrations de populations vers d’autres.

Sinon encore des causes politiques : il en est ainsi de la volonté de puissance, de domination d’un Etat sur un autre ou sur d’autres.

Ce phénomène identitaire a pu être la matrice, l’habillage de la décolonisation en Afrique, dans l’ex Yougoslavie, etc.

Dans nombre de situations, la réalité étatique ne recouvre pas un peuple homogène. La fragmentation ethnique, la surdétermination d’un clan, d’une tribu, d’une région, de pratiques et de rites ancestraux minent l’émergence et la stabilité de ces Etats.

Il en a été ainsi dans l’Ouganda, le Nigéria, le Soudan, le Rwanda, la Côte d’Ivoire… mais aussi dans les Balkans, en Europe orientale, dans des pays d’Asie (Cachemire, Kurdistan, Inde, Chine…) et dans des pays d’Amérique du sud avec la présence de minorités amérindiennes.

Derrière des mouvements islamiques comme le Hezbollah au Liban et le Hamas en Palestine, on a affaire à des dynamiques territoriales mais qui expriment des logiques nationalistes.

AL QAIDA, AKMI, BOKO HARAM, ETAT ISLAMIQUE, d’autres mouvances, sont animées d’une logique religieuse violente ; ceci car ces mouvements aspirent à une conquête du monde de type théologique, et ce, y compris en s’opposant à d’autres musulmans qui lient leur destin à une logique culturelle et nationale.

Ceci, n’est pas unique à l’Islam. Par exemple, des églises anglo-saxonnes à partir des Etats Unis, ont lancé des campagnes de conversions massives et ont soutenu, préconisé la guerre en Irak par Georges W. BUSH.

Le nouveau pape François, avec humilité, ouverture, pauvreté, se veut le porte-parole des simples gens. Il appelle à ne pas se laisser submerger par les peurs sous un prétexte spirituel, de ne pas se replier dans la sécurité d’un groupe ou d’une tradition.

Refuser la logique d’exclusion, accepter le métissage, refuser des situations de repli comme dans des écoles, où il est constaté dans des cours de récréation, des regroupements par groupes ethniques ou culturels.

Une porte est étroite entre le respect de l’autorité morale d’une religion par son représentant et la tentation d’imposer au pouvoir temporel sur des dossiers comme : le travail du dimanche, le mariage pour tous, l’avortement, le comportement sexuel….

Etre des sociétés ouvertes passe par repenser l’état de la relation entre l’Etat et la sphère religieuse, ne pas combattre les spiritualités qu’elles soient d’essence religieuse ou laïque, mais débattre, les respecter dans l’espace public.

Le sentiment religieux, ne l’oublions-pas, fait partie de la constitution même du sujet, qu’il s’incarne ou non dans une religion.

Savez-vous que dans le droit international, encore, il n’existe aucune définition des concepts de PEUPLE et de VIE. Or, en théorie, on trouve dans tous les grands courants de pensée, les possibilités de transformer en actes positifs, les conflits entre peuples et ethnies, par l’intelligence de la nécessité.

- Une conception  hindouiste : le conflit, en tant que destructeur – le conflit en tant que créateur ; le conflit en tant  que source de violence et en tant que source de développement. Etre praticien du conflit, c’est assumer un troisième rôle – celui de conservateur par une transformation du conflit, évitant la violence et favorisant le développement.

- Une conception bouddhiste : l’origine co-dépendante, tout s’imbrique dans une relation de causalité réciproque. Les conflits n’ont  ni commencement ni fin et nous partageons tous la responsabilité ; aucun acteur (un homme d’Etat par exemple n’assume à lui seul toute la responsabilité (monopole), toute la faute ne saurait retomber sur un unique acteur.

- Une conception chrétienne : la responsabilité de la transformation du conflit incombe en dernière analyse aux individus, par la décision individuelle qu’ils prennent d’agir pour promouvoir la paix plutôt que la violence.

- Une conception taoïste : tout est yin et yang, bien et mal, il est très probable que l’action choisie ait également des conséquences négatives et que l’action non choisie ait pu avoir des conséquences positives : d’où la nécessité de la réversibilité de ne faire que ce qui peut se défaire.

- Une conception islamiste : la force découle de la soumission collective à un objectif commun dont la responsabilité concrète du bien-être de tous.

- Une conception judaïque : la vérité réside moins dans la formule que dans le dialogue nécessaire pour parvenir à cette formule : ce dialogue n’a ni commencement ni fin.

- Une conception laïque : l’humanisme laïc repose sur le principe de la liberté de conscience. L’idéal laïc ne s’accommode nullement de l’idée de développement séparé tel qu’il existe parfois dans les sociétés de type anglo-saxonne. L’éthique laïque doit mener à la justice sociale, à l’égalité des droits et des chances, l’éducation laïque, l’école, le droit à l’information, l’apprentissage de l’esprit critique par la philosophie, sont la condition de cette égalité de traitement, ce qui ne veut pas dire égalité de résultats, car chaque être humain est un être unique et spécifique avec ses potentialités, sa richesse intérieure. Ensuite, l’idéal laïc comme les autres conceptions a ses déviances, car les conduites humaines ont bien des écarts avec les prescriptions.

Voici ce que je voulais vous dire. Certes, c’est une contribution parmi d’autres. La paix : suppose échanges, partages, mobilisations conscientes, et même le meilleur des discours ne saurait suffire à faire progresser l’esprit de paix dans les consciences.

Il y faut des actes réfléchis, des pratiques identifiées depuis l’Etat au simple citoyen, et vice-versa, des exigences citoyennes devenant affaire d’Etat.

Si les guerres naissent dans l’esprit des hommes comme le proclame l’UNESCO, c’est dans leur cœur qu’il faut bâtir des citadelles de la paix.

Merci beaucoup pour votre patience et votre attention d’avoir écouté cette longue intervention.

Alors, ma confiance : elle est en regardant vos visages, l’arc en ciel de la diversité et de l’amour.

La richesse : ce ne sont pas les élites dirigeantes, mais vous, les peuples sans lesquels la transmission de la vie n’existerait pas pour le vécu des générations futures.

Merci, vive la paix dans les cœurs et les corps ; vive l’harmonie entre les peuples.




© Guy CREQUIE, 2015
Ecrivain et poète français à finalité philosophique.
http://guycrequie.blogspot.com/
*
Publications en 2020 sur site de Jean-Jacques REY
http://www.jj-pat-rey.com/JJ-REY_NEO/index-publi-2020.html





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