LES  GENS



A cours une manière, étrange,

Sentencieuse assez qui jamais ne dérange,

Facture d'un verdict

L'immuable dixit :


« Les gens » ! Autres baudets de la fable notoire,

Ils font assurément les choux gras de l'Histoire,

« Ces pelés, ces galeux » dont procèdent nos maux.

Quand le censeur indemne de défauts

S'en démarque et, vaille que vaille,

Visant ceci, pas moins cela,

Manque sa poutre et d'une paille

Prise sur eux, en fait un plat !

Foules, aux mœurs inopportunes,

Mères de nos pleins d'infortunes,

Leurs singuliers travers, on les doit indexer

Pour sentences aidant, assez les surtaxer !

Ainsi s'agitent, bons apôtres,

Ceux-là qui nous renvoient à de constantes « Gens ».

Mais  décomptant les uns, les autres,

Toujours échappent leurs agents.

Finissons-en de cette énigme

Où triture le paradigme,

Comment en débusquer le type ? A moins,

Que masquant mal où le bât, là, nous blesse,

Par exquise faiblesse,

Nous jouions aux phénix, lors qu'assommants pingouins.



Assez du subterfuge

A jouer contre autrui le maître cabaleur

Le vil art du transfuge :

Puisque les « gens » c'est vous… demandez-leur !


© Claude Gauthier, 24 janvier 2007