Du 19 août 2008



VOLTIGE


Voltige et vent dit
Bloque ton esprit
Ne suit pas les signes
De l'ineffable bêtise
.

À ce point où suppure
La crise des valeurs
Se couvre l'immensité
Du champ d'action
.

Le gâteau est par terre
En miettes au dehors
Pour rassasier les mouches
Qui financent
.

La sueur n'a de prix
Qu'en filant sous leurs pattes
Et toi, tu passes le temps
À éponger leurs dettes
.

Circule, on te dit
Mais n'oublie pas, salarié
La peur qu'on fabrique
N'est que celle qui s'achète
.

Alors voltige et grandis
Garde ton for intérieur
Le vent qui transporte
N'est pas le pont du salut
.

Les dégâts du monde
S'il fallait n'en retenir qu'un
Serait cet oubli de soi-même
Dans les vents du contingent
.


© Jean-Jacques REY, 2008