Du 9 janvier 2005



CHARENTE


Rives d'un fleuve
Perdu en détours
Plongée dans les arbres
Au fil sage des prairies
Qui s'émiettent doucement

Dans ses gorges d'eaux
Tourbillons vertigineux
Des nuages s'envolent
Comme celui qui sourd
De la terre en dissolution

Ses méandres boueux
Passent des anneaux
Dans les corps plats
Où nichent les reliques
D'une multitude de la Mer

Aux palpitations de la Terre
Le fleuve haut battement
Se marie avec la Mer
Le fleuve bas nécromant
Se conjugue avec la Mer

Ici surnage le lagan
Qui supporte le fœtus
Il glisse dans cette traînée
Et longe les îles
De sa mémoire

Il retourne à l'onde mère
Sur son nid flottant
Et il s'envolera encore
Vers l'unique vérité
D'un éternel retour
.

© Jean-Jacques Rey, 2005