Du 24 février 2005



MESSIRES NOS MESSIEURS


Votre vorace dos lune messire
Est-il la lanterne de vos girouettes
Ah ! votre bon dos messire
Est un épanchoir de tristesse

A vos champs de bataille
La vermine qui n'est pas en reste
Nous ramène les prouesses
Messire la guerre vous dépêche

De votre bon droit cité
Aux nécessités que l'on paie
Les sentiments sont outrés
Messire l'on dit que du vrai

Vous empoisonnez le verbe
Messire tout comme les prés
C'est un fait qu'ainsi conté
Votre métier est un peu risqué

Vous galopez messire
Sur les grands chevaux
De vos rages et de vos désirs
Qui nous font bien des plaies

Il en est ainsi des caquets
Grands hommes soi-disant
Qui font les hauts et les bas
Pour nous allonger

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Messires nos messieurs
Vous êtes devenus avec le temps
Politiques en nos assemblées
Ruminants et baveux

Et vous repiétinez nos vies
Sinon nos corps et nos esprits
Dominants croquemitaines
Et capitaines d'industrie

Car la faute c'est du gueux
A croquer sous vos pieds
Toujours pareils en fait
A voler votre air très précieux

Un jour la Roue se déplacera
On vous refera le coup encore
De réduire vos prétentions
Pour recommencer la société

Vos titres de noblesse alors
Argent et situation
Ne vous serviront à rien
Qu'offrir des bulles dans nos bains

Car c'est la nature qui commande
Messires nos messieurs
En dernière instance et recours
Elle seule fait les privilèges

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© Jean-Jacques REY, 2005