SANS FIN…


Sous-titre : "AUX LARMES, CITOYENS !"



Politique est frivole, et le scrupule nuit ;
L'alliance des mots, n'y est que plus menteuse ;
L'homme pernicieux peut y être séduit,
Une main sur le cœur, conscience onctueuse…

Et, si quelque morale en politique attire,
Au nom des libertés, pour gouverner en paix,
La paix, on l'imagine, a tout pour nous prédire
Que le peuple grugé reste toujours à quai…

La politique est l'art qui fait durer l'État ;
Puissance d'un pouvoir partagée entre princes,
Ah ! l'idéologie, quel bien triste constat,
D'une opinion de soi, quand bien l'éthique grince…

Au devoir du mensonge on règne sans partage,
Et l'on se sent si pur en les actes malsains ;
Ne verrons-nous, un jour, un plus fin héritage
D'hommes qui, souhaitons, n'auront pour seuls desseins

D'utiliser leur tête avec les bras d'autrui ?
Les partis sont ingrats pour être trop honnêtes ;
Et même un homme intègre au pouvoir s'éconduit…
Tel est là le problème : ils en ont fait recette !

Il n'y a de pouvoir sans pouvoir absolu ;
Ministre enorgueillit à son "moi" qui dilate;
Il le gonfle de lois, tout gaillard émoulu,
Confortant ses acquis quand le peuple se gratte…

Le privilège, on sait, en politique est droit ;
S'ennoblit du pouvoir quand l'homme à les moyens ;
Et le peuple impuissant n'a que pour autre choix
Que les urnes venues : larmes de citoyens !



© André LAUGIER, 2006